BD du monde entier
Par Le Nouvel Obs
Publié le , mis à jour le
Elle recevra samedi, au Salon du Livre, le grand prix de l'Association des Critiques et Journalistes de Bande dessinée, pour «Seules contre tous» (Seuil, trad. de l'américain par Vincent Bernière, 136 p., 21 euros), son premier roman graphique: Miriam Katin a attendu ses 66 ans pour revenir sur son enfance. A Budapest, en 1944, dénoncée par un voisin parce qu'elle est juive, sa mère l'entraîne à travers la Hongrie, se cachant des soldats allemands et de ceux de l'Armée rouge. Miriam Katin évoque aussi son départ définitif en 1956 pour Israël, puis New York, où elle devient dessinatrice en studios d'animation. Le plus touchant du livre est le regard d'enfant que l'auteur transmet, juste appuyé sur le récit que sa mère lui fit, plus tard.
Aux antipodes, Carlos Nine, 62 ans, poursuit ses folies avec le tome 2 de «Fantagas» (Les Rêveurs, trad. de l'espagnol par Thomas Dassance, 64 p., 20 euros), un polar surréaliste où se croisent un détective schizophrène, une chatte assassine, un fauteuil en crise cartésienne car il pense. Cet Argentin n'a fait de la BD que dans les années 1990. Ses autres oeuvres sont dans «l'Arrière-Cour» (Rackham, trad. par Alexandra Carrasco,128 p., 20 euros), croquis, projets, bas-reliefs baroques d'un «trafiquant de l'esthétique».
Publicité
Aussi bizarres, les toiles du dessinateur de presse Trez se nomment «Briscollages» (du 18 au 29 mars, Galerie Mona-Lisa, Paris 7e), et sont bien éloignées de son trait au feutre noir, qu'on retrouve dans «J'aime pas les people»(Hoëbeke, 64 p., 10,50 euros): juste des tombes aux épitaphes assassines!
L.G.
Source: «le Nouvel Observateur» du 13 mars 2008.