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Chef de poste (renseignement)

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Le chef de poste (ou chef de station) est un officier de renseignement, généralement expérimenté, qui est chargé de diriger sous couverture diplomatique les activités du service de renseignement dans une capitale donnée.

Il est désigné sous le nom de chief of station (COS) par la Central Intelligence Agency ou encore rézidiente par les services soviétiques et russes.

Direction générale de la Sécurité extérieure

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Au milieu des années 1950, le poste du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) à Moscou avait pour chef l'attaché naval, et comprenait les deux ou trois attachés militaires adjoints, l'attaché naval adjoint et l'attaché de l'air adjoint. Dans les pays satellites, c'étaient les attachés militaires en titre qui dépendaient du SDECE[1].

Le SDECE puis la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) peut avoir plusieurs postes dans la même capitale. Ainsi, au milieu des années 1980, la DGSE avait à Dakar un poste clandestin du service de recherche (SR) sous couverture diplomatique à l'ambassade de France (avec un chef de poste et son secrétaire), un poste de liaison et de renseignement (PLR) auprès des services sénégalais qui dépendait aussi du SR, un poste du contre-espionnage (CE) comptant quatre ou cinq hommes, plus un conseiller à la sécurité à la présidence sénégalaise et un poste de liaison (peut-être avec d'autres institutions comme le ministère de l'Intérieur)[2].

Liste des chefs de poste du SDECE et de la DGSE connus

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Nom du chef de poste Ville de résidence Année Événement notable
Maurice Robert Dakar 1955-1959
Jean Deuve Tokyo 1965-1968
Jacques Sales[3] Libreville années 1980 (pendant 8 ans)
Philippe Thyraud de Vosjoli Washington D.C. 1951-1963 aurait fait défection aux États-Unis
Pierre Latanne Brasilia 1975-1979
1983-1986
seul poste en Amérique du Sud, couvrant essentiellement le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay[4]
« XXX[5] » Lusaka 1980-1983 Poste surveillant la « ligne de front » des pays d'Afrique australe opposés à l'Afrique du Sud
Dominique Fonvielle[6] Dakar 1985-1989 Chef du poste SR
Paul Fontbonne Khartoum 1990 aurait accompagné la prise de pouvoir d'Idriss Déby au Tchad
Jean-Claude Guillot[7] Tokyo 1996-1998 a envoyé le message prétendant que Jacques Chirac possédait un compte au Japon

Central Intelligence Agency

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Le chef de poste est le plus haut représentant de la CIA dans le pays donné, il est chargé de la collecte du renseignement dans ce pays par les méthodes « sources ouvertes » (par exemple lecture de la presse) ou clandestines (écoutes, recrutement d'agents), ou contre les pays voisins (par exemple, la station de la CIA à Riyad sert aussi à travailler sur l’Iran) selon les directives de la Division géographique dont elle dépend. Les chefs de station ont aussi la possibilité d’envoyer au quartier des « Aardwolf », rapports décrivant la situation dans le pays.

Le rôle des chefs de poste de la CIA a encore été renforcé au sein même des représentations des services secrets américains à l’étranger par une directive du directeur du renseignement national (DNI) John Negroponte en date de mai 2005, qui indique que les chefs de station doivent représenter au niveau local le DNI, d’une part, et d’autre part doivent lui en référer si une question posée concerne plusieurs services de renseignements.

Les officiers de la CIA qui dirigent une équipe dans les consulats américains sont appelés les chefs de base (COB).

Organisation

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La direction des Opérations de la CIA est organisé en six divisions géographiques (Eurasie, qui comprend entre autres plusieurs pays de l’ex-URSS ; Europe de l'Ouest ; Moyen-Orient et Asie du Sud ; Amérique latine ; Extrême-Orient ; et Afrique), chacune a donc des stations de la CIA dans les capitales des pays qu’elle supervise.

Pour remplir sa tâche, le COS dispose d’un adjoint (deputy chief of station, DCOS) ainsi que d’officiers traitants, d’analystes, experts en communications, secrétaires, avec des effectifs plus ou moins importants selon la station et ses objectifs. Par exemple, l’antenne de la CIA à Moscou comptait au milieu des années 1980 entre 8 et 12 officiers[8], celle de Paris qui avait ses bureaux 58 bis, rue La Boétie de 1948 à 2003[9], 70[10].

Généralement, un officier de la CIA n’est chef de poste dans un pays donné que pour une durée de 2 à 3 années avant d'être muté ailleurs.

Liste des chefs de poste de la CIA connus

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Nom du chef de poste Ville de résidence Année Événement notable
Richard L. Holm Paris expulsé en 1995 pour espionnage économique
Richard Welch Athènes 1975 assassiné en 1975
Michael Sulick Moscou 1994-1996
Michael Sulick Varsovie 1996-1999
Stephen Kappes Moscou 1996-1999 devenu directeur adjoint de la CIA
José A. Rodriguez Panama, Mexico et Saint-Domingue devenu directeur du National Clandestine Service
Mark Kelton (en) Islamabad 2011 identité révélée à la presse, probablement par l'ISI en rétorsion de l'opération contre Oussama ben Laden[11]
John O. Brennan Djeddah 1982-1984 devenu directeur de la CIA en 2013
Charles Whitehurst Vientiane 1962-1964
Charles Cogan Paris 1984-1989
Donald Gregg (en) Séoul
Charlie Seidel Bagdad premier chef de poste à Bagdad après la chute du régime baasiste en 2003
Henry Hecksher Vientiane 1957-1960
Henry Hecksher Caracas 1964-1967
Henry Hecksher Santiago du Chili 1967-1970
John Belligham Katmandou 1974 a recruté Leonid Polechtchouk
Rolf Mowatt-Larssen Moscou 1994 par intérim à la suite de l'expulsion du chef de poste James L. Morris en mars 1994
Rolf Mowatt-Larssen Zurich 1994-1996
Rolf Mowatt-Larssen Oslo 1998-2000
James L. Morris Moscou 1994 expulsé en mars 1994
Albert Dunbar Wedemeyer Mexico 1982-1985
Robert Fulton Moscou 1975-1977

Liste des chefs de poste du service fédéral de renseignement connus

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Nom du chef de poste Ville de résidence Année Événement notable
Eberhard Blum Londres 1964-1968 devenu directeur du Service fédéral de renseignement
Eberhard Blum Washington 1970

Notes et références

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  1. Sébastien Laurent (dir.), Jean-Pierre Bat, Floran Vadillo et Jean-Marc Le Page, Les espions français parlent : Archives et témoignages inédits des services secrets français, Paris, Nouveau Monde éditions, (1re éd. 2011) (ISBN 978-2-36583-844-3), p. 324, 326-327, 344.
  2. Laurent et al. 2013, p. 235.
  3. Antoine Glaser, AfricaFrance, Éditions Fayard, 2014, p. 34. Il témoigne dans le documentaire France-Afrique, 50 ans sous le sceau du secret de Patrick Benquet (2010).
  4. Laurent et al. 2013, p. 383-385, 408, 413.
  5. Laurent et al. 2013, partie II chap. 7 : « Entretien avec XXX », p. 273-297.
  6. Dominique Fonvielle et Jérôme Marchand, Mémoires d'un agent secret, Paris, Flammarion, , 405 p. (ISBN 2-08-068348-9), p. 170, 293.
  7. Nicolas Beau et Olivier Toscer, L'incroyable histoire du compte japonais de Jacques Chirac, Editions Les Arènes, , 255 p. (ISBN 978-2-35204-055-2 et 2-35204-055-8).
  8. « La station du MI6 à Moscou, 2ème Partie: 1963 à 1991 », sur La communauté du renseignement, (consulté le ).
  9. François Le Brun, « Une antenne dans les beaux quartiers parisiens », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « La station de la CIA a Paris », sur La communauté du renseignement, (consulté le ).
  11. (en) Greg Miller, « After presiding over bin Laden raid, CIA chief in Pakistan came home suspecting he was poisoned by ISI », Washington Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).