1851 en photographie
Apparence
Chronologies
1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 Décennies : 1820 1830 1840 1850 1860 1870 1880 Siècles : XVIIe XVIIIe XIXe XXe XXIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Architecture, Arts plastiques (Dessin, Gravure, Lithographie, Peinture et Sculpture), (), (), Littérature (), Musique (Populaire et Classique), Photographie et Théâtre |
Années de la photographie : 1848 - 1849 - 1850 - 1851 - 1852 - 1853 - 1854 | |
Décennies de la photographie : 1820 - 1830 - 1840 - 1850 - 1860 - 1870 - 1880 |
Cet article présente les faits marquants de l'année 1851 en photographie.
Événements
[modifier | modifier le code]- Janvier : fondation à Paris de la Société héliographique ; Théophile Gautier en est l'un des premiers adhérents[1].
- : la Société héliographique commence la publication de La Lumière, premier périodique consacré aux expérimentations photographiques[2] ; en novembre, il est vendu à Alexis Gaudin qui en assure la publication jusqu'en 1867.
- Louis Désiré Blanquart-Évrard et Hippolyte Fockedey créent à Loos, près de Lille, l'Imprimerie photographique ; elle fait passer le tirage photographique du domaine artisanal à celui de la production industrielle[3],[4].
- Mars : Frederick Scott Archer publie le détail de son invention du collodion humide dans The Chemist[5].
- Mai - octobre : l'ingénieur-opticien et photographe français Jules Duboscq, qui commercialise le stéréoscope, présente le procédé pour la première fois au grand public lors de l'Exposition universelle de 1851 à Londres ; il en fait une démonstration pour la reine Victoria qui s’enthousiasme pour ce procédé ; la stéréoscopie devient à la mode en Angleterre[6],[7].
- 6 septembre : Louis Désiré Blanquart-Évrard dépose les toutes premières photographies de sa production à la Bibliothèque nationale, imitant en cela les graveurs.
- Lancement en France de la Mission héliographique, commande publique de la Commission des monuments historiques auprès de cinq photographes : Édouard Baldus, Hippolyte Bayard, Gustave Le Gray, Henri Le Secq et Auguste Mestral, pour inventorier sous forme d'images une partie du patrimoine historique national. Les clichés issus de cette mission et déposés en 1853 à la Commission des monuments historiques, ne seront jamais publiés : la commission les considère comme des documents de travail et en néglige la portée historique aussi bien qu'artistique. la Mission va tomber rapidement dans l'oubli, jusqu'au milieu du XXe siècle[8],[9].
- Louis Cyrus Macaire, associé à deux de ses frères, Hippolyte Macaire et Jean Victor Macaire dit Warnod, ouvre un atelier de daguerréotypie au Havre, sur la jetée[10] ; leurs vues maritimes suscitent l'admiration et l'Académie des sciences en fait état lors de sa séance du [11].
Photographies notables
[modifier | modifier le code]- Louis Cyrus Macaire et Jean Victor Warnod, Navire quittant le port du Havre, daguerréotype.
- Alfred-Nicolas Normand réalise une série de 23 calotypes d'Athènes[12].
- Frédéric Martens présente à l'Exposition universelle de Londres un dessin panoramique du mont Blanc fait à partir de quatorze épreuves photographiques.
Études, essais, articles
[modifier | modifier le code]- Louis Désiré Blanquart-Évrard, Traité de photographie sur papier (préf. Georges Ville), Paris, Librairie encyclopédique Roret, 1851 (Lire en ligne).
- Louis Figuier consacre à la photographie le premier chapitre (p. 1-72) de son ouvrage Exposition et histoire des principales découvertes scientifiques modernes ; Francis Wey en donne un compte-rendu la même année en juillet et en août dans les no 22 et 26 de la revue La Lumière : il reconnaît la qualité de l’information sur le daguerréotype, mais reproche à Figuier ses lacunes en ce qui concerne la photographie sur papier[13].
- Gustave Le Gray, Nouveau traité théorique et pratique de photographie sur papier et sur verre, Paris, Lerebours et Secretan, 181 p.
- Francis Wey, « Théorie du portrait I-II », La Lumière, et ; Wey s'y élève contre la prolifération de détails des portraits daguerréotypes : « […] Les détails risqués, plus ils sont scintillants et minutieux, plus il [le daguerréotype] les accuse, il les reproduit avec vivacité. Si bien que la tête, sujet principal, s’efface, se ternit, perd son intérêt, son unité, et tout miroite, sans que l’attention soit concentrée nulle part »[14].
Naissances
[modifier | modifier le code]- 2 mai : Giuseppe Primoli (Joseph Napoléon, comte Primoli), personnalité mondaine franco-italienne et photographe amateur, mort le .
- 3 mai : Sarah J. Eddy, peintre et photographe américaine, morte le .
- 9 juillet : Jan Nepomuk Langhans, photographe portraitiste tchèque, mort le .
- 18 août : Ernest Noirot, administrateur colonial et photographe français, mort le .
- 19 décembre : Alexandre Bougault, photographe et éditeur français, mort le .
- Date précise non renseignée ou inconnue :
- Antoni Amatller, industriel chocolatier, photographe et collectionneur d'art espagnol, mort le .
Décès
[modifier | modifier le code]- 10 juillet : Louis Daguerre, photographe français, né le 1787.
Références
[modifier | modifier le code]- André Gunthert, « L’institution du photographique. Le roman de la Société héliographique », Études photographiques, no 12 « L'« âge d'or » revisité / Alentours de Bayard », , p. 37-63.
- Emmanuel Hermange, « La Lumière et l'invention de la critique photographique (1851-1860) », Études photographiques, no 1, (lire en ligne).
- Isabelle Jammes, Blanquart-Évrard et les origines de l’édition photographique française, Genève, Droz, , p. 65, p. 127-133.
- Jean-Claude Gautrand, « Blanquart-Évrard : de l’art à l’industrie », dans Alain Buisine, Jean-Claude Gautrand, Blanquart-Évrard, Centre régional de la photographie Nord-Pas-de-Calais, , p. 32.
- (en) « Frederick Scott Archer », British Journal of Photography, vol. 22, no 773, , p. 102–104 (lire en ligne).
- (en) Robin O’Dell, Photography as exhibited in the Great Exhibition of the works of industry of all nations, 1851 (thèse de doctorat), Université métropolitaine de Toronto, .
- Paolo Brenni, « La science française au Crystal Palace », Documents pour l’histoire des techniques, no 19, , p. 255-265 (lire en ligne ).
- Anne de Mondenard, La Mission héliographique : Cinq photographes parcourent la France en 1851, Paris, Monum, Éditions du patrimoine, , 319 p. (ISBN 2-85822-690-3).
- Charlotte Denoël, « La Mission héliographique de 1851, un voyage pittoresque et romantique à travers l’ancienne France », sur Histoire par l'image.
- Dominique Rouet, « Photographier Le Havre en 1856. Macaire, Warnod, Le Gray », Revue culturelle du Havre, no 7, , p. 32-51 (lire en ligne).
- « MM. Macaire frères adressent, du Havre … », Compte rendu des séances de l'Académie des sciences, , p. 402 (lire en ligne).
- Georges Daux, « L'Athènes antique en 1851 : photographies d'Alfred Normand (planches XI-XXIV) », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 80, , p. 619-624 (lire en ligne).
- André Gunthert, « L’inventeur inconnu : Louis Figuier et la constitution de l’histoire de la photographie française », Études photographiques, no 16, , p. 6-18 (lire en ligne ).
- Maddalena Parise, « Visages "mangés" par les détails. Réflexions autour d’une double rhétorique de la ressemblance aux débuts de la photographie », Images Re-vues, no 3 « Hommage à Daniel Arasse », (lire en ligne ).