quelque chose
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]Pronom indéfini [1]
[modifier le wikicode]quelque chose \kɛl.kə ʃoz\ neutre, généralement de genre neutre (genre exprimé, en cas de reprise pronominale, par la forme masculine du pronom personnel ou par le pronom relatif quoi).
- Objet ou chose indéfinie, indéterminée mais existante.
On n’eût point dit d’ailleurs, en le voyant, qu’il se passât quelque chose d’insolite par la ville, ni au Louvre ; il était vêtu avec son élégance ordinaire.
— (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre X.)Charles de Bernage, spéculateur enrichi et futur candidat à la députation, n'avait jamais eu le temps de s'apercevoir qu'il lui manquait quelque chose.
— (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 220)Quelque chose que la critique n’a pas vu [dans l’œuvre d’Egard Allan Poe], un monde littéraire nouveau, les signes de la littérature du xxe siècle.
— (Jules et Edmond de Goncourt, Journal, 16 juillet 1856.)Beaucoup de nos camarades avaient la mauvaise habitude de marauder le soir pendant que nous étions au bivac, ils attrapaient souvent quelque chose ; […].
— (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864.)Nous sortîmes sur la grande cour de la prison et là, dans un coin à gauche, devant la porte entrouverte, on fit quelque chose comme un appel nominal.
— (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887.)D’ailleurs, ce qui est particulier à la politique de l’histoire sainte, c’est que, chaque fois qu’un personnage marquant fait quelque chose de mal, c’est toujours le pauvre peuple qui écope.
— (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 131.)Drôle de pistolet, grommela Carrouge. Comme si la politique avait quelque chose à voir là dedans !
— (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e éd., p. 449.)Il avait dans sa jeunesse des yeux bleus, toujours riants, perpétuellement mobiles, en quête évidemment de quelque chose à quoi je n'avais pensé et qui devait être fort désintéressé, la vérité sans doute […]
— (Marcel Proust, Le Temps retrouvé, Gallimard, 1922.)
- (Sens figuré) Quelque chose de meilleur ou de bien.
Et pourtant, par une belle journée d’été, Salbec se réveilla.
— (Alphonse Allais, « Vengeance funèbre », dans Pour cause fin de bail, Paris : La Revue blanche, 1899.)
Quelques habitants grouillèrent, se réunirent dans les cafés, nommèrent des présidents d’honneur et décrétèrent qu’il fallait faire quelque chose.
Quelque chose ! Oui, mais quoi ?Être, devenir quelque chose
: avoir, acquérir un rang, un état, un nom dans la société.Il y a eu quelque chose entre eux
: il y a eu une histoire entre eux (querelle, relation amoureuse…)Faire quelque chose pour quelqu’un
: lui venir en aide.C’est quelque chose, quand même !
: exclamation d’indignation ou de colère.
- (Familier) Sert à faire une estimation.
Il y a quelque chose comme six mois que nous ne nous sommes vus
: il y a environ six mois.
Abréviations
[modifier le wikicode]- qqch (Grammaire)
Notes
[modifier le wikicode]- Quand l’adjectif qui suit quelque chose n’est pas précédé d’un pronom relatif, il doit l’être de la préposition de.
- Quelque chose de fâcheux.
- Quelque chose de plaisant.
- Quelque chose de merveilleux.
- Parfois, on trouve un emploi vieilli de quelque chose, où chose reprend son genre féminin et, par conséquent, ses attributs, pronoms ou compléments se trouvent au féminin[2] :
- Quelque chose ne m’est pas soumise (...). — (Paul Claudel, Tête d’or, 2e version, 1894)
- Quelque chose de plus intime que la vie même était comme suspendue en lui (...).— (Georges Bernanos, Sous le soleil de Satan, 1926)
- Quelque chose qui se déroule moins qu’elle ne s’arrache (...). — (Francis Ponge, La Rage de l’expression, 1952)
- Si le nom chose est précédé d'un quelque qui est adjectif indéfini ou si le nom chose se trouve inclus dans la locution conjonctive quelque… que, la séquence quelque chose ne forme pas une locution pronominale :
On ne peut agrandir quelque chose qu’elle ne se transforme bientôt jusque dans sa qualité […].
— (Paul Valéry, Regards sur le monde actuel, 1931.)Quelque chose que vous ayez promise, donnez-la.
Ces actions, qui le [Pompée] comblèrent de gloire, firent que, dans la suite, quelque chose qu’il eût faite au préjudice des lois, le Sénat se déclara toujours pour lui.
— (Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, Garnier, Paris, 1876 (1re édition 1734), page 202.)Sa conduite [à Pyrrhon d’Élis] était d’accord avec sa doctrine : il ne se détournait, ne se dérangeait pour rien ; il suivait sa route quelque chose qui se rencontrât, chariots, précipices, chiens, etc. ; car il n’accordait aucune confiance aux sens.
— (Diogène Laërce, Pyrrhon, livre IX, chapitre XI.)
Dérivés
[modifier le wikicode]- avoir quelque chose à se mettre sous la dent
- avoir quelque chose dans le ventre
- dire quelque chose
- dire quelque chose à quelqu’un
- faire quelque chose (ne pas être oisif, exercer une profession ou simplement s’occuper)
- y être pour quelque chose
Proverbes et phrases toutes faites
[modifier le wikicode]- à quelque chose malheur est bon
- c’est déjà quelque chose (l’action ou l’objet dont on parle a, dans une certaine mesure, de l’intérêt ou du mérite)
- il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark
Vocabulaire apparenté par le sens
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]Chose indéfinie (1)
- Albanais : diçka (sq)
- Allemand : irgendetwas (de), etwas (de), irgendwas (de)
- Anglais : something (en)
- Arabe : شيء ما (ar), شَيْء (ar) šayʾ
- Bachkir : нимәлер (*)
- Basque : deus (eu), zerbait (eu), ezer (eu)
- wos (*) :
- Breton : un dra bennak (br)
- Catalan : alguna cosa (ca), quelcom (ca)
- Chinois : 某事 (zh) mǒushì
- Chleuh : ⴽⵔⴰ (*)
- Chor : ноо-да (*)
- Coréen : 무엇 (ko) mueot, 무어 (ko) mueo, 뭐 (ko) mwo
- Créole guadeloupéen : on bitin (*)
- Espagnol : algo (es)
- Espéranto : io (eo)
- Finnois : jokin (fi), jotakin (fi), jotain (fi)
- Flamand occidental : aintwa (*), aintwad (*), etwa (*), etwad (*)
- Gaélique écossais : rudeigin (gd)
- Gaélique irlandais : rud éigin (ga) masculin
- Iakoute : туох эмэ (*)
- Indonésien : sesuatu (id)
- Islandais : eitthvað (is)
- Italien : qualche cosa (it)
- Japonais : 何か (ja) nanika
- Karatchaï-balkar : бир зат (*)
- Kazakh : бірдеңе (kk) birdeñe
- Kirghiz : бир нерсе (ky)
- Kotava : koncoba (*)
- Koumyk : бир зат (*)
- Lacandon : baꞌ (*)
- Luxembourgeois : Eppes (lb)
- Néerlandais : iets (nl)
- Normand : quique seit (*)
- Norvégien (bokmål) : noe (no)
- Norvégien (nynorsk) : noko (no)
- Occitan : quicòm (oc)
- Palenquero : aggú (*), aggú kusa (*)
- Persan : چیز (fa)
- Picard : ein·ne sécòe (*), qhétcosse (*), qhiccosse (*), qhicsécò (*)
- Pitcairnais : samthing (*)
- Polonais : coś (pl)
- Portugais : algo (pt), alguma coisa (pt)
- Roumain : ceva (ro)
- Russe : что-то (ru), что-нибудь (ru), кое-что (ru)
- Same du Nord : juoga (*)
- Shindzuani : ntrongo (*)
- Shingazidja : ndrongoo (*)
- Sicilien : quarchi cosa (scn), quàlichi cosa (scn), qualchi cosa (scn), quacchi cosa (scn), carchi cosa (scn), cacchi cosa (scn), corchi cosa (scn), cocchi cosa (scn), coccu cosa (scn), corca cosa (scn), cocca cosa (scn), acchi cosa (scn), occhi cosa (scn), occu cosa (scn), occa cosa (scn)
- Suédois : något (sv), någonting (sv), nåt (sv)
- Tatar de Crimée : bir şey (*)
- Tatare : нәрсәдер (tt)
- Tchèque : něco (cs), cosi (cs)
- Tchouvache : мĕн те пулин (*)
- Wallon : ene sacwè (wa), åk (wa)
- Yupik central : ca (*)
Prononciation
[modifier le wikicode]Prononciation standard :
- \kɛl.kə.ʃoz\
- France : écouter « quelque chose [kɛl.kə.ʃoz] »
- France : écouter « quelque chose [kɛl.kə.ʃoz] »
Prononciation rapide :
Voir aussi
[modifier le wikicode]- L’annexe Pronoms en français
Références
[modifier le wikicode]- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (chose), mais l’article a pu être modifié depuis.
- Jules Dessiaux, Examen critique de la Grammaire des grammaires de M. Girault-Duvivier : avec des supplémens indispensables extraits des meilleurs grammairiens, L. Hachette, Paris, 1832, page 279