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Victor Ponta

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Victor Ponta
Illustration.
Victor Ponta en 2014.
Fonctions
Premier ministre de Roumanie[N 1]

(3 ans, 5 mois et 29 jours)
Président Traian Băsescu
Klaus Iohannis
Gouvernement Ponta I, II, III et IV
Législature 6e et 7e
Coalition PSD-PNL-PC (2012)
PSD-PNL-PC-UNPR (2012-2014)
PSD-PC-UDMR-UNPR (2014)
PSD-PLR-PC-UNPR (2014-2015)
PSD-ALDE-UNPR (2015)
Prédécesseur Mihai Răzvan Ungureanu
Successeur Sorin Cîmpeanu (intérim)
Dacian Cioloș
Président du Parti social-démocrate

(5 ans, 4 mois et 21 jours)
Élection
Vice-président Liviu Dragnea
Secrétaire général Liviu Dragnea
Andrei Dolineaschi (ro)
Prédécesseur Mircea Geoană
Successeur Rovana Plumb (intérim)
Liviu Dragnea
Ministre délégué aux Relations avec le Parlement

(9 mois et 9 jours)
Premier ministre Emil Boc
Gouvernement Boc I
Prédécesseur Mihai Alexandru Voicu (ro)
Successeur Sorina-Luminița Plăcintă (en) (intérim)
Mircea Dușa (indirectement)
Député roumain

(16 ans)
Élection 28 novembre 2004
Réélection 30 novembre 2008
9 décembre 2012
11 décembre 2016
Législature 5e, 6e, 7e et 8e
Ministre délégué au Financement international et à l'Acquis communautaire

(9 mois et 17 jours)
Premier ministre Adrian Năstase
Eugen Bejinariu (intérim)
Gouvernement Năstase
Biographie
Nom de naissance Victor-Viorel Ponta
Date de naissance (52 ans)
Lieu de naissance Bucarest (Roumanie)
Nationalité Roumaine
Parti politique PSD (jusqu'en 2017)
PRO (depuis 2018)
Conjoint Daciana Sârbu
Diplômé de Université de Bucarest
Profession Juriste
Religion Orthodoxe roumain

Signature de Victor Ponta

Victor Ponta Victor Ponta
Premiers ministres de Roumanie

Victor Ponta, né le à Bucarest, est un homme d'État roumain. Il est président du Parti social-démocrate (PSD) de 2010 à 2015 et Premier ministre de 2012 à 2015, date de sa démission à la suite de manifestations dénonçant son implication dans des affaires de corruption.

Victor-Viorel Ponta est issu d'une famille arrivée de Trieste en Transylvanie austro-hongroise pour participer à la construction d'une route entre Pecica et Nădlac au tournant du XXe siècle[1]. Il revendique également des origines aroumaines du côté de sa mère[2].

Formation et carrière

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Il est diplômé en droit de l'université de Bucarest. Il travaille comme procureur à partir de 1995. En 1998, il rejoint la Cour suprême de justice, dans la section anticorruption, poursuites pénales et criminelles. Le Premier ministre, Adrian Năstase, le promeut chef du département anticorruption du gouvernement en 2001. En 2003, Ponta soutient une thèse sur la Cour pénale internationale sous la direction de Năstase[3],[4].

Ascension politique

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En , Ponta rentre au gouvernement Năstase en tant que ministre délégué au Financement international et à l'Acquis communautaire. Il se présente aussi aux élections législatives dans le Județ de Gorj sous l'étiquette du Parti social-démocrate (PSD) et est élu, puis réélu en 2008[4].

En 2010, Ponta brigue la présidence du PSD face au président sortant Mircea Geoană et l'emporte[4]. En 2011, Ponta met en place une coalition politique, l'Union sociale-libérale (USL), unissant le PSD au Parti national libéral (PNL) et au Parti conservateur (PC), issus du centre droit.

Premier ministre

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Le , le gouvernement de centre droit de Mihai Răzvan Ungureanu est renversé par une motion de censure et Ponta se voit chargé de former le nouveau cabinet[5]. Il en annonce la composition le 1er mai[6]. Le Parlement ratifie la nomination du nouveau gouvernement le par 284 voix contre 92[7].

Accusations de plagiat

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En , il est accusé d'avoir plagié dans sa thèse doctorale les travaux de différents spécialistes, portant sur le sujet de l'historique et du fonctionnement de la Cour pénale internationale. La thèse, soutenue en 2003, était encadrée par le Premier ministre Adrian Năstase[8],[9],[3]. Il se dit prêt à renoncer à son titre de docteur en [10] mais aucune loi ne le permet. Finalement, il perd son titre de docteur après qu'une commission a confirmé le plagiat. Un tiers de sa thèse relevait du « copier-coller »[11].

Conflit avec le président Băsescu

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Il entre en conflit ouvert avec le président Traian Băsescu dès , tout d'abord en limogeant de nombreux hauts fonctionnaires proches de Băsescu, puis en s'affrontant avec le président pour savoir qui doit représenter le pays au Conseil européen des 28 et .

Le suivant, la coalition au pouvoir remplace les présidents de la Chambre des députés et du Sénat, alliés du chef de l'État. Trois jours après, Ponta obtient la suspension du président Băsescu lors d'un vote du Parlement. Le référendum organisé le et devant confirmer ou non la destitution du président n'est pas validé en raison d'une participation insuffisante. En conséquence, le suivant, Traian Băsescu retrouve ses fonctions à la tête de l'État.

Élections législatives de 2012

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Après la très large victoire de l'Union sociale-libérale aux élections législatives du 9 décembre 2012, qui remporte 58,6 % des voix et 273 sièges sur les 412 de la Chambre des députés et 60,1 % des voix et 122 sièges sur les 176 du Sénat, Victor Ponta est chargé par le chef de l'État, le , de former le nouveau gouvernement[12].

Devant le Parlement, il affirme sa volonté de trouver un nouvel accord avec le Fonds monétaire international (FMI) tout en se disant opposé à certaines préconisations formulées par le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne, après quoi son gouvernement obtient la confiance des parlementaires[13].

Formation d'une nouvelle coalition

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En , le PNL quitte la coalition USL, et le gouvernement Ponta se retrouve en minorité à la Chambre. Ponta réussit à reconstituer un gouvernement majoritaire à la Chambre dans une coalition nommée « Union sociale-démocrate » et composée du PSD, du PC et de l'Union nationale pour le progrès de la Roumanie (UNPR). Cette coalition est de plus soutenue par le parti de la minorité hongroise, l'Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) qui obtient deux postes de ministres dans le nouveau gouvernement[14].

Candidature présidentielle de 2014

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Il annonce, le suivant, qu'il sera candidat lors de l'élection présidentielle des 2 et 16 novembre, souhaitant développer « un projet national pour une Roumanie puissante » et se félicitant d'avoir mis fin aux politiques d'austérité imposées par ses prédécesseurs[15]. Le , Ponta arrive en tête du premier tour avec 40,3 % des voix, devant Klaus Iohannis, le candidat du Parti national libéral, second avec 30,4 %[16]. Au second tour, il est nettement défait avec près de dix points de retard sur son adversaire libéral.

Il doit faire face, peu après, au départ de l'UDMR de sa coalition. En conséquence, il constitue le le gouvernement Ponta IV, auquel participent le PSD, le PC, l'UNPR et le Parti libéral-réformateur (PLR), formation dissidente du PNL constituée autour de Călin Popescu-Tăriceanu. Il remporte sans aucune difficulté le vote de confiance organisé devant la session conjointe du Parlement le lendemain, par 377 voix contre 134[17], soit une soixantaine de plus que le total de sa nouvelle majorité. À l'occasion de ce vote, il réaffirme son rejet de l'austérité et dit espérer une cinquième année consécutive de croissance économique[18].

Affaires judiciaires et démission

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Le , la Direction nationale anticorruption (DNA) annonce l'ouverture d'une procédure pénale à son encontre. Il est soupçonné, entre autres, de corruption, d'évasion fiscale, de complicité de blanchiment d'argent et de conflit d'intérêts[19]. Ses relations avec son ancien ministre Dan Șova, qui fait l'objet d'une enquête pour corruption et est soupçonné de complicité d'abus de pouvoirs dans trois dossiers, sont notamment en cause.

C'est la première fois qu'un Premier ministre roumain en exercice fait l'objet de poursuites judiciaires. Le président Klaus Iohannis réclame alors sa démission, invoquant « une situation impossible » pour le pays. Victor Ponta refuse de démissionner, déclarant que « seul le Parlement peut [le] démettre »[20].

Le , il part en Turquie pour subir une opération au genou. Le vice-Premier ministre Gabriel Oprea assure alors ses fonctions jusqu'au [21]. Durant cette période, Victor Ponta est cité plusieurs fois par la DNA.

Victor Ponta démissionne de la présidence du PSD le [22]. Le lendemain, le , le parquet annonce sa mise en examen pour les faits qui lui sont reprochés[23]. Il réitère son intention de rester au pouvoir alors que des appels à sa démission apparaissent dans son propre camp[24].

Il démissionne de son poste de Premier ministre le , après de grandes manifestations dénonçant un lien entre les scandales de corruption et le bilan tragique de l'incendie d'une discothèque de Bucarest[25]. Le ministre de l'Éducation, Sorin Cîmpeanu, est nommé le lendemain par Klaus Iohannis pour assurer l'intérim, avant la formation d'un nouveau gouvernement par l'ancien commissaire européen Dacian Cioloș.

Après le gouvernement

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En , Victor Ponta est visé par une nouvelle enquête de la DNA : il est accusé d'abus de pouvoir et de complicité d'évasion fiscale. Il se trouve alors placé sous contrôle judiciaire[26],[27].

En , il est nommé secrétaire général du gouvernement Grindeanu, ce qui conduit à son exclusion du PSD[28] ; le gouvernement Grindeanu est renversé quelques jours plus tard.

Il fonde le parti Pro Romania, dont il devient président, début 2018. Le parti arrive en quatrième position et obtient deux élus, aux élections européennes de 2019 en Roumanie.

Le 6 octobre 2024, en vue des élections parlementaires roumaines de 2024 pour lesquelles il brigue un siège de député, il retourne au PSD[29].

Notes et références

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  1. Le vice-Premier ministre, Gabriel Oprea, assure l'intérim du 22 juin au et du 29 juillet au .

Références

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  1. (ro) « Portretul lui Victor Ponta, candidatul PSD la alegerile prezidențiale: păcatele și virtuțile „micului Titulescu“ », sur adevarul.ro, .
  2. (ro) Marius Diaconescu, « Cine sunt aromânii ? », sur historia.ro.
  3. a et b « Scandale en Roumanie : Le Premier ministre Ponta accusé de plagiat », sur balkans.courriers.info, .
  4. a b et c Julia Beurq, « Victor Ponta, itinéraire d’un homme pressé », sur Le Courrier des Balkans, .
  5. Pierre Astié, Dominique Breillat et Céline Lageot, « Repères étrangers », Pouvoirs, vol. n° 143,‎ , p. 157-171 (ISSN 0152-0768, lire en ligne, consulté le ).
  6. « Roumanie : le gouvernement annoncé », sur Le Figaro, .
  7. (en) « May 2012 », sur rulers.org (consulté le ).
  8. (en) « Romanian prime minister accused of plagiarism », sur Nature, .
  9. (de) « Plagiatsvorwurf gegen Rumäniens Ministerpräsident », sur Frankfurter Allgemeine Zeitung, .
  10. « Victor Ponta, star déchue de la politique roumaine », sur lalibre, (consulté le ).
  11. « Roumanie: l'ex-premier ministre privé de son titre de docteur pour 'plagiat' », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  12. « Roumanie: le président désigne son rival Victor Ponta Premier ministre », sur www.lexpress.fr, (consulté le ).
  13. « Le gouvernement roumain obtient la confiance du Parlement », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  14. Matei Martin, « Nouveau gouvernement en Roumanie : ça tangue pour Victor Ponta », sur Le Courrier des Balkans, .
  15. « Roumanie/présidentielle: le Premier ministre Ponta candidat », sur afp.com, .
  16. « Roumanie: Victor Ponta vainqueur du premier tour de la présidentielle », sur rfi.fr, .
  17. (ro) « Traian Băsescu, atac la doi miniștri ai lui Ponta », sur cotidianul.ro, .
  18. « Roumanie: le Parlement vote la confiance au gouvernement Ponta remanié », sur lesechos.fr, .
  19. « Le premier ministre roumain visé par une enquête pour corruption », sur Lemonde.fr, (consulté le ).
  20. « Roumanie : poursuivi pour corruption, le Premier ministre refuse de démissionner », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  21. « Roumanie : Victor Ponta reprend la tête du gouvernement », sur lesoir.be, (consulté le ).
  22. « Le Premier ministre roumain mis en examen pour corruption », sur rts.ch, (consulté le ).
  23. « En Roumanie, le premier ministre mis en examen pour corruption », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  24. « Roumanie : Victor Ponta, mis en examen pour corruption, s'accroche », sur dhnet.be, (consulté le ).
  25. « Le premier ministre roumain démissionne après l’incendie de la discothèque de Bucarest », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  26. « En Roumanie, l'ex-Premier ministre placé sous contrôle judiciaire », Libération, .
  27. Luiza Ilie, « Une nouvelle enquête vise l'ex-Premier ministre roumain Ponta », Reuters, .
  28. « Ponta, prima conferinţă la Guvern : Sub conducerea lui Dragnea, om venit din PD, PSD îşi exclude ultimii doi premieri. Grindeanu a trecut de un test… », sur Adevărul (consulté le ).
  29. (ro) Andrei Georgescu, « Victor Ponta, candidat la Camera Deputaților din partea PSD Dâmbovița: „Începusem să obosesc să tot fiu fostul”. Ponta redevine membru al PSD », sur HotNews.ro, (consulté le ).

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Articles connexes

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Lien externe

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