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École nationale d'administration pénitentiaire

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École nationale d'administration pénitentiaire
Logo de l'École nationale d'administration pénitentiaire.
Drapeau de l'École nationale d'administration pénitentiaire.
Histoire
Fondation

(inauguration du campus à Agen)
Statut
Type
Forme juridique
Disciplines
Nom officiel
École nationale d'administration pénitentiaire (Énap)
Régime linguistique
Directeur
Directeur adjoint
Devise
« Développons nos compétences »
Membre de
Réseau européen des centres de formation des personnels pénitentiaires
Réseau des académies pénitentiaires entre l'Amérique latine et l'Europe
Site web
Chiffres-clés
Personnels
251 (2018)
Budget
34,9 millions d'euros (2021)
Localisation
Pays
Campus
Campus de l'École nationale d'administration pénitentiaire
Localisation
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Lot-et-Garonne
voir sur la carte de Lot-et-Garonne

L'École nationale d'administration pénitentiaire (Énap) est une école d'application française chargée d'assurer la formation initiale et continue de tous les fonctionnaires de l'administration pénitentiaire. Implantée depuis 2000 à Agen (Lot-et-Garonne), elle a le statut d'établissement public à caractère administratif rattaché au ministère de la Justice.

Outre son activité principale d'enseignement et de formation professionnelle, l'école assure une importante activité de recherche appliquée au champ pénitentiaire et participe à la conservation et à la valorisation du patrimoine et de l'histoire pénitentiaire.

L'Énap est la lointaine héritière du Centre d'études pénitentiaires de Fresnes, créé dans la foulée de la réforme portée en 1945 par Paul Amor et Pierre Cannat pour former les cadres des personnels ayant vocation à rejoindre les établissements réformés.

En 1962 est créée l'École de formation des personnels de l'administration pénitentiaire (EFPAP), installée dans des villages vacance famille en AlsaceAlbé, puis à Obernai). Elle devient par la suite l'École d'administration pénitentiaire (EAP) et occupe à partir d'avril 1965 les locaux d'un ancien centre de jeunes détenus à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne, sur le domaine de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis.

L'école est rebaptisée École nationale d'administration pénitentiaire (Énap) par un arrêté du 20 juillet 1977[1]. Au cours des années 1990, la direction de l'administration pénitentiaire (DAP) conçoit la formation des fonctionnaires comme un enjeu majeur et décide la réorganisation structurelle et pédagogique de l'Énap.

Après son installation à Agen en août 2000 et sa transformation en établissement public administratif placé sous la tutelle du garde des Sceaux en décembre 2000, l'Énap augmente ses capacités d'accueil en 2005 avec la création de nouveaux bâtiments. L'un d'eux, d'une superficie de 1 850 m2, est ainsi entièrement affecté à l'enseignement par simulation, nouvelle méthode d'apprentissage des gestes et pratiques professionnels mise en place par la reconstitution rigoureuse des locaux et situation carcérales (ateliers cellulaires, simulation d'accès, etc.).

En , le garde des Sceaux annonce le lancement de travaux d'extension de l'école afin d'accroître sa capacité pédagogique et hôtelière. Le projet, mené par l'Agence publique pour l'immobilier de la justice (APIJ), comprend la construction d'un quatrième village d'hébergement d'une capacité de 898 lits supplémentaires. L'Énap inscrit dans son cahier des charges la recherche d'une haute performance énergétique et environnementale[2]. Le nouveau village, appelé Riac, est inauguré le [3].

En novembre 2023, le directeur de l'école pointe devant une promotion d'élèves une variété de comportements indécents[4]. En 2024, Mediapart indique que deux plaintes pour « viol » ont été déposées l'année précédente par des élèves femmes dénonçant des agressions commises dans les dortoirs de l’Énap[5].

Organisation

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En tant qu'établissement public administratif, l'École nationale d'administration pénitentiaire est administrée par un conseil d'administration et dirigée par un directeur.

Le poste de directeur de l'école est actuellement occupé par Sophie Bondil, directrice hors classe des services pénitentiaires, en poste depuis le 5 juillet 2024[6]. Son adjoint est Jean-Philippe Mayol, en poste depuis 2016.

Elle a successivement été dirigée par :

Localisation de l'école Directeur Corps Début de mandat Fin de mandat
Fresnes (1945-1962) Marie-Marguerite Mariani[7] Directrice des services pénitentiaires 1945
Hubert Bonaldi Directeur des services pénitentiaires 1961 1962
Albé puis Obernai (1963-1964) Marcel Vesse[8] Directeur des services pénitentiaires 1964
Fleury-Mérogis (1965-2000)
Pierre Campinchi Directeur des services pénitentiaires 1977 1984
Jean-Claude Herenguel Directeur des services pénitentiaires 1984 1987
Daniel Philippon Directeur des services pénitentiaires 1987 1989
Dominique Fetrot Directeur des services pénitentiaires 1989
Georges Camps Directeur des services pénitentiaires 1989 1995
Francis Lintaff Directeur des services pénitentiaires 1995 1998
Patrick Mounaud Directeur des services pénitentiaires 1998 2000
Agen (depuis 2000) 2000 2002
Georges Vin Directeur des services pénitentiaires 2002 2007
Valérie Decroix Directrice des services pénitentiaires 2007 2010
Philippe Astruc Magistrat de l'ordre judiciaire
Philippe Pottier Directeur pénitentiaire d'insertion et de probation
Sophie Bleuet[9] Directrice des services pénitentiaires
Christophe Millescamps[10] Directeur des services pénitentiaires
Sébastien Cauwel[11] Administrateur de l'État 3 avril 2024
Sophie Bondil Directrice des services pénitentiaires 5 juillet 2024 En cours

Présidents du conseil d'administration

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Le conseil d'administration de l'école est actuellement présidé par Hélène Cazaux-Charles, avocate générale près la Cour de cassation, conseillère d'État en service extraordinaire et ancienne directrice de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), nommée par décret le [12].

Il a successivement été présidé par :

  • Entre 2001 et 2003 : Guy Canivet ;
  • Entre 2003 et 2008 : Gilbert Azibert ;
  • Entre 2008 et 2011 : Jean-Olivier Viout ;
  • Entre 2012 et 2018 : Philippe Lemaire ;
  • Entre 2018 et 2022 : Jacques Launay ;
  • Depuis le 30 juin 2022 : Hélène Cazaux-Charles.
Vue du bâtiment d'enseignement de l'Enap

Personnels formés

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L'École nationale d'administration pénitentiaire forme :

Les attachés d'administration, sauf ceux intégrant les greffes pénitentiaires, ne sont pas formés à l'Énap et sont nommés directement dans l'administration pénitentiaire après leur formation par les instituts régionaux d'administration (IRA). Ceux nommés à un poste dans les greffes pénitentiaires suivent une formation non validante dite d'adaptation à la prise de fonction.

Les formations dispensées à l'Énap allient périodes théoriques et stages qui conduisent à faire de la formation pénitentiaire une formation de haut niveau, en vue de l'adapter aux nouveaux enjeux européens des Règles pénitentiaires européennes (RPE).

Classe préparatoire

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En tant qu'école du service public, l'Énap comprend depuis 2021 d'une classe préparatoire « Talents du service public » (CPT), qui succède à la classe préparatoire intégrée (CPI) existant depuis 2010. Elle permet à un petit nombre d'étudiants ou de demandeurs d'emploi sélectionnés à partir de leurs mérites de bénéficier d'une préparation intensive au concours de directeur des services pénitentiaires (catégorie A+) ainsi qu'aux autres concours de catégorie A et B de l'administration pénitentiaire. Ce dispositif s'inscrit dans le cadre de la politique d'égalité des chances dans l'accès à la haute fonction publique portée par le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques.

Niveau de recrutement

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Niveau Personnels de direction, de surveillance
et d'insertion et de probation
Personnels administratifs Personnels techniques
Bac+3 Attaché d'administration (via IRA)[16] Directeur technique[17]
Bac+2 Officier Pénitentiaire[18]
Baccalauréat Surveillant Pénitentiaire Secrétaire administratif[16] Technicien[17]
DNB / CAP / BEP Adjoint technique[17]
Aucun diplôme Adjoint administratif[16]

Difficultés de recrutement

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Selon Émilie Blachère de Paris Match, l'Énap a beaucoup de mal à recruter. Pour cette raison, la note éliminatoire au concours de surveillant pénitentiaire serait seulement de 5/20. L'examen se présente sous la forme d'un questionnaire de culture générale, d'une épreuve sportive, d'un entretien oral et d'une évaluation psychiatrique. Seulement 20 % des inscrits se présentent aux examens, et près de la moitié des personnes admises intègrent l'école. Lors du recrutement, l'administration fait en sorte d'écarter les candidats fichés pour radicalisation djihadiste[19].

Campus et infrastructures

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Le campus de l'Énap à Agen (Lot-et-Garonne). Les bâtiments destinés à la formation (amphithéâtres, salles de classe, médiathèque, gymnase, stand de tir, bâtiment de simulation) sont situés à gauche, tandis que les « villages » d'hébergement sont regroupés à droite.

L'École nationale d'administration pénitentiaire est installée au sud d'Agen, en Lot-et-Garonne. Son campus de 16 hectares comprend de nombreuses installations à destination des élèves :

Médiathèque Gabriel Tarde

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La médiathèque Gabriel Tarde est un outil d'information à disposition des enseignants, chercheurs, élèves et personnels pénitentiaires. Elle assure la gestion et la conservation de ses collections et les met en valeur à travers la constitution de dossiers documentaires, de bibliographies sélectives et de présentation de documents. Elle est divisée en deux parties :

  • Le fonds contemporain, la bibliothèque avec de nombreux rayonnages, des revues, journaux, usuels, etc. On y trouve également des ordinateurs à disposition des élèves.
  • Le fonds historique, où se trouve le centre de ressources sur l'histoire des crimes et des peines (CRHCP) avec une bibliothèque spécialisée d'histoire (2 500 documents) qui comporte des ouvrages de référence. Les élèves peuvent également avoir accès aux fonds, mais seulement pour consulter sur place.

Elle a pris le nom de Gabriel Tarde, magistrat criminologue du XIXe siècle, en hommage a la donation de sa bibliothèque personnelle faite à l'Énap en 2002. Ce fonds est venu enrichir le centre de ressources sur l’histoire des crimes et des peines (CRHCP).

Centre de ressources sur l'histoire des crimes et des peines

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Le Centre de ressources sur l'histoire des crimes et des peines (CRHCP) a été intégré au sein de la médiathèque Gabriel Tarde en . Il rassemble, conserve et met à disposition des publics une documentation rare et peu accessible jusque-là.

Fonds Gabriel Tarde
Le fonds Gabriel Tarde
Fonds Fontainebleau; uniforme 1966
On trouve dans le fonds Fontainebleau un uniforme de personnel pénitentiaire de 1966

La vocation de ce centre est de faciliter l'étude et l'essor des recherches sur l'histoire des crimes et des peines, en développant six grands thèmes :

Les collections du CRHCP[20] comptent plus de 15 000 documents, datant du XVIIe au XXe siècle, d'origines différentes répartis dans quatre fonds principaux :

  • Le fonds Tarde ou la bibliothèque personnelle du criminologue, qui contient près de 3 000 documents dont de nombreux exemplaires dédicacés et annotés par Gabriel Tarde ;
  • Le fonds Fontainebleau, qui contient de nombreux documents sur, entre autres, l'histoire pénale et pénitentiaire en France et à l’étranger. Elles représentent plus de 10 000 documents, souvent originaux, en français et en anglais essentiellement, couvrant une période de trois siècles d’histoire (XIIe- XXe siècles). Ils ont été transférés à Agen du centre de documentation historique du musée national des prisons à Fontainebleau. L'idée de constituer une bibliothèque de référence est née de la volonté initiale de la direction de l'Administration pénitentiaire, en 2000, de rattacher à l'Énap le centre de documentation historique du musée national des prisons à Fontainebleau.
  • Le fonds Auch, fonds d'ouvrages anciens de l'hôpital spécialisé d'Auch a été versé à l'Énap en 2002. Ce fonds comprend 1 000 documents du XVIe siècle à nos jours sur la psychologie, la médecine légale, la délinquance juvénile et la médecine générale.
  • En , l'Énap a accepté la donation de Jean Dublineau, psychiatre, chef des hôpitaux de Paris en poste au centre national d'observation de Fresnes de 1937 à 1975, qui est principalement constitué de revues des années 1930 à nos jours qui concernent notamment la psychologie adulte et la délinquance juvénile.

Le centre de ressources propose également, en accès libre, une bibliothèque spécialisée d'histoire (2 500 documents), qui comporte des ouvrages de référence contemporains sur les systèmes pénitentiaires, la criminologie, la psychiatrie criminelle, la justice pénale et les procès célèbres, le crime et le criminel dans les médias (faits-divers) et la littérature ainsi que des publications récentes d'historiens sur ces thèmes.

Depuis , une bibliothèque numérique[20] régulièrement mise à jour (37 000 documents à ce jour), permet d’accéder directement et gratuitement aux collections numérisées du CRHCP des XVIIe et XXe siècles (articles, ouvrages, gravures, plans et cartes, photographies, etc.). Une partie de la bibliothèque numérique est également accessible à partir de Gallica (BnF).

Galerie photos

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Événements

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L'École nationale d'administration pénitentiaire participe à certains événements organisés au niveau local ou national :

Notes et références

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  1. « ENAP », sur ENAP (consulté le ).
  2. Camille de Lapoyade, « Lot-et-Garonne : le nouveau village de l’Enap, un quartier de haute performance », Sud Ouest,‎ (lire en ligne Accès payant)
  3. École nationale d'administration pénitentiaire, « Quatrième village d'hébergement : remise des clés » Accès libre, sur enap.justice.fr, (consulté le )
  4. Laurence Delleur, « École nationale de l’administration pénitentiaire : La promotion de « la honte » », sur Blast le souffle de l’info, (consulté le )
  5. Cécile Hautefeuille, « L’école des gardiens de prison accusée de ne pas agir contre les violences sexuelles », sur Mediapart, (consulté le )
  6. École nationale d'administration pénitentiaire, « La direction » Accès libre, sur enap.justice.fr (consulté le )
  7. « Énap - École Nationale d'Administration Pénitentiaire », sur justice.fr via Internet Archive (consulté le ).
  8. « Wayback Machine », sur justice.fr via Internet Archive (consulté le ).
  9. Julien Sauvage, « Sophie Bleuet de l'Enap : «consolider la fierté des personnels à faire leur métier» », La depêche.fr,‎ (lire en ligne)
  10. Ministère de la Justice, « Nomination de Christophe Millescamps », sur justice.gouv.fr, (consulté le )
  11. Décret du 28 mars 2022 portant nomination du directeur de l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire - M. CAUWEL (Sébastien)
  12. Décret du 24 juin 2022 portant nomination de la présidente du conseil d'administration de l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire - Mme CAZAUX-CHARLES (Hélène)
  13. « Justice / Métiers et concours / Directeur des services pénitentiaires », sur www.metiers.justice.gouv.fr (consulté le )
  14. « Justice / Métiers et concours / Directeur pénitentiaire d'insertion et probation », sur www.metiers.justice.gouv.fr (consulté le )
  15. « Justice / Métiers et concours / Conseiller pénitentiaire d'insertion et probation », sur www.metiers.justice.gouv.fr (consulté le )
  16. a b et c « Personnels administratifs », sur ENAP, (consulté le )
  17. a b et c « Justice / Métiers et concours / Personnels techniques », sur www.metiers.justice.gouv.fr (consulté le )
  18. « Justice / Métiers et concours / Lieutenant pénitentiaire », sur www.metiers.justice.gouv.fr (consulté le )
  19. Émilie Blachère, Gardien de prison à Condé-sur-Sarthe : "Mon quotidien", parismatch.com, 30 juin 2019
  20. a et b « Le CRHCP, dans la médiathèque de l'Énap », sur bibenligne.fr (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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Sur les autres projets Wikimedia :

Agen : l’une des plus nombreuses promotions de l’Enap achève sa formation