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By Nathalie Samoïlov - CC BY-SA 4.0
Exposition

Nadia Léger, une peintre cosmique

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Temps de lecture : 3 minutes

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Peinture Exposition

L’exposition consacrée à Nadia Léger au musée Maillol (jusqu’au 23 mars 2025) à Paris est très importante puisqu’elle s’insère dans la redécouverte de cette artiste russe qui a vécu une grande partie de sa vie en France.

Elle fut principalement connue jusque-là du grand public pour être l’épouse de Fernand Léger, un des grands maîtres de la peinture du XXᵉ siècle.

Entre peinture et engagement communiste

Nadia Khodossievitch-Léger (1904-1982) est originaire de Biélorussie (empire russe)  ; la prise du pouvoir bolchévique lui permet d’intégrer les nouvelles écoles d’art et de fréquenter les cours de Kasimir Malevitch, le maître du suprématisme.

Sa vie amoureuse l’emmène à Varsovie puis Paris, à compter de 1925. Elle intègre l’école d’art de Fernand Léger, d’abord comme élève puis comme professeur. Les œuvres des deux artistes se confondent et s’épousent (autoportrait au Drapeau Rouge, 1936).

L’exposition ne cache pas l’implication politique de Nadia Léger au sein du Parti communiste français : l’entrée de l’exposition se fait à travers les portraits de son Panthéon sous forme pop art (Lénine, Staline, Maurice Thorez, Marcel Cachin, Sergueï Eisenstein, etc.) sur fond musical du chant des partisans soviétique ; ses fresques réalisées pour les congrès du Parti sont également dévoilées, tout comme son amitié pour les intellectuels et responsables communistes français (Louis Aragon et Elsa Triolet, Maurice et Jeannette Thorez) et soviétique (Ekaterina Fourtseva).

Un retour aux sources du suprématisme

Impliquée dans la résistance en France, elle vécut son engagement politique avec une très grande dévotion à l’URSS et de ses avancées sociales dont elle avait bénéficié par l’accès aux écoles d’art dans sa jeunesse. Dans l’affaire dite du « portrait de Staline », elle répliqua par un tableau de Staline et la pionnière peint dans les canons du réalisme socialiste. Face aux critiques manifestées par le PCF contre l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968, elle n’hésita pas à sermonner les dirigeants français.

Après sa période dite du réalisme socialiste, marquée en 1955 par le décès de Fernand Léger, Nadia Léger se réinvente et retrouve ses premiers styles sous forme de suprématisme. La réalisation de mosaïques de Lénine viendront orner le siège de l’aéroflot à Paris. Le premier homme dans l’espace, Youri Gagarine, est pour elle la source de ce retour en arrière dans la création.

On retrouve certaines œuvres emblématiques de ces années 1970 avec la croyance dans le progrès et l’avenir de l’homme dans l’espace. Nadia Léger met également en valeur les œuvres de Fernand Léger avec la création d’un musée éponyme à Biot.

Grande dame de la peinture, Nadia Léger mérite grandement d’être redécouverte à travers cette très belle exposition.

Réservations : Musée Maillol

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