Il y a deux jours, faisant des recherches sur la ville de Bordeaux, je découvre que l'actuelle mairie de la ville, l'ancien palais Rohan, avait été construit pour l'archevêque de Bordeaux, Ferdinand Maximilien Mériadec de Rohan. Il est le descendant de l'une des familles les plus influentes de l'époque. Lisant un peu sur sa vie, je découvre alors qu'il a eu 3 enfants avec sa maîtresse Charlotte Stuart. Mériadec est par ailleurs le nom d'un quartier complètement refait près du centre de la ville. C'est dire l'hommage fait à cet homme.
Après avoir vu le documentaire "Mea maxima culpa" dont j'ai parlé hier, je me dis que l'histoire sulfureuse sur les divers abus de l'église catholique est quand même conséquente. Il est notoire que certains cardinaux, tels Richelieu et sans doute Mazarin, ont eu des maîtresses, qu'un certain cardinal ou évêque de Paris, fut retrouvé mort d'une crise cardiaque alors qu'il devait s'ébattre avec une dame, il y a quelques années de cela.
C'est une chose admise que nombre de membres de l'église, parfois parmi les plus élevés, eurent des maîtresses. J'ai trouvé un livre sur Internet intitulé : "La vie sexuelle des papes" ou la chronique scandaleuse du Vatican. On y découvre entre autres un pape dont le propre fils est devenu pape...
Qu'est-ce à dire?
La sexualité est une chose, l'abus, la déviation, la perversité, et enfin le mensonge en sont une autre.
Je me dis que tout le mal vient de cette notion de chasteté qui a impacté l'église. Au départ ce sont les ermites, les pères du désert, des hommes qui quittaient effectivement tout pour vivre le message du Christ, des personnes qui se sentaient appelées. Mais pourquoi obliger tous ceux qui s'engagent dans les ordres, fussent-ils moines ou prêtres, à nier leur demande sexuelle toute naturelle? Il y a une mise à l'essai, mais est-elle suffisante et surtout dans une vraie transparence? J'en doute, surtout quand le ver est dans le fruit.
C'était certainement une autre époque, d'autres valeurs, une autre culture. Il est bien difficile de comprendre cela aujourd'hui où le mot sexy est un qualifiant si courant.
Le problème de fond c'est d'avoir transformé le sexe en pêché, et de le culpabiliser. Alors que nombre de ceux qui tiennent ce discours sont eux-mêmes reprochables. L'église, dans son histoire, est du genre : "Je dis ce qu'il faut faire, mais je ne fais pas ce que je dis", et je ne parle pas seulement du sexe, mais aussi du pouvoir, de la richesse, et bien sur de la violence allant jusqu'à la guerre, ou le fait de se compromettre avec des régimes fascistes.
Il semblerait tellement normal de dire : je n'arrive pas à tenir la chasteté, le célibat, j'arrête, ou je change de religion, je deviens protestant puisqu'il est possible de se marier en étant pasteur. C'est encore un ensemble de choses tellement complexes, de façade, d'obligation, de malveillance envers soi même, de craintes diverses, etc... Etre transparent avec soi même, oser se regarder en face, avec toutes ses contradictions, est un chemin, que l'église n'a sans doute jamais vraiment proposé.
Au bout de plusieurs siècles, cela est devenu une culture, consciente et inconsciente, où l'individu est noyé dans un carcans de conventions. La remise en cause devient quasiment impossible, en témoigne le silence de l'église sur les scandales qui éclatent de plus en plus.
Quitter l'église, associée à la pureté, à l'absolu de l'évangile, au mythe du paradis et de l'enfer.... Il faut un sacré courage quand on est prêtre ou moine, et encore plus si on est un peu monté dans la hiérarchie. Sans parler de la planque! Peu de personnes l'ont fait.
A suivre...
Pour la petite histoire, ce matin mon rendez-vous était juste à côté de l'avenue du cardinal!
Partager des moments de vie, des petits riens, des grands tout, oser l'authentique...
Membres
mardi 29 octobre 2013
lundi 28 octobre 2013
L'église et le sexe
J'ai regardé la semaine dernière sur Arte "Mea maxima culpa", un excellent documentaire sur la pédophilie dans l'église catholique.
En 2010 le New York Times raconta l'histoire de ce prêtre américain Lawrence Murphy, directeur de l'école Saint John, soupçonné dans les années 60 d'avoir violenté plus de 200 enfants handicapés.
Ces enfants étaient sourds, d'où la difficulté pour eux de se faire entendre, à une époque où tout cela n'était pas dit, et donc entendu, surtout en accusant des membres de l'église catholique.
Ce reportage est extrêmement bien fait, et son réalisateur Alex Gimney a été primé d'un Emmy Award.
Il aborde plusieurs sujets en un seul : l'abus sexuel sur des enfants, la lâcheté, l'abus de pouvoir, la passivité de l'église et la non reconnaissance des faits, la non prise en considération de la souffrance de ces hommes meurtris dans leur chair, puis les dédommagements financiers pour étouffer les affaires (il y aurait eu plus de 2 milliards de dollars dépensés par l'église pour 4 500 affaires de pédophilie aux USA), le pouvoir du Vatican et la loi du silence, la mise en cause des papes qui savaient, ...
Il y a deux choses qu'il faut distinguer, la pédophilie d'une part, et la sexualité d'autre part. Si je simplifie je dirais la déviation sexuelle et les pulsions sexuelles, l'instinct sexuel.
A partir d'une chose naturelle, le sexe, comment la religion ou les religions en général (en tant qu'institution) ont-elles pu condamner, mettre à l'index, et du coup nier, la sexualité, comme étant quasiment un péché, et surtout l'interdire par principe aux jeunes prêtres qui prononcent ces fameux vœux de chasteté?
Je veux bien croire que pour quelques rares personnes la non sexualité ne soit pas un problème et qu'elles en soient libres, mais pour les autres, toutes les autres, l'immense majorité des autres, qu'en est-il?
On ne peut pas inverser la nature des choses, nier la force des instincts, par simple volonté. Le risque étant les déviations et les abus de toutes sortes : depuis la pédophilie, la pédérastie, la sexualité via des prostituées ou des concubines, l'abus de prêtres sur des religieuses, etc, etc... Hormis s'en prendre à des enfants, il n'y a pas de mal en soit dans la sexualité (homo ou hétéro), mais où est la vérité? L'église institutionnelle toute puissante, nie, cache, des agissements qu'elle culpabilise par ailleurs, et qui ne date pas d'hier. On est en pleine perversion.
L'un des intervenants expliquait que ces excès étaient déjà connu au 4ème siècle! En un mot cela a toujours existé.
A suivre...
Vous pouvez voir ce documentaire sur ce site :
http://www.replay.fr/mea-maxima-culpa-la-loi-du-silence-1932609
vendredi 25 octobre 2013
Observer
Voir, observer, pour découvrir l'être. L'être qui est au delà de ce qui se passe. Au delà de ce qui se passe en soi même.
Celui qui pratique l'observation découvre petit à petit tous ses fonctionnements. L'observation peut se faire après coup, une fois passée des périodes d'émotions qui nous ont emporté. On commence ainsi. Cela peut se faire aussi parce que tout est calme en nous, et l'on découvre un sentiment de paix au delà de l'habituelle tranquillité. Un sentiment qui nous dépasse, que l'on peut sentir comme n'étant fondamentalement pas nous même, pas ce à quoi on a l'habitude de s'identifier.
Cela peut être vécu comme inattendu, surprenant, intense, et en même temps paisible, puis cela s'en va. Il n'y a pas de prise sur ce qui se passe, et on ne peut le créer. Cela peut arriver n'importe où, pas forcément auprès d'un sage ou dans un monastère, vraiment n'importe où. Comment cela arrive, pourquoi cela arrive? C'est un mystère. Peu importe...
L'observation réelle est un détachement de ce pour quoi l'on se prend et pour qui l'on peut se prendre encore longtemps si l'on ne pratique pas cet exercice.
Observer vraiment ne qualifie rien de ce qui est vu, sinon cela veut dire qu'il y a encore un personnage en nous qui apparait et prend le pouvoir en disant : c'est bien, c'est pas bien. Si le personnage en question s'impose, l'observation n'est plus. S'il est là mais qu'il est vu, et si l'état d'observation est suffisamment installé, alors le personnage peut vivre selon le potentiel qui lui est propre jusqu'à ce qu'il s'en aille. Plus cet état s'installe, plus ce qui se passe apparait et disparait, sans s'incruster, sans s'attacher comme quelque chose qui est difficile à enlever.
Il se peut que ce soit un brouillard permanent de pensées, oui, ce qui voit en nous laisse faire, des pensées que l'on n'aimerait pas avoir, c'est OK, pas de jugement, pas de filtre, totale liberté, tolérance absolue. Si on est emporté, alors il n'y a plus de vision, il n'y a plus personne en vérité. C'est ainsi que parlent les sages, les textes. C'est l'état de sommeil, des mécanismes à l'œuvre, d'une totale dépendance au mental.
Dans l'observation réelle, il y a une attention sans effort.
L'effort ne peut venir que de l'ego, que de celui qui veut arriver à, qui veut obtenir quelque chose de différent de ce qui est, se saisir d'un but imaginaire. C'est une lutte, une opposition, une tension.
Comprendre qu'il n'y a pas de but lointain, extérieur, est une gageure. C'est dans la mesure où ce n'est pas compréhensible que cela peut être confrontant, perturbant. C'est le propre de l'ego que de vouloir comprendre, c'est un moyen subtil de se saisir encore de quelque chose. Souvent il y a des personnes qui prennent des notes et des notes en écoutant un enseignant parler. Bien sur il peut y avoir des paroles qui semblent être une aide, mais c'est en fait une compulsion. Il y a quelqu'un en elles qui veut saisir. C'est naturel, c'est humain. Mais il ne s'agit pas de l'ordre de l'humain justement. Tous les fonctionnements habituels ne sont d'aucune aide. On est tellement habitué à cette notion d'effort pour réussir, pour obtenir. Qui fait des efforts, qui veut obtenir?
Quand il y a observation réelle, il n'y a plus personne à qui s'identifier. Plus de soit disant disciple, fut-il avancé ou pas, ancien ou nouveau, ou je ne sais quoi d'autre... Plus d'effort.
Aucun livre ne sert, aucune connaissance, plus rien sur quoi s'appuyer, plus de maître, plus de Dieu, plus de croyances.
La liberté dont parle les sages ne peut qu'effrayer l'ego car elle est non sécurité absolue. L'ego ne peut envisager que la sécurité. Tant que cette demande existe, on est dans la confortation de l'ego, qui peut être tout à fait nécessaire et justifiée, mais pas dans l'impersonnel.
Celui qui pratique l'observation découvre petit à petit tous ses fonctionnements. L'observation peut se faire après coup, une fois passée des périodes d'émotions qui nous ont emporté. On commence ainsi. Cela peut se faire aussi parce que tout est calme en nous, et l'on découvre un sentiment de paix au delà de l'habituelle tranquillité. Un sentiment qui nous dépasse, que l'on peut sentir comme n'étant fondamentalement pas nous même, pas ce à quoi on a l'habitude de s'identifier.
Cela peut être vécu comme inattendu, surprenant, intense, et en même temps paisible, puis cela s'en va. Il n'y a pas de prise sur ce qui se passe, et on ne peut le créer. Cela peut arriver n'importe où, pas forcément auprès d'un sage ou dans un monastère, vraiment n'importe où. Comment cela arrive, pourquoi cela arrive? C'est un mystère. Peu importe...
L'observation réelle est un détachement de ce pour quoi l'on se prend et pour qui l'on peut se prendre encore longtemps si l'on ne pratique pas cet exercice.
Observer vraiment ne qualifie rien de ce qui est vu, sinon cela veut dire qu'il y a encore un personnage en nous qui apparait et prend le pouvoir en disant : c'est bien, c'est pas bien. Si le personnage en question s'impose, l'observation n'est plus. S'il est là mais qu'il est vu, et si l'état d'observation est suffisamment installé, alors le personnage peut vivre selon le potentiel qui lui est propre jusqu'à ce qu'il s'en aille. Plus cet état s'installe, plus ce qui se passe apparait et disparait, sans s'incruster, sans s'attacher comme quelque chose qui est difficile à enlever.
Il se peut que ce soit un brouillard permanent de pensées, oui, ce qui voit en nous laisse faire, des pensées que l'on n'aimerait pas avoir, c'est OK, pas de jugement, pas de filtre, totale liberté, tolérance absolue. Si on est emporté, alors il n'y a plus de vision, il n'y a plus personne en vérité. C'est ainsi que parlent les sages, les textes. C'est l'état de sommeil, des mécanismes à l'œuvre, d'une totale dépendance au mental.
Dans l'observation réelle, il y a une attention sans effort.
L'effort ne peut venir que de l'ego, que de celui qui veut arriver à, qui veut obtenir quelque chose de différent de ce qui est, se saisir d'un but imaginaire. C'est une lutte, une opposition, une tension.
Comprendre qu'il n'y a pas de but lointain, extérieur, est une gageure. C'est dans la mesure où ce n'est pas compréhensible que cela peut être confrontant, perturbant. C'est le propre de l'ego que de vouloir comprendre, c'est un moyen subtil de se saisir encore de quelque chose. Souvent il y a des personnes qui prennent des notes et des notes en écoutant un enseignant parler. Bien sur il peut y avoir des paroles qui semblent être une aide, mais c'est en fait une compulsion. Il y a quelqu'un en elles qui veut saisir. C'est naturel, c'est humain. Mais il ne s'agit pas de l'ordre de l'humain justement. Tous les fonctionnements habituels ne sont d'aucune aide. On est tellement habitué à cette notion d'effort pour réussir, pour obtenir. Qui fait des efforts, qui veut obtenir?
Quand il y a observation réelle, il n'y a plus personne à qui s'identifier. Plus de soit disant disciple, fut-il avancé ou pas, ancien ou nouveau, ou je ne sais quoi d'autre... Plus d'effort.
Aucun livre ne sert, aucune connaissance, plus rien sur quoi s'appuyer, plus de maître, plus de Dieu, plus de croyances.
La liberté dont parle les sages ne peut qu'effrayer l'ego car elle est non sécurité absolue. L'ego ne peut envisager que la sécurité. Tant que cette demande existe, on est dans la confortation de l'ego, qui peut être tout à fait nécessaire et justifiée, mais pas dans l'impersonnel.
jeudi 24 octobre 2013
mardi 22 octobre 2013
A propos du temps
On peut entendre assez souvent ce genre d'expression : "Le temps passe vite", même en parlant de la vie, qui passerait vite d'après les gens dits âgés...
Qu'est-ce à dire?
Vous mettez les mêmes dans un embouteillage, ou derrière une caisse avec une queue de quelques personnes, ils vont sans doute tous dire que c'est long d'attendre.
Est-ce que le temps a plusieurs vitesses?
Pourquoi le temps peut-il sembler long par moments, ou au contraire que l'on puisse dire qu'on ne l'a pas vu passer, qu'il nous file entre les doigts?
Tout dépend non seulement de l'occupation, mais du goût, de la saveur que l'on trouve dans l'activité que l'on mène. Si on commence la matinée en songeant au soir où l'on va enfin rentrer chez soi, il est sur que le temps va sembler long; ou que certains, encore très jeunes, attendent la retraite pour être tranquilles et faire ce qu'ils veulent, oui cela va être difficile pour eux (je l'ai entendu).
Il est évident que cela dépend d'une part de l'occupation que l'on a, mais aussi, et c'est sans doute relié, du goût à la vie que l'on a. Sans goût de vivre, sans appétit, alors le temps va sembler long. Et ceux là mêmes qui auront trouvé que le temps est long vont s'apercevoir qu'ils arrivent au soir de leur vie sans en avoir profité, sans avoir vraiment vécu, d'où leur sentiment que le temps passe vite. Ils n'ont pas été comblé sans doute.
Quand on est vraiment nourri, et lorsque l'on vit des moments intenses, alors au contraire on a l'impression que le temps s'est allongé, que l'on a vécu plein de choses comme si cela faisait des jours et des semaines que l'on vivait cela, alors que parfois il y a à peine 2 jours.
Les bons moments passent vite aussi, dit-on. Je crois que c'est encore une question de conscience. L'intensité n'a pas de durée, la présence véritable ne se pose pas la question de la durée, car cette notion de temps est alors dépassée. Se poser la question du temps, qu'il soit long ou court, est le constat d'une certaine incapacité à vivre le présent. Dire que le temps passe vite serait alors un retour sur celui qui est passé, alors que dire qu'il est long fait preuve d'un ennui et d'une hâte à être dans le futur, différent bien sur.
Si je joue avec les mots, je dirais que la méditation est un moyen, long, de se rapprocher du présent, alors que la course, quelle qu'elle soit, est un moyen, rapide de fuir le présent...
D'où l'impossibilité pour les uns de se précipiter et pour les autres de s'arrêter.
En bref, c'est le cas de le dire, si vous trouvez que le temps passe vite, arrêtez-vous et regardez le passer...
Qu'est-ce à dire?
Vous mettez les mêmes dans un embouteillage, ou derrière une caisse avec une queue de quelques personnes, ils vont sans doute tous dire que c'est long d'attendre.
Est-ce que le temps a plusieurs vitesses?
Pourquoi le temps peut-il sembler long par moments, ou au contraire que l'on puisse dire qu'on ne l'a pas vu passer, qu'il nous file entre les doigts?
Tout dépend non seulement de l'occupation, mais du goût, de la saveur que l'on trouve dans l'activité que l'on mène. Si on commence la matinée en songeant au soir où l'on va enfin rentrer chez soi, il est sur que le temps va sembler long; ou que certains, encore très jeunes, attendent la retraite pour être tranquilles et faire ce qu'ils veulent, oui cela va être difficile pour eux (je l'ai entendu).
Il est évident que cela dépend d'une part de l'occupation que l'on a, mais aussi, et c'est sans doute relié, du goût à la vie que l'on a. Sans goût de vivre, sans appétit, alors le temps va sembler long. Et ceux là mêmes qui auront trouvé que le temps est long vont s'apercevoir qu'ils arrivent au soir de leur vie sans en avoir profité, sans avoir vraiment vécu, d'où leur sentiment que le temps passe vite. Ils n'ont pas été comblé sans doute.
Quand on est vraiment nourri, et lorsque l'on vit des moments intenses, alors au contraire on a l'impression que le temps s'est allongé, que l'on a vécu plein de choses comme si cela faisait des jours et des semaines que l'on vivait cela, alors que parfois il y a à peine 2 jours.
Les bons moments passent vite aussi, dit-on. Je crois que c'est encore une question de conscience. L'intensité n'a pas de durée, la présence véritable ne se pose pas la question de la durée, car cette notion de temps est alors dépassée. Se poser la question du temps, qu'il soit long ou court, est le constat d'une certaine incapacité à vivre le présent. Dire que le temps passe vite serait alors un retour sur celui qui est passé, alors que dire qu'il est long fait preuve d'un ennui et d'une hâte à être dans le futur, différent bien sur.
Si je joue avec les mots, je dirais que la méditation est un moyen, long, de se rapprocher du présent, alors que la course, quelle qu'elle soit, est un moyen, rapide de fuir le présent...
D'où l'impossibilité pour les uns de se précipiter et pour les autres de s'arrêter.
En bref, c'est le cas de le dire, si vous trouvez que le temps passe vite, arrêtez-vous et regardez le passer...
lundi 21 octobre 2013
Sur les bords de la Hao
Tchouang-tseu dit : "Voyez comme les vairons se promènent tout à leur aise! C'est là la joie des poissons."
- "Vous n'êtes pas un poisson, dit Houei-tseu. Comment savez-vous ce qui est la joie des poissons?"
- "Vous n'êtes pas moi, répartit Tchouang-tseu. Comment savez-vous que je ne sais pas ce qui est la joie des poissons?"
- "Je ne suis pas vous, dit Houei-tseu, et assurément je ne sais pas ce que vous savez ou non. Mais comme assurément vous n'êtes pas un poisson, il est bien évident que vous ne savez pas ce qui est la joie des poissons."
- "Revenons, dit Tchouang-tseu, à notre première question. Vous m'avez demandé : comment savez-vous ce qui est la joie des poissons? Vous saviez que je le savais, puisque vous m'avez demandé comment je le savais. Je le sais parce que je suis sur le bord de la Hao."
Extrait de La crue d'automne de Tchouang -tseu
dimanche 20 octobre 2013
Traces
La nature prit une plume pour écrire
Le vent fit le reste
du simple trait
aux rayures
au balayage
Quand à cet insecte qui avance sur le dos avec l'énergie du désespoir,
je me suis permis de le retourner.
Il ne bougea pas pendant quinze secondes,
puis à peine une patte,
feignant la mort.
Au bout d'une minute il s'envola brusquement
samedi 19 octobre 2013
horizon
Hier, une journée estivale inespérée, la dernière de l'année certainement.
Je fonce vers l'horizon ensoleillé...
vendredi 18 octobre 2013
Vivre est un défi
Vivre est un défi. Le défi de l'acceptation complète.
Mais il n'est pas certain que nous envisagions vraiment, ou comprenions bien ce qu'est l'acceptation complète. Cela est-il d'ailleurs possible? J'en doute.
Je prends un exemple. D'aucuns connaissent l'enseignement de base : "dire oui à ce qui est" équivalent à "que ta volonté soit faite" dans les évangiles. A la limite on peut comprendre le "dire oui", enfin admettons le. Mais le "ce qui est", qu'en est-il?
Le "ce qui est" c'est la réalité de maintenant, là, tout de suite. Oui, mais l'énoncer fait déjà référence à un passé, déjà un nouveau maintenant se présente, puis passe, et ainsi de suite. Le présent est insaisissable. Donc le fait de dire oui implique que l'on soit déjà dans le oui, sinon il y a un décalage, inévitablement. Poursuivre ce présent insaisissable est peine perdue, et vouloir dire oui à chaque instant est aussi difficile que de vouloir saisir un poisson qui surgit hors de l'eau, puis disparait, puis surgit à un autre endroit, puis disparait de nouveau, et ainsi de suite.
Vouloir dire oui est une recherche de l'impossible, c'est vouloir justement. Dire oui ne peut être qu'un état; et si quelqu'un me prouve le contraire, je l'écouterais bien sur.
Vue l'impossibilité réelle de dire oui, c'est à dire mentalement, dans sa tête, ou dans son idée de la mise en pratique, que reste t-il? L'abandon, se sentir vaincu par l'impossibilité de la tâche.
C'est là que quelque chose se passe. Un quelque chose qui n'est plus de l'ordre de la volonté, du vouloir bien faire, mais du lâcher.
C'est la différence entre un "je qui dit oui", et donc une espèce de conception de ce "je qui dit oui", et "que ta volonté soit faite, et non la mienne". Ce n'est pas de l'ordre du moi, du je, de l'ego, de ce pour qui je me prends, mais d'un abandon d'une lutte pour survivre, même en temps que moi subtil qui réussit à dire oui. L'ego par essence ne peut dire oui, et quand il y a union parfaite, ce qui peut arriver à certains moments, ne serait-ce que dans l'amour humain, il n'y a pas à ce moment un ego qui se regarde en disant je suis dans l'union, dans le oui parfait. Il y a union et disparition de tout commentaire de toute sorte, il n'y a en fait que la vie.
On pourrait comprendre que dans cette parole : que ta volonté soit faite et non la mienne, il y ait deux volontés, une forme de dualité en quelque sorte, mais en fait non, c'est un passage qui s'opère, une démission de sa propre volonté qui laisse sa place à ce qui est plus grand que soi même en tant qu'être séparé.
Dire oui, c'est apprendre à ne pas discuter en permanence, ne pas tergiverser, ne pas commenter, tout en se respectant. C'est une observation de soi au millimètre, ce qui fait qu'avec la bienveillance aidante, un détachement progressif s'opère, l'ego s'use car il a de moins en moins prise. L'état intérieur qui en découle facilite le oui, tout bonnement parce qu'il n'y a plus de discussion sur le "ce qui est". Ce qui est est, parce que c'est la vie, c'est tout, et le moi se dissout progressivement dans la vie, qui dépasse tout, et en particulier cette notion de séparation.
Il n'y a pas à dire oui, parce qu'il n'y a petit à petit plus personne qui est dans ce désir. Dans ce plus personne qui apparait, un non dérangement de quoique ce soit se fait jour. On appelle ça la paix.
Mais en réalité il n'y a plus de mots...
Le grand défi de la vie, c'est de mourir à soi même.
Mais il n'est pas certain que nous envisagions vraiment, ou comprenions bien ce qu'est l'acceptation complète. Cela est-il d'ailleurs possible? J'en doute.
Je prends un exemple. D'aucuns connaissent l'enseignement de base : "dire oui à ce qui est" équivalent à "que ta volonté soit faite" dans les évangiles. A la limite on peut comprendre le "dire oui", enfin admettons le. Mais le "ce qui est", qu'en est-il?
Le "ce qui est" c'est la réalité de maintenant, là, tout de suite. Oui, mais l'énoncer fait déjà référence à un passé, déjà un nouveau maintenant se présente, puis passe, et ainsi de suite. Le présent est insaisissable. Donc le fait de dire oui implique que l'on soit déjà dans le oui, sinon il y a un décalage, inévitablement. Poursuivre ce présent insaisissable est peine perdue, et vouloir dire oui à chaque instant est aussi difficile que de vouloir saisir un poisson qui surgit hors de l'eau, puis disparait, puis surgit à un autre endroit, puis disparait de nouveau, et ainsi de suite.
Vouloir dire oui est une recherche de l'impossible, c'est vouloir justement. Dire oui ne peut être qu'un état; et si quelqu'un me prouve le contraire, je l'écouterais bien sur.
Vue l'impossibilité réelle de dire oui, c'est à dire mentalement, dans sa tête, ou dans son idée de la mise en pratique, que reste t-il? L'abandon, se sentir vaincu par l'impossibilité de la tâche.
C'est là que quelque chose se passe. Un quelque chose qui n'est plus de l'ordre de la volonté, du vouloir bien faire, mais du lâcher.
C'est la différence entre un "je qui dit oui", et donc une espèce de conception de ce "je qui dit oui", et "que ta volonté soit faite, et non la mienne". Ce n'est pas de l'ordre du moi, du je, de l'ego, de ce pour qui je me prends, mais d'un abandon d'une lutte pour survivre, même en temps que moi subtil qui réussit à dire oui. L'ego par essence ne peut dire oui, et quand il y a union parfaite, ce qui peut arriver à certains moments, ne serait-ce que dans l'amour humain, il n'y a pas à ce moment un ego qui se regarde en disant je suis dans l'union, dans le oui parfait. Il y a union et disparition de tout commentaire de toute sorte, il n'y a en fait que la vie.
On pourrait comprendre que dans cette parole : que ta volonté soit faite et non la mienne, il y ait deux volontés, une forme de dualité en quelque sorte, mais en fait non, c'est un passage qui s'opère, une démission de sa propre volonté qui laisse sa place à ce qui est plus grand que soi même en tant qu'être séparé.
Dire oui, c'est apprendre à ne pas discuter en permanence, ne pas tergiverser, ne pas commenter, tout en se respectant. C'est une observation de soi au millimètre, ce qui fait qu'avec la bienveillance aidante, un détachement progressif s'opère, l'ego s'use car il a de moins en moins prise. L'état intérieur qui en découle facilite le oui, tout bonnement parce qu'il n'y a plus de discussion sur le "ce qui est". Ce qui est est, parce que c'est la vie, c'est tout, et le moi se dissout progressivement dans la vie, qui dépasse tout, et en particulier cette notion de séparation.
Il n'y a pas à dire oui, parce qu'il n'y a petit à petit plus personne qui est dans ce désir. Dans ce plus personne qui apparait, un non dérangement de quoique ce soit se fait jour. On appelle ça la paix.
Mais en réalité il n'y a plus de mots...
Le grand défi de la vie, c'est de mourir à soi même.
mercredi 16 octobre 2013
lundi 14 octobre 2013
A méditer
Deux petites phrases que j'ai découvertes :
S'occuper pour ne pas se préoccuper.
Embrasser l'embarras.
dimanche 13 octobre 2013
Tendre pour détendre
La vie se crée de par une tension, de par une pulsion, qui une fois passée crée de la détente.
Tout désir par la suite est une tension. Le simple fait d'avoir faim ou soif. Le bébé va même jusqu'à pleurer, car il le vit sans doute comme une question de vie ou de mort. Puis lorsqu'il est rassasié, qu'il gazouille, qu'il sourit, il peut offrir un visage d'ange, complètement détendu.
Les obligations de toutes sortes créent souvent des tensions. A l'inverse, les moments de repos, quels qu'ils soient, pause café, week end, vacances, moments d'amitié..., créent de la détente, permettent de se re-créer, sens de récréation.
Dans l'humain il y a inévitablement un potentiel de tensions, d'attentes. Attendre c'est vivre une tension quelque part. Plus il y a de désirs en nous, plus cela va créer de tensions. Si nous ne prenons pas garde, nous pouvons alimenter des désirs jour après jour, année après année, et en dépendre complètement. Comment arriver à une détente?
D'une manière plus subtile, le refus, le déni, est une tension. Tout ce qui se passe en nous est normal, légitime, alors pourquoi vouloir être différent, imaginer ce qui n'est pas? On ne peut pas arriver à une détente profonde s'il y a un mensonge à la base. Un jour ou l'autre, ce que l'on ne veut pas voir en nous attirera cette réalité sous une forme quelconque, qui bouleversera notre pseudo détente.
Le travail c'est de reconnaître ses sources de tension, pour qu'elles lâchent ensuite. Vivre cette putain de vie qui fait si mal parfois pour approcher les rives du paradis. Détendre c'est apprendre à mettre de l'intelligence dans ses tendances, c'est nourrir notre diversité.
C'est à la fois nourrir ce qui va procurer de la détente, mais ne pas alimenter non plus une attente irréaliste d'un résultat que l'on ne connaîtra jamais d'avance.
C'est accepter aussi que si l'on fait ce que l'on peut par rapport à un but, c'est la vie qui distribue les cartes. Tout n'est pas faisable, réalisable. L'expérience de la vie amène à un peu d'humilité vis à vis de ce qui peut devenir un éparpillement de désirs. Cette conscience amène aussi de la détente.
La détente est comme un fruit mur qui tombe. Il y a un moment juste pour ça. On ne vit pas les mêmes désirs à vingt ans et à soixante. Il faut savoir s'accorder avec la nature des choses, avec le rythme de la vie. On est à une époque si déstructurée, que tout est mélangé, perturbé, sans plus aucun respect ni connaissance des lois du vivant. Les gosses de douze ans veulent vivre une vie d'adultes, qui eux se comportent comme des enfants. D'où les tensions qui semblent de plus en plus inéluctables à différents niveaux. C'est palpable.
Détendre, oui, mais après avoir vécu la tension.
vendredi 11 octobre 2013
Pressentiments...
Je
logeais de l’autre côté du pont pour une nuit. Le lendemain matin, je devais
donc reprendre le train pour faire juste le trajet de la traversée du pont. Le
distributeur de tickets ne prenait que des cartes, mais pas de pièces de
monnaie. Je me disais que les frais bancaires allaient coûter autant que le
billet sinon plus, et je décidais de ne pas prendre de billets, me disant qu’il
y avait peu de chances qu’un contrôleur demande les billets juste pendant le
passage du pont.
Le
train traverse le pont, et c’est là que j’imagine les risques d’une chute…
Après
avoir traversé plus de la moitié du pont, une pensée m’envahit : Et si le
contrôleur arrivait juste derrière moi en me demandant mon billet. Quelques
secondes plus tard, j’entends une voix derrière moi qui s’avance, c’est celle
du contrôleur qui demande les billets à ceux qui n’ont pas été contrôlés. Je
suis assis juste à côté de la porte à la fin du wagon. Je ne bouge pas. Le
contrôleur me demande une fois, deux fois, je suis obligé de faire face et de
répondre. Je me sens comme un enfant qui a fait une bêtise, et balbutie le fait
que je n’avais pas de carte pour acheter un billet, que je descends tout de
suite… Il me dit que je dois payer le billet et sors sa machine. Il indique la
somme avec le ticket. Je cherche la monnaie et paye. Le train s’arrête juste
après, je descends, à la fois gêné et de plus perturbé par le fait que j’avais
vécu la scène juste avant qu’elle n’arrive. Je l’avais entendu demandant les
billets dans mon dos juste comme c’est arrivé. C’est troublant !
jeudi 10 octobre 2013
Pressentiment
Le
pont ferroviaire sur la Forth (à côté d'Edimbourg) est impressionnant. Tout en acier, construit à la
fin du dix neuvième siècle, près de deux kilomètres et demi de long, avec un
départ sur des piliers en pierre qui montent à une cinquantaine de mètres, et trois
énormes structures métalliques avec un porte à faux entre chaque soutenant une
passerelle intermédiaire. Les tubes les plus gros à l’extérieur sont énormes,
l’ensemble nous rend tout petit. Lorsqu’un train passe on entend le roulement
des roues qui grondent sur les rails. On ne voit jamais un train passer aussi
haut. Les ponts si élevés sont en général pour les voitures, que l’on ne voit
pas d’en bas vue la différence de proportion.
Je
logeais de l’autre côté du pont. J’empruntais le train pour traverser. Très
souvent sur ce genre de pont sortant de l’ordinaire, il m’arrive d’imaginer
qu’il pourrait s’écrouler. Cette fois ci, alors que je suis dans le train, je
me dis que s’il devait s’écrouler, je
n’y pourrais rien, et donc que cela ne sert à rien de s’inquiéter ou d’imaginer
un scénario catastrophe. Si je devais en réchapper, ce qui est quasiment
impossible vue la hauteur, je pourrais toujours nager vers les enrochements des
piliers ou vers la rive. Que je perdrais tout, mon sac avec mes affaires, l’ordi,
les livres, les papiers, la clé de la voiture… Mais que cela ne serait pas très
important par rapport au fait d’en ressortir vivant. Je voyais ces pensées,
somme toutes assez réalistes, et me sentais tranquille. Non seulement cela
n’arriverait pas, mais surtout je n’y pouvais rien, je ne pouvais rien
contrôler. Je sentais un calme particulier face à cette évidence, alors que
plus jeune je pouvais sentir mon ventre se contracter au passage d’un pont
assez haut.
Deux
jours après, faisant une promenade à l’heure du déjeuner, je passais sous le
pont pour longer la côte par un chemin de randonnée. Je pensais encore à
l’écroulement possible de ce pont. Au retour de ma promenade, je croise un
vieil écossais qui m’adresse la parole. J’ai du mal à comprendre ce qu’il dit
au début, mais il me parle très vite du pont. Il me dit en fait qu’il y a eu un
pont, à Dundee, un peu plus au nord, qui s’est écroulé au passage d’un train et
que tout le monde est mort. C’était en 1879, lors d’une tempête, et c’était
alors le plus long pont du monde.
Je
suis dans un étonnement sans nom.
D’abord
un homme qui ne me connaît pas m’aborde, en se promenant, pour me parler, n’est
pas chose courante. Je lui ai dit que j’étais français et ne comprenais pas
bien, mais cela ne l’a pas dissuadé de me dire ce qu’il avait en tête. Il me
parle du pont, qui est une œuvre plus qu’imposante ici, et d’un accident sur un
autre pont, alors que je pensais à un accident sur ce pont ces jours derniers
et en commençant cette promenade. Cela m’a fait penser au fait, malgré tout
l’aspect inhabituel pour ne pas dire invraisemblable, que j’ai eu un
pressentiment, un écho, sans le savoir bien sûr, d’une histoire qui est
vraiment arrivée et dont quelqu’un allait me parler.
Je
ne sais pas si ce vieil écossais raconte cela à tous les gens qu’ils croisent,
mais toujours est-il qu’il me l’a raconté.
mercredi 9 octobre 2013
Tous mes voeux...
Moins on sait ce qu'on veut, plus on dépend de l'inconscient
Plus on sait ce qu'on veut, mieux on vit sa destinée
Plus on veut, moins on est libre
Moins on veut, plus on est libre
De toute façon on suit sa destinée
Alors autant lâcher le vouloir
En faisant semblant de vouloir
mardi 8 octobre 2013
Cloitres
Vues intérieures de quelques cloitres des ermitages vus cet été sur le camino francescano.
Le cloitre est l'ouverture vers l'extérieur
sans possibilité d'échapper à soi même
Un extérieur qui ne distrait pas
Il est la lumière de notre ombre intérieure
Il est le lien entre le dehors et le dedans
Il n'est pas échappatoire permanent
Il est un retour vers soi
En cela il peut paraître enfermant
A choisir entre la prison de ses attractions
et la découverte de l'apaisement progressif
Il a toujours été des contemplatifs
que ni l'ombre ni le retrait ne rebutent
portés par le lumineux de l'âme.
lundi 7 octobre 2013
Rosaces et tétramorphe
Sur chaque façade d'église, à Assise, il y a une ou des rosaces absolument superbes.
En voici deux entourées des symboles des quatre évangélistes. Ils on tous des ailes normalement.
Le lion représente Saint Marc, le taureau est Luc, l'aigle est Jean et l'homme Matthieu.
Cela s'appelle le tétramorphe, c'est à dire les quatre vivants ou les quatre êtres vivants. Ils représentent les quatre animaux ailés de la vision d'Ezéchiel. Saint Jean décrit aussi une vision semblable dans l'Apocalypse
On les retrouve dans plusieurs traditions, en Egypte et à Babylone (où ils étaient associés aux quatre points cardinaux et aux quatre signes fixes du zodiaque).
Ce sont les pères de l'église qui vont associer ces quatre représentation aux quatre évangélistes.
Matthieu est l'homme, parce qu'il débute son évangile par la généalogie de Jésus.
Marc est le lion, car il commence avec Jean Baptiste criant dans le désert (le lion y est associé).
Luc est le taureau, car il commence avec Zacharie qui fait un sacrifice à Dieu, et le taureau est souvent utilisé en sacrifice.
Jean est l'aigle, car son évangile commence avec le principe de Dieu sous jacent, et donc au dessus de tout comme l'aigle.
Symboliquement, c'est mon interprétation, on peut y voir quatre états d'être, c'est à dire une évolution de l'homme vers Dieu qui passe par le désert (le lieu de la rencontre intérieure), et le sacrifice (tout lâcher, s'abandonner).
dimanche 6 octobre 2013
Assise
Assise est située sur une colline dominée par un ancien fort.
A l'extrémité nord de la ville est la basilique de Saint François, qui semble flotter dans le ciel.
Au sud, appuyé sur les versants du Subasio, deux églises ressortent : San Rufino et Santa Chiara.
samedi 5 octobre 2013
Assise cet été
Le groupe qui a péleriné autour d'Assise cet été. Nous étions une douzaine ainsi que deux adolescentes.
Marche sur le Subasio
au dessus d'Assise
vendredi 4 octobre 2013
Saint François et la pauvreté
En ce jour de la Saint François d'Assise, je vais vous raconter un peu de ce pèlerinage que nous avons fait en groupe autour d'Assise.
Je pars en voiture en fin de journée. Un peu d'autoroute, puis les routes secondaires. J'essaie en fait de varier les itinéraires, voir d'autres paysages. Avant Montauban, je passe par un village nommé La Ville-Dieu-du-Temple. C'est un nom extraordinaire, me dis-je, qui contient à la fois Dieu et Temple. Je découvre que les habitants se nomment les Théopolitains, c'est à dire les habitants de la cité de Dieu. Cette vile fut fondée au XII ème siècle par les Chevaliers du Temple. Je me dis que c'est un bon signe pour ce voyage qui s'annonce.
Un peu plus loin je passe par un village nommé Orgueil. Je ne sais pas comment s'appelle les habitants, mais c'est quand même pas banal. J'ai l'impression que la vie me montre en quelques kilomètres un symbole fort. Avant que d'arriver à la cité de Dieu, il faut combattre l'orgueil.
Je suis arrivé le lendemain soir à Assise. Nom qui fait penser à la pratique zen de l'assise silencieuse. Nom devenu surtout célèbre par un certain François.
François d'Assise, après une jeunesse désinvolte (pour faire court), sentit un appel vers Dieu à force de contempler la croix de Jésus devant laquelle il priait à San Damiano. La phrase qu'il entendit est celle ci : "Va réparer ton église en ruines". Cela va l'amener à un changement complet de vie. Il va être répudié par son père qui lui reproche non seulement de ne pas le suivre dans ses affaires, mais d'utiliser son argent pour restaurer une chapelle, et de le donner aux pauvres. Lors d'un jugement sur la place d'Assise, François se dévêt complètement, rendant l'argent qui lui restait ainsi que ses vêtements à son père, drapier, pour s'engager dans la voie de la pauvreté. Symbole fort s'il en est, de dépouillement. Sa nudité réelle va être recouverte par l'évêque d'Assise qui va le protéger ensuite.
François d'Assise, dit le poverello, a voulu suivre l'enseignement de Jésus au plus près, en épousant "Dame Pauvreté".
Ce fut bien sur l'un des thèmes abordés lors de notre pèlerinage sur ces terres franciscaines.
Lors de mon retour, après quelques incidents mécaniques que le vie me réserve à des moments bien particuliers, je passe par une route encore différente. Toujours est-il que suite à une déviation due à des travaux, je me retrouve à Poilhes!
Je pars en voiture en fin de journée. Un peu d'autoroute, puis les routes secondaires. J'essaie en fait de varier les itinéraires, voir d'autres paysages. Avant Montauban, je passe par un village nommé La Ville-Dieu-du-Temple. C'est un nom extraordinaire, me dis-je, qui contient à la fois Dieu et Temple. Je découvre que les habitants se nomment les Théopolitains, c'est à dire les habitants de la cité de Dieu. Cette vile fut fondée au XII ème siècle par les Chevaliers du Temple. Je me dis que c'est un bon signe pour ce voyage qui s'annonce.
Un peu plus loin je passe par un village nommé Orgueil. Je ne sais pas comment s'appelle les habitants, mais c'est quand même pas banal. J'ai l'impression que la vie me montre en quelques kilomètres un symbole fort. Avant que d'arriver à la cité de Dieu, il faut combattre l'orgueil.
François d'Assise, après une jeunesse désinvolte (pour faire court), sentit un appel vers Dieu à force de contempler la croix de Jésus devant laquelle il priait à San Damiano. La phrase qu'il entendit est celle ci : "Va réparer ton église en ruines". Cela va l'amener à un changement complet de vie. Il va être répudié par son père qui lui reproche non seulement de ne pas le suivre dans ses affaires, mais d'utiliser son argent pour restaurer une chapelle, et de le donner aux pauvres. Lors d'un jugement sur la place d'Assise, François se dévêt complètement, rendant l'argent qui lui restait ainsi que ses vêtements à son père, drapier, pour s'engager dans la voie de la pauvreté. Symbole fort s'il en est, de dépouillement. Sa nudité réelle va être recouverte par l'évêque d'Assise qui va le protéger ensuite.
François d'Assise, dit le poverello, a voulu suivre l'enseignement de Jésus au plus près, en épousant "Dame Pauvreté".
Ce fut bien sur l'un des thèmes abordés lors de notre pèlerinage sur ces terres franciscaines.
Lors de mon retour, après quelques incidents mécaniques que le vie me réserve à des moments bien particuliers, je passe par une route encore différente. Toujours est-il que suite à une déviation due à des travaux, je me retrouve à Poilhes!
Le panneau porte à rire, et j'imagine que la mairie de cette commune fait un clin d'œil à ceux qui traversent le village. Mais dans mon parcours de l'été, je vois ça comme un signe énorme de la vie.
Tout d'abord je me suis trompé de route pour passer par là, mais j'ai aussi perdu pas mal cet été, et je ne fus pas le seul.
A chercher le dépouillement, la vie le provoque sous bien des formes différentes.
Mais comment se rendre vers la cité de Dieu sinon en se dépouillant de tout orgueil?
mercredi 2 octobre 2013
Le phare de Cordouan
Le phare de Cordouan est situé au large de Royan à l'embouchure de la Gironde. Il est à la fois en pleine mer à marée haute et sur un ilot rocheux entouré de bancs de sable à marée basse. Ces bancs de sable se déplacent avec les courants.
Enfant, j'ai toujours vu ce phare comme une évidence sur l'horizon, délimitant une frontière à mon univers et sans doute à mon imaginaire. Il était à la fois danger et protection.
Je n'étais pas allé à Cordouan depuis des lustres. Cette fois, accompagné d'un ami, nous y allons à la voile. Grand soleil, petit temps, voire juste assez de vent pour contrer le courant, et nous voici longeant un banc de sable assez haut, restant depuis peu à découvert à marée haute, qui donne entrée sur une sorte de lagon où sont mouillés une vingtaine de bateaux.
Cette vue montre au fond la poche d'eau où sont les bateaux au mouillage. Une vieille jetée en pierres conduit au phare.
Phare imposant s'il en est, surnommé le phare des rois, le roi des phares, tant son architecture est grandiose et unique. J'y reviendrais.
La vue aérienne montre les hauts fonds découvrant à marée basse, et le plateau rocheux. Nombre de bateaux se sont échoués dans les parages, dans l'histoire maritime.
mardi 1 octobre 2013
Douche solaire
Il n'y a rien, sinon du sable et des herbes sauvages, et la mer. Cet endroit se nomme Bonne Anse. C'est le paradis de ma jeunesse. Une langue de sable entourant une sorte de lagon qui se vide à marée basse. Pour accéder à l'extrémité, il faut un bateau ou faire le tour à pied. A marée basse, certains traversent.
Ado, j'y ai dormi à la belle étoile, ou avec une bande d'amis. On allait chercher du bois sur la plage pour faire du feu une partie de la nuit.
Puis j'y ai mouillé en bateau. Le soir lorsque les gens repartent vers leurs chez eux ou leurs tentes de camping, il reste les mouettes, le vent, l'horizon, et cette tranquillité que j'ai tant cherchée dans la nature. Comme si le lieu m'appartenait, ou comme si, devenu si proche, la nature m'accueillait dans son sein.
Cet été j'y ai pris ma première douche solaire à l'arrière du voilier. Le sac en plastique noir contient 10 litres. L'eau est vite chaude. Il y a une mini douchette. Il n'y a plus qu'à se mettre nu et gouter au plaisir simple et immense de l'eau douce sur son corps. Une rare sensualité quand on vit dans le dénuement d'un petit bateau. Prendre une douche devient alors un vrai luxe, que je n'échangerais pas contre plus de confort.
Cela peut se faire dans son jardin aussi. Je vous conseille... le tuyau!
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