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Signez la pétition « audit incendie »

Bruxelles: Une pétition pour mieux évaluer les risques d’incendie dans les tours de logements

© rtbf

Par Barbara Boulet

C’est l’incendie survenu dans un immeuble à appartements de Ganshoren, à la fin du mois de juin, qui a incité le syndicat des locataires à taper sur le clou d’une de ses vieilles revendications. Il a lancé, en ligne, une pétition adressée à la secrétaire d’État bruxelloise au logement, la socialiste Nawal Ben Hamou, dans laquelle il réclame « un audit circonstancié de sécurité incendie dans les grands blocs d’appartements ce tant pour ce qui est du secteur privé que des logements sociaux ceci à l’échelle de la Région« . Un audit qui serait à la fois obligatoire, systématique et répété régulièrement. 

« Ce que vous devez savoir, c’est que la sécurité est fonction de l’année de construction des logements. Dès lors, plus un logement est ancien, moins il est sûr. Même s’il est aux normes« , explique le secrétaire général du syndicat des locataires José Garcia. « On pourrait penser que puisqu’il y a des nouvelles normes, elles s’appliquent à l’ensemble du logement. Que nenni. Ce n’est pas le cas. Les anciennes normes pour autant qu’elles aient été respectées restent valables pour ces immeubles-là. Pour nous c’est inacceptable« .

On pourrait penser que les nouvelles normes s’appliquent à l’ensemble du logement. Que nenni.

                                                   José Garcia, secrétaire général du syndicat des locataires

Les immeubles les plus problématiques, aujourd’hui, sont incontestablement ceux qui ont été construits avant l’Arrêté Royal du 4 avril 1972 (qui fixe les conditions générales relatives à la protection contre l’incendie dans les bâtiments élevés). Dans ces immeubles-là, il ne faut pas trop espérer trouver deux chemins distincts d’évacuation, ni d’ailleurs de système d’évacuation de fumées. C’est d’ailleurs en 1972 qu’arrive l’obligation de portes coupe-feu. Pour les normes plus techniques relatives aux matériaux utilisés et des systèmes de détection de fumée, il faudra même attendre l’Arrêté Royal du 7 juillet 1994 (et les modifications suivantes).

Une réalité toutefois à nuancer puisqu’en cas de rénovation soumise à permis, l’immeuble doit – comme lors d’une nouvelle construction- faire l’objet d’une visite du Siamu. Les pompiers sont chargés de formuler un avis. Mais là encore, il ne s’agit que d’un avis. 

C’est précisément pour cerner chaque situation individuellement que le syndicat des locataires souhaite pour chaque grand immeuble de logements un examen des risques d’incendie, une évaluation de l’efficacité des systèmes de protection, et des propositions de pistes d’amélioration.

La région lance une étude 

Au Siamu, on trouve la suggestion plutôt bonne, même si la priorité reste l’instauration d’une vraie base légale: une règlementation minimale en matière de prévention incendie. C’est d’ailleurs dans cet objectif qu’il a plaidé pour que soit réalisée une étude sur les bâtiments hauts d’avant 1972 à l’échelle régionale.

Une demande visiblement entendue, puisque le cabinet de Nawal Ben Hamou annonce, en concertation avec celui de la secrétaire d’état Ans Persoons, le lancement en 2024 d’une vaste étude pour évaluer la sécurité « des immeubles résidentiels élevés (hauteur de plus de 25m), construits avant 1972, afin d’avoir une photo de la situation existante et de disposer des recommandations d’amélioration« . L’étude sera réalisée par un prestataire extérieur via un marché public (l’administration est en train d’en rédiger le cahier de charges). L’étude devrait durer 12 mois.

Pour un audit incendie dans nos immeubles

Madame la Ministre Nawal Ben Hamou,

Le 28 juin dernier un spectaculaire incendie s’est propagé avec une extrême rapidité gagnant l’ensemble d’un immeuble à appartement à Ganshoren. Le bloc a été entièrement évacué, une centaine d’occupants a dû être relogée et une cinquantaine de logements déclarés inhabitables.

Cet incendie nous remémore celui survenu en décembre 2009 au pied de la plus haute tour de la cité Ardente la Tour Atlas construite en 1978 et comportant 28 étages, incendie fort heureusement circonscrit à quelques étage.

Il nous renvoie aussi au dramatique incendie survenu à Londres en juin 2017 à la Tour de logements sociaux, la Tour « Grinfell » lequel avait enregistré le dramatique bilan de 71 victimes.

De nombreuses tours d’appartements ont été construites en Belgique au début des années 70 ; elles échappent à la règlementation actuelle en matière de prévention incendie ; règlementation qui a pris naissance au lendemain de l’incendie de l’Innovation (absence de compartimentage, présence d’une seule sortie de secours …).

Nous sommes, à ce jour, en droit de nous interroger sur la politique actuelle de prévention en la matière et des moyens alloués au service incendie, moyens que nous jugeons fort limités preuve en est la hauteur standard des échelles des services de secours se situant aux alentours de 30 m (équivalent de 8 étages).

Les pompiers bruxellois doivent pour des hauteurs plus élevées, lutter contre les incendies de l’intérieurs des blocs voire solliciter l’appui de leur collègues anversois disposant d’une échelle de 50m.

Ce n’est que depuis peu, à savoir mai dernier que le premier camion doter d’une haute échelle (64m), pourtant commandée avant la pandémie a été livré au Service d‘incendie bruxellois.

Par ailleurs, pour les immeubles de grande hauteur (+/- 100m) subsiste la problématique de la pression manifestement insuffisantes des conduites d’eau.

Ceci est révélateur de l’existence d’une véritable problématique constitutive de dangers réels mettant en évidence une série de dysfonctionnements qu’il convient d’identifier et d’y remédier au plus vite.

Aussi, et compte tenu de ce qui précède le Syndicat des locataires ainsi que l’ensemble de nos affiliés entendent vous communiquer leur plus vive préoccupation en la matière.

Nos affiliés nous ayant expressément mandaté, nous vous sollicitons Madame la Ministre, et ce officiellement au moyen de la présente pétition en vue d’initier un audit circonstancié de sécurité incendie dans les grands blocs d’appartements ce tant pour ce qui est du secteur privé que des logements sociaux ceci à l’échelle de la Région.

Il vous est loisible de saisir à cet effet toute instance que vous jugeriez utile et au premier plan le service des pompiers, bureaux d’expertise, organisme privé ou public quelconque (SLRB) …

Nous estimons qu’il n’existe pas de différences significative au niveau risque dans ces blocs entre le segment privé et le segment social si ce n’est la particularité de ce dernier composé en grande partie de personnes particulièrement fragilisées telles que personnes âgées, personnes handicapées et personne peu au fait des mécanismes de sécurité et de prévention.

Pour ce qui est du secteur privé, nous constatons hélas que beaucoup de choses dépendent du syndic et de la copropriété plus ou moins enclin à engager des dépenses en matière de sécurité ; certaines copropriétés privilégiant les travaux d’esthétique de l’immeuble, des travaux d’économie d’énergie en lieu et place de travaux de sécurité et de prévention.

L’objectif assigné à cet audit sera entre autres :

  • D’identifier les risques qui peuvent causer ou contribuer à des situations d’incendie compte tenu des nouveaux développements technologiques (batteries trottinettes, vélos électriques, véhicules électriques…) et des matériaux de construction, rénovation (matériaux d’isolation inflammables)
  • Évaluer l’efficacité des systèmes actuels de protection contre l’incendie
  • Déterminer si le système actuel présente des déficiences
  • Proposer des solutions pour éliminer et/ou réduire les risques
  • Confirmer que les habitants maitrisent les procédures d’urgence et sont formés pour faire fonctionner les équipements tels que les extincteurs
  • Améliorer le niveau de sécurité général de sécurité incendie dans les logements de ces blocs

Le Syndicat des locataires est disposé à s’impliquer dans ce travail de sécurisation en particulier pour ce qui est du segment du logement social par la formation et la sensibilisation des locataires à la prévention incendie.

Recevez, Madame la Ministre, l’expression de notre parfaite considération.

Pour le S.L.

José GARCIA

Secrétaire général

Bruxelles : 3 morts et 30 blessés !

SYNDICAT DES LOCATAIRES

Bruxelles : 3 morts et 30 blessés !

L’incendie survenu ce lundi 19 avril dans un bâtiment de 4 étages rue Heyvaert à Anderlecht, se solde par ce lourd bilan de 3 morts et 30 blessés, dont deux graves.
Ce drame humain était-il évitable ? Oui !
En effet, indépendamment des causes exactes  de cette catastrophe, les autres causes liées à cette tragédie sont connues de tous : il s’agit du mal logement et de l’état d’insalubrité de certains immeubles mis en location et ce, surtout dans les communes les plus pauvres de notre capitale.
Or, si ces problèmes sont identifiés par tous, leurs solutions aussi :
Il s’agit avant tout de l’instauration du permis locatif déjà proposé par les associations de locataires.
La Région évoque un manque de moyens financiers pour justifier son inexistence, mais où est la logique d’un tel argument ?
D’après nos informations, elle ne finance pas les permis de conduire ou celui de la pêche ? Pas plus que la certification de la performance énergétique des bâtiments (PEB). Ce permis devra, tout simplement,  être pris en charge par le bailleur et non pas, évidemment, par la Région.
La deuxième solution, déjà proposée par les associations de locataires, est la régulation des loyers.
Nul n’ignore le coût élevé et surtout disproportionné de ces derniers. On nous oppose souvent l’argument des prix encore plus élevés dans d’autres capitales d’Europe.
À ces personnes, nous invoquons au moins deux fois plus de capitales européennes où les loyers sont plus bas qu’à Bruxelles.
Nous demandons aussi la possibilité de renégociation des loyers de départ. Si le bien loué est ou devient insalubre, il n’y a pas de raison de payer le même montant de loyer que celui prévu dans le bail et encore moins de partir louer ailleurs ….d’autant plus que ce bien non conforme sera loué, malheureusement,  sans aucun problème à un autre locataire !
Autre proposition de solution aux problèmes de logement évoqués : nous souhaitons une taxation des loyers réels.
Encourageons les bailleurs raisonnables pratiquant des loyers modérés !
Enfin, il faut une politique plus virulente face aux marchands de sommeil. Si les autorités communales ne sont peut être pas toujours au courant du nombre de personnes qui occupent un bien, le bailleur, lui, l’est assurément.
Les solutions aux problèmes de surpopulation et d’insalubrité de certains logements bruxellois sont nombreuses et bien répertoriées par l’associatif et les scientifiques.
C’est pourquoi nous demandons l’organisation d’une concertation d’urgence à la région autour des problématiques du logement.
Cette assemblée devra être composée des bourgmestres, des CPAS, du Procureur du Roi, des associations de bailleurs et des associations des locataires ainsi que des scientifiques et ce sous
l’égide du Ministre-Président de la Région Bruxelles-capitale Mr Vervoort et de la Ministre du logement Mme Ben Hamou afin d’établir un plan d’urgence habitat.
Bruxelles : 3 morts et 30 blessés, faisons en sorte que les problèmes de logement ne soient plus meurtriers dans notre région et que ce constat glaçant fasse définitivement partie de notre passé  !


Pour le Syndicat des Locataires

José GARCIA

Secrétaire général

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