Agroécologie 2 min
Mécanismes de la mixité au pâturage
L’Unité expérimentale Herbipôle accueille sur son site de Laqueuille le projet MeMiPat qui cherche à quantifier la manière dont les bovins aident les ovins au pâturage, que ce soit au niveau de la dilution parasitaire ou de l’exploitation du couvert végétal.
Publié le 11 mars 2020
Ce type d’essai sur la mixité s’inspire des processus naturels et vise, via des démarches de type agroécologie, à les reproduire et introduire dans un contexte d’élevage avec des espèces domestiques (le fait de mettre des espèces différentes sur une même parcelle est un des paramètres). Il s’agit alors de vérifier si les leviers que propose la nature peuvent être utilisés par les éleveurs.
Dans le projet MeMiPat, on suit et on étudie un troupeau monospécifique ovin et deux troupeaux mixtes avec ratios différents ovin-bovin.
Un premier protocole porte sur l’exploitation de la ressource fourragère et sur la caractérisation de ces niches fourragères au sein du couvert. Le second protocole vise à étudier la dilution parasitaire, avec un comptage des œufs de parasites dans les fécès, et comparer cette infection avec une estimation du nombre de larves infectantes au sein du couvert (une nouvelle méthode de détection à base de métabarecoding pour l’identification est expérimentée).
Les résultats concernant l’exploitation du fourrage, en 2019, sont particuliers en raison de la sécheresse qui a été assez présente cette année. Toutefois, on observe que les bovins aident quand même les ovins dans une année atypique : de par leur faible sélectivité, ils consomment le fourrage comme une débrousailleuse et ont tendance à nettoyer la partie sèche et laisser plus de parties vertes rases, plus intéressantes pour les ovins, à la fois pour le pâturage et sur le plan nutritif. Les animaux qui partageaient des parcelles avec des bovins ont grandi plus vite que celles qui étaient en troupeau monospécifique (pas de différence pour les bovins).
Les résultats sur le parasitisme montrent que les brebis en troupeau mixte étaient moins infectées (moins d’œufs de strongles dans les fécès). En ce qui concerne la quantification via métabarecoding, il faudra une deuxième année pour démêler les premiers résultats vu les conditions 2019 : en effet la sécheresse diminue par elle-même le parasitisme car les larves ont du mal à survivre dans un milieu sec.