SEMAINES DU 30/03/20 AU 15/05/20
Permanences juridiques par téléphone
Chères amies,Chers amis,
Malgré qu’une solution équitable ait été trouvée, la Sisp Comensia MAINTIENT CONTRE VENTS ET MARRÉES L’EXPULSION d’une locataire et de son fils du logement social qu’ils occupent depuis 25 ans !
En plus d’être radicalement contraire à sa mission de service public, une expulsion pour l’exemple est, avant tout, un acte BARBARE , traumatisant et inhumain !
En s’obstinant à vouloir expulser pour l’exemple deux personnes vulnérables, Comensia viole allégrement les principes de base qui devraient pourtant dicter l’ensemble de ses actes !!!
Et ce, à fortiori, quand ces locataires se débrouillent en mettant tout en œuvre pour trouver une solution juste et totalement légale, ne lésant en rien les intérêts de la société de logement sociaux, à savoir :
la prise en charge des arriérés de loyers a été assurée par le CPAS d’Anderlecht et un règlement collectif de dettes pour éviter de nouveaux impayés a été mis en place.
Le Syndicat des Locataires, le Front Anti-expulsions et 16 autres organisations appellent à manifester contre une expulsion injuste prévue pour ce 31 mai SI ON NE BOUGE PAS!!
L’action collective a lieu ce jeudi 25 mai 2023 à 9h45 devant les bureaux de Comensia, au 40 rue de Koninck, à 1080 Molenbeek, afin de demander à Comensia de renoncer à sa décision d’expulsion qui va totalement à l’encontre de son objet social et des valeurs qu’elle prône par ailleurs.
Pour le SL
José Garcia
Secrétaire général
SYNDICAT DES LOCATAIRES
Communiqué de presse
Le nouveau moratoire contre les expulsions c’est bien. Mais l’objectif « zéro expulsion » après le13 décembre 2020, c’est mieux !!!
Le Syndicat des Locataires se réjouit de la mesure prise par le gouvernement régional bruxellois visant à interdire toute expulsion locative sur son territoire jusqu’au 13 décembre 2020.
Nous pensons néanmoins que cette mesure aurait dû s’étendre au moins jusqu’à la fin de l’hiver.
Nous demandons que dans les jours qui viennent la Ministre du logement, Madame Nawal Ben Hamou, organise une concertation avec les représentants des bailleurs et des locataires afin de pérenniser cette mesure dans le temps
tout en la détachant de la notion de pandémie ou de phénomènes climatiques.
En effet, il existe déjà depuis le 16 novembre 2000 une réglementation dans le logement social visant à éviter toute expulsion locative et cette réglementation a donné et donne de très bons résultats, sans pour autant mettre en péril le système de l’habitat social.
Nous pensons que ce dispositif devrait également s’appliquer pour les locataires des logements privés.
Nous demandons en tout cas à Madame Nawal Ben Hamou et au gouvernement régional de ne pas attendre la fin de l’actuel moratoire pour prendre les mesures qui s’imposent depuis longtemps.Une expulsion reste, dans n’importe quelle situation, un acte dégradant contraire à la dignité humaine.
Pour le Syndicat des Locataires
José GARCIA
Secrétaire général
LE TEXTE LÉGAL
Chères et Chers locataires,
dans le cadre de la pandémie du coronavirus et afin de soutenir les différentes démarches que nous effectuons auprès des responsables politiques visant à obtenir de ces derniers des mesures en faveur des locataires, nous vous demandons de leur envoyer un mail avec vos demandes et de mettre le Syndicat des Locataires en copie à l’adresse mail :
Merci.
Pour le SL
José Garcia
Secrétaire général
Nous avons demandé aux divers gouvernements qu’ils prennent des mesures en faveur des locataires (pas d’expulsions, diminution des loyers, des logements pour les sans-abri, gratuité des kots étudiants non occupés,……).
Dans ce cadre, nous vous proposons d’envoyer un mail avec votre demande à notre 1ère Ministre, au Ministre-président de votre région ainsi qu’au Ministre du logement (+ copie au [email protected]).
Matthias Diependaele
kabinet.diependaele@vlaanderen.be
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Beste huurders,
in het kader van de pandemie van het coronavirus en om de verschillende benaderingen te ondersteunen die we uitvoeren met de politieke leiders die van de laatste maatregelen willen profiteren ten gunste van de huurders, vragen we u hen een e-mail te sturen met uw verzoeken en om de Huurdersbond te kopiëren naar het e-mailadres:
Dankjewel.
Voor Huurdersbond
José Garcia
secretaris-generaal
We hebben de verschillende regeringen gevraagd maatregelen te nemen ten gunste van huurders (geen huisuitzettingen, lagere huurprijzen, huisvesting voor daklozen, etc.).
In dit verband raden we u aan een e-mail te sturen met uw verzoek aan onze eerste minister, de minister-president van uw regio en de minister van Volkshuisvesting (+ kopie naar [email protected]).
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Madame, Monsieur,
Chers locataires,
Face à l’urgence de la situation et à la multiplication des demandes, notre association adapte ses horaires à partir de ce lundi 18 mai.
En raison du coronavirus, nous fonctionnerons par rendez-vous uniquement.
Pour prendre un rendez-vous, veuillez téléphoner au 02 522 98 69
Nos cellules (Anderlecht et Schaerbeek) sont ouvertes du lundi au vendredi de 10h à 16h.
Durant les entretiens, merci de venir avec votre masque et de respecter la distanciation sociale.
Cordialement,
José Garcia
Permanences téléphoniques juridiques
Du lundi au vendredi de 14H à 17H
Permanences juridiques par téléphone
02 522 98 69Du lundi au vendredi : de 10h à 12H et de 14h à 17h
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Chronique de jurisprudence : l’obtention des pièces justificatives d’un décompte de charges au sein du logement social bruxellois
Dans cette chronique, nous aborderons, par l’analyse d’un cas pratique passé devant le Juge de Paix du canton de Woluwé-Saint-Pierre, l’épineuse question de l’obtention des pièces justificatives (généralement des factures) d’un décompte de charges au sein du logement social.
Exposé des faits
Ce litige opposait une locataire sociale à son bailleur, à savoir la S.C.R.L. « L’Habitation Moderne – De Moderne Woning ». L’action en justice fût introduite par cette Société Immobilière de Service Public (S.I.S.P.) par citation en vue de faire condamner la locataire au paiement de sommes relatives aux décomptes de charges visant les années 2015, 2016 et 2017. La locataire avait précédemment demandé les pièces justificatives de ces décomptes, qu’elle jugeait beaucoup trop élevés, afin de pouvoir contrôler lesdits décomptes ; elle mandatera postérieurement à sa demande initiale notre association, l’A.S.B.L. « Syndicat des Locataires de Logements Sociaux » (S.L.L.S.), en vue d’effectuer ce contrôle. La locataire n’obtint pas ces pièces et fut assignée en justice en vue de l’entendre condamnée au paiement de ces sommes ainsi que de voir son contrat résolu. Le Juge de Paix, en son audience du 16 mai 2018, ne suivit pas le raisonnement de la S.I.S.P., ne fit pas droit à ses demandes et imposa à celle-ci de fournir à l’intéressée les pièces justificatives demandées afin de pouvoir contrôler les charges.
Discussion
Quel était le nœud du problème ? Quels ont été les arguments des parties ?
La S.I.S.P. postulait deux arguments en vue de faire taire les revendications de leur locataire. Premièrement, la demande de la locataire était trop tardive et ne répondait pas aux prescriptions de l’article 19 de l’Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 26 septembre 1996 organisant la location des habitations gérées par la Société du Logement de la Région bruxelloise ou par les sociétés immobilières de service public (publié au Moniteur belge le 14 novembre 1996), arrêté prévoyant un délai d’un mois suivant la transmission du décompte pour en demander les pièces justificatives. Deuxièmement, il était matériellement impossible à la S.I.S.P. de fournir les pièces justificatives des décomptes de charges des exercices écoulés et de mettre un employé à disposition de la locataire ou de son mandataire afin d’expliquer ou d’expliciter certains éléments desdits décomptes.
La locataire et son conseil soutenaient que le délai d’un mois prévu dans l’article 19 précité n’était pas décisif en lui-même et que la locataire pouvait bénéficier de la prescription de 5 ans prévue dans le droit commun pour les logements privés. Elle arguait également que l’obligation de la S.I.S.P. de lui fournir les pièces justificatives des décomptes était une obligation de résultat et non de moyens et que la S.I.S.P. devait donc fournir ces pièces justificatives et non se contenter de montrer qu’il lui était matériellement impossible de lui fournir.
Le juge trancha en faveur des arguments de la locataire et réaffirma que l’obligation de fournir les pièces justificatives d’un décompte à la demande du locataire était bien une obligation de résultat ; bien que la S.I.S.P. ait effectivement le choix d’affecter ou non un membre de son personnel à cette tâche en vue d’aider au bon déroulement dudit contrôle. Le juge affirma également, et ce de manière implicite, que le délai prévu à l’article 19 de l’arrêté précité n’était pas un délai de prescription en ce que le locataire social peut également se baser sur les prescriptions de droit commun (à savoir 5 ans).
Enseignements
Le premier enseignement de ce jugement concerne l’article 19 précité et le délai d’un mois qu’il contient. Cette disposition semble déroger au droit commun concernant le contrôle d’un décompte de charges ; en effet, le locataire d’un logement privé bénéficierait de 5 ans pour demander à contrôler la réalité de ses consommations énergétiques alors que le locataire social n’aurait, quant à lui, pas cette chance et devrait réagir extrêmement rapidement à savoir dans le mois de la transmission du décompte. Cette disposition instaurerait donc, selon notre association, une discrimination n’étant ni objective, ni proportionnelle et non nécessaire dans une société démocratique. De plus, au niveau pratique, cette disposition pose un problème majeur : les S.I.S.P. n’ont pas uniformément recours à l’envoi recommandé pour transmettre à leurs locataires un décompte de charges. Cela a pour conséquence majeure qu’il est difficile, voire impossible, de donner date certaine au document mais également qu’il est possible que le courrier n’arrive pas au locataire (erreur du service postal, vol de courriers,…) ; il serait difficile pour le locataire de réagir dans le mois au vu de ces différents éléments.
Ce jugement (ainsi que d’autres) est important en ce qu’il expose implicitement que l’article 19 précité ne constitue pas un régime dérogatoire au droit commun ; selon ce jugement, le locataire social pourrait donc également se prévaloir du droit commun, notamment lorsque le délai d’un mois précédemment cité est dépassé.
Ce jugement réaffirme également le bon droit du locataire à obtenir les pièces justificatives de son décompte de charges et ce peu importe qu’il soit matériellement difficile à la S.I.S.P. de lui transmettre lesdites pièces ou d’organiser un contrôle des pièces susmentionnées au sein de ses infrastructures.
Il s’agit donc d’un jugement encourageant et laissant entrevoir que le locataire social bénéficie des mêmes droits que le locataire privé dans le contrôle de ses charges locatives.
Finalement, bien que les enseignements de ce jugement soient positifs, nous ne pouvons qu’appeler les locataires sociaux à réagir rapidement lorsque ceux-ci veulent contrôler leurs décomptes de charges locatives. En effet, « mieux vaut prévenir que guérir ! ».
Louis Masure
Juriste SL