Classe d'Entrecasteaux
Classe d'Entrecasteaux | |
Le Champlain en cours de construction au chantier naval Piriou à Concarneau. | |
Bâtiment multi-missions (B2M) ; Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) | |
Caractéristiques techniques | |
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Type | bâtiment de soutien et d'assistance |
Longueur | 65 m |
Maître-bau | 14 m |
Tirant d'eau | 4,20 m |
Déplacement | 2 300 t |
Propulsion | 2 diesels Cummins QSK50 de 1342 kW. |
Puissance | 2684 kW |
Vitesse | 14 nœuds |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 2 mitrailleuses 12,7 × 99 mm OTAN |
Rayon d'action | 5 000 nautiques à 12 nœuds
9 000 avec réservoirs supplémentaires |
Autres caractéristiques | |
Électronique | 2 radars de navigation Sperry Marine |
Équipage | 23 marins[1] |
Histoire | |
Constructeurs | Kership (Piriou et DCNS) (Concarneau)[2] |
A servi dans | Marine nationale |
Commanditaire | Direction générale de l'Armement |
Date début commande | 2013 |
Période de construction |
depuis 2014 |
Période de service | depuis 2016 |
Navires construits | 4 |
Navires prévus | 4 |
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La classe d'Entrecasteaux ou bâtiments de soutien et d'assistance outre-mer (BSAOM), nommés bâtiments multi-missions (B2M) jusqu’en janvier 2019[3], est une classe de navires auxiliaires, développée et produite par Kership, coentreprise créée en 2013 par Piriou (55 %) et Naval Group (45 %). Cette classe porte le nom du navigateur français Antoine Bruny d'Entrecasteaux.
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Ces navires auxiliaires ont un déplacement de 1 500 t lège, soit 2 300 t à pleine charge. Deux lignes d'arbre avec hélices à pas variable et un propulseur d'étrave permettent un positionnement dynamique et donc de maintenir leur position, par exemple au cours de la mise à l’eau d’embarcations ou pour stationner dans les zones naturelles protégées sans utiliser les ancres, susceptibles d’endommager les fonds marins. Deux alternateurs attelé aux lignes d’arbres sont secondés par deux diesels-générateurs et un troisième en secours conformément aux normes SOLAS (les B2M sont construits selon la règlementation civile). Un système de secours sur batterie donne 30 minutes d’autonomie pour les systèmes de communication.
Ils disposent d'une capacité de remorquage de 30 tonnes et peuvent embarquer vingt personnes en cabines, en plus des 23 marins. En cas de besoin, deux salles polyvalentes dotées 20 couchettes rétractables au total, de tables de chaises et de sanitaires peuvent accueillir des commandos, mais aussi des naufragés et même servir d’espace de rétention.
Ils sont dotés d'un pont de 220 m² qui peut accueillir jusqu’à six conteneurs de 20 pieds [EVP], deux véhicules 4x4 ainsi qu’un engin de travaux publics de 12 tonnes. Une grue de levage (12 tonnes à 14 mètres) permet de manipuler les plus de 220 tonnes de fret solide et 200 tonnes fret liquide embarquables. Un chaland en aluminium de 9 mètres [EMBSV] dotée d’une rampe à l’avant, peut débarquer 15 personnes sur une plage, du matériel et même des véhicules légers. Son tirant d’eau très réduit (40 centimètres) lui permet de franchir les récifs coralliens.
Ils peuvent emporter deux embarcations d’intervention semi-rigides EDO NG, permettant par exemple de déployer une équipe de visite lors d'une opération de police. En 2017, le D’Entrecasteaux intercepte 600 kg de cocaïne en Nouvelle-Calédonie ; en 2019, 240 kg par le Champlain à La Réunion ; en 2024, 524 kg par le Bougainville en Polynésie[4]. En 2017, le D’Entrecasteaux doit effectuer des tirs de semonce pour intercepter des pêcheurs illégaux[5].
Les B2M sont, aussi, conçus pour la projection intra-théâtre d’une petite force avec son matériel (l’armement pouvant être stocké dans une vaste soute à munitions) et des véhicules légers. Ils peuvent accueillir trois ECUME NG (manutentionnées avec la grue). Pour leur autodéfense, ils disposent sur chaque côté de la passerelle de deux postes protégés par une plaque de blindage, avec des supports de mitrailleuses de 7.62 mm ou de 12.7 mm.
Ils disposent d’installations dédiées à la plongée, avec un vestiaire sec, un vestiaire humide, des espaces de stockage et d’entretien du matériel pour quatre nageurs de combat.
L'infirmerie comprend un lit médicalisé et une salle de soins avec trois places supplémentaires. En cas de besoin, il serait également possible de déployer un petit hôpital de campagne en utilisant des modules conteneurisés et en embarquant du personnel de santé.
Deux canons à eau pouvant projeter chacun 500 m3 par heure sont disposés au-dessus de la passerelle. Pour leur propre protection contre le feu en cas d’intervention sur un sinistre en mer, les B2M sont équipés d’un système de pulvérisation qui les enrobent d’un brouillard d’eau.
Ces bâtiments peut être employés dans la lutte contre la pollution maritime. Ils disposent en permanence d’une cuve contenant 10 000 litres de produits dispersants et peuvent embarquer des moyens conteneurisés, notamment des barrages flottants qu'ils peuvent mettre en place grâce à leurs drome.
Les bâtiment seront amenés à réaliser les traditionnelles « tournées administratives » Outre-mer. Des cabines passagers sont disponibles, notamment une chambre « Haute personnalités » pouvant héberger une autorité, ainsi qu'une salle de réunion disposant de moyens de communication pour un petit état-major.
L'autonomie à la mer est de trente jours sans ravitaillement. Deux équipages se relayant tous les quatre mois, leur permettent de naviguer jusqu’à 250 jours par an[6].
Destination
[modifier | modifier le code]La direction générale de l'Armement (DGA) a commandé le au groupement d'entreprise Piriou la construction de trois unités de ce type et a signé avec DCNS un contrat pour leur maintien en condition opérationnelle pendant six ans[2]. La construction d'un quatrième bâtiment, qui avait été prévue en option, a été confirmée dans les mêmes conditions en mai 2015 à la suite de l'actualisation de la Loi de programmation militaire[7], la commande est passée début 2017[8].
Ces quatre navires auxiliaires sont destinés à remplacer les BÂtiments de TRAnsport Léger (acronyme BATRAL) de la Classe Champlain, mis en service à partir de 1974[9]. Contrairement aux BATRAL, ils n'ont pas de capacité amphibie (plageage).
Selon Chantal Péchoux, manager B2M à la DGA, leur mission sera : « Assurer l’ensemble des actions de l’État en mer : la surveillance et la protection des intérêts français dans les zones économiques exclusives (ZEE), la sauvegarde et l’assistance au profit des populations notamment en cas de catastrophes naturelles, la projection de forces de police ou de gendarmerie dans le cadre de la lutte contre l’immigration illégale, le narcotrafic, la piraterie ou encore la police des pêches. »[10]
Nom | N° | Construction | Lancement | Réception | Mise en service | Port d'attache |
---|---|---|---|---|---|---|
D’Entrecasteaux[11] | A621 | été 2015[12] | 25 mars 2016[13] | 31 août 2016[14] | Nouméa | |
Bougainville | A622[15] | 2015 | 26 février 2016[16] | 16 septembre 2016[17] | 16 décembre 2016 | Papeete |
Champlain | A623 | 2016 | [18] | [19] | Pointe des Galets[20] | |
Dumont d'Urville[21] | A624 | juillet 2017[22] | 2018 | 5 avril 2019[23] | 17 avril 2020[24] | Fort-de-France |
Variante abandonnée
[modifier | modifier le code]Une variante qualifiée de bâtiment multi-missions mutualisé (B3M), dérivé des B2M avec l'ajout d'une capacité brise-glace, destinée au ravitaillement des Terres australes et antarctiques françaises avait été envisagée pour remplacer deux bâtiments, le patrouilleur Albatros (désarmé depuis le 19 mai 2015) et le navire polaire L'Astrolabe[25]. Ce projet a été finalement abandonné au profit d'un navire de conception spécifique, désigné comme étant un « patrouilleur et navire logistique polaire » qui a repris le nom de L'Astrolabe à son entrée en service en 2017.
Variante réalisée
[modifier | modifier le code]Un navire dérivé de la classe des B2M a été réalisé par Piriou, le Dar al Beida (2018) pour la marine marocaine.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ « Le B2M D'Entrecasteaux dispose désormais de son premier pacha », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- « Piriou : L’assemblage du premier B2M de la marine va bon train », sur meretmarine.com, (consulté le ).
- ↑ Vincent Groizeleau, « La Marine nationale change les appellations de nombreux bâtiments », sur Mer et Marine, (consulté le ).
- ↑ Laurent Lagneau, « La Marine nationale a réalisé l'une de ses plus importantes saisies de drogue en Polynésie française », sur Zone Militaire, (consulté le )
- ↑ Laurent Lagneau, « Tirs de semonce du B2M "D'Entrecasteaux" pour interpeller des pêcheurs illégaux », sur Zone Militaire, (consulté le )
- ↑ Vincent Groizeleau, « A bord du bâtiment multi-missions (B2M) D’Entrecasteaux | Mer et Marine », sur www.meretmarine.com, (consulté le )
- ↑ « La Marine nationale obtient son quatrième B2M », sur meretmarine.com, (consulté le ).
- ↑ « La commande d’un quatrième bâtiment multi-missions a été confirmée », sur Opex 360 (consulté le ).
- ↑ « B2M : Nouvelles précisions sur le programme », sur meretmarine.com, (consulté le ).
- ↑ « B2M: les futurs « couteaux suisses » de la marine nationale », sur defense.gouv.fr, (consulté le ).
- ↑ « Le premier B2M en achèvement à flot », sur meretmarine.com, (consulté le ).
- ↑ « Concarneau. Le premier B2M a pris position sur l’élévateur », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- ↑ Laurent Lagneau, « La Direction générale de l’armement accuse réception du premier Bâtiment multi-missions », .
- ↑ « Le B2M D'Entrecasteaux admis au service actif », sur Mer et Marine (consulté le ).
- ↑ « Piriou achève la construction du second B2M de la marine française », sur Mer et Marine (consulté le ).
- ↑ « Le B2M Bougainville en achèvement à flot à Concarneau », sur Mer et Marine (consulté le ).
- ↑ « La DGA accuse réception d’un deuxième bâtiment multi-mission, le Bougainville », usinenouvelle.com (consulté le ).
- ↑ (en) « Le Champlain, le 3e B2M, sera livré à la Marine ce vendredi », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr, (consulté le ).
- ↑ « La FREMM Languedoc et le B2M Champlain admis au service actif », Mer et Marine, (lire en ligne)
- ↑ « Le troisième B2M sera finalement basé à La Réunion », Mer et Marine (consulté le ).
- ↑ Philippe Chapleau, « Des commandes de la DGA: un 4e B2M, le système CERBERE et des mini-drones de reconnaissance pour 89 millions € », Mer et Marine, (consulté le ).
- ↑ « La construction du quatrième B2M débute », Mer et Marine, (lire en ligne)
- ↑ « La Marine nationale réceptionne le BSAOM Dumont d’Urville », Mer et Marine (consulté le ).
- ↑ Vincent Groizeleau, « Le quatrième BSAOM admis au service actif », Mer et Marine, 20 avril 2020.
- ↑ « Pas de surprise: un 4e B2M mais ce ne sera pas un B3M », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Liste des patrouilleurs français
- Liste des navires de la Marine française
- Patrouilleur hauturier (programme BATSIMAR)
- Patrouilleur Outre-mer (programme BATSIMAR)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « B2M : Bâtiment Multi-Missions performant pour l'action de l’État en mer », sur kership.com (consulté le )
- « Bâtiment Multi-Mission 65 m », sur piriou.com (consulté le )