Français montréalais
Apparence
Français montréalais | |
Langues filles | Joual |
---|---|
Pays | Canada |
Typologie | SVO flexionnelle syllabique |
Classification par famille | |
|
|
Statut officiel | |
Langue officielle | Montréal |
modifier |
Le français montréalais est un ensemble de variétés du français québécois qui regroupe les parlers de Montréal et de sa région. Il fait partie des variétés du français québécois de l'ouest de la vallée du Saint-Laurent jusqu'à Trois-Rivières. Certains linguistes l'assimilent au joual envisagé en tant que variété régionale[1].
Caractéristiques structurelles
[modifier | modifier le code]Le français montréalais partage, en général, les caractéristiques des autres variétés du français québécois de l'ouest, à l'instar du français parlé à Trois-Rivières, caractéristiques que les parlers de l'est ne partagent pas[2],[3],[4].
- Il présente des voyelles longues dans des contextes lexiques où le français québécois de l'est présente des voyelles brèves : photo se prononce [foto], lacet se prononce [lɑsɛ], baleine se prononce [balɛ̃ːn] ou [balaɛ̯n] et arrête se prononce [aʁaɛ̯t][5],[6],[7].
- Il maintient l'allongement des voyelles fermées /i/, /y/, /u/ devant les consonnes allongeantes /v/, /z/, /ʒ/, /vʁ/ (comme dans livre, église, tige) tandis que l'est pratique le relâchement de ces voyelles, notamment dans les régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de Québec-Rive-Nord et de la Beauce incluant les comtés en continuum jusqu'au fleuve[8].
- Il se distingue traditionnellement des autres variétés du français québécois par la prononciation du /r/ alvéolaire [r], mais ce phénomène est en régression au profit du /r/ uvulaire [ʁ][9],[10].
- La chute du /l/ dans les articles définis et les pronoms clitiques (comme dans « à (la) gare », « j'(la)a connais ») est généralisée[11],[12].
- Les finales en -age sont prononcées [ɑɔ̯ʒ][13],[14].
- Les mots d'origine anglaise sont prononcés en calquant la phonologie de l'anglais américain : hamburger se prononce [ambɚɡɚ], short se prononce [ʃɔɹt], barbecue se prononce [bɑɹbɪkju][15],[16], etc.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Arie van Ameringen, La liaison en français de Montréal, mémoire de maîtrise, Université du Québec à Montréal, 1977.
- Arie van Ameringen et Henrietta J. Cedergren, « Observations sur la liaison en français de Montréal », in David Sankoff et Henrietta J. Cedergren (réd.), Variation omnibus, Edmonton : Linguistic research, 1981, p. 141-149.
- Dave A. W. Bernardi, La synthèse par ordinateur du français montréalais, Université McGill, (lire en ligne)
- Hélène Blondeau, Gillian Sankoff et Anne Charity, « Parcours individuels dans deux changements linguistiques en cours en français montréalais », Revue québécoise de linguistique, vol. 31, no 1, 2002, p. 13-38.[1]
- Aline Boulanger, « Les parlers en [Iz] », Revue québécoise de linguistique théorique et appliquée, vol. 5, no 4, , p. 129-142
- Henrietta Cedergren, J. Clermont et F. Côté, « Le facteur temps et deux diphtongues du français montréalais », dans David Sankoff et Henrietta Cedergren (réd.), Variation omnibus, Edmonton, Linguistic Research, , 169-176 p.
- M.-H. Côté, « Contraintes segmentales dans la stabilisation et la perte du schwa en syllabe initiale : français de Montréal, français de Québec, français de référence », Communication présentée au colloque Les français d’ici, Queen’s University, 5-.
- Denis Dumas, « Le statut des “deux A” en français québécois », Revue québécoise de linguistique théorique et appliquée, vol. 5, no 4, , p. 245-278
- Denis Dumas, Les prononciations en français québécois, Sillery, Presses de l'Université du Québec,
- Kerry Lappin, « Évaluation de la prononciation du français montréalais : étude sociolinguistique », Revue québécoise de linguistique, vol. 11, no 2, , p. 93-112 (lire en ligne)
- Anne McLaughlin, « Une (autre) analyse de la distribution des variantes des voyelles hautes en français montréalais », Revue québécoise de linguistique théorique et appliquée, vol. 5, no 4, , p. 21-60
- Anne McLaughlin, « Les emprunts à l’anglais et la phonologie des voyelles hautes en français montréalais », Revue québécoise de linguistique théorique et appliquée, vol. 5, no 4, , p. 179-214
- Luc Ostiguy, La chute du /l/ en français montréalais, Université de Montréal,
- Luc Ostiguy et Claude Tousignant, Le français québécois : normes et usages, Montréal, Guérin universitaire,
- Richard Patry, « Le traitement de la durée vocalique dans l’évolution des emprunts lexicaux à l’anglais en français québécoise historique », Revue québécoise de linguistique théorique et appliquée, vol. 5, no 4, , p. 145-178
- Paul Pupier et Roland Pelchat, « Observations sur la phonologie des pronoms personnels du français de Montréal », Lingua 29, 1972.
- Paul Pupier et L. Drapeau, « La réduction des groupes de consonnes finales en français de Montréal », Cahier de linguistique 3, Montréal : Les Presses de l’Université du Québec, 1973, p. 127-145.
- Paul Pupier et L. Légaré, « L’effacement du /l/ dans les articles définis et les clitiques en français de Montréal », Glossa, no 7, , p. 63-80
- John Reighard, « Une analyse concrète du système vocalique du français montréalais », Revue de l’Association québécoise de linguistique, vol. 5, no 4, , p. 281-310
- Gary H. Rosoff, A study of liaison in extemporaneous Montreal French speech, thèse de doctorat, 1973.
- Laurent Santerre, « Le ʀ apical montréalais en régression rapide », Protée, , p. 117-132
- Laurent Santerre et J. Millo, « Diphthongization in Montreal French », dans D. Sankoff, Linguistic Variation - Models and Methods, New York, Academic Press, , 173-184 p.
- Pierrette Thibault et Diane Vincent, « Un corpus de français parlé, Montréal 84 : historique, méthodes et perspectives de recherche », Québec, Département de langues et linguistique, Université Laval, 1990.
- Claude Tousignant, Le /ʀ/ en français montréalais : un champ de la variation socio-phonétique québécoise, Université de Montréal,
- Claude Tousignant, La variation sociolinguistique : modèle québécois et méthode d’analyse, Presses de l’Université du Québec, 1987.
- Diane Vincent, Marty Laforest et Guylaine Martel, « Le corpus de Montréal 1995 : adaptation de la méthode d’enquête sociolinguistique pour l’analyse conversationnelle », Dialangue 6, 1995, p. 29-46.
- Henri Wittmann, « Le joual, c’est-tu un créole? », La Linguistique, vol. 9, no 2, , p. 83-93 (lire en ligne)