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En France en 2022, 21,5â¯millions de missions dâintérim et 21,2â¯millions de contrats à durée déterminée ont été signés. Pour la majorité de ces emplois, lâentreprise doit verser une prime de précarité. Cette somme est destinée à sécuriser la fin de contrat du salarié, tout comme lui fournir des moyens financiers pendant une période non travaillée. Quel est son montantâ? Quels sont les salariés y ayant droitâ? Voici tout ce que vous devez savoir sur lâindemnité de fin de contrat.
Sommaire
Remarque : Ce résultat est une estimation. Il ne tient pas compte de spécificités prévues dans des conventions collectives, accords dâentreprise⦠et de modalités de calcul en cas de suspension de contrat (notamment pour maladie et accident du travail)
Le salarié en CDD ne remplit pas les conditions pour bénéficier de la prime de précarité
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La prime de précarité est une somme versée par lâemployeur à tous les salariés, à la fin de leur contrat à durée déterminée (CDD). Elle est dâailleurs aussi appelée «âindemnité de fin de contratâ». Cette obligation de lâemployeur est prévue à lâarticle L 1251-8 du Code du travail pour les salariés et à lâarticle L 1251-32 du Code du travail pour les intérimaires.
Cette prime a un objectif bien précisâ¯: compenser lâincertitude liée à la recherche dâemploi nécessaire à la fin du CDD. Elle est ainsi conçue pour contrebalancer lâabsence de sécurité de lâemploi.
Lâindemnité de fin de contrat est considérée comme un complément de salaire. Elle est donc soumise aux cotisations et contributions sociales. Elle entre également dans le calcul de lâimpôt sur le revenu du salarié. Dans ce cadre, lâemployeur prélève à la source le montant de lâimposition avant de verser la prime.
ð¡bon à savoir : le recours aux cdd par les entreprises
Proposer un contrat à durée déterminée doit se faire dans des conditions bien précises. Lâemployeur doit embaucher le salarié pour une tâche précise circonscrite dans le temps. Le recours à des CDD successifs ne peut pas être une manière pour lâentreprise de pourvoir durablement un poste permanent. Dans cette situation, le CDD pourra être requalifié en contrat à durée indéterminée (CDI). Seuls deux CDD successifs sont acceptés. à partir de trois, la requalification en CDI est possible.
La prime de précarité est destinée aux personnes en CDD, tout comme aux intérimaires. Pour eux, lâindemnité est appelée «âprime de fin de missionâ». Elle est versée par son employeur. Pour lâintérimaire, il sâagit de lâagence dâintérim.
La durée du CDD nâa pas dâimpact sur lâobligation pour lâemployeur de verser lâindemnité. Cette dernière est versée à tous les salariés ou à tous les intérimaires, peu importe leur statutâ¯: cadre, techniciens ou ouvriers. La prime est versée, peu importe le montant du salaire de lâemployé. Ce caractère universel est lié à la mission de lâindemnité de fin de contratâ¯: compenser lâinsécurité de lâemploi des CDD.
Depuis le 1erâ¯janvier 2021, les contractuels de la fonction publique sont aussi concernés par la prime de précarité. Elle est versée si le contrat a été conclu après le 1erâ¯janvier 2021. Contrairement à lâindemnité de fin de contrat des salariés du privé, la prime des contractuels est soumise à des conditions de durée de contrat, mais aussi, de montant du salaire.
ð¡bon à savoir : que faire si l'employeur refuse de verser la prime de précarité
En cas de refus de versement de la prime de précarité, lâemployé peut commencer par tenter de régler le litige à lâamiable. Pour cela, il envoie un courrier recommandé avec accusé de réception pour exiger le versement de lâindemnité. Si cette étape ne fonctionne pas, il a la possibilité de présenter son litige devant le conseil des prudâhommes. Lâemployeur sâexpose alors à se voir contraint de verser la prime de précarité sous astreinte. Il peut également être sanctionné par des dommages-intérêts.
La prime de précarité est versée à la fin du CDD. Lâemployeur la vire au salarié avec le solde de tout compte. Elle apparaît sur la fiche de paie du dernier salaire.
Si le CDD est reconduit par un avenant, la prime de précarité sera due à la fin du contrat de travail. Le montant de la prime prend alors en compte la totalité de la durée du CDD. Le salarié peut refuser la reconduction de son CDD par avenant et recevoir la prime. Néanmoins, si le contrat de travail prévoit une clause de reconduction, alors le salarié ne touchera pas son indemnité sâil refuse de continuer son CDD.
En cas de requalification du CDD en CDI par un juge, le salarié nâest pas tenu de rembourser la prime de précarité versée par lâemployeur.
ð¡bon à savoir : la rupture amiable du cdd
Lâindemnité de fin de contrat est due par lâemployeur en cas de rupture amiable du CDD. Le salarié ne peut pas renoncer à lâoral ou par écrit au versement de la prime de précarité. En effet, lâemployeur est considéré détenir un pouvoir hiérarchique sur son collaborateur. Ce dernier peut donc être influencé, donc accepter des conditions lui étant défavorables. Pour empêcher ces situations, les entreprises ne peuvent pas imposer certaines dispositions à leurs employés.
La prime de précarité équivaut à 10â¯% de la rémunération brute globale touchée par le salarié pendant toute la durée de son salaire.
Pour calculer lâindemnité, il est donc nécessaire de prendre en compteâ¯le salaire brut, mais également⯠:
Les majorations de rémunérationâ¯: par exemple du fait dâheures supplémentaires ou de travail en astreinte.
Les indemnités ou les primesâ¯: ce peut être un 13eâ¯mois, une prime de performance ou une prime de fin dâannée.
Les remboursements de notes de frais ne font pas partie des éléments à utiliser pour calculer la rémunération brute globale. Les indemnités de congés payés versés pour les jours de repos acquis et non utilisés, ne peuvent pas être prises en compte pour calculer la prime de précarité.
Une convention collective ou un accord dâentreprise peut fixer à 6â¯% la prime de précarité. Dans cette situation, en contrepartie, lâemployeur doit sâengager à fournir à son ancien collaborateur un accès à une formation professionnelle. Lâobjectif de cette disposition est de favoriser lâemployabilité du salarié en lui permettant dâacquérir ou dâaméliorer des compétences.
Les conventions collectives ou les accords dâentreprise peuvent également fixer une prime de précarité à un pourcentage supérieur à 10â¯%.
Voici quelques exemples de calcul de la rémunérationâ¯:
Exemple 1 :
Marie B. a réalisé un CDD de cinq mois. Sa rémunération brute mensuelle est de 2â500â¯â¬. Elle a bénéficié dâune prime de fin dâannée de 300â¯â¬. à la fin de son contrat de travail, Marie touchera une prime de précarité deâ¯: (5 x 2â500â¯â¬ + 300â¯â¬) x 10â¯% = 1â280â¯â¬.
Exemple 2 :
Julie C. a effectué un CDD dâun an. Sa rémunération brute est de 2â900â¯â¬ par mois. Le CDD a été renouvelé par avenant une fois pour une période de trois mois. Au terme de son contrat de travail, elle touchera une indemnité de fin de contrat deâ¯: (15 x 2â900â¯â¬) x 10â¯% = 4â350â¯â¬.
Lâindemnité de fin de contrat est considérée comme une part de la rémunération du salarié. Câest une portion de son salaire. Il est donc légitime de se demander sâil faut la considérer comme un simili de temps travaillé à prendre en compte pour calculer les congés payés dont peut bénéficier le salarié.
Le collaborateur en CDD nâa pas pu prendre ses congés pendant la durée du contrat de travail, celui-ci a le droit à une indemnité. La somme ne peut pas être inférieure à 10â¯% de la rémunération brute globale, prime de précarité comprise.
Lâindemnité de fin de contrat rentre donc dans le calcul des congés payés. La formule à utiliser est la suivanteâ¯: (Indemnité compensatrice + revenu brut global) x 10â¯%
Voici un exempleâ¯:
Marie B. nâa pas posé ses jours de congés pendant son CDD de cinq mois. Pour rappel, sa rémunération brute mensuelle est de 2â500â¯â¬ à laquelle il faut ajouter une prime de fin dâannées de 300â¯â¬. Sa prime de précarité est de 1â280â¯â¬. Elle touchera donc une prime de congés payés deâ¯: (5 x 2â500 + 300 + 1â280) x 10â¯% = 1â408â¯â¬
En principe, la prime de précarité doit obligatoirement être versée par lâemployeur. Il existe toutefois un certain nombre de situations faisant exception â¯:
Certains CDD ayant pour objectif de faciliter lâembauche des personnes à lâemploi sont exonérés de prime de précarité. Câest le cas du contrat de professionnalisation, du contrat dâapprentissage, du contrat unique dâinsertion ou du parcours emploi compétences (PEC). Le contrat dâaccompagnement dans lâemploi est également concerné. Certaines conventions collectives peuvent prévoir le versement de lâindemnité de fin de contrat.
ð¡bon à savoir : la prime de précarité en cas de cdd successifs
Si lâentreprise propose un second CDD immédiatement après le premier, elle doit verser la prime de précarité au salarié pour chaque contrat.
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