Membres

dimanche 31 janvier 2010

Que ta volonté soit fête


J'ai vu cette pièce hier soir. Complètement touché par le jeu des actrices, la montée crescendo de ce cheminement, les mots forts qui résonnent. Bouleversant est le mot, comme celui du livre : Une vie bouleversée.
Bel hommage à Etty en vérité...

samedi 30 janvier 2010

Himalaya le chemin du ciel



L'ethnologue Marianne Chaud est parvenue à filmer l'austère vie d'un monastère himalayen perché dans la plus haute vallée habitée à 4 000 m d'altitude dans la région du Zanskar. Dans les pas de Kenrap, 8 ans dont 3 au monastère, véritable héros du film, elle suit les cours de philosophie, les corvées d'eau et de bois, les jeux et les prières, l'incroyable périple hivernal pour procéder aux rituels d'abondance dans les villages de la région.
Parlant le Zanskari, y ayant vécu plusieurs mois par an, elle a pu se faire accepter par cette communauté qui a accepté ensuite de se laisser filmer.

Himalaya le chemin du ciel

La méditation


"Notre esprit est totalement indiscipliné, incontrôlé, toujours en train de créer des souvenirs, d'échafauder des préjugés, d'élaborer des commentaires mentaux. La plupart des gens vivent dans un état d'émeute permanente. L'anarchie régne à l'intérieur. On n'a aucun moyen de choisir nos méthodes de penser et les émotions nous submergent. La méditation est le moment où l'on commence à calmer la tempête, à faire cesser le bavardage sans fin de l'esprit. Ce n'est qu'après y être parvenu que l'on a accés aux niveaux de conscience plus profonds qui existent sous le tumulte. Au cours de ce processus, on cesse graduellement de s'identifier à nos pensées et à nos émotions. On découvre ainsi leur transparence et elles perdent leur crédibilité. Cela crée une harmonie intérieure que l'on peut alors intégrer à notre vie quotidienne."

Tendzin Palmo

vendredi 29 janvier 2010

Se regarder le nombril


Combien de fois ai-je entendu cette phrase : "que la méditation c'était se regarder le nombril, et qu'il valait mieux être pratique et faire des choses utiles" ou dans le même style...

Dans le livre "Un ermitage dans la neige" de Vicki Mackensie, qui raconte l'itinéraire d'une occidentale devenue nonne bouddhiste, elle pose cette question lors de sa première rencontre avec Tendzin Palmo. Elle venait de passer 12 années de méditation dans une grotte à 4 000 m d'altitude dans l'Himalaya.

"Je poursuivais en lui demandant si le fait de se retirer dans une grotte ne constituait pas une fuite, une façon d'échapper à toutes les épreuves de la "vie ordinaire", argument que les gens noyés dans la quotidienneté opposent le plus souvent aux ermites.

La réponse fusa comme un éclair : "Pas du tout. A mon avis, c'est la vie ordinaire qui est une fuite. Quand vous avez un ennui, vous pouvez allumer la télévision, téléphoner à un ami, aller prendre un café. Dans une grotte on ne peut se tourner que vers soi même. Quand les problèmes surgissent, que les choses deviennent difficiles, on n'a pas d'autre choix que de les affronter et de s'en sortir. Dans une grotte, on est face à sa nature. C'est à soi même de se débrouiller et de trouver des solutions."

Sa logique était irréfutable."

jeudi 28 janvier 2010

toujours plus haut

L'enfant qui joue avec son cerf volant,
n'est-il pas là haut dans le ciel avec lui?
N'oublions pas nos cerfs volants qui nous attirent vers le haut.

mercredi 27 janvier 2010

OCEANS



Ecoutez ce que dit Jacques Perrin à la fin du clip, c'est très beau.
Le film sort aujourd'hui, masque et palmes non obligatoires...

mardi 26 janvier 2010

Etty Hillesum

Le convoi


"Je ne parviens pas à haïr les hommes. Je continue à tout regarder en face. Je ne me sauve devant rien. Je cherche à comprendre les pires exactions. J'essaie toujours de retrouver la trace de l'homme dans sa nudité, sa fragilité, enseveli parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes."

"Le Seigneur est ma chambre haute".

Dans cette intimité nouvelle, dans cet espace intérieur, elle apprend à accueillir l'autre, à le "laisser s'épanouir", à lui "ménager une place où il puisse grandir et déployer ses virtualités".

"Dans la vie, il y a place pour tout. Pour une foi en Dieu et pour une mort misérable."

"La saloperie des autres est aussi en nous. Et je ne vois pas d'autres solutions que de rentrer en soi même et d'extirper de son âme toute cette pourriture. Je ne crois plus que nous puissions corriger quoique ce soit dans le monde extérieur, que nous n'ayons d'abord corrigé en nous. L'unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes et pas ailleurs."

Etty Hillesum

Puis-je ajouter : "Il est sum" ou "Il est je suis"...

Le convoi



Lorsqu'elle découvre le journal d'Etty Hillesum, jeune femme déportée dans le camp d'extermination d'Auschwitz, Alexandra est bouleversée. La volonté "de connaître ce siècle du dehors et du dedans", ne la quittant plus, elle décide de partir sur les traces d'Etty, depuis Amsterdam, où cette dernière vécut et commença à rédiger son journal, jusqu'à Auschwitz, où elle fut tuée le 30 novembre 1943.

Le nouveau film d'André Bossuroy, Le convoi, est un moyen métrage de 60 minutes (disponible en intégralité sur Youtube et Dailymotion). Il relate le "road movie" de deux jeunes Erasmus déterminés à mieux comprendre ce qu'a vécu Etty, à le vivre autrement que par la simple lecture de son journal. Dans les villes étapes (Amsterdam, Bruxelles, Berlin, Auschwitz), les deux reporters échangent leurs réflexions, leurs découvertes, leurs émotions.
Notez que les villes étapes ont pour initiales: ABBA ce qui veut dire Père en hébreu (simple coincidence).
Allez voir le site : www.leseuronautes.eu/connaitre+/europe/actualite/dans-la-peau-dune-deportee.

le partisan

Que ta volonté soit fête


La compagnie MATA MALAM (des femmes) joue cette semaine dans la banlieue bordelaise "Que ta volonté soit fête" d'après "Une vie bouleversée" d'Etty Hillesum.
Agrandir l'affiche, allez sur leur site il y a un extrait vidéo...

Chris Jordan


Le sommet du mont Fuji au centre

La vague de déchets

De loin on dirait une copie agrandie de l'estampe d'Hokusai "La grande vague de Kanagawa".
Plus on s'approche et plus l'image se décompose en une multitude d'autres images.
Selon le principe de la photo-mosaïque, Chris Jordan compose un collage numérique où 2,4 millions de morceaux de plastique composent une élégante vague prête à se briser. Le photographe se sert de la séduction de l'image pour dénoncer la pollution marine. 2,4 millions de détritus, c'est l'équivalent de ce que nous rejetons à la mer en une heure.
Chris Jordan est un ancien avocat qui faisait de la photo. Il a complètement changé de vie il y a dix ans, et est devenu un photographe qui défend une cause, il dénonce les effets du consumérisme, américain d'abord, mondial ensuite.
Le gaspillage, ce qui est jeté après une seule utilisation, les détritus, les abus de toutes sortes, représentent des chiffres astronomiques en statistiques qui ne sont plus percevables pour le cerveau. Il se sert de ces chiffres pour composer des tableaux à base d'images en rapport avec un sujet particulier. Le tableau final représente tout autre chose que le détail de la composition. Mais l'image est bien plus parlante que l'énumération des chiffres. Effet pédagogique garanti.
Je vous recommande son site : www.chrisjordan.com/


lundi 25 janvier 2010

2 siècles entre les deux...



A suivre...

Tuyaux...




Peinture d'un million de verres en plastique, nombre utilisé sur les vols des compagnies aériennes aux Etats Unis toutes les six heures. Photo de Chris Jordan


dimanche 24 janvier 2010

De très près

Photo de Chris Jordan
Explication : C'est une peinture à partir d'un montage qui s'appelle Barbie Dolls (60 x 80").
Peinture de 32 000 Barbies égal au nombre d'opérations de chirurgie pour augmenter la poitrine pratiquées chaque mois aux USA en 2006.

d'un peu plus près...

photo de Chris Jordan

samedi 23 janvier 2010

buste

Photo de Chris Jordan

vendredi 22 janvier 2010

l'amour suffit

Rire dans le dénuement...
Photo d'Eric Valli.

jeudi 21 janvier 2010

A supprimer

Si on supprimait les notions de "mieux" ou "d'idéal",
Ce serait tout de suite parfait, non?
Alors n'y croyons plus, n'espérons plus,
C'est se faire du mal!

Terre du Ciel


Messieurs les militaires, vous avez le droit de tout détruire, car je sais intimement que vous ne savez pas ce que vous faites et j'essaie de me mettre en condition de vous pardonner.

Il n'y a que la peur qui peut vous conduire à commettre de tels actes, habillés comme si vous partiez à la guerre, alors qu'ici c'est un lieu de paix et de réconciliation.

Qui sait si en cherchant à nous détruire, vous ne soulèverez pas un mouvement de soutien encore plus grand envers les gens de bonne volonté?

Et même si toutes les fleurs étaient piétinées, les pierres parleront encore de Dieu...

En union avec Terre du Ciel, suite à l'intervention armée sur leur domaine le 7 janvier dernier.

Voir leur site : www.terre-du-ciel.fr/

mercredi 20 janvier 2010

Les petites choses

La vie est essentiellement faite de petites choses, quotidiennes, banales.

Si l'on vit seul, on ne l'est plus quand on fait la queue au super marché ou au magasin bio, quand un produit espéré n'est plus là, quand une personne passe devant nous à la caisse pour trois secondes d'avance. Ou lorsque l'on se prend le troisième feu rouge d'affilée, ou que l'on ne trouve pas de place pour se garer, ou une réflexion anodine au travail alors qu'on ne demandait rien. Ou qu'un appareil tombe en panne, voire deux en même temps (je connais)...

Si l'on vit en couple, c'est autre chose. On attend par exemple tel comportement ou telle réaction, et tout autre chose se passe. Ou bien on attend rien et une petite phrase anodine vient nous toucher, et c'est peut être celle qui tombe au mauvais moment. Ou on a envie de faire quelque chose à deux, mais l'autre n'a pas trop envie, n'a pas trop la forme, ou l'inverse, c'est nous qui nous sentons de ne pas bouger. Et puis il y a les courses, les taches ménagères, les gosses à conduire ici ou là, les beaux parents ou ses parents à visiter. Ce qui est de l'ordre du couple, et ce qui m'est complètement intime...
Et je ne parle pas des enfants devant lesquels on était gaga lorsqu'ils étaient bébé, et qui nous font sortir de nos gongs quelques années plus tard.

Tellement de petites choses du quotidien, de détails apparemment insignifiants, auxquels on s'expose, qui souvent nous en imposent.
Ah les grandes idées sur la vie, les grands choix, les grandes phrases, le grand amour...
Où est passé cette grandeur pour gérer les petites choses?

mardi 19 janvier 2010

D'accord

Il y a un tremblement de terre : D'accord.
C'est un pays très pauvre qui est touché : D'accord.
Il y a des dizaines de milliers de morts : D'accord.
Les survivants n'ont même pas à boire ni à manger : D'accord.
Les témoignages me font pleurer : D'accord.
Les journalistes disent que les Etats Unis prennent le contrôle des secours : D'accord.
On sauve encore des gens bloqués dans les décombres depuis une semaine : D'accord.
A côté de la tragédie humaine, il y a une solidarité humaine mondiale : D'accord.

lundi 18 janvier 2010

J'aime ce qui arrive

Il y a une phrase qui dit : "J'aime ce qui arrive." Manière de montrer l'attitude à avoir dans toute circonstance, ce qui correspond à l'abandon à ce qui est.
Commencer par un je, en disant j'aime, suscite quelques réflexions :
En effet quand on aime quelque chose ou quelqu'un, c'est à partir d'une attirance, ce n'est jamais neutre, c'est une soumission à un élan que l'on prend pour venant de soi même en tant que personne indépendante ou libre. D'où la phrase : "je fais ce que je veux". Ce qui est complètement faux. D'ailleurs quand on se trompe ou lorsque l'on dit : "je ne l'ai pas fait exprès", cela montre bien que celui qui veut à ce moment là n'était pas là, ou alors n'existe pas. Il n'y a donc que des automatismes.
On peut très bien aimer quelque chose ou quelqu'un sans s'approprier ce fait, ce qui est tout à fait différent alors, puisqu'il n'y a plus d'identification. Il y a une conscience d'un je qui est dans telle ou telle situation. Et si cela ne pose pas de problème, de refus, d'émotion particulière, cette conscience qui constate reste non affectée. A partir de là elle peut dire (ce qui est une façon de parler) : "je vois ce qui arrive et il n'y a rien à redire", ce qui est l'acceptation du fait dans sa totalité.
On peut dire en conclusion qu'il n'y a jamais "j'aime" mais constat, observation.
On pourrait rétorquer alors : "Mais que fait-on du coeur?". Il semblerait que le coeur, complètement libre (après une lente transformation ) s'ouvre et répond sans appropriation.

En attendant le "j'aime ce qui arrive" (avec un je qui a en fait disparu), il reste à notre portée le "je ne discute pas". C'est à mon avis le point clé.
Quelque chose arrive que je n'aime pas. Plutôt que d'en rester au "je n'aime pas" et d'imaginer une autre hose à la place de ce qui est, ce qui est illusoire et ne fait ni avancer la situation ni nous aide, on peut dire : "je ne discute pas le fait que je n'aime pas et que j'ai envie d'autre chose, mais la vie continue et je fais avec parce que je n'ai pas le choix." Cette attitude de souplesse permet à la vie de se poursuivre avec un nouveau potentiel alors que de refuser (grossièrement ou subtilement) rigidifie la situation, la bloque, et empêche toute évolution.
Et si c'est la grosse émotion avec des pleurs, il n'y a pas de problème, c'est la vérité du moment, je ne discute pas. Plus on se laisse aller là dedans, plus ça libère. Ca libère à l'intérieur, et ça libère l'extérieur.

La vérité libère. C'est écrit dans les livres.

dimanche 17 janvier 2010

Rumi

Il y a une flamme dans ton coeur,
qui attend d'être allumée,
Il y a un vide dans ton âme,
qui attend d'être comblé,
Tu le sens n'est-ce pas?

Rumi

samedi 16 janvier 2010

Vertige



Bien sur il fallait y penser, juste de quoi se donner le vertige.
C'est à Chicago, en haut d'un gratte ciel, on a fait une cage en verre très solide (technologie aidant), et on peut venir marcher dans le vide et s'amuser à se faire peur.
Très bon exercice pour le mental.
J'ai toujours adoré les exercices physiques qui font peur, certains comportent des risques, là il n'y en a aucun!

vendredi 15 janvier 2010

Le bonheur

"Le bonheur n'est pas chose aisée.
Il est très difficile de le trouver en nous,
Il est impossible de le trouver ailleurs."
Bouddha

jeudi 14 janvier 2010

Greg Mortenson

En lisant ce livre, coécrit avec un journaliste et grand voyageur David Olivier Relin, je vais d'étonnement en étonnement.
Cet homme, infirmier à la base, ne possède rien, vit dans sa voiture, n'a pas vraiment de travail fixe, bref une forme d'insécurité, sentimentale aussi. Il va se perdre dans l'Hymalaya au retour d'une expédition, et sera sauvé par des gens qui sont pauvres et sans espoir de s'enrichir, mais riches de coeur, patients, accueillants. Et lui, américain, sera touché au plus profond au point de leur promettre une école alors qu'il n'a rien.
Lorsqu'il rentre aux U.S. , les choses ne vont pas vraiment s'arranger. Mais ce serait sans compter sur la providence qui va s'occuper de lui. Une chose est sure : il ne va pas lâcher.

Il va retourner dans le fin fond du Pakistan, faire acheminer tout ce qu'il a acheté pour construire l'école, mais nouvel imprévu : le village a besoin d'un pont avant tout...
C'est comme pour Milarepa.
La lecture est en cours (le livre fait 450 pages)...

J'ai découvert un article de Corinne Lesnes dans une chronique du Monde qui donne quelques précisions depuis la sortie de son livre en 2006 aux USA où il a passé 140 semaines sur la liste des best sellers du new York Times, livre publié dans 29 pays.

Quand il n'est pas sur le terrain pour aider ces gens, il parle de la paix, fait des conférences à propos de son livre et de son oeuvre où les files d'attente sur le trottoir font plusieurs centaines de mètres...
Il était pressenti pour le prix Nobel de la paix 2009, mais Obama fut désigné!
Il ne s'explique pas l'engouement qu'il y a à son égard, alors que des personnalités politiques et militaires lisent son livre ou assistent à ses conférences, poussés par leurs femmes. Il commence ses interventions par "Salam Alaikum" : la paix soit avec vous! Ses contacts avec la population et les chefs locaux, après les difficultés normales du départ, donnent plus de résultats que n'importe quelle intervention officielle ou armée, à tel point que son ouvrage fait maintenant partie des lectures obligatoires dans les académies militaires.

Et puis il a rencontré le chef du village qui l'a accueilli, Haji Ali, sorte de vieux sage, qui sera un second père pour lui et sans doute un peu plus. Il lui aura appris à écouter, à laisser faire.
Résultat : 91 écoles au Pakistan, 40 en Afghanistan, 58 000 élèves, une majorité de filles, la première femme médecin va être diplômée...
Admirable.

Vous pouvez aller sur son blog : Greg Mortenson's Blog ou sur son site : gregmortenson.com

Trois tasses de thé

J'ai découvert pendant les fêtes un livre dont la lecture de la dernière page m'a tout de suite séduit.

En 1993, dans les montagnes du Pakistan, l'alpiniste américain Greg Mortenson se perd en descendant du K2, le deuxième plus haut sommet du monde. Il est secouru par les habitants d'un village isolé. Emu par leur accueil et choqué par leur dénuement, il promet de revenir pour construire une école.
Trois tasses de thé est l'histoire de cette promesse, de sa réalisation et de la façon dont elle a transformée la vie de Mortenson, jusqu'à devenir une mission de paix engageant l'image de l'Amérique toute entière. Aujourd'hui ce sont près de 130 écoles, en majorité pour des filles, que lui et son ONG (Central Asia Institute) ont bâties entre Pakistan et Afghanistan, pour offrir une éducation laïque et équilibrée dans ces vallées où les Talibans multiplient les écoles coraniques.
Il faut imaginer ce que représente un tel projet dans ces territoires difficiles d'accés, où la route est régulièrement coupée par des éboulements, où les communications ne passent pas, où tout se négocie, du prix du ciment au salaire du maître d'école...
Là bas, les engagements, ponctués de Inch Allah, se prenne autour d'une tasse de thé : à la première vous êtes un inconnu; à la deuxième un ami; à la troisième, vous faites partie de la famille.
Dans un contexte politique et religieux ultra sensible depuis le 11 septembre 2001, l'américain Mortenson incarne souvent l'ennemi aux yeux des autorités religieuses et d'une population formatée par les mollahs. Sa bataille, il la mène pourtant aux côtés des habitants : avec leur aide, leur amitié, leur soutien, il lutte pour l'éducation, et, à terme pour la paix.
Contre les amalgames, l'étroitesse d'esprit, la peur, la haine, la terreur, il fait fleurir des écoles sur le terreau dans lequel nait habituellement l'extrémisme.

A suivre

mardi 12 janvier 2010

Dubaï ou la folie des grandeurs


La semaine dernière a été inaugurée la plus haute tour du monde, à Dubaï, avec feu d'artifice sur toute la hauteur de ce géant de 828 m de haut.
Vérification faite, ce n'était pas un si bon jour que ça, mais c'est une autre histoire...

Question chiffres c'est du jamais vu : 160 étages, visible à 95 km à la ronde, 1 100 appartements (pratiquement tous vendus), 330 000 m3 de béton, 1,5 milliard de dollards, des ascenseurs qui battent des records de vitesse, hôtel de luxe, piscines, le plus grand complexe commercial du monde à sa base...

A côté c'est le désert, rien, pas d'eau, pas de matières premières, à part du pétrole sans doute. En à peine une génération, des dizaines et des dizaines d'immeubles ont jailli du sable, parmi les plus hauts et les plus beaux du monde. D'où en vient l'idée, le désir? Le pétrole, l'argent, devenir le plus grand, être le point de mire, le centre du monde, dominer, un ego démesuré?
Ils ont créé des îles artificielles en forme de palmier, de globe terrestre, visibles par satellite. L'émir de Dubaï a aussi un aéroport personnel...
Et le résultat : c'est que l'émirat est endetté jusqu'au cou, s'est fait sauver de la faillite par une aide de 10 milliard de dollars par l'émirat le plus riche du coin, celui d'Abou Dhabi, dont le cheikh Khalifa donne désormais son nom à la tour, qu'il y a une crise immobilière sans précédent. Le prix des maisons a chuté de 50 % en un an et devrait baisser encore de 30 %, les constructions neuves ont chuté de 80 %, les grands projets sont reportés sine die, les appartements et les immeubles vides sont monnaie courante...
Est-ce un arrêt momentané ou le début de la fin?

Pourrait-on lancer un nouvel adage : "Plus haute la tour, plus rapide sera la chute!"
Il y avait un projet d'une tour d'un kilomètre de haut, magnifique, mais arrêtée; par contre un autre projet existe, en Arabie Saoudite cette fois...
Peut être qu'à force de monter sur un chameau pendant des millénaires, on a des idées de grandeur, je ne sais pas.
Le monde est fascinant!

lundi 11 janvier 2010

Alain Richard

Alain Richard pélerin de la non violence.

À contre-pied. Depuis un demi-siècle, Alain Richard, qui vit aujourd'hui à Toulouse, joue au chat et à la souris avec les dictateurs, les gouvernements et les patrons sans scrupule. À 85 ans, ce stratège de la lutte asymétrique contre l'injustice brandit la non-violence comme une arme universelle au service des hommes de bonne volonté, et ne rate jamais une occasion de dénoncer les atteintes à la dignité humaine qu'il croise sur son chemin. « Lorsqu'il se produit des injustices sur lesquelles je vois qu'il est possible d'agir, je me mets facilement en action ».

C'est comme ça qu'un soir d'octobre 2007 il s'est retrouvé, place du Capitole debout dans un cercle de silence qui depuis a fait beaucoup de bruit. Une heure sans parler chaque dernier mardi du mois pour dénoncer les conditions d'internement des étrangers sans papier au centre de Cornebarrieu : au milieu du concert de protestations soulevé par les interpellations d'étrangers, la technique de base de la non-violence « qui consiste à prendre les gens à contre-pied » fonctionne à plein. Une centaine de cercles du silence se sont ouverts dans d'autres villes de France, « et on continuera tant qu'on pourra le faire. »

Pour Alain Richard, ces cercles silencieux ne sont finalement que le dernier avatar en date du combat de toute une vie mené auprès des plus pauvres d'Europe, des États-Unis, d'Amérique centrale et d'Asie. Car même s'il récuse le terme, au nom d'une « non-violence ouverte à tous » frère Alain est un professionnel de l'action pacifique. Prêtre-ouvrier dans les années « 70 », il quitte le bureau d'architecte dont on venait de lui confier les rênes pour devenir travailleur à la journée dans la métallurgie dans un quartier pauvre de Chicago. « Le secteur était alors tenu par 18 compagnies de négriers ». Au début des années « 80 », il fabrique des carcasses d'abat-jours dans les bas-fonds d'Oakland. « Et un jour où j'organisais un jeûne pour la paix en Amérique centrale, j'ai été contacté pour participer à la création des brigades de la paix au Guatemala. »
Pragmatique, le frère Alain découvre rapidement « que pour pratiquer une non-violence vraiment efficace, il faut des gens formés, ce qui prend d'ailleurs moins de temps que de former un soldat. » Pendant dix ans, il initie donc des militants du monde entier à la non-violence active au sein de Pace e Bene, une organisation américaine qui, forte de ses 25 000 membres « démontre que la non violence tire sa force du grand nombre de gens qui la vivent et sont fidèles à son éthique. »

Formé auprès de Lanza del Vasto
L'éthique de la non violence, « c'est d'abord de combattre l'adversaire pour ce qu'il fait. Mais de le respecter en tant que personne. » Le dialogue reste ouvert mais l'affrontement est sans merci. A 85 ans, Frère Alain rit encore comme un enfant lorsqu'il évoque les policiers consignés dans leur caserne, et la fuite du président guatémaltèque hors de Guatemala City le jour d'une manifestation organisée au début des années « 80 » par les familles des disparus sous la dictature. Aujourd'hui, le vieux frère formé auprès de Lanza del Vasto, et d'autres « géants » de la non-violence dans la mouvance de Gandhi ou de Martin Luther king, ne s'embarrasse plus de précautions inutiles. Pour lui les centres de rétentions sont bien des prisons. Et son sourire se transforme instantanément en colère lorsqu'il évoque « la circulaire scandaleuse qui demande aux gens de dénoncer leurs voisins s'ils hébergent un sans papier. On m'a cité des exemples de dénonciation d'un voisin ou d'un camarade de travail. C'est affreux. » Heureusement, « il y a des gens qui bougent. Ils ne sont pas toujours prêts à passer à l'action en acceptant par exemple de cacher chez eux des étrangers qui en ont besoin. Mais il y a aussi de tous petits engagements beaucoup plus simples, tels que d'accompagner un étranger au tribunal, qui sont très utiles. »

Article tiré de LADEPECHE.fr

Il dédicacera son livre à la librairie MOLLAT à Bordeaux le 21 janvier à 18 H.

dimanche 10 janvier 2010

Avatar

Je viens de le voir et j'ai aimé.
Non seulement c'est très beau au niveau créatif, images, détails, mais l'histoire est touchante car elle reflête bien notre monde d'aujourd'hui : la technologie qui détruit la nature.
C'est aussi la raison matérialiste au dépens de la sensibilité et de la communion.
Je trouve que ça purifie le coeur, c'est essentiel.
Chapeau James Cameron, JC pour les intimes...

samedi 9 janvier 2010

Où est le courage?

On a appris cette semaine la mort de Philippe Seguin.
C'est toujours intéressant d'écouter ce qui est dit lorsqu'une personne vient de mourir. Des vérités sortent, et souvent on en apprend plus sur les autres que sur la personne elle même.
Tout le monde sait qu'en politique il y a pas mal de lanceurs de peaux de bananes et autres escrocs ou hypocrites.
Monsieur Seguin, qui n'avait pas de chèvre lui, était connu pour ses coups de gueule, sa probité, son intégrité, une certaine idée de la politique comme disent les journalistes, bref quelqu'un qui devait avoir une certaine morale, d'où sa carrière pas si réussie que ça finalement. Enfin ce que j'en ai entendu, car bien sur je ne le connaissais pas.

J'ai entendu aussi que c'était un gros fumeur, qu'il avait des insomnies, que son père est mort pour la France et qu'il ne s'en serait jamais remis (il est né à Tunis). Bref un angoissé.
Il aurait dit qu'il fumait parce qu'il ne pouvait faire de pychanalyse, et cela pour deux raisons : financière d'une part, et que ça lui faisait peur d'autre part!
Je l'ai entendu parler à un autre propos de ses moyens financiers. Je ne sais pas quel était son salaire et son train de vie, mais il dirigeait la Cour des Comptes à la fin de sa vie et avait donc un certain rapport avec le sujet qui fâche souvent : l'argent. A mon avis ce n'est pas un hasard!
Quant à la deuxième raison évoquée : la peur d'entamer une psychanalyse, cela peut faire poser la question du véritable courage.
C'est déjà courageux que d'avouer sa peur quand on est un homme connu.
Et je pense à tous les inconnus qui n'auront jamais leurs noms dans les journaux, mais qui eux ont le courage d'entamer un vrai travail sur soi.
Les plus courageux ne sont pas ceux qu'on croit.
Mais chacun sa vie!

vendredi 8 janvier 2010

La confession

Né dans un milieu catholique, j'allais à la messe, ai fait ma communion privée, puis solennelle, bref j'ai suivi le cursus traditionnel chrétien dans mon enfance.
L'un des sacrements de l'église catholique est la communion, moment essentiel de la messe. Pour pouvoir communier, il faut être confessé.
Je me souviens de ces moments d'attente dans le sombre de l'église où je récapitulais ce que l'on m'avait appris à considérer comme des péchés. Puis je rentrais dans le confessionnal où l'on devait s'agenouiller. Enfin le prêtre faisait glisser ce petit volet en bois et on échangeait à travers un petit chassis ajouré. J' énumérais mes péchés, toujours les mêmes, ceux d'un enfant qui se chamaillait avec sa soeur, n'était pas sage à la maison, était paresseux, jaloux, gourmand, etc...
Puis le prêtre indiquait le montant de la peine : quelques prières à réciter, et je repartais le coeur léger. Il fallait que je tienne sans péché jusqu'à la communion du dimanche, en général le lendemain.
Y repensant, je me souviens tout à fait que je ressentais cet aspect de pureté ou non. Il fallait rester le plus longtemps possible dans un état qui ne donnait pas mauvaise conscience. Et quand quelque chose de cet ordre arrivait, j'étais mal à l'aise.
Par exemple, ma mère avait inculqué le fait que dire des gros mots était mal. Du coup je me surveillais pour ne pas en dire, et j'en disais peu en fait. Je suis même arrivé à ne plus en dire du tout.
Je me dis aujourd'hui que la confession est une sorte d'introspection, une forme de travail de reconnaissance de ses fonctionnements. Bien sur, le fait d'avouer des soi disants péchés relève de la culpabilisation, et n'avance à rien si on ne fait pas un vrai travail sur l'inconscient. Mais derrière cet aspect, c'est chercher à se connaître. Comment l'Eglise en est-elle arrivé à changer tous les messages essentiels en formalisme excessif dont le sens échappe à la plupart? Peu importe! Il est toujours possible, si on est mu par un questionnement, de trouver les réponses à son questionnement.

jeudi 7 janvier 2010

Croire en Dieu


Qu'est-ce que Dieu? Qu'est-ce que croire? Et qu'est-ce que croire en Dieu?

Je viens de lire un passage de Léonard JACOBSON que je trouve très éclairant :

"Pourquoi écrivez-vous que croire en Dieu est un obstacle au fait de connaître Dieu?

L. J. : Parce que la croyance est une fonction de l'esprit, et Dieu est inconnaissable avec l'esprit (mind). Croire en Dieu c'est créer un Dieu à l'image de l'homme, et ça ne marche pas. Vous pouvez seulement connaître Dieu à travers l'expérience directe qui s'élève des niveaux les plus profonds de la Présence. Jésus croyait-il en Dieu, ou connaissait-il Dieu? Pour ceux qui ne connaissent pas Dieu par une expérience directe, tout ce qui est vraiment possible (disponible) est la croyance en Dieu ce qui n'a rien à voir avec connaître Dieu. Dieu est inconnaissable (insaisissable) avec l'esprit, et pourtant nous pouvons expérimenter Dieu directement en venant là où il est. Pour moi Dieu est la présence silencieuse au véritable coeur de toutes les choses présentes. Dieu est réel. Dieu est ici, maintenant, mais nous non. Nous sommes perdus dans le monde passé et futur des pensées. Nous sommes perdus dans des concepts, y compris les concepts spirituels et religieux et les croyances. Si nous voulons expérimenter la présence vivante de Dieu, nous devons aller là où Dieu se trouve, qui est ici, maintenant. Alors nous pouvons commencer à expérimenter Dieu qui est présence silencieuse au véritable coeur de toutes choses présentes. C'est ce que l'omniprésence signifie réellement. Pour les croyants, c'est un concept réconfortant. Pour les mystiques qui sont éveillés à la vérité de la vie, c'est une réalité vivante."

mardi 5 janvier 2010

Marche vers Assise


On en a reparlé pendant les vacances, à savoir un petit pélerinage vers Assise.

Je propose deux dates : dernière semaine de juin (du 26/06 au 4/07), ou dernière semaine d'aout (du 22/08 au 29/08).

Ma proposition n'est pas de faire un ensemble d'étapes vers Assise sur le vrai chemin d'Assise tel qu'il est en photo, mais de partir d'un endroit, passer par Assise, monter au Subasio (la montagne au dessus que fréquentait Saint François), aller dans quelques monastères environnants, et aller dans cet ermitage dont j'ai parlé le 3 février 2008 sur ce blog.

Le théme serait marche, temps de silence, monastères et ermitages, échanges le soir.
Concrêtement, cela veut dire se débrouiller pour rejoindre Florence, Pérouse ou Assise (avion, train, voiture), seul ou à plusieurs, jusqu'au lieu de rendez-vous. Assise est au centre de l'Italie.
Si vous êtes intéressés, dites le, et faites passer l'idée. Merci.

lundi 4 janvier 2010

Au grand pas laid


Hier à Paris, avant dernier jour de l'exposition Renoir au Grand Palais.

Il n'y a pas trop de monde à faire la queue, un panneau indique : 1 heure et demie, mais comme on le dépasse, je me dis qu'il y en a pour une demie heure. Il fait froid. Un homme joue du hautbois, accompagnant des morceaux de musique classique enregistrée, ce qui adoucit l'attente. En fait cela avance lentement, il y a la queue de ceux qui ont déjà un billet ou une carte, et puis nous. On fait passer une dizaine de personnes, et puis on attend. Il doit y avoir énormément de personnes à l'intérieur.

Alors que Marie change de place, les deux femmes derrière nous en profitent pour s'avancer et tenter imperceptiblement de coller au couple devant nous. A un moment cela devient tellement flagrant que je m'interpose pour montrer que je ne suis pas dupe. La femme la plus agée fait le forcing, avec un sans gêne incroyable.

Je me dis : "Qu'est-ce que je fais, je luis fais une remarque ou je laisse faire? Non pas que ce soit grave en soi, mais c'est une question de respect. Et si elle réussissait à passer et que la césure des gens admis à monter se fasse juste devant nous, ce serait un peu dur avec le froid qui se fait vraiment sentir?"

Un dernier virage, et là elle passe et tente même de dépasser la dame devant nous. La dame sentant qu'elle est pressée par derrière, se tourne pour lui faire comprendre qu'elle la gêne un peu. Puis elle commence à me faire des sourires. Je ne comprend pas trop. Elle enlève ses lunettes et nous dit en anglais que nous sommes arrivés ensemble, et que l'autre est vraiment sans gêne; je lui rend son sourire et lui dit merci. Mais la partie n'est pas gagnée. Je me dis que si ces femmes passent devant, et qu'on ne passe pas, j'aimerais bien qu'elle glisse dans l'escalier, histoire de! C'est alors que la dame américaine, se tourne vers moi et me prend le bras pour me rapprocher et monter aux autres qu'elles ont à rester derrière.

Il n'y a plus que quelques mètres. Cela fait bien une heure que l'on se refroidit. Le contrôleur nous fait passer et ferme le passage juste derrière nous, et juste devant les deux femmes dont la plus âgée, essayant de forcer le passage, s'écrie : "Oh non, c'est pas possible!" Nous montons l'escalier qui conduit à l'entrée, et la femme américaine dit en gros que c'est bien fait pour elle, qu'elle n'a jamais vu des gens aussi mesquins et mal élevés. Je la remercie encore, et me dis que c'est la justice divine qui a très vite répondu...

Quand à Renoir, période post impressionisme, c'était magnifique.

samedi 2 janvier 2010

Se satisfaire de ce qui arrive!

Le soir du réveillon, avec quelques amis, on a parlé de résolutions...
Je n'ai pas su quoi répondre.
Mettre la barre à un niveau faisable, parce que si c'est pour arrêter au bout de quinze jours, ce n'est pas la peine. Quelqu'un a parlé de préparer un voyage... oui pourquoi pas.
C'est très personnel de toute façon.
Faire en sorte d'être toujours plus présent, chaque jour un peu plus, c'est certainement ce qui me semble le plus essentiel.

Que 2010 vous fasse grandir dans ce qui vous importe.

Fraternellement à chacun.

Quand le coeur est plein

Au loin on put entendre les cloches du village qui sonnaient douze coups.
"- Joyeux Noël à tous les deux, dit Barnabé.
- Joyeux Noêl à vous et merci pour cette veillée, dit Joseph.
Marie lâcha un petit cri et dit:
- J'ai ressenti quelque chose tressaillir au fond de mes entrailles.
Joseph se pencha vers elle et lui mit sa main sur le ventre.
- J'ai la poitrine qui me chauffe le haut du corps, j'ai envie de pleurer, ajouta t-elle.
- Oui, laissez monter, dit Barnabé, vous portiez quelque chose en arrivant ici, il faut que ça sorte, c'est le moment...
L'agneau se réveilla et regarda Marie qui avait les larmes aux yeux. Joseph regardait Marie comme il ne l'avait jamais fait.
On sentait dans l'air quelque chose de complètement neuf qui ne s'était jamais passé.
Barnabé ouvrit la porte comme pour faire participer la nature, ou mêler l'ambiance de l'intérieur à celle de l'extérieur. Juste au dessus une étoile particulière brillait. La nuit était claire, cristalline. Le froid brûlait les naseaux. Tout était blanc, sans trace aucune. Il referma la porte.
Revenu auprès du feu, il vit Marie qui rayonnait, d'un regard si profond, si paisible, qu'elle semblait au delà de tout. Il comprit qu'elle venait de vivre la naissance d'un coeur nouveau, débordant de compassion, que l'on pouvait ressentir en contemplant ses yeux.
Joseph ne disait rien, ne pouvait rien dire, absorbé par l'évènement auquel il assistait, il se sentait remerciant.
- Quand le coeur est plein, il déborde, dit simplement Barnabé. Il faut lui faire confiance, lui seul sait.
L'agneau laissa échapper un gémissement et se rendormit.
La fumée s'échappait toute frêle de la cheminée et montait vers le ciel étoilé.
La neige s'était arrêtée, et le temps aussi...