Publié le , mis à jour le
Vous voulez participer au débat ?
S’abonner permet de commenter les articles. Et pas que : vous pouvez les consulter et les offrir à vos proches.
En accès libre
A J-1 mois, notre journaliste tente de résoudre la traditionnelle équation de Noël : avec qui couper la bûche les 24 et 25 décembre ?
Avec qui fêter Noël ? Il y a encore quelques années, cette question m’aurait paru saugrenue. Le 24, nous partagions une dinde chez ma mère, le 25, nous nous régalions d’un chapon chez ma sœur et mon beau-frère. Les convives étaient toujours plus ou moins les mêmes : ma grand-mère, mon beau-père, ma cousine, son compagnon, leurs deux filles et moi-même. De temps en temps, se joignaient à nous le fils cadet de mon beau-père, sa femme et leur petit garçon. Le fils aîné de mon beau-père venait parfois aussi avec son conjoint. Il arrivait, enfin, que j’aille passer les fêtes chez mon père et ma belle-mère, sous le soleil de La Réunion.
Et puis la vie a fait son œuvre, pour le meilleur et pour le pire. Ma grand-mère bien-aimée a fini par mourir à 99 ans, ma cousine a quitté son compagnon avec fracas, tournant le dos à toute la famille pendant cinq ans, la femme du fils de mon beau-père est tragiquement décédée, à 37 ans, d’un cancer, mon père est parti trop jeune lui aussi d’une leucémie fulgurante, j’ai fait une belle rencontre après une histoire avec un connard, le fils de mon beau-père s’est remarié et ma cousine est finalement revenue sur la pointe des pieds.
Publicité
Dans tout ça, les équations de Noël sont mille fois plus complexes et mouvantes. C’est ainsi que je pourrais me retrouver, cette année, à dîner le 24 chez l’ex belle-mère du frère de mon compagnon dont les trois filles seront à l’étranger avec la famille de leur mère. A moins qu’on aille chez ma mère où viendront peut-être ma cousine, son nouveau conjoint et ses trois enfants que nous n’avons encore jamais rencontrés. Les filles de ma cousine seront, quant à elles, dans la famille de leur père, avec qui ma mère, ma sœur et moi avons gardé d’excellentes relations. Le 25, il est question d’aller chez ma sœur et mon beau-frère mais qui sera présent ? Mon compagnon devrait déjeuner avec sa mère à la maison de retraite où elle vit depuis quelques mois, le fils cadet de mon beau-père ne peut pas venir de Montpellier où il s’est installé l’an passé et ma cousine festoiera chez ses nouveaux « beaux-parents ».
Vous êtes perdus ? Moi aussi ! Mais il me semble que ces castings de Noël à s’arracher les cheveux racontent une évolution sociétale : comme de nombreux Français, nous faisons désormais famille autrement.