écrite dans l'atelier d'écriture de l'Hajat de Frankie Pain à la petite Rokette samedi dernier, corrigé deuxième jet aujourd'hui. le théme était écrire un traité de gourmandise
et comme c'est Angouléme et la BD en ce moment ,
"le monde des livres" ne parlent enfin beaucoup de la BD....
Donc mots pour belles photos.
et vous pourrez aller voir les autres belles phtos chez patricia
chemindetables.over-blog.com
La Merveille
Ma mère est une baïne , avec sa
séduction et sa malignité.
La baïne est une lagune de mer salée
qui se forme à la marée basse sur le littoral sud ouest atlantique. Le soleil
réchauffe son eau, c’est un lieu très apprécié des touristes, des familles ....
Malgré les gardes côte, les baigneurs oublient l’attention qu'ils doivent porter
sur la marée haute. La marée montante ouvre la lagune sur l’étendue de la mer. Le
courant alors peut emporter les nageurs loin
et si loin que malgré les gardes côtes vous pouvez jamais en revenir.
Avec cette femme baïne, cette mère,
elle pouvait dans ses puissances destructives vous amenez aux portes de
l’enfer. La sculpture de la porte de l’Enfer de Rodin « là ici quand on y
rentre, ici, il n’y a plus d’espoir"…..de la baïne mére : quand on est dans son
giron, comme on ne sait jamais quand elle s’arrête, on croit en crever ».
Lire « La mère » de Bataille : c’est un conte de fée à côté. -Si
je prends le temps de ce contexte avant de vous parlez de la « Merveille »,
c’est que parfois cette femme « Baïne » peut avoir des envolées
lyriques de générosités sans piège, et en toute innocence.-
Ce jour là, je rentrais sur
Bordeaux après un séjour
d’astreintes et de factions aux
Hespérides dans la banlieue de La
Rochelle, où j’observais dans des angles
tangentiels « le petit roi », le petit frère (confié dans les
derniers mots du mourant notre père). Ma raison dans cette maison, celle de mon
cœur était morte le 5 février 1968 où la « baïne « m’avait accusée
d’être la responsable de la bagarre avec son époux, le père. Alors que tout
simplement l’alcool ingurgité par les deux
était le lieu d’improvisations verbales
hautes en degré comme les sorties d’alambique de l’alcool , là en
vulgarité menaces , accusations, déterminisme à casser l’autre en dessous du plancher….
A ce moment exact, mon espoir de ne plus être l’objet sacrificiel de Madame avec
le retour de l’époux à la retraite militaire, je découvrais que j’étais sa bête à charge. Et que cette place
m’était donné à vie.............(comme art réalité d'aujourd'hui ecrit le bouquet missaire)..........................
Je décidais, de partir de cette maison.
J’étais en troisième, déjà, je la redoublais pour assoir ma place dans une
section de terminale technique débouchant sur un baccalauréat et un métier, clé
en main… Je le savais depuis longtemps qu’il me faudrait partir, autrement je serais
une lavette comme ce père qui "l'était" devenu sous les invectives permanentes de sa femme, la mère Baïne. Toujours comme la main au
dessus de la tête du noyé, elle le replongeait à la « baille » dés
qu’il reprenait de l’air.
Ce diner là, 5 février 1968, Il pleuvait comme vaches qui pissent, expression très usitée à la maison. Le vent soufflait à décorner les bœufs. Partir pour partir, avoir le temps d’accueil : la pluie, la tempéte, la résistance du corps avec les intempéries, ferait oublier le tonneau des danaïdes du chagrin ,.... la mort dans l’âme. Je m' suis poussée à prendre au pied levé cette décision.
Allez frapper à la porte du curé de la JOC (jeunesse ouvrière chrétienne) dormir dans l’église . Le lendemain voir clair avec les parents et le curé pour m’envoyer en internat pour finir mon année scolaire au calme loin de leur guerre de cent ans dont je portais cet Echo. Et après je m’envoyais, très loin de La Rochelle pour finir le dernier cycle secondaire , avoir le bac avec de très bonnes notes pour choisir l’après, l’avenir.
Ce diner là, 5 février 1968, Il pleuvait comme vaches qui pissent, expression très usitée à la maison. Le vent soufflait à décorner les bœufs. Partir pour partir, avoir le temps d’accueil : la pluie, la tempéte, la résistance du corps avec les intempéries, ferait oublier le tonneau des danaïdes du chagrin ,.... la mort dans l’âme. Je m' suis poussée à prendre au pied levé cette décision.
Allez frapper à la porte du curé de la JOC (jeunesse ouvrière chrétienne) dormir dans l’église . Le lendemain voir clair avec les parents et le curé pour m’envoyer en internat pour finir mon année scolaire au calme loin de leur guerre de cent ans dont je portais cet Echo. Et après je m’envoyais, très loin de La Rochelle pour finir le dernier cycle secondaire , avoir le bac avec de très bonnes notes pour choisir l’après, l’avenir.
Punaise, j’attendais le retour du
père pour changer de rôle dans cette
famille, la sœur partie au mariage. Face à cette réalité sans faille, tout s’
imposait comme la flèche de Guillaume Tel dans la pomme sur la tête de son
compagnon. J’étais « une rivière sans retour ». Pertinente, la vie
l'avait choisi autrement……Au resultat de la majore de la classe au bac à Bordeaux, j'appris l'arrivée futur du petit frére. Et deux ans plus tard le cancer à la machoire du pére.
........
Alors, le dimanche matin de cette
visite au petit frére pour répondre à la demande du père dans sa chambre de son cancer à
la mâchoire, je venais un dimanche sur 2
visiter la maman et son petit, futur Néron…….
Elle se mit à me faire des Merveilles
pour mon retour sur Bordeaux.
La « ballerine » à
la main leste, les mains dans la farine, fleurs d’oranger, beurre émietté, le Becher d’eau, lait bouilli avec sa crème gardée, des berlingots de
sucre, des œufs fouettés avant, moussant en écume de mer. La main patiente pour
une fois incorporant le tout. La maman obtint une pâte souple et dure cependant.
Elle l’étala avec ses mains et sa poigne découpa des lanières par trois elle les tressa comme les nattes d’enfant. Elle coupa en
tronçons réguliers de 12 centimètres, laissa reposer sous un linge . Le temps
de préparer la friteuse à l’huile neuve, la
porter à ébullition. L’huile bouillante, elle les plongea
dedans cinq minutes comme les chichis de foire, après avec l’écumoire, elle les sortait. Elle les déposait
sur un torchon afin d’aspirer le trop d’huile de la Merveille.
Refroidies, sucrées, elle les
logeait méticuleusement dans une boite en
fer blanc afin de préserver une bonne
conservation du croquant de la Merveille.
J’adorais quand elle nous faisait
des miracles en cuisine. Elle était belle, calme, chantante. Son visage
reflétait une grande beauté. Je la prenais dans mes bras, je lui disais mon
amour, je l’embrassais dans le cou. Nous racontions alors des histoires et nous
rions. Le petit frère nous regardait curieusement et il prenait la jupe de la
mère , il disait : "bon çà suffit maintenant." Il prenait ma main et me disait :"
aller viens, on va jouer". « un temps pour chacun quand
même »…. « Alors tu ne m’aimes pas ? » « Si tu ne comprends pas , je vais
t’expliquer mais attends un peu petit
frère »……..
Quelques jours après mon retour sur Bordeaux,
j’ouvrai la boite de Merveilles et en proposai une à mon compagnon du moment. Il
se jeta dessus et les avala comme si c’était des langues de chat.
Je réalisai alors comme ces
merveilles étaient l’adresse de la Tendresse de ma mère. Je ne rentrai pas dans
les explications avec mon amant - ma mère et moi c’était trop long à expliquer,
si complexe, à l’époque c’était encore
pour moi : inextricable. Alors, je lui tendais un paquet de chips qu’il
termina comme il aurait terminé les Merveilles.
fin
de Frankie Pain Map's Monde
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