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mardi 28 avril 2015

Voyages à Assise

DE SAINT FRANCOIS A SAINT BENOIT
entre ASSISE et NORCIA
du 7 au 15 aout
 
Partir d’Assise, séjourner avec les soeurs de l’Eremo Francescano, puis continuer vers Sant’ Eutizio où passèrent Saint François et Saint Benoit, enfin marcher 3 jours dans le site grandiose de Castelluccio près de Norcia. Une semaine où nous mêlerons la contemplation dans des lieux de simplicité et la marche en autonomie.

 
 
SUR LES PAS DE SAINT FRANCOIS D'ASSISE
du 15 au 22 aout
 
Un pèlerinage à Assise et ses alentours avec des visites de monastères et d'ermitages : San Damiano,  Carceri, Rivotorto, mais aussi le merveilleux et discret Eremo Francescano aux sœurs adorables, le Cammino di Francesco dans la vallée du Rieti, Norcia où est né Saint Benoit... Une dizaine d'ermitages silencieux, habités, sur les hauteurs de l'Ombrie, où a vécu Saint François.
La plupart de ces endroits sont inconnus du grand public, pour notre plus grand bonheur.

 
 
Ces voyages dans des lieux de tradition spirituelle sont dans cette orientation de simplicité, de partage, de temps de silence et de marche, allié à la beauté qui élève l'âme.

Pour tout renseignement, joignez moi par mail.

lundi 27 avril 2015

Liberté ou conformité?

Du soleil, une belle journée en perspective, un jour de semaine, nous voici partis pour le bassin d'Arcachon avec le canoê dans le coffre de la voiture. Le but est de rejoindre l'île aux oiseaux et d'y passer la nuit. Cela veut dire prendre les affaires pour dormir, duvet, tente ultra légère que je viens de recevoir la veille, nourriture, eau... On se prépare pour une future marche en autonomie dans les prochains jours.


Je gonfle le canoê, mets les sacs, direction les cabanes tchanquées que l'on voit même pas quand on est au raz de l'eau. Il faut compter entre une heure et quart et une heure et demie de pagaie, selon le sens du courant et le vent. Aujourd'hui les conditions sont favorables.
Au bout de dix minutes un bateau à moteur un peu bizarre semble se diriger droit sur nous. J'espère qu'il va nous voir et ne pas passer trop prêt pour nous laisser ensuite ses vagues d'étrave qui secouent toujours le modeste canoê. Ils s'écartent bien mais ralentissent en même temps. En fait c'est la gendarmerie maritime. D'ici à ce qu'ils viennent nous enquiquiner... C'est ce qu'ils font bien sûr. Ils viennent se mettre à côté et nous saluent. Je ne répond pas tout de suite surveillant les vagues qui les accompagnent afin de ne pas se faire mouiller. Ils commencent par nous demander où nous allons puis à  nous dire que nous sommes sur un engin de plage et que nous ne devons pas nous éloigner à plus de 300 m de la côte. Je rétorque que c'est un canoê qui peut transporter 4 personnes, qui est long et qui n'est pas tout à fait comparable aux engins dits de plage pour les enfants. Que je circule sur le bassin depuis des années et que je n'ai jamais eu le moindre problème ni été arrêté. Ils me parlent risque et législation, je leur parle expérience et autonomie, que je fais du bateau, que j'ai vérifié l'heure de la marée, le coefficient, que j'ai le vent avec moi, et qu'il n'y a aucun risque. Je leur dis que je comprend bien leur position et le rôle qu'ils jouent, mais que je ne suis pas un vacancier qui découvre l'eau et qui n'y connaît rien comme on peut en voir à chaque vacance. Je leur dis également que l'on croise régulièrement des canoês sur le bassin (en partant il y avait justement un petit groupe). Ils se calment un peu car ils sentent sans doute que je dis vrai, et qu'à mon âge je ne me laisse pas impressionner. Ils sont trois. Assez vite l'un deux commence à lâcher du lest disant que s'il nous arrive quelque chose, ce n'est pas la peine de les appeler. De mon côté je dis qu'ils ont la loi pour eux et que s'ils m'obligent à faire demi tour, je m'exécuterai. Parlant ainsi je reconnais leur pouvoir, mais en même temps j'ai parlé aux hommes qui comprennent que je sais pertinemment ce que je fais. Pour ne pas perdre la face, ils demandent nos noms, dates et lieux de naissance. Ils prennent note, puis nous disent au revoir. OK, merci de nous laisser la liberté de pagayer où on veut. Heureusement qu'ils n'ont pas exigé les gilets de sauvetage, que je ne porte personnellement jamais, et n'ont pas vu nos sacs à dos qui sentaient plus l'expédition que la simple ballade.


Très curieusement, cette nuit là, j'avais fait un rêve de gendarmes. Ils m'arrêtaient en me disant que j'avais eu un accident le matin, et que j'étais parti sans dire un mot. Je répondais en leur disant qu'ils se trompaient et que je n'avais eu aucun accident. Ils me demandèrent de me garer afin de vérifier les papiers. Je ne rentre pas dans les détails, mais le rapport est quand même frappant, sauf que là c'est sur l'eau.
Il m'a fallu quelques dizaines de minutes avant que cette histoire me sorte de la tête. Petit à petit le contact avec la nature est revenu jusqu'à ce qu'apparaissent les maisons sur pilotis. Enfin seuls, et libres!

mercredi 22 avril 2015

Plénitude du coeur

" Par un bel après-midi hivernal, alors que je me promenais dans les rues et les jardins d'Amsterdam, le voile se déchira ; le sentiment d'être un individu séparé s'évanouit.
Il n'y avait alors plus de temps, ni d'intérieur ni d'extérieur. Plus de sujet ni d'objet.
Ce que je croyais être le monde apparaissait sous un jour nouveau et dans une fraîcheur insoupçonnée.
Au-delà de la frontière duelle, il se révèle comme étant la radiance naturelle de la conscience infinie ; l'expression libre de sa joie, de son extase,  de son amour inconditionnel.
L'amour est le chant de liberté de la conscience ; son parfum de vie ; son sourire divin.
Il embrasse toute chose ; il est toute chose. Dans l'espace ouvert et clair de cette évidence,
Il y avait plénitude et éveil à la beauté de la vie.
Plénitude d'avoir retrouvé sa terre originelle ;
Plénitude de paix et d'amour ;
Plénitude du Cœur. "
Somasekha
 

vendredi 10 avril 2015

Mûrir d'abord

Tout doit mûrir pour mourir.
 
Si on considère que tout est une énergie propre, indépendante, faisant partie d'un vaste ensemble, chacune obéit aux mêmes lois dont la principale est de naître (apparaître), croître, mûrir, c'est à dire arriver à son maximum de potentiel, puis décroître et finalement mourir.
C'est facile à vérifier dans la nature avec les plantes, mais c'est la même chose à des niveaux moins matériels comme une dépression atmosphérique par exemple, ou nos tendances et composantes humaines.
Le détachement n'est possible que si tout ce qui existe en nous (les différents aspects) ont vécu. D'abord les voir, les reconnaître, puis les laisser vivre, et la mort s'en suivra. Si l'attachement à certains aspects est maintenu, il n'y aura pas de mort. Il est un peu plus subtil de voir l'attachement comme quelque chose à lâcher aussi. Pourtant l'attachement en lui même n'est qu'une forme d'énergie.

mercredi 8 avril 2015

Résoudre les problèmes des autres, ou pas...


Lors de sa captivité, Ingrid Betancourt fut changée plusieurs fois de camp. Au début elle était avec Clara, une personne qui la suivait depuis peu dans sa campagne, et assez vite leurs différences ont rendu leurs rapports difficiles. Puis elle va se retrouver avec un groupe d'autres prisonniers plus anciens. Les conflits vont jaillir, dus à la promiscuité, à la difficulté extrême des conditions de vie dans la jungle, à l'incertitude quant à leur libération, aux jalousies qu'évoque sa renommée et le retentissement dans les médias, aux jeux de conciliation auxquels se livrent certains pour se faire bien voir de leurs gardiens qui en profitaient pour attiser les conflits... Des batailles d'ego, des peurs somme toute normales. Parfois en voulant aider quelqu'un cela ne faisait qu'aggraver la situation.

"Je mis du temps à apprendre à me taire et ce temps me coûta cher. Face à l'injustice, il m'était pénible de me résigner. Pourtant un matin, je compris qu'il y avait de la sagesse à ne pas essayer de résoudre les problèmes des autres."

"Je ne voulais pas sortir de la jungle comme une vieille femme rabougrie, rongée par l'amertume et par la haine. Il fallait que je change, non pas pour m'adapter, ce qui m'aurait semblé être une trahison, mais pour m'élever au dessus de cette boue épaisse de mesquineries et de bassesses dans laquelle nous avions fini par patauger. Je ne savais pas comment m'y prendre. Je ne connaissais aucun mode d'emploi pour atteindre un niveau supérieur d'humanité et une plus grande sagesse. Mais je sentais intuitivement que le rire était le début de la sagesse qui m'était indispensable pour survivre."

Même le silence a une fin (page 366 et 371).

mardi 7 avril 2015

Perdre

Si tu veux l'état du sans manque
Qu'es-tu prêt à perdre?


samedi 4 avril 2015

Pratiquer la blessure de l'amour

L'amour véritable fait mal.
L'amour véritable vous rend complètement vulnérable et ouvert.
L'amour véritable vous emmène loin, bien au delà de vous-même.
Et par conséquent, l'amour véritable vous dévaste.
Je me mis à penser que si l'amour ne nous anéantit pas,
alors on ne connaît pas l'amour.
Nous avions tous les deux pratiqué la blessure de l'amour,
et j'étais anéanti.
En y repensant, il me semble qu'à cet instant précis,
nous mourûmes tous les deux.
 
Grâce et courage de Ken Wilber (page 625)

vendredi 3 avril 2015

Une très grande âme est morte

Hier, après déjeuner, tout d'un coup l'envie me prit de regarder le livre "Grâce et courage" de Ken Wilber. Ce livre, écrit à deux voix, est le récit de l'histoire d'amour avec sa femme, Treya, depuis leur rencontre jusqu'à la mort de Treya, cinq ans plus tard, des suites d'un cancer du sein. Ken Wilber est un penseur visionnaire américain connu entre autres pour sa "pensée intégrative". Le livre parle de l'amour, de la maladie, de la mort.
J'ouvris le livre vers la fin, pour lire les derniers moments de la vie de Treya. Des moments exceptionnels... (j'ai fait une sélection).
Treya a décidé de tout arrêter au niveau médical pour ne plus prolonger une dépendance qui l'affaiblissait de plus en plus. Elle se sentait prête à mourir, elle était enfin en paix avec sa propre mort. Elle vit des moments quasi extatiques.

"Je pars, je ne peux pas y croire, je pars. Je suis tellement heureuse, tellement heureuse, tellement heureuse." Tel était le mantra de sa libération finale.
Puis de façon assez abrupte, elle dit : "Mais je ne veux pas te laisser. Je t'aime tellement. Je ne peux pas te laisser. Je t'aime trop." Puis elle se mit à pleurer. (Et lui aussi).
"Chérie, si c'est le moment de partir, alors c'est le moment. Ne t'inquiète pas, je te retrouverai. Je t'ai retrouvé une fois, je te promets que je te retrouverai à nouveau. Alors si tu veux partir, ne t'inquiète pas. Pars." "Tu promets que tu me retrouveras?" "Je te le promets"....
Je me mis à lui réciter certaines phrases clés de différentes traditions religieuses qu'elle considérait comme très importantes, des phrases qu'elle m'avait demandé de lui réciter jusqu'à la fin...
Son visage se détendit, et elle me regarda de façon directe et claire.
"Tu me retrouveras?"
"Je te le promets."
"Alors, il est temps d'y aller."
Il y eut une très longue pause, et la chambre me parut devenir entièrement lumineuse, ce qui était assez étrange, étant donné qu'elle était manifestement plongé dans l'obscurité. Ce fut le moment le plus sacré, le plus direct, le moment le plus simple qui me fut jamais donné de vivre. Le plus évident. Le plus parfaitement évident. Je n'avais jamais vécu quelque chose de la sorte. Je ne savais pas quoi faire. J'étais simplement présent, pour Treya....
La dernière chose qu'elle me dit : "Tu es l'homme le plus remarquable que j'aie jamais connu. Mon champion..."
Ken lui répondit des choses du même ordre, jusqu'à ce que sa voix s'étouffe, ne pouvant plus parler. Treya ferma les yeux, et ne devait jamais les rouvrir....

C'est à ce moment là que je commençai à remarquer que l'atmosphère était devenue très turbulente. Il me fallut plusieurs minutes pour réaliser que ce n'était du ni à ma détresse ni à mon chagrin, mais au vent soufflant sauvagement. Il y eut bientôt une tempête féroce.
Les journaux confirmèrent le lendemain des vents jusqu'à 185 km/heure uniquement sur Boulder et nulle part ailleurs dans le Colorado.

C'est alors que je me suis dit : c'est curieux nous sommes à la veille du vendredi saint, anniversaire de la mort de Jésus, et je lis ce passage de façon absolument inattendue. De plus il est dit dans les évangiles que lorsque Jésus mourût, les ténèbres se firent et la terre trembla, comme si les éléments signifiaient quelque chose à l'unisson, ce qui fit dire à ceux qui l'avaient tué : "Il est vraiment le fils de Dieu".
Puis je continuais la lecture. Il va se passer des choses tout à fait étonnantes.

"La personne la plus belle, la plus forte, la plus éveillée, la plus honnête, la plus inspirante, la plus vertueuse, la plus chérie que j'ai jamais connue venait de mourir. J'avais l'impression que l'univers ne serait jamais plus le même.
Cinq minutes exactement après sa mort, Michael nous dit : "Ecoutez, écoutez ça." Les bourrasques s'étaient complètement arrêtées, et l'atmosphère était devenue tout à fait calme.
Cela aussi fut rapporté par la presse du lendemain. Il y a un vieux dicton qui dit : "Lorsqu'une grande âme meurt, les vents se déchaînent." Plus l'âme est grande, plus le vent capable de l'emporter doit être fort. peut être que tout cela n'était que coïncidence, mais je ne pouvais m'empêcher de penser : une très, très grande âme est morte, et le vent a répondu à l'appel.

jeudi 2 avril 2015

C'est juste la mort à affronter

 
Je suis en train de lire le livre d'Ingrid Betancourt "Même le silence a une fin", qui relate ses six années et demi de captivité. Six ans et demi... plus long que la seconde guerre mondiale! C'est inimaginable. Au début elle pensait que ce ne serait pas long, puis elle a commencé à intégrer que ce serait peut être long, sans imaginer non plus que cela durerait aussi longtemps. On ne peut jamais savoir quoique ce soit à l'avance. Elle cite cette phrase alors qu'elle est déjà prisonnière depuis bientôt un an...

"Je pris alors la décision d'être prudente et de me taire. Je m'observais comme je ne l'avais jamais fait auparavant, comprenant que les mécanismes de transformation spirituelle demandaient une constance et une rigueur que j'étais en devoir d'acquérir. Il fallait que je me surveille."

Il n'y a pas de bon ou de mauvais endroit pour être confronté à cette exigence de compréhension. La vie est différente pour chacun, peu importe par où l'on passe si au bout il y a la transformation. N'oublions pas, en cette période de semaine sainte, que c'est juste la mort à affronter, ni plus ni moins, la mort à soi même. Et si l'on est appelé à ça, peu importent les conditions.
De toute façon, peu importent les conditions!