flot
Étymologie
modifier- (Nom commun 1) (XIIe siècle) De l’ancien bas vieux-francique *flôt (« flux, cours d’eau »), de fluod, « fleuve » ; apparenté à flotte (« radeau ») en suédois, vlot (« radeau ») en néerlandais, fleet (« flotte ») et flood (« inondation ») en anglais, Flotte (« flotte ») en allemand.
- (Nom commun 2) (XVIIe siècle) Apparait avec le sens de « houppe de laine employée comme ornement des têtières des chevaux », variante de floc (« touffe de laine »), dialectalement prononcé \flo\.
Nom commun 1
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
flot | flots |
\flo\ |
flot \flo\ masculin Note d’usage : Il est principalement d’usage au pluriel et il s’emploie quelquefois absolument pour désigner la mer, un fleuve, etc.
- Masse liquide en mouvement.
Des flots de sang.
- Le sang coulait à flots de sa blessure, il coulait avec abondance.
— Je voudrais bien tout vous dire, Claudine… , mais il y en a trop, trop, trop !
— (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
À chaque « trop », elle a hoché plus bas la tête, comme on vide en trois flots un vase penché.Je me rappelai le vol dans le fameux « pot au noir », le long de la côte de l’Amérique du Sud, où je fus obligé de raser les flots jusqu’à tremper les roues du Nungesser-Coli dans la crête d’une haute vague.
— (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)D’un coup de rasoir, je lui coupai la tête, et le tronc, d’où un flot de sang s’échappait, gigota quelques secondes sur le parquet.
— (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)Il regardait au bas de la falaise la Morava tenter avec peine de faire pénétrer ses eaux vertes dans les flots boueux du Danube.
— (Vercors, La Marche à l’étoile, éditions de Minuit, 1943, éd. 1946, page 20)Mais il a aussi la propriété de diminuer le mouvement des vagues à la surface, ce qui explique l’apaisement des flots dans cette zone qui est une aire de repos pour les bateaux en difficulté.
— (Le Petit Futé France 2007, page 139)- Être à flot, se dit d’un navire qui ne touche point le fond, qui est porté par l’eau.
Il n’y a pas assez d’eau pour que cette barque puisse être à flot.
Remettre à flot.
- Être à flot, être sorti d’une situation difficile, surtout d’embarras financiers.
- Mettre ou remettre quelqu’un à flot, lui fournir de quoi se tirer d’affaire.
Celui qui met un frein à la fureur des flots,
— (Jean Racine, Athalie, acte I, scène 1)
Sait aussi des méchants arrêter les complots.
- Marée montante, par opposition à jusant, la marée descendante.
Le 9, je fus sous voile à neuf heures du matin, primant le flot.
— (Louis-Antoine de Bougainville, Voyage autour du monde, 1771)Le flot et le jusant courant au large, sans interruption, pendant 2 ou 3 heures après la haute ou basse mer sur la côte, circonstance dont il faut soigneusement tenir compte en franchissant les bancs.
— (C. B. Matenas, Renseignements nautiques sur les côtes de France, d’Angleterre, d’Écosse, 1851, page 213)Le flot entre avec beaucoup d’impétuosité dans la Seine.
Le flot remonte très loin dans ce fleuve.
- (Sens figuré) Masse ; grande quantité.
[…], le dernier lutteur s'avance au pas de tir; il prononce le mot sacramental, vise rapidement, jette son coup... le pigeon est tombé ! hurrah ! des cris retentissent , des larmes coulent, mais les flots du champagne bien davantage. Le triomphateur est entouré, embrassé, soulevé : beaux louis battant-neuf, belle argenterie mate, et les shakhand des hommes, et le sourire des femmes, tout est à lui.
— (« Variétés : La Côte d'Azur », dans le Journal de Monaco, no 1560 du mardi 26 juin 1888, page 3)C'est un recueil de ses chroniques théâtrales avec une préface de Courteline. J'y rencontre des pages de maître, noyées exprès dans un flot d'outrance volontaire et préméditée.
— (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., page 38)D’un bond, Giselle fut debout ; la vie lui revint à flots, elle saisit les deux mains de Léonora.
— (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)Mais enfin c’était un flot de luthéranisme qui envahissait l’Angleterre consentante.
— (Berthe Gavalda, Les Églises en Grande-Bretagne, Que sais-je ?, Presses universitaires de France, 1959, page 7)Pauvre maman, tout ce que je redoutais qu’elle dît sortait d’elle à flots pressés.
— (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 74)Les Pays-Bas sont sous le choc et les diplomaties européennes embarrassées par le flot d’indignation qui se déverse sur le Qatar, partenaire économique et militaire privilégié.
— (Victime de viol, une touriste condamnée, Vosges Matin, 14 juin 2016)- Des flots d’encre ont coulé dans ce débat, on a beaucoup écrit pour et contre.
- Des flots de bile, amères invectives dictées par la colère, l’indignation.
- (Sens figuré) Mouvements important, grande foule en mouvement, multitude.
L’aide tient tête à un flot envahissant de jeunes gens résolus, en chapeaux melons et cravates conquérantes, qui brandissent des carnets de notes ou soulèvent des appareils photographiques.
— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 32 de l’édition de 1921)Contenir les flots de la multitude irritée.
La foule l’entraînait ; un premier flot l’emporta vers l’entrée, un second l’en éloigna.
Suivre le flot.
Apparentés étymologiques
modifierDérivés
modifierTraductions
modifierMasse liquide en mouvement. (1)
- Allemand : Welle (de) féminin, Strom (de) masculin
- Anglais : torrent (en) ; wave (en)
- Arabe : مياه البحر أو النهر (ar), موج (ar), بحر (ar), مد (ar), غزارة (ar)
- Catalan : torrent (ca)
- Espagnol : torrente (es), raudal (es)
- Espéranto : torento (eo)
- Hébreu ancien : מַבּול (*) masculin
- Kotava : ora (*)
- Néerlandais : bergstroom (nl), vloed (nl), stroom (nl)
- Occitan : onda (oc)
- Portugais : caudal (pt), torrente (pt), enxurrada (pt)
- Swahili : wimbi (sw)
Nom commun 2
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
flot | flots |
\flo\ |
flot \flo\ masculin
- (Équitation) Prix composé d’une cocarde en tissu munie de rubans récompensant les premiers d’un concours équestre.
Il vivait parmi ses herbages et ses clos (on ne disait pas encore paddocks), oh ! petitement et sans nul faste, comme l'on pouvait, c'est-à-dire assez mal, mais joyeusement : tout de suite guéri de la misère quand un de ses poulains montrait de bonnes qualités, ou bien qu'une des juments avait remporté un « flot » dans une compétition rurale.
— (Jean de La Varende, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, éd. Dominique Wapler, 1948, page 96)
- Ornement de laine, sorte de gland qui était utilisé pour orné les oreilles des mulets de trait.
- (Lorraine) (Ardennes) Nœud à deux boucles, utilisé pour nouer un ruban, pour lacer une chaussure, etc. ; rosette
- […]. Je rentrai mon ventre, Mariette m'expliqua :
— Le nœud doit être fort serré, avec les boucles du flot longues et égales d'avec les pendants. Attachez mon tablier pour vous entraîner.— (Anonyme, « Maria la débutante », le 15 avril 2012, dans le blog Tabliers, blouses et torchons de cuisine : Le blog de Marie-Souillon, un site sur la podiaphilie et autres bizarreries pas méchantes (http:/ /tabliers-blouses-torchons.eklablog.com/maria-la-debutante-a135826402)) Nouer un flot dans ses cheveux, défaire le flot de ses lacets de chaussures ou du bolduc noué autour d'un cadeau : rien à voir ici avec un flot tel que la langue française l'entend.
— (Hervé Atamaniuk, Marianne Hass & Marielle Rispail, Le Platt lorrain, Guide de conversation, collection Pour les Nuls, Paris : First-Gründ, 2012)
- […]. Je rentrai mon ventre, Mariette m'expliqua :
Dérivés
modifierPrononciation
modifier- France : écouter « flot [flo] »
- France (Muntzenheim) : écouter « flot [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « flot [Prononciation ?] »
- Suisse (canton du Valais) : écouter « flot [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « flot [Prononciation ?] »
- (Région à préciser) : écouter « flot [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « flot [Prononciation ?] »
Homophones
modifier- flo (Canada)
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifier- flot sur le Dico des Ados
Références
modifier- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (flot)
- « flot », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Jean-François Michel, Dictionnaire des expressions vicieuses usitées dans un grand nombre de départements et notamment dans la ci-devant Province de Lorraine, à Nancy, Paris, Metz, Commercy, Toul & Bar, 1807, p. 92
- ↑ « flot », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- ↑ « flot », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifier- Voir flot.
Nom commun 1
modifierflot *\Prononciation ?\ masculin
- Flot.
Et cil qui deust faire, par semblant, paor es floz de la mer, e les mons faire percier.
— (Machab. II, 8, XIIe s.)Al premier flot irad ariere, s'il a vent.
— (Thomas le martyr, 124, XIIe s.)Atant esvos torné le vent ; Li vespres ert [était] bien avesprés, Et li flos tost au port montés.
— (Floire et Blanceflor, 1352, XIIIe s.)Tel flot y out de gens qu'on non pout apruichier
— (Girart de Ross. V. 1479, XIVe s.)Malgré les flots de la discordable fortune
— (Christine de Pisan, Histoire de Charles V, I, 5, XVe s.)
Dérivés
modifierDérivés dans d’autres langues
modifier- Français : flot
Nom commun 2
modifierflot *\Prononciation ?\ masculin
- Variante de fro.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
Références
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
- « flot », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
Forme de nom commun
modifierflot \Prononciation ?\ féminin