Il nécessite au préalable une connaissance des principes fondamentaux (phonèmes, signes figuratifs, déterminatifs) (voir Écriture hiéroglyphique égyptienne, section « Le système d'écriture ») ainsi que la connaissance de la translittération des hiéroglyphes. Nous utiliserons ici la translittération de Gardiner.
Il y a trois types de phonogrammes en égyptien : les unilitères, les bilitères et les trilitères, qui comportent respectivement une, deux, et trois consonnes.
L'aoriste correspond à notre présent de vérité générale. On peut le comparer au présent simple en anglais (I eat, you read) qui décrit une notion de répétition ou de généralité.
L'aoriste se forme comme ceci :
radical + pronom personnel suffixe correspondant au sujet
Les verbes faibles perdent leur consonne faible à l'aoriste, les verbes irréguliers comme
ii ne redoublent plus leur consonne.
Voici la conjugaison du verbe
sḏm:
sḏm=i j'entends
sḏm=k tu entends (masc.)
sḏm=ṯ tu entends (fém.)
sḏm=f il entend
sḏm=s elle entend
sḏm=n nous entendons
sḏm=ṯn vous entendez
sḏm=sn ils entendent
Pour les verbes faibles et irréguliers :
mr=f et non mr(i)=f
iw=f et non
ii=f
ir=f et non ir(i)=f
Attention : contrairement au français, le sujet est TOUJOURS exprimé. Le désinences ci-dessus correspondent à nos -ent, -ons, etc. Ainsi, on n'écrira jamais :
Le progressif décrit une action en cours de développement dans le passé ou dans le présent. Il peut être comparé au présent ou passé progressif en anglais (You are working, he was reading). En français, il se traduirait par un présent ou un imparfait, mais plus généralement par un "il est en train de ...".
Il se construit :
hr + infinitif
m + infinitif
s'emploiera plus volontiers avec un verbe de mouvement, mais dans ce cas, il peut également exprimer une action sur le point de commencer ou qui vient de commencer.
Il sert à exprimer les vœux, attentes ou requêtes, ou encore la finalité ("afin que"/"pour que"). Il se traduit par un subjonctif présent du verbe pouvoir (Ex. :"puisse-t-il") ou par un futur simple.
Les formes sont :
Type de verbe
Exemple
Traduction
Verbes forts
sḏm=f
puisse-t-il entendre
Verbes géminés (pas de redoublement)
m3=f
puisse-t-il voir
Verbes faibles
mr=f ou
mry=f
puisse-t-il aimer
Verbes irréguliers
di=f
puisse-t-il donner
Cas particuliers
iwt=f
int=f
puisse-t-il venir
puisse-t-il apporter
Remarques :
Les verbes faibles présentent souvent la désinence
-y à la première personne.
Les verbes "venir" et "apporter" prennent un -t supplémentaire au futur.
Le verbe m33 a aussi une graphie
m3n=f.
Le futur est souvent difficilement distinguable de l'aoriste hors contexte, cependant on n'utilise pas d'auxiliaire d'énonciation (iw) avec le futur.
Le verbe rdi permet d'exprimer la causalité ("causer","permettre (à)/laisser qqn (de) faire qqc") lorsqu'il est suivi par un verbe au futur.
Les participes, sont, comme leurs équivalents français, des formes verbales possédant plusieurs qualités des adjectifs, et peuvent ainsi déterminer un verbe. Il n'existe pas de mot distinct pour les pronoms "qui", "que" ou "quoi" : ceux-ci font partie intégrante du participe égyptien.
Les formes, en fonction du type de verbe et du temps, sont :
Participe présent (non accompli)
Participe passé (accompli)
Type de verbe
Exemple
Traduction
Exemple
Traduction
Verbes forts
sḏm
(quelqu'un) qui entend
sḏm
(quelqu'un) qui a entendu
Verbes géminés
m33
(quelqu'un) qui voit
m3
(quelqu'un) qui a vu
Verbes faibles
mrr
(quelqu'un) qui aime
mr
(quelqu'un) qui a aimé
Verbes irréguliers
dd
(quelqu'un) qui donne
rdi
(quelqu'un) qui a donné
Remarques :
Les participes peuvent aussi prendre la désinence -w.
Ils peuvent aussi être employé comme substantifs : "celui qui...".
Ils peuvent être actifs ou passifs (pas de graphie distincte). Cependant, certains verbes faibles, tels que mr(i) ou ḥs(i), prennent souvent la désinence -y
C'est la forme qui correspond au participe futur "(celui) qui +verbe au futur" (voir le latin "futurus,a,um"), mais elle diffère des participes par sa capacité à être accordée en fonction du genre et du nombre.
Les formes en fonction du genre et du nombre sont :
Ces formes (conjuguées avec un pronom-suffixe), aussi appelées syntagmes relatifs, permettent d'exprimer ce que le français exprime par une proposition relative, c'est-à-dire "ce qu'il...". La plupart des formes sont exprimées au féminin et prennent donc la désinence -t.
Les formes sont :
Présent (non accompli)
Passé (accompli)
Type de verbe
Exemple
Traduction
Exemple
Traduction
Verbes forts
sḏmt=f
ce qu'il entend
sḏmt.n=f
ce qu'il a entendu
Verbes géminés
m33t=f
ce qu'il voit
m3t.n=f
ce qu'il a vu
Verbes faibles
mrrt=f
ce qu'il aime
mrt.n=f
ce qu'il a aimé
Verbes irréguliers
ddt=f
ce qu'il donne
rdit.n=f
ce qu'il a donné
Remarques :
Il existe des formes relatives masculines qui ne prennent pas la désinence -t, mais elles sont rares.
En moyen égyptien, il existe deux genres – le masculin et le féminin – et trois nombres – le singulier, le duel et le pluriel.
Les noms et les adjectifs s'accordent en genre et en nombre.
Les marques du féminin et du duel sont toujours présentes, mais celle du pluriel est souvent omise, bien qu'il soit signalé par
Le duel n'est presque plus utilisé à l'époque classique.
Suffixes grammaticaux en fonction du genre et du nombre
Genre \ Nombre
Singulier
Duel
Pluriel
Masculin
aucun
.wy
.w
Féminin
.t
.ty
.wt
Le masculin n'a généralement pas de terminaison sauf parfois en i ou w.
Exemples d'accords grammaticaux en nombre
Genre \ Nombre
Singulier
Duel
Pluriel
Masculin
un bras ˁ
deux bras ˁ.wy
des bras ˁ.w
un frère sn
deux frères sn.wy
des frères sn.w
Féminin
un œil ir.t
deux yeux ir.ty
des yeux ir.wt
une sœur sn.t
deux sœurs sn.ty
des sœurs sn.wt
Le duel peut également être marqué par le doublement du hiéroglyphe déterminatif, et le pluriel par son triplement. Cette forme est généralement qualifiée d'« archaïque ».
Les terminaisons des mots sont entièrement phonétiques et l'écriture ne dépend que de l'usage :
Dans le cas où le possesseur est un dieu, pharaon, ou personne que l'on veut honorer, on effectue une antéposition honorifique, qui consiste à placer le possesseur en première position, comme dans :
Claude Obsomer, Egyptien hiéroglyphique. Série pédagogique (Méthode interactive sur DVD (Microsoft Windows/Mac OS X) + Grammaire pratique du moyen égyptien + Cahier d'exercices, Bruxelles, Safran (éditions), coll. « Langues et cultures anciennes », (présentation en ligne)
Michel Malaise et Jean Winand, Grammaire raisonnée de l'égyptien classique, Liège, CIPL, Aegyptiaca Leodiensia 6, ;