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Français du Maghreb

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Le français du Maghreb est une variété régionale du français. Il est grammaticalement identique au français de France et subit les variations de ce dernier.

Présence du français au Maghreb

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La présence du français au Maghreb débute surtout à l'époque moderne. Historiquement, le terme Maghreb au sens strict a correspondu alors à celui d'Afrique française du Nord (AFN) lorsque ses pays constituants, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, étaient des colonies sous contrôle français, soit depuis le milieu ou la fin du XIXe siècle[1]. La longue présence française a favorisé l'enseignement du français, et son utilisation comme langue véhiculaire, y compris après l'indépendance vers la moitié du XXe siècle. Durant la période de la colonisation britannique de l'Égypte, le français était le moyen de communication entre les étrangers et entre les étrangers et les Égyptiens. À l'époque, c'était aussi une lingua franca pour les communautés d'origine étrangère, notamment au Caire[2]. Les tribunaux civils mixtes franco-égyptiens fonctionnaient en français, et les avis gouvernementaux du sultan égyptien [3], les informations sur les stations de taxis, les horaires des trains et d'autres documents juridiques étaient publiés en français[4]. Cela était dû en partie au fait que certains Égyptiens avaient reçu une éducation française et en partie à l'influence culturelle de la France. Malgré les efforts du personnel juridique britannique, l'anglais n'a jamais été adopté comme langue des tribunaux civils égyptiens pendant la période d'influence britannique[5].

Plusieurs langues étaient déjà présentes (de longue date) au Maghreb : langues berbères, variétés d'arabe maghrébin, à l'arrivée des Français. « La langue maternelle des petits Maghrébins est le plus souvent un dialecte arabe ou berbère »[1]. Ces langues ont pu jouer un rôle de substrat linguistique et influençer une évolution locale du français.

Dans le français du Maghreb, on n'observe pas de tendances créolisantes car le français n'est la langue maternelle que d'une petite minorité de maghrébins, le Maghreb étant essentiellement bilingue. Or, on remarque l'utilisation simultanée d'un dialecte, plutôt arabe maghrébin ou berbère, et du français par une action de code-switching (alternance codique)[6].

Références

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  1. a et b Jean-Pierre Cuq, « Le français au Maghreb », L'Information grammaticale, no 54,‎ , p. 45-47 (lire en ligne)
  2. OIF 2014, p. 216.
  3. Mak, Lanver. The British in Egypt: Community, Crime and Crises 1882–1922 (Volume 74 of International Library of Historical Studies). I.B.Tauris, March 15, 2012. (ISBN 1848857098), 9781848857094. p. 87.
  4. Mak, Lanver. The British in Egypt: Community, Crime and Crises 1882–1922 (Volume 74 of International Library of Historical Studies). I.B.Tauris, March 15, 2012. (ISBN 1848857098), 9781848857094. p. 87-88.
  5. Mak, Lanver. The British in Egypt: Community, Crime and Crises 1882–1922 (Volume 74 of International Library of Historical Studies). I.B.Tauris, March 15, 2012. (ISBN 1848857098), 9781848857094. p. 89.
  6. Fouzia Benzakour, Driss Gaadi, Ambroise Queffélec, Le français au Maroc : lexique et contacts de langues, (ISBN 9782801112601)

Bibliographie

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  • (alternance de codes ou codeswitching) : Dominique Caubet, « Métissages linguistiques ici (en France) et là-bas (au Maghreb) », Diversité (Ville-École-Intégration Enjeux), no 130 « Pratiques langagières urbaines. Enjeux identitaires, enjeux cognitifs. »,‎ , p. 117-132 (lire en ligne)

Articles connexes

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