« Sterne arctique » : différence entre les versions
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{{Taxobox début | animal | Sterne arctique | Smallarctern.jpg | Sterne arctique <br />sur les Îles Farne ([[Northumberland (comté anglais)|Northumberland]]) }} |
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{{Taxobox début | animal | ''Sterna paradisaea'' | Smallarctern.jpg | Sterne arctique <br />sur les Îles Farne ([[Northumberland (comté anglais)|Northumberland]]) | classification=COI }} |
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La '''Sterne arctique''' ({{ |
La '''Sterne arctique''' ({{langue|la|'''''Sterna paradisaea'''''}}) est une [[espèce]] d'[[oiseau de mer|oiseaux marins]] de la [[famille (biologie)|famille]] des [[Laridae|laridés]]. Cet oiseau a une répartition circumpolaire et niche en colonie dans les régions [[arctique]]s et [[subarctique]]s de l’[[Europe]], de l’[[Asie]] et de l'[[Amérique du Nord]] (jusqu’en [[Bretagne]] et au [[Massachusetts]]). C'est un [[Migration des oiseaux|oiseau migrateur]] qui est témoin de deux étés chaque année, puisqu’il effectue un aller-retour à partir de ses aires de reproduction dans le nord, jusqu’aux océans près de l’[[Antarctique]] où il hiverne (ce qui représente un trajet pouvant atteindre couramment {{unité|70000|km}}<ref name="futura">[http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/la-sterne-arctique-un-poids-plume-pour-la-plus-longue-migration-du-monde_22291/ Futura-Science].</ref>). Il s’agit, avec celle du [[Puffin fuligineux]], de la plus importante migration régulière connue chez les animaux. La Sterne arctique vole de ce fait huit mois par an. |
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Les Sternes arctiques sont de taille moyenne. Elles mesurent de 33 à 36 centimètres de long avec une [[envergure]] de 76 à {{unité|85|cm}}. Le [[plume|plumage]] des adultes est gris sur les parties supérieures avec la nuque et la calotte noires et les joues blanches. Le bec, les pattes et les doigts palmés sont rouge foncé. |
Les Sternes arctiques sont de taille moyenne. Elles mesurent de 33 à 36 centimètres de long avec une [[envergure]] de 76 à {{unité|85|cm}}. Le [[plume|plumage]] des adultes est gris sur les parties supérieures avec la nuque et la calotte noires et les joues blanches. Le bec, les pattes et les doigts palmés sont rouge foncé. |
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Les Sternes arctiques peuvent vivre au-delà de 20 ans. Elles se nourrissent surtout de [[poisson]]s et de petits [[invertébré]]s marins. C’est une espèce abondante avec une population estimée à un million de couples reproducteurs. Les tendances de l'évolution quantitative des populations de cette espèce ne sont pas connues, mais son exploitation par l'homme dans le passé, notamment pour ses plumes utilisées en [[plumasserie]], ou d'autres causes encore non déterminées avec certitude, ont réduit les populations du sud de son aire de répartition. |
Les Sternes arctiques peuvent vivre au-delà de 20 ans. Elles se nourrissent surtout de [[poisson]]s et de petits [[invertébré]]s marins. C’est une espèce abondante avec une population estimée à un million de couples reproducteurs. Les tendances de l'évolution quantitative des populations de cette espèce ne sont pas connues, mais son exploitation par l'homme dans le passé, notamment pour ses plumes utilisées en [[plumasserie]], ou d'autres causes encore non déterminées avec certitude, ont réduit les populations du sud de son [[aire de répartition]]. |
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== Morphologie == |
== Morphologie == |
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=== Mensurations === |
=== Mensurations === |
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La Sterne arctique est un oiseau de taille moyenne : il mesure environ 33 à 36 centimètres de long du bout du bec jusqu’au bout de la queue, celle-ci mesurant de 17 à {{unité|20|cm}}. L’[[envergure]] varie de 76 à {{unité|85|cm}}<ref name=HBW>{{en}} {{ouvrage|éditeur=Josep del Hoyo|coéditeurs=Andrew Elliott & Jordi Sargatal|titre=[[Handbook of the Birds of the World]] vol. 3|année=1996|éditeur=Lynx Edicions|pages=653|id=ISBN 84-87334-20-2}}</ref> (aile pliée de 26 à {{unité|28|cm}}). Les individus pèsent de 86 à 127 grammes. Comme chez la plupart des sternes, le ratio ailes/corps est élevé<ref name=HBW/>. |
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La Sterne arctique est un oiseau de taille moyenne : il mesure environ 33 à 36 centimètres de long du bout du bec jusqu’au bout de la queue, celle-ci mesurant de 17 à {{unité|20|cm}}. L’[[envergure]] varie de 76 à {{unité|85|cm}}<ref name=HBW>{{en}} {{Ouvrage<!--|éditeur=Josep del Hoyo-->|coéditeurs=Andrew Elliott & Jordi Sargatal|titre=[[Handbook of the Birds of the World]] vol. 3|année=1996|éditeur=Lynx Edicions|pages=653|id=ISBN 84-87334-20-2}}.</ref> ([[aile pliée]] de 26 à {{unité|28|cm}}). Les individus pèsent de 86 à {{nobr|127 grammes}}. Comme chez la plupart des sternes, le ratio ailes/corps est élevé<ref name=HBW/>. |
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=== Plumages nuptial et internuptial === |
=== Plumages nuptial et internuptial === |
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[[Fichier:Tern01.jpg|left|thumb|alt=photographie d'une sterne en vol vu de dessous permettant d'observer la bordure noire des ailes|L'extrémité des ailes de la Sterne arctique est translucide et bordée d'un peu de noir.]] |
[[Fichier:Tern01.jpg|left|thumb|alt=photographie d'une sterne en vol vu de dessous permettant d'observer la bordure noire des ailes|L'extrémité des ailes de la Sterne arctique est translucide et bordée d'un peu de noir.]] |
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La Sterne arctique possède un [[plume|plumage]] nuptial (ou d'été) surtout gris et blanc avec les joues, la gorge et le croupion blancs ; les pattes, très courtes, et les doigts palmés sont rouges. Le bec, rouge également et droit, est aussi long que la tête, avec une arête de la mâchoire inférieure marquée. La nuque et la calotte sont noires ; la limite inférieure de la zone noire passe juste en dessous des yeux. Le [[manteau (animal)|manteau]] gris mesure 305 millimètres et les plumes [[scapulaire]]s sont bordées de brun avec quelquefois l'extrémité blanche. Les [[rémige|couvertures alaires]] supérieures sont grises avec le bord d’attaque blanc et la région près du bout des ailes est translucide ; l'extrémité arrière des rémiges présente une fine bande noire. La queue blanche est fortement fourchue, avec d'assez longs filets de queue dont le rebord est gris. Ces filets dépassent généralement des ailes lorsque la sterne est posée. Les deux sexes se ressemblent physiquement, il n'y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce. |
La Sterne arctique possède un [[plume|plumage]] nuptial (ou d'été) surtout gris et blanc avec les joues, la gorge et le croupion blancs ; les pattes, très courtes, et les doigts palmés sont rouges. Le bec, rouge également et droit, est aussi long que la tête, avec une arête de la mâchoire inférieure marquée. La nuque et la calotte sont noires ; la limite inférieure de la zone noire passe juste en dessous des yeux. Le [[manteau (animal)|manteau]] gris mesure {{nobr|305 millimètres}} et les plumes [[Plume|scapulaire]]s sont bordées de brun avec quelquefois l'extrémité blanche. Les [[rémige|couvertures alaires]] supérieures sont grises avec le bord d’attaque blanc et la région près du bout des ailes est translucide ; l'extrémité arrière des rémiges présente une fine bande noire. La queue blanche est fortement fourchue, avec d'assez longs filets de queue dont le rebord est gris. Ces filets dépassent généralement des ailes lorsque la sterne est posée. Les deux sexes se ressemblent physiquement, il n'y a pas de [[dimorphisme sexuel]] chez cette espèce. |
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Le plumage estival des subadultes diffère quelque peu, aussi au {{s-|XIX |
Le plumage estival des subadultes diffère quelque peu, aussi au {{s-|XIX}} considérait-on qu'il s'agissait d'espèces distinctes : plumage ''portlandica'' pour les oiseaux d'un an et ''pikei'' pour ceux de deux ans. |
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Le plumage internuptial (ou hivernal) est semblable à celui d'été, mais la calotte est moins sombre (noirâtre), le front devient blanc et le dessous du corps plus blanc que gris. Le bec s'assombrit et prend une teinte presque noire, et les pattes passent du rouge à une couleur brun foncé ou noire<ref name=aab/>{{,}}<ref name=HBW/>. |
Le plumage internuptial (ou hivernal) est semblable à celui d'été, mais la calotte est moins sombre (noirâtre), le front devient blanc et le dessous du corps plus blanc que gris. Le bec s'assombrit et prend une teinte presque noire, et les pattes passent du rouge à une couleur brun foncé ou noire<ref name=aab/>{{,}}<ref name=HBW/>. |
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=== Poussins et juvéniles === |
=== Poussins et juvéniles === |
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[[Fichier:Juvenile arctic tern by Bruce McAdam.jpg|thumb|alt=photographie d'une jeune Sterne, on remarque le plumage gris du dos|Juvénile de Sterne arctique.]] |
[[Fichier:Juvenile arctic tern by Bruce McAdam.jpg|thumb|alt=photographie d'une jeune Sterne, on remarque le plumage gris du dos|Juvénile de Sterne arctique.]] |
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Les poussins ont le dos couvert d'un duvet d'une couleur soit grise, soit marron. Les deux colorations peuvent exister au sein d'une même nichée<ref name=aab>{{en}} {{ |
Les poussins ont le dos couvert d'un duvet d'une couleur soit grise, soit marron. Les deux colorations peuvent exister au sein d'une même nichée<ref name=aab>{{en}} {{lien web|url=http://www.birds.cornell.edu/AllAboutBirds/BirdGuide/Arctic_Tern_dtl.html#coolfacts|titre=Arctic Tern|auteur=Cornell Lab of Ornithology|année=2003|éditeur=All about bird, Cornell Lab of Ornithology|consulté le=28 octobre 2008}}.</ref>. Le dessous du corps est blanc. |
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Les juvéniles diffèrent des adultes par leurs pattes dont la couleur passe du brun au rouge pâle, leur bec noir, les motifs en « écailles » des ailes, les plumes à bout noir du manteau, une bande foncée sur les ailes au niveau des carpes, et les pointes de la queue plus courtes<ref name=HBW/>. Durant leur premier été, les juvéniles ont également le devant de la calotte plus blanc<ref name="National Geographic">{{en}} {{ouvrage|auteur=Steve N.G. Howell|coauteurs=& Alvaro Jaramillo|éditeur=Jonathan Alderfer|titre=National Geographic Complete Birds of North America|éditeur=National Geographic Society|année=2006|pages=272–273|id=ISBN 0-7922-4175-4}}</ref>, de même que la poitrine et le ventre. Le plumage deviendra progressivement identique au plumage internuptial des adultes ; ils garderont ce plumage jusqu'à leur première saison de nidification, vers l'âge de trois ans<ref name=usgs>{{en}} {{ |
Les juvéniles diffèrent des adultes par leurs pattes dont la couleur passe du brun au rouge pâle, leur bec noir, les motifs en « écailles » des ailes, les plumes à bout noir du manteau, une bande foncée sur les ailes au niveau des carpes, et les pointes de la queue plus courtes<ref name=HBW/>. Durant leur premier été, les juvéniles ont également le devant de la calotte plus blanc<ref name="National Geographic">{{en}} {{ouvrage|auteur=Steve N.G. Howell|coauteurs=& Alvaro Jaramillo<!--|éditeur=Jonathan Alderfer-->|titre=National Geographic Complete Birds of North America|éditeur=National Geographic Society|année=2006|pages=272–273|id=ISBN 0-7922-4175-4}}.</ref>, de même que la poitrine et le ventre. Le plumage deviendra progressivement identique au plumage internuptial des adultes ; ils garderont ce plumage jusqu'à leur première saison de nidification, vers l'âge de trois ans<ref name=usgs>{{en}} {{lien web|url=http://www.mbr-pwrc.usgs.gov/id/framlst/i0710id.html|titre=Arctic tern ''Sterna paradisaea''|auteur=USGS|éditeur=U.S. Geological Survey|consulté le=31 octobre 2008}}.</ref>. |
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== Comportements == |
== Comportements == |
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=== Alimentation === |
=== Alimentation === |
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[[Fichier:Arctic terns.jpg|thumb|left|alt=photographie montrant deux sternes, l'une sur un poteau, la seconde en vol avec un petit poisson dans le bec|La Sterne arctique en vol a réussi à pêcher un petit poisson.]] |
[[Fichier:Arctic terns.jpg|thumb|left|alt=photographie montrant deux sternes, l'une sur un poteau, la seconde en vol avec un petit poisson dans le bec|La Sterne arctique en vol a réussi à pêcher un petit poisson.]] |
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Plus varié que celui de la Sterne pierregarin, le régime alimentaire des Sternes arctiques varie selon l’endroit et la saison mais est essentiellement [[piscivore]]. Dans la plupart des cas, les sternes se nourrissent de petits poissons ou de [[crustacé]]s marins<ref name="RSPB">{{en}} {{lien web|url=http://www.rspb.org.uk/birds/guide/a/arctictern/index.asp|auteur=[[Royal Society for the Protection of Birds]]|titre=Arctic tern| |
Plus varié que celui de la Sterne pierregarin, le régime alimentaire des Sternes arctiques varie selon l’endroit et la saison mais est essentiellement [[piscivore]]. Dans la plupart des cas, les sternes se nourrissent de petits poissons ou de [[crustacé]]s marins<ref name="RSPB">{{en}} {{lien web|url=http://www.rspb.org.uk/birds/guide/a/arctictern/index.asp|auteur=[[Royal Society for the Protection of Birds]]|titre=Arctic tern|consulté le=17 août 2006}}.</ref>{{,}}<ref name=HBW/>. Les poissons constituent la plus grande part du régime de la Sterne arctique, et la biomasse des poissons consommés est supérieure à celle des autres types de nourriture. Les proies sont des individus immatures (un ou deux ans) d’espèces vivant en [[poisson#Comportement social|bancs]] comme les [[hareng]]s, les [[morue]]s, les [[Ammodytidae|lançons]] et les [[Mallotus villosus|capelan]]s<ref name=Cramp>{{en}} {{ouvrage|titre=Birds of the Western Palearctic|éditeur=S. Cramp|année=1985|pages=87–100|id=ISBN 0-19-857507-6}}.</ref>. Parmi les crustacés marins consommés, on retrouve les [[amphipoda|amphipodes]], les [[crabe]]s (comme le [[crabe vert]]), la [[crevette grise]] et le [[krill]]. Les Sternes arctiques consomment parfois des [[mollusque]]s, des vers marins et, dans les régions de nidification plus nordiques, des [[baie (botanique)|baies]] et des [[insecte]]s<ref name=Kaufman>{{ouvrage|langue=en|auteur=Kenn Kaufman|titre=Lives of North American birds|éditeur=Houghton Mifflin|lien éditeur=Houghton Mifflin|lieu=Boston|pages totales=583|isbn=0-618-15988-6|année=1996|passage=260}}.</ref>. |
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[[Fichier:Sterne arctique plongeon sequence.jpg|thumb|upright=1.4|alt=série de trois photos montrant une sterne plonger vers la surface de l'eau aile déployées, puis pénétrer la surface de l'eau et ensuite reprendre son envol|Série de photos montrant une Sterne arctique en train de pêcher.]] |
[[Fichier:Sterne arctique plongeon sequence.jpg|thumb|upright=1.4|alt=série de trois photos montrant une sterne plonger vers la surface de l'eau aile déployées, puis pénétrer la surface de l'eau et ensuite reprendre son envol|Série de photos montrant une Sterne arctique en train de pêcher.]] |
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Les Sternes arctiques pêchent en plongeant en piqué sur leurs proies, d'une hauteur de 10 à 15 mètres généralement, s'immergeant souvent entièrement lors de cette opération<ref name=adw>{{en}} {{ |
Les Sternes arctiques pêchent en plongeant en piqué sur leurs proies, d'une hauteur de 10 à 15 mètres généralement, s'immergeant souvent entièrement lors de cette opération<ref name=adw>{{en}} {{lien web|url=http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Sterna_paradisaea.html|titre=Sterna paradisaea|auteur=R. Street|année=1999|éditeur=Animal Diversity Web|consulté le=29 octobre 2008}}.</ref>. Cette technique aboutit environ une fois sur trois ; en cas d'échec, les sternes n'insistent pas et ne poursuivent pas la proie sous l'eau<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.oiseaux.net/oiseaux/sterne.arctique.html|titre=Sterne arctique|auteur=D. Collin, D. le Dantec, G. Olioso|année=2008|éditeur=Oiseaux.net|consulté le=30 octobre 2008}}.</ref>. Elles passent aussi parfois au ras de la surface de l’eau pour capturer leur proie au passage. Il leur arrive également de chasser des insectes en vol pendant la saison de reproduction<ref name=Kaufman/>. Il semble que les Sternes arctiques, malgré leur petite taille, puissent occasionnellement utiliser le [[cleptoparasitisme]] en effectuant des piqués vers d’autres oiseaux qui, sous l’effet de la surprise, laissent alors tomber leur proie<ref name=Kaufman/>. Plusieurs espèces peuvent être visées par ce comportement : des individus de la même espèce, d’autres espèces de sternes (comme la [[Sterne pierregarin]]), des [[Petit pingouin|pingouins]] ou des [[Podicipedidae|grèbe]]s<ref name=Hatch>{{en}} J.J. Hatch, « ''Arctic Tern'' » ''In'' A. Poole, F. Gill (Eds) ''The Birds of North America'', {{N°|707}}, 2002, The Birds of North America, Inc., Philadelphie. [http://bna.birds.cornell.edu/bna/species/707/articles/introduction Introduction] accessible sur ''The Birds of North America'' online (A. Poole, Ed.). Ithaca: Cornell Lab of Ornithology.</ref>. |
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=== Comportement social === |
=== Comportement social === |
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==== Relations intraspécifiques ==== |
==== Relations intraspécifiques ==== |
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Cette espèce possède de nombreux [[vocalisation des oiseaux|cris]]. Les deux plus communs sont le « cri d’alarme » utilisé lorsque des prédateurs potentiels (comme les [[humain]]s ou d’autres [[mammifère]]s) entrent dans les colonies, et le « cri signalisateur »<ref name=Hatch/>. Le cri signalisateur est de nature sociale, utilisé lorsque les individus retournent à la colonie et lors de contacts agressifs entre les individus. Chaque Sterne arctique possède un cri signalisateur personnel, ce qui permet d’identifier les individus et confère à ces cris un rôle semblable à celui du chant des [[passereau]]x. Huit autres types de cris ont été décrits, du piaillement des femelles pour réclamer de la nourriture lors de la [[Parade nuptiale aviaire|parade nuptiale]] aux « cris d’attaque » utilisés lors des vols en piqué sur les intrus. Le cri de la Sterne arctique est plus nasal et râpeux que celui de la Sterne pierregarin et est facilement discernable de celui de la Sterne de Dougall<ref name=Olsen>{{en}} {{ouvrage|titre=Terns of Europe and North America|auteur=Klaus Malling Olson|coauteurs=Hans Larsson|année=1995|éditeur=Princeton University Press|id=ISBN 0-7136-4056-1}}</ref>{{,}}<ref group=Note>On peut trouver [http://www.xeno-canto.org/europe/species.php?species_nr2=695.70 sur le site Xeno-canto] six bandes-sons, dont une du cri signalisateur et une du cri d'attaque</ref>. |
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{{Chants d'oiseaux|url=https://xeno-canto.org/species/Sterna-paradisaea|espèce=la Sterne arctique}} |
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Cette espèce possède de nombreuses [[vocalisation des oiseaux|vocalisations]]. Les deux plus communes sont le [[signal d'alarme (biologie)|cri d’alarme]] utilisé lorsque des prédateurs potentiels (comme les [[Homo sapiens|humains]] ou d’autres [[mammifère]]s) entrent dans les colonies, et le « cri signalisateur »<ref name=Hatch/>. Le cri signalisateur est de nature sociale, utilisé lorsque les individus retournent à la colonie et lors de contacts agressifs entre les individus. Chaque Sterne arctique possède un cri signalisateur personnel, ce qui permet d’identifier les individus et confère à ces cris un rôle semblable à celui du chant des [[passereau]]x. Huit autres types de cris ont été décrits, du piaillement des femelles pour réclamer de la nourriture lors de la [[Parade nuptiale aviaire|parade nuptiale]] aux « cris d’attaque » utilisés lors des vols en piqué sur les intrus. Le cri de la Sterne arctique est plus nasal et râpeux que celui de la Sterne pierregarin et est facilement discernable de celui de la Sterne de Dougall<ref name=Olsen>{{en}} {{ouvrage|titre=Terns of Europe and North America|auteur=Klaus Malling Olson|coauteurs=Hans Larsson|année=1995|éditeur=Princeton University Press|id=ISBN 0-7136-4056-1}}.</ref>. |
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[[Fichier:Tern02.jpg|thumb|alt=photographie montrant un groupe de sternes en vol vues de dessous ; aucune organisation spécifique ne se remarque|Groupe de Sternes arctiques sur une zone de nourrissage.]] |
[[Fichier:Tern02.jpg|thumb|alt=photographie montrant un groupe de sternes en vol vues de dessous ; aucune organisation spécifique ne se remarque|Groupe de Sternes arctiques sur une zone de nourrissage.]] |
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Lors de la saison de nidification, la Sterne arctique niche rarement isolée, préférant se réunir en colonies ou en groupes dispersés. Lorsque l'espace manque, comme |
Lors de la saison de nidification, la Sterne arctique niche rarement isolée, préférant se réunir en colonies ou en groupes dispersés. Lorsque l'espace manque, comme sur les îles en mer, les colonies comptent parfois jusqu'à plusieurs centaines de couples ; dans la toundra, les groupes sont beaucoup moins denses et comptent moins de couples<ref name=Hatch/>. Ces tendances grégaires demeurent lors des migrations ou de la pêche, souvent réalisées en groupes<ref name="Birdlife International"/>. |
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==== Relations interspécifiques ==== |
==== Relations interspécifiques ==== |
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Lors de la saison de nidification, la Sterne arctique forme souvent des [[Colonie (biologie)|colonies]] mixtes avec la [[Sterne pierregarin]] ou la [[Sterne caugek]] pour les populations qui nichent près de l'océan Atlantique, et avec la [[Sterne des Aléoutiennes]] pour celles qui nichent près de l'océan Pacifique<ref name=Hatch/>. |
Lors de la saison de nidification, la Sterne arctique forme souvent des [[Colonie (biologie)|colonies]] mixtes avec la [[Sterne pierregarin]] ou la [[Sterne caugek]] pour les populations qui nichent près de l'océan Atlantique, et avec la [[Sterne des Aléoutiennes]] pour celles qui nichent près de l'océan Pacifique<ref name=Hatch/>. |
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[[Fichier:Schmarotzer.jpg|thumb|alt=photographie d'un labbe parasite poursuivant en vol une sterne, on remarque la différence flagrante de taille, le labbe ayant une envergure environ deux fois plus grande| [[Labbe parasite]] en train de harceler une Sterne arctique.]] |
[[Fichier:Schmarotzer.jpg|thumb|alt=photographie d'un labbe parasite poursuivant en vol une sterne, on remarque la différence flagrante de taille, le labbe ayant une envergure environ deux fois plus grande| [[Labbe parasite]] en train de harceler une Sterne arctique.]] |
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Lors de la nidification, les Sternes arctiques sont sensibles à la [[prédation]] par les chats, les renards, les ratons-laveurs, les mustélidés, les rats, les goélands et autres oiseaux de mer, qui menacent les œufs et les poussins<ref name=adw/>{{,}}<ref name=RSPB/>. En plus d’être en compétition avec la Sterne arctique pour les sites de nidification, le [[Goéland argenté]], plus gros, vole les œufs et attaque les oisillons. L’utilisation de sites de nidification isolés permet de réduire la prédation, tout comme la coloration des œufs qui offre à ces derniers un camouflage naturel<ref name="Firefly">{{en}} Christopher Perrins (2003) ''Firefly Encyclopedia of Birds'', Firefly Books, page 267 à 271, ISBN |
Lors de la nidification, les Sternes arctiques sont sensibles à la [[prédation]] par les chats, les renards, les ratons-laveurs, les [[Mustelidae|mustélidés]], les rats, les goélands et autres oiseaux de mer, qui menacent les œufs et les poussins<ref name=adw/>{{,}}<ref name=RSPB/>. En plus d’être en compétition avec la Sterne arctique pour les sites de nidification, le [[Goéland argenté]], plus gros, vole les œufs et attaque les oisillons. L’utilisation de sites de nidification isolés permet de réduire la prédation, tout comme la coloration des œufs qui offre à ces derniers un camouflage naturel<ref name="Firefly">{{en}} Christopher Perrins (2003) ''Firefly Encyclopedia of Birds'', Firefly Books, page 267 à 271, {{ISBN|0-307-13656-6}}.</ref>. |
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Les [[labbe]]s, les [[goéland]]s et d’autres espèces de sternes vont souvent harceler les Sternes arctiques pour leur voler leur nourriture<ref name="Firefly"/> ; mais la Sterne arctique est elle aussi capable de cleptoparasitisme<ref group="Note">voir |
Les [[labbe]]s, les [[goéland]]s et d’autres espèces de sternes vont souvent harceler les Sternes arctiques pour leur voler leur nourriture<ref name="Firefly"/> ; mais la Sterne arctique est elle aussi capable de cleptoparasitisme<ref group="Note">voir plus haut le paragraphe sur l'[[#Alimentation|alimentation]].</ref>. |
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Pendant l'hivernage dans les mers de l'hémisphère Sud, les Sternes arctiques suivent souvent de grands cétacés qui rabattent les proies vers la surface, comme |
Pendant l'hivernage dans les mers de l'hémisphère Sud, les Sternes arctiques suivent souvent de grands cétacés qui rabattent les proies vers la surface, comme ''[[Balaenoptera bonaerensis]]'' (Baleine de Minke)<ref name="Birdlife International"/>. |
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=== Reproduction === |
=== Reproduction === |
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[[Fichier:Arctic tern nest by Bruce McAdam.jpg|vignette|alt=photographie d'un nid de sternes comportant deux œufs. Le nid consiste en un creux dans une surface couverte de mousse, les œufs sont bruns et mouchetés de taches plus foncées|Ce nid de Sterne arctique contient deux œufs beige verdâtre tachés de brun.]] |
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La reproduction s’effectue entre mai et juin. Elle se déroule au sein de colonies localisées sur les côtes maritimes, les îles et parfois dans la [[toundra]] près de plans d’eau à l’intérieur des terres. La distance entre les nids est plus élevée que chez la Sterne pierregarin : 10 à 20 mètres au [[Spitzberg]] ; cependant, elle peut être beaucoup plus modeste quand la place manque (30 à 50 cm)<ref name=ger/>. |
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[[Fichier:Sterna paradisaea MHNT.ZOO.2010.11.137.5.jpg|vignette|Œufs de ''Sterna paradisaea'' - [[Muséum de Toulouse]].]] |
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La reproduction s’effectue entre mai et juin. Elle se déroule au sein de colonies localisées sur les côtes maritimes, les îles et parfois dans la [[toundra]] près de plans d’eau à l’intérieur des terres. La distance entre les nids est plus élevée que chez la Sterne pierregarin : 10 à {{nobr|20 mètres}} au [[Spitzberg]] ; cependant, elle peut être beaucoup plus modeste quand la place manque (30 à {{unité|50|cm}})<ref name=ger/>. |
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Les Sternes arctiques s’apparient pour la vie et dans la plupart des cas, retournent à la même [[colonie (biologie)|colonie]] année après année<ref name="Firefly"/>. Les individus commencent à se reproduire entre trois et cinq ans, mais le plus souvent à quatre ans<ref name=Hawksley>{{en}} {{lien web|auteur=Oscar Hawksley|année=1957|titre=Ecology of a breeding population of Arctic Terns|work=Bird-Banding '''28'''|pages=57–92|url=http://elibrary.unm.edu/sora/JFO/v028n02/p0057-p0092.pdf|Consulté le=[[September 1]] 2006}}</ref>. La [[Parade nuptiale aviaire|parade nuptiale]] est élaborée, surtout chez les individus nichant pour la première fois<ref name="Firefly"/>. La parade commence avec un « vol à haute altitude », où la femelle poursuit le mâle jusqu’à une [[altitude]] élevée pour ensuite redescendre lentement. Cette démonstration est suivie de « vols du poisson » au cours desquels le mâle offre des poissons à la femelle. Au sol, la parade consiste à se déplacer en se pavanant, la queue levée et les ailes baissées. Généralement, les deux individus s’envolent ensuite et réalisent des cercles l’un autour de l’autre<ref name="Firefly"/>. |
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Les Sternes arctiques s’apparient pour la vie et dans la plupart des cas, retournent à la même [[colonie (biologie)|colonie]] année après année<ref name="Firefly"/>. Les individus commencent à se reproduire entre trois et cinq ans, mais le plus souvent à quatre ans<ref name=Hawksley>{{en}} {{lien web|auteur=Oscar Hawksley|année=1957|titre=Ecology of a breeding population of Arctic Terns|série=Bird-Banding '''28'''|pages=57–92|url=http://elibrary.unm.edu/sora/JFO/v028n02/p0057-p0092.pdf|consulté le=September 1, 2006|brisé le = 2023-12-03}}.</ref>. La [[Parade nuptiale aviaire|parade nuptiale]] est élaborée, surtout chez les individus nichant pour la première fois<ref name="Firefly"/>. La parade commence avec un « vol à haute altitude », où la femelle poursuit le mâle jusqu’à une [[altitude]] élevée pour ensuite redescendre lentement. Cette démonstration est suivie de « vols du poisson » au cours desquels le mâle offre des poissons à la femelle. Au sol, la parade consiste à se déplacer en se pavanant, la queue levée et les ailes baissées. Généralement, les deux individus s’envolent ensuite et réalisent des cercles l’un autour de l’autre<ref name="Firefly"/>. |
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[[Fichier:Arctic tern nest by Bruce McAdam.jpg|thumb|alt=photographie d'un nid de sternes comportant deux œufs. Le nid consiste en un creux dans une surface couverte de mousse, les œufs sont bruns et mouchetés de taches plus foncées|Ce nid de Sterne arctique contient deux œufs beige verdâtre tachés de brun.]] |
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Mâle et femelle choisissent et défendent ensemble le site de nidification. Pendant le processus de sélection du [[nid]], le mâle continue à nourrir la femelle. L’accouplement a lieu peu après<ref name="Firefly"/>. La construction du nid consiste à gratter le sol afin de former une simple dépression qui est laissée nue ou parfois recouverte avec des brins d’herbe ou d’autres matériaux semblables. La femelle [[ponte|pond]] de un à trois [[œuf (télolécithe)|œufs]] (généralement deux)<ref name=HBW/>. Les œufs gris, blancs, brunâtres, beiges ou verdâtres sont naturellement tachetés de brun (davantage que ceux de la Sterne pierregarin), ce qui leur sert de camouflage<ref name=HBW/>. Leur taille moyenne est de {{nobr|40 x 29 mm}} (valeurs extrêmes : {{nobr|35,4-47 x 27,2-33,1 mm}}) pour une masse fraîche<ref group=Note>La masse fraîche, contrairement à la masse sèche, se mesure avant séchage, lorsque l'échantillon contient de l'eau</ref> (avant incubation) d'environ {{unité|19|g}}<ref name=ger>{{fr}} Paul Géroudet (1999) ''Les Palmipèdes d'Europe''. Delachaux & Niestlé, Lausanne, Paris, 510 p.</ref>. L'[[Incubation (oiseau)|incubation]] est assurée par le mâle et la femelle. Cette dernière assure la plus grande part dans la journée et couve aussi la nuit. Les jeunes (indiscernables de ceux de la Sterne pierregarin) éclosent de 22 à 27 jours après la ponte et quittent le nid de 21 à 24 jours après l’éclosion<ref name=HBW/>. Si les parents sont dérangés et donc quittent le nid fréquemment, la période d’incubation peut s'étendre jusqu’à 34 jours<ref name=Hatch/>. |
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Mâle et femelle choisissent et défendent ensemble le site de nidification. Pendant le processus de sélection du [[nid]], le mâle continue à nourrir la femelle. L’accouplement a lieu peu après<ref name="Firefly"/>. La construction du nid consiste à gratter le sol afin de former une simple dépression qui est laissée nue ou parfois recouverte avec des brins d’herbe ou d’autres matériaux semblables. La femelle pond de un à trois [[œuf (télolécithe)|œufs]] (généralement deux)<ref name=HBW/>. Les œufs gris, blancs, brunâtres, beiges ou verdâtres sont naturellement tachetés de brun (davantage que ceux de la Sterne pierregarin), ce qui leur sert de camouflage<ref name=HBW/>. Leur taille moyenne est de {{nobr|40 × 29 mm}} (valeurs extrêmes : {{nobr|35,4-47 × 27,2-33,1 mm}}) pour une masse fraîche<ref group=Note>La masse fraîche, contrairement à la masse sèche, se mesure avant séchage, lorsque l'échantillon contient de l'eau.</ref> (avant incubation) d'environ {{unité|19|g}}<ref name=ger>{{fr}} Paul Géroudet (1999) ''Les Palmipèdes d'Europe''. Delachaux & Niestlé, Lausanne, Paris, 510 p.</ref>. L'[[Incubation (oiseau)|incubation]] est assurée par le mâle et la femelle. Cette dernière assure la plus grande part dans la journée et couve aussi la nuit. Les jeunes (indiscernables de ceux de la Sterne pierregarin) éclosent de 22 à {{nobr|27 jours}} après la ponte et quittent le nid de 21 à {{nobr|24 jours}} après l’éclosion<ref name=HBW/>. Si les parents sont dérangés et donc quittent le nid fréquemment, la période d’incubation peut s'étendre jusqu’à {{nobr|34 jours}}<ref name=Hatch/>. |
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[[Fichier:Arctic tern (Sterna paradisaea) chick.jpg|thumb|left|alt=photographie de poussin de sterne, le duvet est marron gris sur le dos et les côtés, la poitrine est blanche| Un poussin de Sterne arctique, aux îles Farne, Northumberland.]] |
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À l’[[éclosion]], les oisillons qui pèsent une dizaine de grammes<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://genomics.senescence.info/species/entry.php?species=Sterna_paradisaea |titre=AnAge entry for Sterna paradisaea |auteur=AnAge database |année= |éditeur=Human Ageing Genomic Resources |consulté le=28 octobre 2008 }}</ref> sont couverts de [[duvet (plumage)|duvet]]. Ni [[nidicole]]s, ni [[nidifuge]]s, les oisillons commencent à se déplacer et à explorer de un à trois jours après l’éclosion<ref name=Kaufman/>. Habituellement, ils restent à proximité du nid. Les oisillons sont couvés par les adultes lors des dix jours suivant l’éclosion<ref>{{en}} {{lien web|auteur= Klaassen, M. Bech, C. Masman, D. Slagsvold, G|année=1989|titre= Growth and energetics of Arctic tern chicks (''Sterna paradisaea'')|work=Auk '''106'''|pages=240–48|url=http://elibrary.unm.edu/sora/Auk/v106n02/p0240-p0248.pdf|Consulté le=[[1 septembre]] 2006}}</ref>. Les deux parents s’occupent des juvéniles<ref name=HBW/>. Le régime alimentaire des oisillons inclut toujours des [[poisson]]s (51,8 % en Allemagne pour 41,6 % de crustacés et 6,5 % d'[[Annelida|annélides]] [[Polychaeta|polychètes]]<ref name=ger/>) et les parents apportent aux juvéniles des proies plus grandes que celles qu’ils se réservent pour eux-mêmes<ref name=Hatch/>. Les mâles rapportent plus de nourriture que les femelles. Les parents nourrissent les juvéniles pendant environ un mois, avant de commencer à lentement les sevrer<ref name=HBW/>. Après l’envol initial, les juvéniles apprennent à se nourrir par eux-mêmes, et leur apprentissage comprend entre autres la technique difficile du plongeon en piqué<ref name="Firefly"/>. Ils s’envoleront vers le sud pour hiverner, en compagnie de leurs parents<ref name=Audubon>{{en}} {{lien web|titre=Arctic Tern (Sterna paradisaea)|url=http://www.audubon.org/bird/puffin/arte.html|site=http://www.audubon.org|auteur=[[National Audubon Society]]|Consulté le=[[1 septembre]] 2006}}</ref>. |
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[[Fichier:Arctic tern (Sterna paradisaea) chick.jpg|vignette|gauche|alt=photographie de poussin de sterne, le duvet est marron gris sur le dos et les côtés, la poitrine est blanche| Un poussin de Sterne arctique, aux îles Farne, Northumberland.]] |
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À l’[[éclosion]], les oisillons qui pèsent une dizaine de grammes<ref>{{en}} {{lien web|url=http://genomics.senescence.info/species/entry.php?species=Sterna_paradisaea|titre=AnAge entry for Sterna paradisaea|auteur=AnAge database|éditeur=Human Ageing Genomic Resources|consulté le=28 octobre 2008}}.</ref> sont couverts de [[duvet (plumage)|duvet]]. Ni [[nidicole]]s, ni [[nidifuge]]s, les oisillons commencent à se déplacer et à explorer de un à trois jours après l’éclosion<ref name=Kaufman/>. Habituellement, ils restent à proximité du nid. Les oisillons sont couvés par les adultes lors des dix jours suivant l’éclosion<ref>{{en}} {{lien web|auteur=Klaassen, M. Bech, C. Masman, D. Slagsvold, G|année=1989|titre=Growth and energetics of Arctic tern chicks (''Sterna paradisaea'')|série=Auk '''106'''|pages=240–48|url=http://elibrary.unm.edu/sora/Auk/v106n02/p0240-p0248.pdf|consulté le={{1er septembre}} 2006|brisé le = 2023-12-03}}.</ref>. Les deux parents s’occupent des juvéniles<ref name=HBW/>. Le régime alimentaire des oisillons inclut toujours des [[poisson]]s (51,8 % en Allemagne pour 41,6 % de crustacés et 6,5 % d'[[Annelida|annélides]] [[Polychaeta|polychètes]]<ref name=ger/>) et les parents apportent aux juvéniles des proies plus grandes que celles qu’ils se réservent pour eux-mêmes<ref name=Hatch/>. Les mâles rapportent plus de nourriture que les femelles. Les parents nourrissent les juvéniles pendant environ un mois, avant de commencer à lentement les sevrer<ref name=HBW/>. Après l’envol initial, les juvéniles apprennent à se nourrir par eux-mêmes, et leur apprentissage comprend entre autres la technique difficile du plongeon en piqué<ref name="Firefly"/>. Ils s’envoleront vers le sud pour hiverner, en compagnie de leurs parents<ref name=Audubon>{{en}} {{lien web|titre=Arctic Tern (Sterna paradisaea)|url=http://www.audubon.org/bird/puffin/arte.html|site=audubon.org|auteur=[[National Audubon Society]]|consulté le={{1er septembre}} 2006|brisé le = 2023-12-03}}.</ref>. |
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=== Longévité === |
=== Longévité === |
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Les Sternes arctiques vivent longtemps et passent du temps à élever un faible nombre d’oisillons ; elles utilisent donc une [[espèce à stratégie K|stratégie K]]<ref name=Burger>{{en}} {{ouvrage|auteur=Elizabeth A. Schreiber|coauteurs=Joanne Burger|année=2001|titre=Biology of Marine Birds|lieu=Boca Raton|éditeur=CRC Press|id=ISBN 0-8493-9882-7}}</ref>. Elles vivent généralement une vingtaine d'années<ref name="Firefly"/> (27 à 29 ans sont des âges souvent constatés en Allemagne), mais le record de longévité chez cette espèce est de 34 ans<ref name=Hatch/> (la reproduction est encore possible à cet âge<ref name=ger/>). Une étude aux [[îles Farne]] a permis une estimation du taux annuel de survie à 82 %<ref name=Cullen>{{en}} {{ouvrage|auteur=J.M. Cullen|année=1957|titre=Plumage, age and mortality in the Arctic Tern|journal=Bird Study|volume=4|pages=197–207}}</ref>. |
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Les Sternes arctiques vivent longtemps et passent du temps à élever un faible nombre d’oisillons ; elles utilisent donc une [[espèce à stratégie K|stratégie K]]<ref name=Burger>{{en}} {{ouvrage|auteur=Elizabeth A. Schreiber|coauteurs=Joanne Burger|année=2001|titre=Biology of Marine Birds|lieu=Boca Raton|éditeur=CRC Press|id=ISBN 0-8493-9882-7}}.</ref>. Elles vivent généralement une vingtaine d'années<ref name="Firefly"/> (27 à 29 ans sont des âges souvent constatés en Allemagne), mais le record de longévité chez cette espèce est de 34 ans<ref name=Hatch/> (la reproduction est encore possible à cet âge<ref name=ger/>). Une étude aux [[îles Farne]] a permis une estimation du taux annuel de survie à 82 %<ref name=Cullen>{{en}} {{ouvrage|auteur=J.M. Cullen|année=1957|titre=Plumage, age and mortality in the Arctic Tern|journal=Bird Study|volume=4|pages=197–207}}.</ref>. |
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== Répartition et migration == |
== Répartition et migration == |
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=== Répartition === |
=== Répartition === |
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[[Fichier:Sterna paradisaea distribution and migration map.png |vignette|gauche|upright=1.2| |
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[[Fichier:Arctic Tern 2006 06 08.JPG|left|thumb|alt=photographie de sterne posée sur un rocher|Une Sterne arctique à [[Simo]], en [[Finlande]] (65°44'N).]] |
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{{Légende/Début|centre}} |
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La Sterne arctique a une répartition [[circumpolaire]] mondiale. Son aire de répartition est estimée à environ 10 millions de kilomètres carrés<ref name="Birdlife International">{{en}} {{lien web|url=http://www.birdlife.org/datazone/search/species_search.html?action=SpcHTMDetails.asp&sid=3271&m=0|titre=Arctic Tern — BirdLife Species Factsheet|Consulté le=[[17 August]] 2006|auteur=Birdlife International|language=English}}</ref>. Durant l’été de l'[[hémisphère Nord]], on la retrouve dans les zones côtières des zones les plus fraîches des régions tempérées de l'[[Amérique du Nord]] et de l’[[Eurasie]]. Sur son aire d’hivernage pendant l’été de l'[[hémisphère Sud]], elle fréquente la haute mer et se rend jusqu’aux glaces de l’[[Antarctique]]<ref name="RSPB"/>. |
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{{Légende|#ff0000 |habitat d’été }} |
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{{Légende|#00ffff |habitat d’hiver }} |
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{{Légende|#007f00 |migration }} |
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{{Légende/Fin}}]] |
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[[Fichier:Arctic Tern 2006 06 08.JPG|droite|thumb|alt=photographie de sterne posée sur un rocher|Une Sterne arctique à [[Simo]] en [[Finlande]] (65°44'N).]] |
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La Sterne arctique a une répartition [[circumpolaire]] mondiale. Son aire de répartition est estimée à environ {{nobr|10 millions}} de kilomètres carrés<ref name="Birdlife International">{{en}} {{lien web|url=http://www.birdlife.org/datazone/search/species_search.html?action=SpcHTMDetails.asp&sid=3271&m=0|titre=Arctic Tern — BirdLife Species Factsheet|consulté le=[[17 August]] 2006|auteur=Birdlife International|langue=English|brisé le = 2023-12-03}}.</ref>. Durant l’été de l'[[hémisphère nord]], on la retrouve dans les zones côtières des zones les plus fraîches des régions tempérées de l'[[Amérique du Nord]] et de l’[[Eurasie]]. Sur son aire d’hivernage pendant l’été de l'[[hémisphère Sud]], elle fréquente la haute mer et se rend jusqu’aux glaces de l’[[Antarctique]]<ref name="RSPB"/>. |
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=== Migration === |
=== Migration === |
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La Sterne arctique est célèbre pour sa migration ; elle fait l’aller-retour à partir de son aire de reproduction en [[Arctique]] jusqu’en [[Afrique Australe]], en [[Australie]] ou en [[Antarctique]] chaque année. Chaque trajet dure quatre mois environ. Annuellement, les oiseaux parcourent en tout {{formatnum:38000}} km, ce qui leur permet d’être soumis à deux saisons estivales par année et à davantage de lumière que toute autre créature sur la planète<ref name=Cramp/>. Au cours de sa vie, un individu moyen parcourra environ {{formatnum:800000}} km, une distance équivalente à un aller-retour sur la [[lune]]. La Sterne arctique est donc, avec le [[Puffin fuligineux]], l'oiseau qui réalise la plus longue migration au monde<ref name="BTO">{{en}} {{lien web|url=http://blx1.bto.org/birdfacts/grptexts/terns.htm|titre=Terns (Family Sternidae)|auteur=[[British Trust for Ornithology]]|Consulté le=[[31 août]] 2006}}</ref>{{,}}<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.oiseauxethologie.fr/php/articles.php?lng=fr&pg=18|titre=Sterne arctique|site=www.oiseauxethologie.fr|éditeur=Oiseaux Ethologie|en ligne le=16 octobre 2008|consulté le=14 août 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lefigaro.fr/sciences/20060808.FIG000000048_les_migrations_record_des_puffins_neo_zelandais.html|auteur=Isabelle Brisson|date=8 août 2006|titre=Les migrations record des puffins néo-zélandais|éditeur=[[Le Figaro]]}}</ref>. |
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La Sterne arctique est célèbre pour sa migration ; elle fait l’aller-retour à partir de son aire de reproduction en [[Arctique]] jusqu’en [[Afrique Australe]], en [[Australie]] ou en [[Antarctique]] chaque année. Chaque trajet dure quatre mois environ. Annuellement, les oiseaux parcourent en tout {{unité|38000 km}}, ce qui leur permet d’être soumis à deux saisons estivales par année et à davantage de lumière que toute autre créature sur la planète<ref name=Cramp/>. Au cours de sa vie, un individu moyen parcourra environ {{unité|800000 km}}, une distance équivalente à un aller-retour sur la [[Lune]]. La Sterne arctique est donc, avec le [[Puffin fuligineux]], l'oiseau qui réalise la plus longue migration au monde<ref name="BTO">{{en}} {{lien web|url=http://blx1.bto.org/birdfacts/grptexts/terns.htm|titre=Terns (Family Sternidae)|auteur=[[British Trust for Ornithology]]|consulté le=[[31 août]] 2006}}.</ref>{{,}}<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.oiseauxethologie.fr/php/articles.php?lng=fr&pg=18|titre=Sterne arctique|site=oiseauxethologie.fr|éditeur=Oiseaux Éthologie|date=16 octobre 2008|consulté le=14 août 2009|brisé le = 2023-12-03}}.</ref>{{,}}<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lefigaro.fr/sciences/20060808.FIG000000048_les_migrations_record_des_puffins_neo_zelandais.html|auteur=Isabelle Brisson|date=8 août 2006|titre=Les migrations record des puffins néo-zélandais|éditeur=[[Le Figaro]]|brisé le = 2023-12-03}}.</ref>. |
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Un exemple de l'habileté remarquable de vol sur longues distances de cette espèce est celui d’un oisillon encore au nid, bagué aux [[îles Farne]] dans le comté de [[Northumberland (comté)|Northumberland]] en [[Grande-Bretagne]] lors de l’été [[1982]], qui atteignit [[Melbourne]] en [[Australie]] en octobre 1982, ce qui représente un voyage en mer de plus de {{formatnum:22000}} km, seulement trois mois après le premier envol<ref name="Heavisides et. al">{{en}} {{ouvrage|titre=Birds in Northumbria 1982|année=1983|auteur=A. Heavisides|coauteurs=M.S. Hodgson, I Kerr|éditeur=Tyneside Bird Club}}</ref>. Un autre exemple concerne celui d’un oisillon bagué au [[Labrador]] ([[Canada]]) le 23 juillet [[1928]], qui a été retrouvé en [[Afrique du Sud]] quatre mois plus tard<ref name="Birds of Nova Scotia">{{en}} {{lien web|url=http://museum.gov.ns.ca/mnh/nature/nsbirds/bns0188.htm|titre=Birds of Nova Scotia: Arctic Tern|Consulté le=[[22 August]] 2006|éditeur=Nova Scotia Museum of Natural History}}</ref>. |
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Un exemple de l'habileté remarquable de vol sur longues distances de cette espèce est celui d’un oisillon encore au nid, bagué aux [[îles Farne]] dans le comté de [[Northumberland (comté)|Northumberland]] en [[Grande-Bretagne]] lors de l’été [[1982]], qui atteignit [[Melbourne]] en [[Australie]] en octobre 1982, ce qui représente un voyage en mer de plus de {{unité|22000 km}}, seulement trois mois après le premier envol<ref name="Heavisides et. al">{{en}} {{ouvrage|titre=Birds in Northumbria 1982|année=1983|auteur=A. Heavisides|coauteurs=M.S. Hodgson, I Kerr|éditeur=Tyneside Bird Club}}.</ref>. Un autre exemple concerne celui d’un oisillon bagué au [[Labrador]] ([[Canada]]) le {{date-|23 juillet 1928}}, qui a été retrouvé en [[Afrique du Sud]] quatre mois plus tard<ref name="Birds of Nova Scotia">{{en}} {{lien web|url=http://museum.gov.ns.ca/mnh/nature/nsbirds/bns0188.htm|titre=Birds of Nova Scotia: Arctic Tern|consulté le=[[22 August]] 2006|éditeur=Nova Scotia Museum of Natural History}}.</ref>. |
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Dans certaines régions, les Sternes arctiques migrent habituellement au-dessus des mers, loin des zones côtières<ref name=HBW/>, ce qui leur permet de se nourrir tout au long du voyage avec les poissons qu'elles pêchent. En conséquence, elles sont rarement observées depuis la terre ferme en dehors de la saison de reproduction. Dans d'autres secteurs, elles sont beaucoup plus côtières. En Scandinavie et en Grande-Bretagne, elles passent même au-dessus des terres, évitant ainsi de longs parcours en suivant les côtes. Les nicheurs de la [[mer de Béring]] et ceux de [[Sibérie]] orientale migrent en suivant les côtes de l'[[Amérique du Nord]] et du [[Amérique du Sud|Sud]]. |
Dans certaines régions, les Sternes arctiques migrent habituellement au-dessus des mers, loin des zones côtières<ref name=HBW/>, ce qui leur permet de se nourrir tout au long du voyage avec les poissons qu'elles pêchent. En conséquence, elles sont rarement observées depuis la terre ferme en dehors de la saison de reproduction. Dans d'autres secteurs, elles sont beaucoup plus côtières. En Scandinavie et en Grande-Bretagne, elles passent même au-dessus des terres, évitant ainsi de longs parcours en suivant les côtes. Les nicheurs de la [[mer de Béring]] et ceux de [[Sibérie]] orientale migrent en suivant les côtes de l'[[Amérique du Nord]] et du [[Amérique du Sud|Sud]]. |
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Ceux, plus nombreux, du [[Canada]] et du [[Groenland]] traversent l'[[Océan Atlantique|Atlantique]] entre l'[[Irlande]] et la [[France]], suivent les côtes occidentales de l'[[Afrique]] jusqu'au [[ |
Ceux, plus nombreux, du [[Canada]] et du [[Groenland]] traversent l'[[Océan Atlantique|Atlantique]] entre l'[[Irlande (île)|Irlande]] et la [[France]], suivent les côtes occidentales de l'[[Afrique]] jusqu'au [[cap de Bonne-Espérance]] avant de gagner l'[[Antarctique]] par des voies plus [[Pélagos|pélagiques]]<ref group=Note>Voir la carte de migration située en haut d'article.</ref>. |
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== Systématique == |
== Systématique == |
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La Sterne arctique a été décrite pour la première fois en 1763 par [[Erik Pontoppidan]], théologien et zoologiste danois. |
La Sterne arctique a été décrite pour la première fois en 1763 par [[Erik Pontoppidan]], théologien et zoologiste danois. |
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Il n’y a pas de [[sous-espèce]]s reconnues. Les plus proches parents de la Sterne arctique sont des espèces du [[pôle Sud]], la [[Sterne hirundinacée]] (''Sterna hirundinacea''), la [[Sterne de Kerguelen]] (''Sterna virgata'') et la [[Sterne couronnée]] (''Sterna vittata'')<ref name="Bridge et. al">{{en}} |
Il n’y a pas de [[sous-espèce]]s reconnues. Les plus proches parents de la Sterne arctique sont des espèces du [[pôle Sud]], la [[Sterne hirundinacée]] (''Sterna hirundinacea''), la [[Sterne de Kerguelen]] (''Sterna virgata'') et la [[Sterne couronnée]] (''Sterna vittata'')<ref name="Bridge et. al">{{en}} |
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{{lien web|auteur=E.S. Bridge|coauteurs=A.W. Jones, A.J. Baker|année=2005|titre=A phylogenetic framework for the terns (Sternini) inferred from mtDNA sequences: implications for taxonomy and plumage evolution| |
{{lien web|auteur=E.S. Bridge|coauteurs=A.W. Jones, A.J. Baker|année=2005|titre=A phylogenetic framework for the terns (Sternini) inferred from mtDNA sequences: implications for taxonomy and plumage evolution|série=Molecular phylogenetics and Evolution '''35'''|pages=459–69|url=http://www2.hawaii.edu/~khayes/Journal_Club/summer2006/Bridge_et_al_2005_MPE.pdf|consulté le=7 septembre 2006|brisé le = 2023-12-03}}.</ref>. Sur les aires d’hivernage, la Sterne arctique se différencie de ces espèces par le fait qu’elle est en plumage d’hiver pendant l’été austral. De plus, les espèces du pôle Sud n’ont pas l'extrémité des [[rémige]]s sombre. |
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== La Sterne arctique et l'homme == |
== La Sterne arctique et l'homme == |
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=== Statut et préservation === |
=== Statut et préservation === |
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[[Fichier:Kuestenseeschwalbe-Kniepsand.jpg|thumb|alt=photographie d'une sterne probablement pendant la période de couvaison, l'oiseau est couché sur un sol couvert de débris de coquillages|Gros plan sur une Sterne arctique.]] |
[[Fichier:Kuestenseeschwalbe-Kniepsand.jpg|thumb|alt=photographie d'une sterne probablement pendant la période de couvaison, l'oiseau est couché sur un sol couvert de débris de coquillages|Gros plan sur une Sterne arctique.]] |
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En certains endroits, les Sternes arctiques sont considérées comme menacées ou de statut préoccupant. L’espèce a connu un déclin en [[Nouvelle-Angleterre]] à la fin du {{XIXe siècle}}, à cause de la chasse réalisée pour fournir le commerce des chapeaux en plumes<ref name=Hatch/>. Cette espèce est toujours chassée dans l’Ouest du [[Groenland]], où les populations ont connu un déclin important depuis 1950<ref name=Hansen>{{en}} {{ouvrage|titre=Threats to wildlife in Greenland|auteur=K. Hansen|année=2001| |
En certains endroits, les Sternes arctiques sont considérées comme menacées ou de statut préoccupant. L’espèce a connu un déclin en [[Nouvelle-Angleterre]] à la fin du {{XIXe siècle}}, à cause de la chasse réalisée pour fournir le commerce des chapeaux en plumes<ref name=Hatch/>. Cette espèce est toujours chassée dans l’Ouest du [[Groenland]], où les populations ont connu un déclin important depuis 1950<ref name=Hansen>{{en}} {{ouvrage|titre=Threats to wildlife in Greenland|auteur=K. Hansen|année=2001|série=Seabird Group Newsletter Volume 89|pages=1–2}}.</ref>. |
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Au sud de son aire de répartition, la Sterne arctique diminue en nombre. Cela semble être dû à des pénuries de nourriture<ref name="National Geographic"/> ou à la pression de prédation et de compétition pour les sites de nidification due aux goélands<ref name=maine>{{en}} {{ |
Au sud de son aire de répartition, la Sterne arctique diminue en nombre. Cela semble être dû à des pénuries de nourriture<ref name="National Geographic"/> ou à la pression de prédation et de compétition pour les sites de nidification due aux goélands<ref name=maine>{{en}} {{lien web|url=http://www.maine.gov/ifw/wildlife/species/endangered_species/arctic_tern/arctic_tern.pdf|titre=Arctic tern (Sterna paradisaea)|auteur=Maine Department of Inland Fisheries and Wildlife|année=2003|site=maine.gov|éditeur=Maine Government|consulté le=14 août 2009|brisé le = 2023-12-03}}.</ref>. Cependant, la majeure partie de son aire de répartition est éloignée de l'influence humaine et il n’y a pas de diminution apparente globale de l’espèce<ref name=Kaufman/>. |
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Depuis 1988, [[Birdlife International]] et l'[[ |
Depuis 1988, [[Birdlife International]] et l'[[UICN]] considèrent cette espèce comme étant de [[Liste rouge de l'UICN|préoccupation mineure]], puisque la population mondiale est évaluée entre {{formatnum:800000}} et {{formatnum:2700000}} couples reproducteurs, dont {{formatnum:493000}} à {{formatnum:1800000}} pour l'Atlantique Nord<ref name="Mitchell">{{en}} P.I. Mitchell, S.F. Newton, N. Ratcliffe, T.E. Dunn, ''Seabird populations of Britain and Ireland'', T & AD Poyser, Londres, 2004 {{ISBN|0-7136-6901-2}}.</ref>{{,}}<ref name="Birdlife International"/>. A contrario, l'[[Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie]] s’applique aux Sternes arctiques<ref name=AEWA>{{en}} {{lien web|url=http://www.unep-aewa.org/birds/index.cfm?species=20811|titre=African Eurasian Waterbird Agreement Annex II: Species list|auteur=[[AEWA]]|langue=English|consulté le=[[17 août]] 2006|brisé le = 2023-12-03}}.</ref>, de même que la [[Convention concernant les oiseaux migrateurs]]<ref>[http://www.fws.gov/migratorybirds/RegulationsPolicies/mbta/taxolst.html Liste taxonomique] des espèces aviaires protégées par le Migratory Bird Treaty Act.</ref>. Cet oiseau est aussi placé en annexe I<ref group=Note>L'annexe I de la [[Directive oiseaux]] recense les espèces dont la protection nécessite la mise en place des Zones de Protection Spéciales.</ref> de la [[Directive oiseaux]] et en annexe II<ref group=Note>L'annexe II de la [[Convention de Berne (protection de la vie sauvage)|Convention de Berne]] recense les espèces de faune strictement protégées.</ref> de la [[Convention de Berne (protection de la vie sauvage)|Convention de Berne]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://eunis.eea.europa.eu/species-factsheet.jsp?tab=8&idSpecies=1283&idSpeciesLink=1283|titre=Sterna paradisaea|auteur=European Environment Agency|consulté le=29 octobre 2008}}.</ref>. |
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=== Utilisation de l'espèce par l'homme === |
=== Utilisation de l'espèce par l'homme === |
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Il semble que la chasse des œufs, à des fins alimentaires, et des adultes pour servir d'appât à poissons ou à crustacés soit assez ancienne. Elle continue de nos jours dans certaines régions du monde, comme par exemple dans l'Ouest du Groenland<ref name=Hansen/>{{,}}<ref name=maine/>{{,}}<ref name=choir>{{en}} {{Lien web|url=http://www.choircoalition.org/media/detail.php?id=78|titre=The Ocean Conservancy|auteur=William H. Woodwell|date=6 mai 2005|site=www.choircoalition.org|éditeur=CHOIR Coalition|consulté le=14 août 2009}}</ref>. |
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Il semble que la chasse des œufs, à des fins alimentaires, et des adultes pour servir d'appât à poissons ou à crustacés soit assez ancienne. Elle continue de nos jours dans certaines régions du monde, comme dans l'Ouest du Groenland<ref name=Hansen/>{{,}}<ref name=maine/>{{,}}<ref name=choir>{{en}} {{lien web|url=http://www.choircoalition.org/media/detail.php?id=78|titre=The Ocean Conservancy|auteur=William H. Woodwell|date=6 mai 2005|site=choircoalition.org|éditeur=CHOIR Coalition|consulté le=14 août 2009|brisé le = 2023-12-03}}.</ref>. |
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À la fin du {{XIXe siècle}}, la chasse à la Sterne arctique s'est intensifiée de façon très importante pour fournir l'industrie de la [[Chapeau|chapellerie]] en plumes de sterne. Cette chasse s'est poursuivie jusqu'au début du {{XXe siècle}}, période à partir de laquelle les plumes ont commencé à être passées de mode en chapellerie<ref name=maine/>{{,}}<ref name=choir/>{{,}}<ref name=Hatch/>. |
À la fin du {{XIXe siècle}}, la chasse à la Sterne arctique s'est intensifiée de façon très importante pour fournir l'industrie de la [[Chapeau|chapellerie]] en plumes de sterne. Cette chasse s'est poursuivie jusqu'au début du {{XXe siècle}}, période à partir de laquelle les plumes ont commencé à être passées de mode en chapellerie<ref name=maine/>{{,}}<ref name=choir/>{{,}}<ref name=Hatch/>. |
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=== Philatélie === |
=== Philatélie === |
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[[Fichier:Faroe stamp 215 arctic tern.jpg|thumb|left|upright=0.75|alt=représentation d'un timbre des îles Féroé comportant deux sternes, une en vol et une au sol ailes déployées, avec comme fond une montagne|Timbre des îles Féroé de 1991, montrant deux Sternes arctiques.]] |
[[Fichier:Faroe stamp 215 arctic tern.jpg|thumb|left|upright=0.75|alt=représentation d'un timbre des îles Féroé comportant deux sternes, une en vol et une au sol ailes déployées, avec comme fond une montagne|Timbre des îles Féroé de 1991, montrant deux Sternes arctiques.]] |
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{{Timbreoiseau|nom=Sterne Arctique|cnuméro=6801500}} |
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La Sterne arctique apparaît sur les timbres de plusieurs pays : [[Canada]] (2001), [[Cuba]] (2004), [[Danemark]] (1999), [[Finlande]] (2002), [[Gambie]] (1997), [[Grande-Bretagne]] (2001), [[Guinée]] (2007), [[Islande]] (1972), [[Niger]] (1985), [[Ouganda]] (1999), [[Pays-Bas]] (1999), [[Portugal]] (2008), [[Suède]] (1971) et [[Tanzanie]] (1998 et 1999) et territoires ([[Terres australes et antarctiques françaises]] (1993), [[Saint-Pierre-et-Miquelon]] (1995 et 2008), [[Saint-Vincent-et-les |
La Sterne arctique apparaît sur les timbres de plusieurs pays : [[Canada]] (2001), [[Cuba]] (2004), [[Danemark]] (1999), [[Finlande]] (2002), [[Gambie]] (1997), [[Grande-Bretagne]] (2001), [[Guinée]] (2007), [[Islande]] (1972), [[Niger]] (1985), [[Ouganda]] (1999), [[Pays-Bas]] (1999), [[Portugal]] (2008), [[Suède]] (1971) et [[Tanzanie]] (1998 et 1999) et territoires ([[Terres australes et antarctiques françaises]] (1993), [[Saint-Pierre-et-Miquelon]] (1995 et 2008), [[Saint-Vincent-et-les-Grenadines]] (1998), [[île de Man]] (1983), [[îles Féroé]] (1991), [[Aurigny]] (2003) et [[Åland]] (2000)<ref name="Bird Stamps">{{en}} {{lien web|url=http://www.birdtheme.org/mainlyimages/index.php?comb=67031000&s=67|titre=Stamps showing 67031000 Arctic Tern Sterna paradisaea|éditeur=Birdtheme.org|consulté le=30 octobre 2008}}.</ref>. |
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== Protection == |
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=== Articles connexes === |
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La Sterne arctique bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du {{date-|17 avril 1981}} relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Elle est inscrite à l'annexe I de la [[directive Oiseaux]] de l'[[Union européenne]]. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter. |
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* ''[[Sterna]]'', le [[genre (biologie)|genre]] de l'espèce |
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=== Références === |
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|commons=Category:Sterna paradisaea |
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=== Bibliographie === |
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[[Fichier:250 Arctic Tern restored.jpg|vignette|redresse|alt=Sous un ciel couvert un oiseau en vol se positionne pour plonger dans la mer.|Planche 250 du livre [[Les Oiseaux d'Amérique]] de Jean-Jacques Audubon, publié vers 1830, représentant une Sterne arctique.]] |
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* Paul Géroudet, ''Les Palmipèdes d'Europe''. Delachaux & Niestlé, Lausanne, Paris, 1999, 510 p. |
* Paul Géroudet, ''Les Palmipèdes d'Europe''. Delachaux & Niestlé, Lausanne, Paris, 1999, 510 p. |
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* Peter Harrison, ''Seabirds'', 1983. ISBN |
* Peter Harrison, ''Seabirds'', 1983. {{ISBN|0-7136-4626-8}} |
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=== Articles connexes === |
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* ''[[Sterna]]'', le [[genre (biologie)|genre]] de l'espèce |
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* [[Protection des oiseaux]] |
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=== Références taxonomiques === |
=== Références taxonomiques === |
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=== Liens externes === |
=== Liens externes === |
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* {{UICN|22694629|''Sterna paradisaea''|consulté le=13 juillet 2020}} |
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* [http://www.birds.cornell.edu/AllAboutBirds/BirdGuide/Arctic_Tern.html Cornell Laboratory of Ornithology Species Account] |
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* {{CITES fr|1893|''Sterna paradisaea''|consulté le=2 juin 2015}} |
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* {{BioLib|taxon|8711|''Sterna paradisaea'' Pontoppidan, 1763}} |
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* {{en}} [https://www.allaboutbirds.org/news/search/?q=Sterna+paradisaea Cornell Laboratory of Ornithology : All About Birds] |
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* [http://www.bsc-eoc.org/avibase/species.jsp?lang=FR&id=E77E1E2FC30DF713&ts=1225313803556&sec=flickr Galerie de photos de ''Sterna paradisaea''] Flickr sur Avibase |
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*[http://exposureroom.com/members/oiseauxdeurope.aspx/assets/c58bc32ddf32477ab1f8f415a047edbd/ Vidéo de Sternes arctiques] filmées à Reykjavik, sur les bords du lac Tjornin (Islande) |
* [http://exposureroom.com/members/oiseauxdeurope.aspx/assets/c58bc32ddf32477ab1f8f415a047edbd/ Vidéo de Sternes arctiques] filmées à Reykjavik, sur les bords du lac Tjornin (Islande) |
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[[pl:Rybitwa popielata]] |
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[[zh:北極燕鷗]] |
Dernière version du 16 avril 2024 à 12:57
Sterna paradisaea
sur les Îles Farne (Northumberland)
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-règne | Vertebrata |
Classe | Aves |
Ordre | Charadriiformes |
Famille | Laridae |
Genre | Sterna |
La Sterne arctique (Sterna paradisaea) est une espèce d'oiseaux marins de la famille des laridés. Cet oiseau a une répartition circumpolaire et niche en colonie dans les régions arctiques et subarctiques de l’Europe, de l’Asie et de l'Amérique du Nord (jusqu’en Bretagne et au Massachusetts). C'est un oiseau migrateur qui est témoin de deux étés chaque année, puisqu’il effectue un aller-retour à partir de ses aires de reproduction dans le nord, jusqu’aux océans près de l’Antarctique où il hiverne (ce qui représente un trajet pouvant atteindre couramment 70 000 km[1]). Il s’agit, avec celle du Puffin fuligineux, de la plus importante migration régulière connue chez les animaux. La Sterne arctique vole de ce fait huit mois par an.
Les Sternes arctiques sont de taille moyenne. Elles mesurent de 33 à 36 centimètres de long avec une envergure de 76 à 85 cm. Le plumage des adultes est gris sur les parties supérieures avec la nuque et la calotte noires et les joues blanches. Le bec, les pattes et les doigts palmés sont rouge foncé.
Les Sternes arctiques peuvent vivre au-delà de 20 ans. Elles se nourrissent surtout de poissons et de petits invertébrés marins. C’est une espèce abondante avec une population estimée à un million de couples reproducteurs. Les tendances de l'évolution quantitative des populations de cette espèce ne sont pas connues, mais son exploitation par l'homme dans le passé, notamment pour ses plumes utilisées en plumasserie, ou d'autres causes encore non déterminées avec certitude, ont réduit les populations du sud de son aire de répartition.
Morphologie
[modifier | modifier le code]Mensurations
[modifier | modifier le code]La Sterne arctique est un oiseau de taille moyenne : il mesure environ 33 à 36 centimètres de long du bout du bec jusqu’au bout de la queue, celle-ci mesurant de 17 à 20 cm. L’envergure varie de 76 à 85 cm[2] (aile pliée de 26 à 28 cm). Les individus pèsent de 86 à 127 grammes. Comme chez la plupart des sternes, le ratio ailes/corps est élevé[2].
Plumages nuptial et internuptial
[modifier | modifier le code]La Sterne arctique possède un plumage nuptial (ou d'été) surtout gris et blanc avec les joues, la gorge et le croupion blancs ; les pattes, très courtes, et les doigts palmés sont rouges. Le bec, rouge également et droit, est aussi long que la tête, avec une arête de la mâchoire inférieure marquée. La nuque et la calotte sont noires ; la limite inférieure de la zone noire passe juste en dessous des yeux. Le manteau gris mesure 305 millimètres et les plumes scapulaires sont bordées de brun avec quelquefois l'extrémité blanche. Les couvertures alaires supérieures sont grises avec le bord d’attaque blanc et la région près du bout des ailes est translucide ; l'extrémité arrière des rémiges présente une fine bande noire. La queue blanche est fortement fourchue, avec d'assez longs filets de queue dont le rebord est gris. Ces filets dépassent généralement des ailes lorsque la sterne est posée. Les deux sexes se ressemblent physiquement, il n'y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce.
Le plumage estival des subadultes diffère quelque peu, aussi au XIXe siècle considérait-on qu'il s'agissait d'espèces distinctes : plumage portlandica pour les oiseaux d'un an et pikei pour ceux de deux ans.
Le plumage internuptial (ou hivernal) est semblable à celui d'été, mais la calotte est moins sombre (noirâtre), le front devient blanc et le dessous du corps plus blanc que gris. Le bec s'assombrit et prend une teinte presque noire, et les pattes passent du rouge à une couleur brun foncé ou noire[3],[2].
La mue permettant le passage du plumage d'hiver au plumage d'été est tellement rapide que certains oiseaux peuvent rester un moment sans pouvoir voler[3]. Cette mue s'effectue dans la zone d'hivernage.
Bien que la Sterne arctique ressemble physiquement à la Sterne pierregarin, à la Sterne de Dougall et à la Sterne de Forster, sa coloration, son profil et son cri sont légèrement différents. Comparativement à la Sterne pierregarin, ses pattes sont très courtes, les deux pointes de sa queue plus longues, elle a moins de noir sur les ailes et son bec est d’une couleur rouge uniforme. Elle diffère de la Sterne de Dougall par la coloration un peu plus foncée, le bec rouge, les pattes plus courtes et les ailes plus longues. La Sterne de Foster a le ventre plus blanc, les pattes plus longues, orange, et le bec orange porte du noir au bout.
Poussins et juvéniles
[modifier | modifier le code]Les poussins ont le dos couvert d'un duvet d'une couleur soit grise, soit marron. Les deux colorations peuvent exister au sein d'une même nichée[3]. Le dessous du corps est blanc.
Les juvéniles diffèrent des adultes par leurs pattes dont la couleur passe du brun au rouge pâle, leur bec noir, les motifs en « écailles » des ailes, les plumes à bout noir du manteau, une bande foncée sur les ailes au niveau des carpes, et les pointes de la queue plus courtes[2]. Durant leur premier été, les juvéniles ont également le devant de la calotte plus blanc[4], de même que la poitrine et le ventre. Le plumage deviendra progressivement identique au plumage internuptial des adultes ; ils garderont ce plumage jusqu'à leur première saison de nidification, vers l'âge de trois ans[5].
Comportements
[modifier | modifier le code]Alimentation
[modifier | modifier le code]Plus varié que celui de la Sterne pierregarin, le régime alimentaire des Sternes arctiques varie selon l’endroit et la saison mais est essentiellement piscivore. Dans la plupart des cas, les sternes se nourrissent de petits poissons ou de crustacés marins[6],[2]. Les poissons constituent la plus grande part du régime de la Sterne arctique, et la biomasse des poissons consommés est supérieure à celle des autres types de nourriture. Les proies sont des individus immatures (un ou deux ans) d’espèces vivant en bancs comme les harengs, les morues, les lançons et les capelans[7]. Parmi les crustacés marins consommés, on retrouve les amphipodes, les crabes (comme le crabe vert), la crevette grise et le krill. Les Sternes arctiques consomment parfois des mollusques, des vers marins et, dans les régions de nidification plus nordiques, des baies et des insectes[8].
Les Sternes arctiques pêchent en plongeant en piqué sur leurs proies, d'une hauteur de 10 à 15 mètres généralement, s'immergeant souvent entièrement lors de cette opération[9]. Cette technique aboutit environ une fois sur trois ; en cas d'échec, les sternes n'insistent pas et ne poursuivent pas la proie sous l'eau[10]. Elles passent aussi parfois au ras de la surface de l’eau pour capturer leur proie au passage. Il leur arrive également de chasser des insectes en vol pendant la saison de reproduction[8]. Il semble que les Sternes arctiques, malgré leur petite taille, puissent occasionnellement utiliser le cleptoparasitisme en effectuant des piqués vers d’autres oiseaux qui, sous l’effet de la surprise, laissent alors tomber leur proie[8]. Plusieurs espèces peuvent être visées par ce comportement : des individus de la même espèce, d’autres espèces de sternes (comme la Sterne pierregarin), des pingouins ou des grèbes[11].
Comportement social
[modifier | modifier le code]Relations intraspécifiques
[modifier | modifier le code]Cette espèce possède de nombreuses vocalisations. Les deux plus communes sont le cri d’alarme utilisé lorsque des prédateurs potentiels (comme les humains ou d’autres mammifères) entrent dans les colonies, et le « cri signalisateur »[11]. Le cri signalisateur est de nature sociale, utilisé lorsque les individus retournent à la colonie et lors de contacts agressifs entre les individus. Chaque Sterne arctique possède un cri signalisateur personnel, ce qui permet d’identifier les individus et confère à ces cris un rôle semblable à celui du chant des passereaux. Huit autres types de cris ont été décrits, du piaillement des femelles pour réclamer de la nourriture lors de la parade nuptiale aux « cris d’attaque » utilisés lors des vols en piqué sur les intrus. Le cri de la Sterne arctique est plus nasal et râpeux que celui de la Sterne pierregarin et est facilement discernable de celui de la Sterne de Dougall[12].
Lors de la saison de nidification, la Sterne arctique niche rarement isolée, préférant se réunir en colonies ou en groupes dispersés. Lorsque l'espace manque, comme sur les îles en mer, les colonies comptent parfois jusqu'à plusieurs centaines de couples ; dans la toundra, les groupes sont beaucoup moins denses et comptent moins de couples[11]. Ces tendances grégaires demeurent lors des migrations ou de la pêche, souvent réalisées en groupes[13].
Relations interspécifiques
[modifier | modifier le code]Lors de la saison de nidification, la Sterne arctique forme souvent des colonies mixtes avec la Sterne pierregarin ou la Sterne caugek pour les populations qui nichent près de l'océan Atlantique, et avec la Sterne des Aléoutiennes pour celles qui nichent près de l'océan Pacifique[11].
C’est l’une des espèces de sternes les plus agressives, défendant avec acharnement son nid et ses oisillons. Les parents attaquent les humains et les grands prédateurs, généralement en donnant des coups sur le dessus ou l’arrière de la tête. Bien que la Sterne arctique soit trop petite pour causer des blessures graves, elle est tout de même capable de faire saigner ses victimes[7]. D’autres espèces d’oiseaux, qui nichent à proximité des Sternes arctiques, tirent bénéfice de cette défense des colonies.
Lors de la nidification, les Sternes arctiques sont sensibles à la prédation par les chats, les renards, les ratons-laveurs, les mustélidés, les rats, les goélands et autres oiseaux de mer, qui menacent les œufs et les poussins[9],[6]. En plus d’être en compétition avec la Sterne arctique pour les sites de nidification, le Goéland argenté, plus gros, vole les œufs et attaque les oisillons. L’utilisation de sites de nidification isolés permet de réduire la prédation, tout comme la coloration des œufs qui offre à ces derniers un camouflage naturel[14].
Les labbes, les goélands et d’autres espèces de sternes vont souvent harceler les Sternes arctiques pour leur voler leur nourriture[14] ; mais la Sterne arctique est elle aussi capable de cleptoparasitisme[Note 1].
Pendant l'hivernage dans les mers de l'hémisphère Sud, les Sternes arctiques suivent souvent de grands cétacés qui rabattent les proies vers la surface, comme Balaenoptera bonaerensis (Baleine de Minke)[13].
Reproduction
[modifier | modifier le code]La reproduction s’effectue entre mai et juin. Elle se déroule au sein de colonies localisées sur les côtes maritimes, les îles et parfois dans la toundra près de plans d’eau à l’intérieur des terres. La distance entre les nids est plus élevée que chez la Sterne pierregarin : 10 à 20 mètres au Spitzberg ; cependant, elle peut être beaucoup plus modeste quand la place manque (30 à 50 cm)[15].
Les Sternes arctiques s’apparient pour la vie et dans la plupart des cas, retournent à la même colonie année après année[14]. Les individus commencent à se reproduire entre trois et cinq ans, mais le plus souvent à quatre ans[16]. La parade nuptiale est élaborée, surtout chez les individus nichant pour la première fois[14]. La parade commence avec un « vol à haute altitude », où la femelle poursuit le mâle jusqu’à une altitude élevée pour ensuite redescendre lentement. Cette démonstration est suivie de « vols du poisson » au cours desquels le mâle offre des poissons à la femelle. Au sol, la parade consiste à se déplacer en se pavanant, la queue levée et les ailes baissées. Généralement, les deux individus s’envolent ensuite et réalisent des cercles l’un autour de l’autre[14].
Mâle et femelle choisissent et défendent ensemble le site de nidification. Pendant le processus de sélection du nid, le mâle continue à nourrir la femelle. L’accouplement a lieu peu après[14]. La construction du nid consiste à gratter le sol afin de former une simple dépression qui est laissée nue ou parfois recouverte avec des brins d’herbe ou d’autres matériaux semblables. La femelle pond de un à trois œufs (généralement deux)[2]. Les œufs gris, blancs, brunâtres, beiges ou verdâtres sont naturellement tachetés de brun (davantage que ceux de la Sterne pierregarin), ce qui leur sert de camouflage[2]. Leur taille moyenne est de 40 × 29 mm (valeurs extrêmes : 35,4-47 × 27,2-33,1 mm) pour une masse fraîche[Note 2] (avant incubation) d'environ 19 g[15]. L'incubation est assurée par le mâle et la femelle. Cette dernière assure la plus grande part dans la journée et couve aussi la nuit. Les jeunes (indiscernables de ceux de la Sterne pierregarin) éclosent de 22 à 27 jours après la ponte et quittent le nid de 21 à 24 jours après l’éclosion[2]. Si les parents sont dérangés et donc quittent le nid fréquemment, la période d’incubation peut s'étendre jusqu’à 34 jours[11].
À l’éclosion, les oisillons qui pèsent une dizaine de grammes[17] sont couverts de duvet. Ni nidicoles, ni nidifuges, les oisillons commencent à se déplacer et à explorer de un à trois jours après l’éclosion[8]. Habituellement, ils restent à proximité du nid. Les oisillons sont couvés par les adultes lors des dix jours suivant l’éclosion[18]. Les deux parents s’occupent des juvéniles[2]. Le régime alimentaire des oisillons inclut toujours des poissons (51,8 % en Allemagne pour 41,6 % de crustacés et 6,5 % d'annélides polychètes[15]) et les parents apportent aux juvéniles des proies plus grandes que celles qu’ils se réservent pour eux-mêmes[11]. Les mâles rapportent plus de nourriture que les femelles. Les parents nourrissent les juvéniles pendant environ un mois, avant de commencer à lentement les sevrer[2]. Après l’envol initial, les juvéniles apprennent à se nourrir par eux-mêmes, et leur apprentissage comprend entre autres la technique difficile du plongeon en piqué[14]. Ils s’envoleront vers le sud pour hiverner, en compagnie de leurs parents[19].
Longévité
[modifier | modifier le code]Les Sternes arctiques vivent longtemps et passent du temps à élever un faible nombre d’oisillons ; elles utilisent donc une stratégie K[20]. Elles vivent généralement une vingtaine d'années[14] (27 à 29 ans sont des âges souvent constatés en Allemagne), mais le record de longévité chez cette espèce est de 34 ans[11] (la reproduction est encore possible à cet âge[15]). Une étude aux îles Farne a permis une estimation du taux annuel de survie à 82 %[21].
Répartition et migration
[modifier | modifier le code]Répartition
[modifier | modifier le code]La Sterne arctique a une répartition circumpolaire mondiale. Son aire de répartition est estimée à environ 10 millions de kilomètres carrés[13]. Durant l’été de l'hémisphère nord, on la retrouve dans les zones côtières des zones les plus fraîches des régions tempérées de l'Amérique du Nord et de l’Eurasie. Sur son aire d’hivernage pendant l’été de l'hémisphère Sud, elle fréquente la haute mer et se rend jusqu’aux glaces de l’Antarctique[6].
Migration
[modifier | modifier le code]La Sterne arctique est célèbre pour sa migration ; elle fait l’aller-retour à partir de son aire de reproduction en Arctique jusqu’en Afrique Australe, en Australie ou en Antarctique chaque année. Chaque trajet dure quatre mois environ. Annuellement, les oiseaux parcourent en tout 38 000 km, ce qui leur permet d’être soumis à deux saisons estivales par année et à davantage de lumière que toute autre créature sur la planète[7]. Au cours de sa vie, un individu moyen parcourra environ 800 000 km, une distance équivalente à un aller-retour sur la Lune. La Sterne arctique est donc, avec le Puffin fuligineux, l'oiseau qui réalise la plus longue migration au monde[22],[23],[24].
Un exemple de l'habileté remarquable de vol sur longues distances de cette espèce est celui d’un oisillon encore au nid, bagué aux îles Farne dans le comté de Northumberland en Grande-Bretagne lors de l’été 1982, qui atteignit Melbourne en Australie en octobre 1982, ce qui représente un voyage en mer de plus de 22 000 km, seulement trois mois après le premier envol[25]. Un autre exemple concerne celui d’un oisillon bagué au Labrador (Canada) le , qui a été retrouvé en Afrique du Sud quatre mois plus tard[26].
Dans certaines régions, les Sternes arctiques migrent habituellement au-dessus des mers, loin des zones côtières[2], ce qui leur permet de se nourrir tout au long du voyage avec les poissons qu'elles pêchent. En conséquence, elles sont rarement observées depuis la terre ferme en dehors de la saison de reproduction. Dans d'autres secteurs, elles sont beaucoup plus côtières. En Scandinavie et en Grande-Bretagne, elles passent même au-dessus des terres, évitant ainsi de longs parcours en suivant les côtes. Les nicheurs de la mer de Béring et ceux de Sibérie orientale migrent en suivant les côtes de l'Amérique du Nord et du Sud. Ceux, plus nombreux, du Canada et du Groenland traversent l'Atlantique entre l'Irlande et la France, suivent les côtes occidentales de l'Afrique jusqu'au cap de Bonne-Espérance avant de gagner l'Antarctique par des voies plus pélagiques[Note 3].
Systématique
[modifier | modifier le code]La Sterne arctique a été décrite pour la première fois en 1763 par Erik Pontoppidan, théologien et zoologiste danois.
Il n’y a pas de sous-espèces reconnues. Les plus proches parents de la Sterne arctique sont des espèces du pôle Sud, la Sterne hirundinacée (Sterna hirundinacea), la Sterne de Kerguelen (Sterna virgata) et la Sterne couronnée (Sterna vittata)[27]. Sur les aires d’hivernage, la Sterne arctique se différencie de ces espèces par le fait qu’elle est en plumage d’hiver pendant l’été austral. De plus, les espèces du pôle Sud n’ont pas l'extrémité des rémiges sombre.
La Sterne arctique et l'homme
[modifier | modifier le code]Statut et préservation
[modifier | modifier le code]En certains endroits, les Sternes arctiques sont considérées comme menacées ou de statut préoccupant. L’espèce a connu un déclin en Nouvelle-Angleterre à la fin du XIXe siècle, à cause de la chasse réalisée pour fournir le commerce des chapeaux en plumes[11]. Cette espèce est toujours chassée dans l’Ouest du Groenland, où les populations ont connu un déclin important depuis 1950[28].
Au sud de son aire de répartition, la Sterne arctique diminue en nombre. Cela semble être dû à des pénuries de nourriture[4] ou à la pression de prédation et de compétition pour les sites de nidification due aux goélands[29]. Cependant, la majeure partie de son aire de répartition est éloignée de l'influence humaine et il n’y a pas de diminution apparente globale de l’espèce[8].
Depuis 1988, Birdlife International et l'UICN considèrent cette espèce comme étant de préoccupation mineure, puisque la population mondiale est évaluée entre 800 000 et 2 700 000 couples reproducteurs, dont 493 000 à 1 800 000 pour l'Atlantique Nord[30],[13]. A contrario, l'Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie s’applique aux Sternes arctiques[31], de même que la Convention concernant les oiseaux migrateurs[32]. Cet oiseau est aussi placé en annexe I[Note 4] de la Directive oiseaux et en annexe II[Note 5] de la Convention de Berne[33].
Utilisation de l'espèce par l'homme
[modifier | modifier le code]Il semble que la chasse des œufs, à des fins alimentaires, et des adultes pour servir d'appât à poissons ou à crustacés soit assez ancienne. Elle continue de nos jours dans certaines régions du monde, comme dans l'Ouest du Groenland[28],[29],[34].
À la fin du XIXe siècle, la chasse à la Sterne arctique s'est intensifiée de façon très importante pour fournir l'industrie de la chapellerie en plumes de sterne. Cette chasse s'est poursuivie jusqu'au début du XXe siècle, période à partir de laquelle les plumes ont commencé à être passées de mode en chapellerie[29],[34],[11].
Philatélie
[modifier | modifier le code]La Sterne arctique apparaît sur les timbres de plusieurs pays : Canada (2001), Cuba (2004), Danemark (1999), Finlande (2002), Gambie (1997), Grande-Bretagne (2001), Guinée (2007), Islande (1972), Niger (1985), Ouganda (1999), Pays-Bas (1999), Portugal (2008), Suède (1971) et Tanzanie (1998 et 1999) et territoires (Terres australes et antarctiques françaises (1993), Saint-Pierre-et-Miquelon (1995 et 2008), Saint-Vincent-et-les-Grenadines (1998), île de Man (1983), îles Féroé (1991), Aurigny (2003) et Åland (2000)[35].
Protection
[modifier | modifier le code]La Sterne arctique bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire. Elle est inscrite à l'annexe I de la directive Oiseaux de l'Union européenne. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- voir plus haut le paragraphe sur l'alimentation.
- La masse fraîche, contrairement à la masse sèche, se mesure avant séchage, lorsque l'échantillon contient de l'eau.
- Voir la carte de migration située en haut d'article.
- L'annexe I de la Directive oiseaux recense les espèces dont la protection nécessite la mise en place des Zones de Protection Spéciales.
- L'annexe II de la Convention de Berne recense les espèces de faune strictement protégées.
Références
[modifier | modifier le code]- Futura-Science.
- (en) Handbook of the Birds of the World vol. 3, Lynx Edicions, , 653 p..
- (en) Cornell Lab of Ornithology, « Arctic Tern », All about bird, Cornell Lab of Ornithology, (consulté le ).
- (en) Steve N.G. Howell, & Alvaro Jaramillo, National Geographic Complete Birds of North America, National Geographic Society, , 272–273 p..
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- (en) Birds of the Western Palearctic, S. Cramp, , 87–100 p..
- (en) Kenn Kaufman, Lives of North American birds, Boston, Houghton Mifflin, , 583 p. (ISBN 0-618-15988-6), p. 260.
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- (en) « Stamps showing 67031000 Arctic Tern Sterna paradisaea », Birdtheme.org (consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Paul Géroudet, Les Palmipèdes d'Europe. Delachaux & Niestlé, Lausanne, Paris, 1999, 510 p.
- Peter Harrison, Seabirds, 1983. (ISBN 0-7136-4626-8)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Sterna, le genre de l'espèce
- Protection des oiseaux
Références taxonomiques
[modifier | modifier le code]- (en) Référence Congrès ornithologique international : Sterna paradisaea dans l'ordre Charadriiformes (consulté le )
- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Sterna paradisaea dans Charadriiformes
- (fr + en) Référence Avibase : Sterna paradisaea (+ répartition)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives au vivant :
- Animal Diversity Web
- Australian Faunal Directory
- Avibase
- BioLib
- BirdFacts
- BirdLife International
- Convention de Bonn
- DORIS
- Dyntaxa
- EU-nomen
- European Nature Information System
- Fauna Europaea
- Paleobiology Database
- Global Biodiversity Information Facility
- Guide to North American Birds
- iNaturalist
- Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
- Internet Bird Collection
- Nálezová databáze ochrany přírody
- NBN Atlas
- Nederlands Soortenregister
- Neotropical Birds
- New Zealand Birds Online
- New Zealand Organisms Register
- Oiseaux.net
- SeaLifeBase
- Système d'information taxonomique intégré
- TAXREF (INPN)
- Union internationale pour la conservation de la nature
- World Register of Marine Species
- Xeno-canto
- (fr) Référence Oiseaux.net : Sterna paradisaea (+ répartition)
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Sterna paradisaea
- (en) Référence Animal Diversity Web : Sterna paradisaea
- (en) Référence NCBI : Sterna paradisaea (taxons inclus)
- (en) Référence UICN : espèce Sterna paradisaea (consulté le )
- (fr) Référence CITES : taxon Sterna paradisaea (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le )
- (en) Référence BioLib : Sterna paradisaea Pontoppidan, 1763
- (en) Cornell Laboratory of Ornithology : All About Birds
Multimédia
[modifier | modifier le code]- Vidéos et photos de Sternes arctiques sur le site IBC (Internet Bird Collection), notamment une vidéo où le porteur de caméra se fait agresser par une sterne.
- Galerie de photos de Sterna paradisaea Flickr sur Avibase
- Galerie de photos Sterna paradisaea sur Calphotos
- Vidéo de Sternes arctiques filmées à Reykjavik, sur les bords du lac Tjornin (Islande)