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Des boulangers aux menuisiers

Voyage au pays des Compagnons

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Mise à jour le 27 décembre 2024
Temps de lecture : 2 minutes

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Littérature

Avec Paroles de compagnons, Sylvie et Rémi Boyer offrent un beau voyage à l’intérieur du Compagnonnage d’aujourd’hui, qui, « comme organisation », indiquent-ils, « est une création récente ». Avant tout recueil de témoignages, leur ouvrage où l’on apprend beaucoup suscite curiosité, mais également réflexion sur notre rapport au travail.

D’emblée, les auteurs n’hésitent pas à convoquer l’actualité : « L’incendie spectaculaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2019 et sa nécessaire restauration auront remis sur le devant de la scène le Compagnonnage. Nombreux ont alors découvert ou redécouvert leurs savoirs, leurs organisations, leurs centres de formation, leurs entreprises, leur actualité, entre tradition et modernité. »

À lire Paroles de compagnons, on songe à Éloge du carburateur, de l’Américain Matthew Crawford, cet autre ouvrage consacré au travail. Et ce, pour la raison que de l’un et l’autre livre, il ressort que « l’expérience est supérieure à l’idée ». Dit autrement, l’angle choisi par ces auteurs réside dans le « faire  » qui, de la sorte, est placé à sa juste place, c’est-à-dire au centre.

Après quelques pages introductives sur l’histoire de la nature du Compagnonnage et un glossaire fort utile, le lecteur est embarqué avec des Compagnons boulangers, un facteur d’orgue, des menuisiers appelés gavots, des tailleurs de pierre. L’on y apprend, entre autres choses, que le Compagnonnage est une spécificité française qui a essaimé, qu’en 1951 a été créée une Confédération des Compagnonnages européens, que lorsque « les syndicats sont arrivés comme la CGT, ils ont protégé les Compagnons » et que les femmes sont admises au Compagnonnage depuis 2004.

Ce que soulignent surtout, semble-t-il, ces rencontres avec des Compagnons, qui pour certains œuvrent sur toute la planète, est le non-cantonnement de cette tradition initiatique et éducative à la technicité des métiers. De noblesse populaire en dimension spirituelle, des rapports avec l’histoire biblique ou avec la franc-maçonnerie, ce qui compte ici est bien « l’accomplissement par le métier cher au Compagnonnage [qui] permet d’envisager le travail comme voie de réalisation et comme art. » C’est-à-dire, « un luxe dans nos sociétés inféodées à la rentabilité immédiate.  » Un luxe vital !

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