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Dorthonion appelé plus tard Taur-nu-Fuin ou Deldúwath, est une région de hauts plateaux boisés du Premier Âge, immédiatement au nord de Beleriand et au sud des plaines d'Ard-galen.

Géographie[]

Dorthonion est un plateau montagneux situé au sud de la plaine d'Ard-galen. Faisant 60 lieues d'est en ouest, il est couvert de grandes forêts de pins, surtout au nord et à l’ouest. C'est une région montagneuse, à la terre pauvre où de nombreux petits lacs reflètent des pics dénudés dont certains sont plus hauts que ceux d’Ered Wethrin.

Au nord, le terrain monte en pente douce depuis Ard-galen. Au nord-ouest, la rivière Rivil prend sa source sur le plateau puis descend vers le nord-ouest se jeter dans le Sirion en contournant les Echoriath qui bordent l'ouest du Dorthonion. La Passe de Sirion sépare les versants ouest de l'Ered Wethrin.

Le sud du plateau plonge dans des précipices vertigineux de l'Ered Gorgoroth vers le Beleriand. Seul le Col d’Anach permet de traverser les montagnes au sud. Les montagnes se courbent vers le nord-est pour créer le Col d'Aglon qui sépare le Dorthonion et les collines d'Himring. A l'est d'imposantes montagnes bordent le Dorthonion et le sépare de la plaine du Lothlann.

La partie nord-est du Dorthonion est nommé le Ladros. Au sud-ouest, caché dans les Echoriath se trouve le royaume caché de Gondolin.

Seul le nom du lac Tarn Aeluin et du mont Orod-na-Thôn apparaissent dans les textes comme détail de la géographie du plateau.[1][2][3]

Histoire[]

Dorthonion[]

Le plateau du Dorthonion c'est formé lors des modifications d'Arda durant la Bataille des Puissances.[4]

Après avoir tué les Arbres du Valinor et fui Aman, Ungoliant tente de pénétrer dans la forêt de Neldoreth. Elle est repoussée par les pouvoirs de Melian et s'installe au nord dans les précipices de Ered Gorgoroth au pied du Dorthonion.[5]

Durant la Guerre des Joyaux les Exilés Noldor s’installent au Beleriand et organisent le siège d’Angband, La garde du Dorthonion est confié à Angrod et Aegnor, fils de Finarfin et vassaux de leur frère Finrod. Ils s’installent sur les pentes septentrionales de Dorthonion, et surveillent la plaine d’Ard-galen. Ils ont peu de sujets car la terre est pauvre, mais les hautes montagnes qui bordent le sud du plateau, font un rempart naturel que Morgoth ne peut franchir aisément.[1]

Lors de la bataille de Dagor Aglareb, les orques attaquent le nord du Beleriand. Les troupes de Fingolfin et Maedhros les massacres dans la plaine d’Ard-galen quand ils tentent d’attaquer le Dorthonion.[6]

La partie nord-est de Dorthonion est connus sous le nom de Ladros. Ce fief est donné à Boromir de la Maison de Bëor, donnant ainsi une terre aux Edain de plus en plus nombreux et renforçant les défenses du nord.[7]

Lors de la bataille de Dagor Bragollach, le Dorthonion subit une grosse part de l’attaque. Il est dévasté par les orques, et la forêt au nord est ravagée par les flammes. Angrod et Aegnor sont tués, ainsi que Bregolas. Les rares survivants s’enfuient laissant la région aux mains des orques. Barahir, le frère cadet de Bregolas, combat plus a l’ouest. Avec ses plus braves guerriers ils secourent le Roi Finrod dans le Marais de Serech. Grâce à cet exploit, Felagund peut s’échapper et se retirer au fond de sa forteresse de Nargothrond. En gage de reconnaissance, il fait à Barahir un serment d’amitié et d’assistance éternelle et lui donne son anneau pour symboliser cette alliance. Barahir est de droit le nouveau Seigneur de la maison de Bëor et retourne à Dorthonion.[8]

Taur-nu-Fuin[]

Toute la forêt des pentes septentrionales du Dorthonion va se remplir de terreur et de sombre magie. Même les orques n’y entrent plus sans nécessité. Le plateau prend le nom de Taur-nu-Fuin ou Deldúwath. Ce nom semble ne s’appliquer qu’à la partie boisée au nord, mais par extension il apparaît être utilisé pour tout le Dorthonion. Les arbres qui y repoussent après l’incendie sont noirs et funèbres, leurs racines emmêlées s’étendent dans l’obscurité comme des griffes. Tous ceux qui s’y aventurent s’égarent, aveuglés, puis étranglés ou acculés à la folie par des spectres terrifiants.

Emeldir, la femme de Barahir, mène les femmes et les enfants survivants, dont Morwen, vers le Col d’Anach au sud et ils rejoignent Brethil, misérables et décimés. Les dernier elfes s’enfuient également vers les différents royaumes et place forte du sud.

Barahir et ses hommes refusent d’abandonner le Dorthonion et disputent pied à pied le territoire à leurs ennemis. Les orques de Morgoth les exterminent un à un, jusqu’à ce qu’il n’e reste que douze Hors-la-loi dont son fils Beren, caché dans les hauteurs désolées au dessus de la forêt.[8]

Ils établissent leur repère près du lac Tarn Aeluin‏‎, et les espions de Morgoth ne peuvent les débusquer. Morgoth charge alors Sauron de les trouver. Ils sont finalement trahis après cinq ans de lutte, par Gorlim, l'un des leurs. Toute la bande est tuée sauf Beren, qui est absent lors de l'attaque. Pour se venger, Beren poursuit les orques et les surprend près de la source de la rivière Rivil. Il tue leur chef et récupère l'Anneau de Barahir qui avait été pris comme preuve pour Sauron.

Avec la mort de Barahir, Beren devient le huitième et dernier chef de la Maison de Bëor. Il continue pendant quatre années à vivre au Dorthonion en solitaire jusqu'à ce qu'il parte pour Doriath et rencontre Lúthien.[9]

Quand Lúthien vient libérer Beren et reprend le contrôle de Minas Tirith, Sauron, dès qu’il est libéré des mâchoires de Huan, prend la forme d’un Vampire et part se réfugier dans Taur-nu-Fuin, peuplant d’horreur la forêt.[9]

Beren rétablit, tente de partir seul pour Angband. Arrivé à la lisière de Taur-nu-Fuin, il est rejoint par Lúthien qui vient de traverser la sinistre forêt déguisée avec la dépouille de Thuringwethil.[9]

Durant l’Union de Maedhros Taur-nu-Fuin est un temps libéré de l’emprise de Morgoth avant la défaite de Nírnaeth Arnoediad.[10] Après la terrible bataille, seul trois hommes arrivent à traverser Taur-nu-Fuin pour rejoindre Brethil et annoncer la défaite et la mort du seigneur Haldir.[11]

Les orques construisent alors une route passant par le Col d’Anach, leur permettant de venir depuis Taur-nu-Fuin, faire des raids dans le Beleriand.[12][11]

Après la trahison de Mîm et l’attaque d’Amon Rûdh, Túrin est fait prisonnier et amené par les orques au travers de Taur-nu-Fuin. Beleg les pistes dans la forêt et y trouve Gwindor qui c’est échappé des prisons de Morgoth. Ils retrouvent les orques qui ont fait leur camps dans le contrefort du Dorthonion. C’est en libérant Túrin que celui-ci tue par mégarde son ami Beleg.[12]

Taur-nu-Fuin ainsi que les autres terres à l'ouest des Montagnes Bleues sont en grande partie détruites, lors de la Guerre de la Grande Colère à la fin du Premier Âge. Ses plus hauts sommets surnagent et deviennent l'Île de Tol Fuin.[13]

Habitants[]

Le Dorthonion est très peu peuplé avant arrivée des Noldor et seul quelques Sindar y vivent. Lors de la Guerre des Joyaux, les Noldor, puis la Maison de Bëor viennent y habiter. Après la terrible défaite de Dagor Bragollach seul les orques et les créature maléfiques de Morgoth parcourent Taur-nu-Fuin.

D'après le chant que Sylvebarbe interprète à Merry et Pippin, les Ents ont parcourus également le Dorthonion.[3]

Étymologie[]

Dorthonion est un mot en Sindarin qui signifie " Le Pays des Pins ".

Après la défaite le plateau est appelé Taur-nu-Fuin "La Forêt sous la Nuit" et Deldúwath " L’Horreur de l'Ombre de Nuit " qui sont également des noms sindarin.[14]

Anciennes versions du légendaire[]

Dans le Conte de Tinúviel de l'époque des Contes Perdus, la forêt se nomme Taurfuin ou Taur Fuin, la forêt de la nuit, située sur les Montagnes de la Nuit.[15][16]

Dans les Lais du Beleriand le nom évolue en Taur-na-Fuin "Ombre Mortelle de Nuit". Elle est aussi appelée Nuit Mortelle, Nuit Emmêlée, Forêt de la Nuit ou Forêt sans Traces.[17][18] Dans les corrections tardives des Lais, le nom final de Taur-nu-Fuin remplace Taur-na-Fuin.[19]

Dans le Premier Silmarillion, Isfin se perd dans Taur-na-Fuin après Nírnaeth Arnoediad et elle y est capturée par l'elfe Noir Eöl.[20] Dans la Quenta l'histoire se développe et Isfin profite que Eöl soit perdu dans la forêt maudite pour amener son fils Meglin à Gondolin.[21]

En appendice, Tolkien donne les noms en vieil-anglais de la traduction par Eriol de la Quenta. Pour Taur-nu-Fuin : Nihtsceadu, Nihtsceadwesweald, Atol Nihtegesa et Nihthelm unfǽle.[22]

Dans les Premières Annales du Beleriand, le précurseur du nom Dorthonion est Taur Danin ou Taur-na-Danion "la forêt de Pin". Il est ensuite modifié en Taur-na-Donion. La forêt maudite de Taur-nu-Fuin est également appelé Math-Fuin-delos (changé en Gwath-Fuin-daidelos) la Mortelle Ombre de la Nuit.[23]

Dans les Nouvelles Annales du Beleriand, Gwath-Fuin-daidelos est modifié en Gwathfuin-Daidelos.[24] Ce nom est changé en Deldúwath dans la Quenta Silmarillion.[25]

Dans la Liste des Noms rédigée vers la même époque, Fuin Daidelos est un autre nom de Taur-nu-Fuin.[26] Dans les Étymologies le nom de Taur-na-Delduath est également cité ainsi que la traduction en quenya, Taurë Huinéva.[27]

Sur la Seconde carte du Silmarillion, une haute montagne au centre du Taur-na-Fuin est nommée Foen (longue vue). Dans un fragment philologique de date incertaine, on peut lire que Dorthonion est aussi appelé Taur-na-Foen (la Forêt du Foen). Ces deux noms n’apparaissent dans aucun autres textes.[28]

Carte interactive[]

Affiliation[]


Références[]

  1. 1,0 et 1,1 J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "XIV. Les Royaumes de Beleriand"
  2. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Carte du Beleriand et des terres au nord
  3. 3,0 et 3,1 J.R.R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux , Les Deux Tours - Livre 3, "IV. Sylvebarbe"
  4. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "III. La venue des Elfes et la captivité de Melkor"
  5. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "X. Les Sindar"
  6. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "XIII. Le retour des Noldor"
  7. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "XVII. La venue des Humains dans l'ouest"
  8. 8,0 et 8,1 J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "XVIII. La ruine de Beleriand et la chute de Fingolfin"
  9. 9,0 9,1 et 9,2 J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "XIX. Beren et Lúthien"
  10. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "XX. La cinquième bataile : Nirnaeth Arnoediad"
  11. 11,0 et 11,1 J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Contes et légendes inachevés - Premier Âge, "II. Narn I Hîn Húrin, la Geste des Enfants de Húrin"
  12. 12,0 et 12,1 J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Quenta Silmarillion, "XXI. Túrin Turambar"
  13. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), The Treason of Isengard - "VI. The Council of Elrond (1)"
  14. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Silmarillion - Appendices : "Index des noms"
  15. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Second Livre des contes perdus - "I. Le Conte de Tinúviel"
  16. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Le Second Livre des contes perdus - "II. Turambar et le Foalókë"
  17. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Les Lais du Beleriand - "I. Le Lai des Enfants de Húrin, Prologue (Húrin et Morgoth), II. Beleg"
  18. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Les Lais du Beleriand - "I. Le Lai des Enfants de Húrin, Prologue (Húrin et Morgoth), II. Beleg"
  19. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), Les Lais du Beleriand - "IV. Le nouveau Lai de Lethian, Chant IV : De l'arrivée de Beren en Doriath ; mais d'abord, de la rencontre de Melian et Thingol"
  20. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), La Formation de la Terre du Milieu - "II. Le Premier « Silmarillion » (L'Esquisse de la Mythologie)"
  21. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), La Formation de la Terre du Milieu - "III. La Quenta"
  22. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), La Formation de la Terre du Milieu - "III. La Quenta", "Appendice 1 : La traduction de la Quenta par Ælfwine, Équivalents de noms elfiques en vieil anglais"
  23. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), La Formation de la Terre du Milieu - "VII. Les Premières Annales du Beleriand"
  24. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), La Route perdue - Part. 2, "III. Les Nouvelles Annales du Beleriand"
  25. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), La Route perdue - Part. 2, "VI. Quenta Silmarillion"
  26. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), La Route perdue - Appendices : "II. La Liste de noms"
  27. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), La Route perdue - Part. 3, "Les Étymologies"
  28. J.R.R. Tolkien, Christopher Tolkien (éd.), The War of the Jewels - Part. 2, The Later Quenta Silmarillion, "11. Of Beleriand and its Realms"
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