L’Auvergne, vous connaissez. Volcans éteints, pierre de lave, vastes espaces, villages tranquilles, bonne chère, Clermont-Ferrand. Le tout malheureusement mal desservi par les transports publics en commun. Mais la région est aussi riche d’une histoire trop méconnue de la Résistance.
2000 après Vercingétorix…
52 avant J.C., Jules César subit sa première défaite à Gergovie où il avoue avoir perdu 700 hommes et 46 centurions.
Près de 2000 ans plus tard, cet épisode extraordinaire de la guerre des Gaules servira, à l’endroit même du combat antique, à la création d’un groupe de résistance totalement atypique à l’époque.
En septembre 1939, face au danger d’invasion allemande, l’université de Strasbourg évacue 1.200 étudiants et 150 professeurs.
Un certain nombre trouve refuge au sein de la faculté de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme. Les nazis rouvrant l’université de Strasbourg, des professeurs ont alors l’idée de créer une section de fouilles archéologiques sur le plateau de Gergovie afin de ne pas remonter en Alsace.
Une vingtaine d’étudiants, alsaciens et lorrains, composent, au départ, le petit groupe « d’archéologues ». Il s’agit pour eux d’organiser la résistance à leur niveau.
Gergovie, refuge des patriotes
Sur le plateau, ils construisent « la maison des étudiants » où ils se réunissent épisodiquement en menant les fouilles. Celles-ci leur servent d’alibi, mais ont constitué un travail réel de recherches.
Petit à petit, le groupe grossit et entre en action en 1942 : destruction de kiosques, fabrication de faux papiers, passages clandestins de familles juives, réception d’armes pour les maquisards…
C’est la fondation des Gergoviotes, contraction de Gergovie et patriotes. Si la plupart sont d’Alsace-Lorraine, on y compte deux Auvergnats, une Normande, un Mauricien, un Japonais, un Parisien qui sont communistes, royalistes, républicains, juifs, catholiques, protestants, athées…
1.200 arrestations, 104 déportés
En avril 1942, leur première bombe est lancée contre un collaborateur. Elle sera suivie d’autres actions. À partir de 1943, les nazis réagissent, la Gestapo arrête 39 étudiants, dont 7 Gergoviotes qui seront déportés en Allemagne.
Et le 25 novembre 1943, ce sont 1.200 universitaires, professeurs et étudiants, qui sont interpellés par la Gestapo et la Luftwaffe. 104 seront déportés là où les nazis pensaient ne trouver que 17 résistants identifiés avant la rafle.
Le coup est rude, c’est la fin des Gergoviotes. Mais le souvenir de leur engagement marque à jamais le plateau de Gergovie.
Adulte : 9 € / Tarif réduit : 7 € / de 6 à 25 ans : 5 €
Musée de Gergovie - Plateau de Gergovie
63670 La Roche-Blanche