Aller au contenu

Constantin Sănătescu

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Constantin Sănătescu
Illustration.
Constantin Sănătescu en 1925.
Fonctions
Président du Conseil des ministres de Roumanie

(3 mois et 13 jours)
Monarque Michel
Prédécesseur Ion Antonescu
Successeur Nicolae Rădescu
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Craiova (Royaume de Roumanie)
Date de décès (à 62 ans)
Lieu de décès Bucarest (Royaume de Roumanie)
Sépulture Cimetière Bellu
Nationalité Roumaine
Profession Militaire

Constantin Sănătescu
Présidents du Conseil des ministres de Roumanie

Constantin Sănătescu (né le à Craiova et décédé le à Bucarest) est un général de l'armée roumaine et homme d'État, président du Conseil des ministres du Royaume de Roumanie après qu'elle eut rejoint les Alliés[1] en 1944.

Constantin Sănătescu fait la Première Guerre mondiale en tant que jeune lieutenant. La déroute de l'armée roumaine face aux Allemands et les conditions d'occupation en font un germanophobe, convaincu de la nécessité de réorganiser et moderniser l'armée roumaine. Il cite Henri Berthelot, qui affirmait que « les militaires roumains sont des experts en désorganisation », et dénonce des affaires de corruption dans l'armée, ce qui nuit à sa carrière.

Il se fait remarquer le , en tant que commandant du 8e corps d'armée, en stoppant le pogrom de Dorohoi[2].

Le , Sănătescu, alors commandant militaire de Bucarest, réprime le soulèvement de la Garde de fer, dont les dirigeants lui promettent la mort. Lorsque le roi Michel cherche à se dégager de l'emprise du maréchal Antonescu, le « Pétain roumain », et à se rapprocher des Alliés, Sănătescu est nommé, le , chef de la maison militaire royale[3]. Le général Sănătescu reste commandant militaire de Bucarest et ne participe pas à la guerre contre l'Union soviétique. En revanche, il est en relations avec les officiers britanniques Gardyne de Chastelain et Ivor Porter avec lesquels il prépare la sortie de la Roumanie du giron de l'Axe, et avec l'aviateur Constantin « Bâzu » Cantacuzino qui dirige le réseau prenant en charge les aviateurs américains abattus en Roumanie pour les faire passer en Turquie[4].

Le , Constantin Sănătescu (que le maréchal Antonescu surnommait sarcastiquement « le maréchal du palais ») fait arrêter le dictateur fasciste sur ordre du roi Michel, et la Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne. Sănătescu forme un gouvernement provisoire issu du Conseil national de la Résistance et abroge toutes les mesures discriminatoires et anti-démocratiques du maréchal Antonescu. La constitution de 1923 est rétablie et le parlement peut se réunir à nouveau.

Le Sănătescu obtient enfin des Soviétiques l'armistice ; en effet, depuis le 23 août, la Wehrmacht et l'Armée rouge se considéraient toutes deux en pays ennemi et faisaient la guerre à la Roumanie, bombardée aussi bien par la Luftwaffe que par l'aviation soviétique. Simultanément, il obtient du régime hongrois de l'amiral Horthy de surseoir à l'exécution du résistant Anton Buga, qui avait été condamné à mort en Transylvanie — plus tard, Buga fut libéré par les armées soviéto-roumaines, mais à nouveau emprisonné par le régime communiste.

Le , Constantin Sănătescu forme un second gouvernement démocratiquement investi par le parlement. Le , l'Union soviétique obtient sa démission et celle du gouvernement qu'il avait formé, en menaçant le roi Michel de représailles armées en cas de résistance. Sănătescu est remplacé par Rădescu, mais celui-ci n'est pas non plus jugé assez docile, et le les communistes, soutenus par le MGB et l'Armée rouge, s'emparent du pouvoir par un coup d'État. Ils forcent le roi à l'abdication le et imposent leur dictature jusqu'au .

Le , Sănătescu meurt à Bucarest, officiellement d'un cancer. Dans le contexte de l'époque, marqué par les persécutions staliniennes et les actions du MVD et du MGB, le bruit circule qu'il aurait été empoisonné.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Spiridon Manoliu, La Roumanie rejoint les Alliés dans "Le Monde" du 26 août 1984 sur [1]
  2. Matatias Carp, Cartea Neagră (Le livre noir), volume 3, pp. 46-48, 2e édition, Éd. Diogène, 1996.
  3. (ro) « 23 August 1944: UN EVENIMENT - UN ORDIN(II) » sur crisana.ro
  4. Dugan et Stewart, Opération raz-de-marée sur les pétroles de Ploesti, Livre de poche, 1964, 448 p., Bernád Dénes, Rumanian Aces of World War 2, 2003, Osprey Publishing, Oxford, et Victor Niţu, Vasile Tudor, La Guerre aérienne en Roumanie, 1941-1944, Piteşti, éd. Tiparg, 2006, sur "Constantin "Bâzu" Cantacuzino - The prince of aces".