Unterseeboot 864
U-864 | |
Type | U.Boot de IX D2 |
---|---|
Classe | Type IXD-1 submarine (d) |
Histoire | |
A servi dans | Kriegsmarine |
Commanditaire | Kriegsmarine |
Chantier naval | AG Weser à Brême |
Commandé | |
Quille posée | |
Lancement | |
Mise en service | |
Statut | Torpillé le |
Équipage | |
Équipage | 73 hommes lors de son voyage inaugural |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 87,60 m |
Maître-bau | 7,50 m |
Tirant d'eau | 4,40 m |
Déplacement | 1 616 t (surface) 1 804 t (plongée) |
Propulsion | 2 moteurs Diesel MAN 2 moteurs électriques SSW |
Puissance | 2 200 ch (Diesel) 580 ch (électrique) |
Vitesse | 19,2 nœuds (surface) 6,9 nœuds (plongée) |
Caractéristiques militaires | |
Armement | Tubes lance-torpille : 4 avant (533 mm), 2 arrière (533 mm), 22 torpilles(1x 10,5 cm L/45, 1 x 3,7 cm, 1x 2 cm) Canons : 1x 3,7 cm, 1x 4x2 cm, 2x 2 cm |
Carrière | |
Pavillon | Troisième Reich |
Port d'attache | Deutsche Schiff und Maschinenbau, Brême |
Localisation | |
Coordonnées | 60° 46′ 10″ nord, 4° 37′ 15″ est |
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Le Unterseeboot 864 (ou U-864) est un sous-marin allemand de type IX utilisé par la Kriegsmarine pendant la Seconde Guerre mondiale.
Historique
[modifier | modifier le code]Il a été coulé le par le sous-marin britannique HMS Venturer avec ses 73 hommes d'équipage à la position géographique de 60° 46′ 10″ N, 4° 37′ 15″ O. C'est le seul sous-marin à avoir été coulé en plongée par un assaillant lui aussi en plongée. Il est célèbre pour avoir pris part à l'opération Caesar : le transport d'armes secrètes vers le Japon, pour changer le cours de la guerre dans le Pacifique.
Carrière
[modifier | modifier le code]Pendant toute sa carrière, le U-864 fut commandé par le korvettenkapitän Ralf-Reimar Wolfram (en). Lancé le , il fut d'abord affecté à la 4e flottille de sous-marins (4. Unterseebootsflottille) dans laquelle son équipage s'entraîna jusqu'au . Le , il fut réaffecté à la 33e flottille de sous-marins (33. Unterseebootsflottille), une unité de service actif.
Le , le U-864 appareilla de Kiel pour une mission particulière, il s'agissait d'une opération secrète destinée à acheminer aux Japonais des technologies et des savoirs, ainsi que du mercure pour changer le cours de la guerre dans le Pacifique. Cette opération était l'opération Caesar.
Le navire rencontre très vite des difficultés. Après être sorti du canal de Kiel sans encombre, les incidents se multiplièrent : un échouement qui le mena au parc à U-Boot Bruno à Bergen pour réparation, la découverte de l'opération Caesar par les alliés grâce au décodage de messages, le bombardement du bunker Bruno le ce qui retarda les réparations, l'envoi du HMS Venturer dans le secteur et enfin une avarie moteur à tribord le 8 février alors qu'il reprenait sa route pour le Japon. Cette avarie le contraignit à rebrousser chemin vers Bergen.
La fin du U-864, de son équipage et de sa précieuse cargaison se joua à ce moment-là. Évoluant à grand bruit du fait de son avarie moteur, il fut très vite repéré par le Venturer qui est le seul sous-marin à avoir coulé un autre sous-marin en plongée. Après plusieurs heures de traque en immersion, et en s'aidant uniquement de ses hydrophones pour repérer l'U-864, les Britanniques ont tiré presque à "l'aveuglette" une salve de quatre torpilles à 17 secondes d'intervalle, dont l'une toucha le sous marin allemand qui s'était mis en plongée, et le coula.
Malgré les manœuvres d'évitement d'urgence du commandant Wolfram, le sous-marin allemand fut touché par la quatrième torpille du lieutenant James S. Launders, commandant du Venturer, qui l'expédia au fond de la mer du Nord, non loin de l'île de Fedje, le [1].
L'opération Caesar fut donc un échec, handicapant un peu plus les Allemands et privant l'armée japonaise d'armes et de technologies modernes.
L'épave
[modifier | modifier le code]Le HNoMS Tyr (N50) (en) de la Marine royale norvégienne, a retrouvé le , une épave de sous-marin, coupée en deux parties séparées de 40 mètres, à la suite de la découverte par un pêcheur d'une pièce d'un U-Boot dans ses filets. L'investigation qui suivit, effectuée par un mini sous-marin téléguidé depuis le navire Geobay, permit de confirmer les soupçons : cette épave est celle du U-864. Le sous-marin repose à 150 mètres de profondeur et à 3,5 kilomètres de Fedje, coupé en deux et avec ses volets en position de plongée d'urgence. La partie centrale (environ 8 mètres de longueur), comportant le kiosque, n'a pas été retrouvée.
Cette épave a immédiatement soulevé un grave problème environnemental. Suivant les documents en archives, le U-864 transportait, des moteurs à réaction et des plans du chasseur bombardier Messerschmitt Me 262, un stock de 65 tonnes de mercure réparties dans 1 875 flasques d'acier[2] ; ces récipients résistent très mal aux effets conjugués du temps et de l'eau de mer et le mercure est particulièrement toxique.
Le mercure était destiné à stimuler l’effort de guerre japonais dans le Pacifique, et la fabrication en particulier, des amorces de munitions, contenant du fulminate de mercure[3]. En outre, le navire avait été chargé avec 27 torpilles, chacune contenant 265 kilos d'explosifs, ainsi qu'un certain nombre de mines et des grenades.
La pollution du site
[modifier | modifier le code]Les estimations de la cargaison de mercure stipulent une quantité de 62 tonnes. Il y a une certaine incertitude quant à l'état général des conteneurs métalliques. L'administration côtière a prélevé deux bouteilles pour expertises, en 2006 et en 2007. L'acier des flasques, avait à l'origine, une épaisseur de 5 mm, et a été retrouvé corrodé par endroits, à moins de 1 mm.
Des niveaux élevés de mercure ont été retrouvés dans des poissons prélevés dans la zone au large de l'île de Fedje. Celle-ci est donc extrêmement polluée, et la pêche est interdite dans une zone de 30 000 m2, faisant dire à certains, que l'Europe avait potentiellement, son « Minamata ».
Les projets de dépollution
[modifier | modifier le code]Le gouvernement norvégien a mis en œuvre plusieurs projets afin de dépolluer le site et ses alentours. Deux solutions ont été retenues : le renflouage du sous-marin ou la couverture de l'épave par un sarcophage de sable et de béton, ou de roches.
Fin 2006, l'administration côtière a recommandé la couverture de l'épave et les sédiments autour d'une forme de sable absorbant la pollution, le tout recouvert par un sarcophage[4],[Note 1]. Cette solution n'a pas été acceptée par les habitants de l'île de Fedje et l'administration côtière a été chargée jusqu'en , d'étudier la possibilité de renflouer le sous-marin.
Un rapport a été publié en , et contrairement au précédent, celui-ci indique qu'il est techniquement possible de renflouer le sous-marin. Cependant, une évaluation effectuée par la société Det Norske Veritas, recommandait la couverture du sous-marin, (abstraction faite d'événements imprévus), et indiquait une durée de protection, d'environ 3 400 ans.
Finalement, c'est un renflouement qui a été retenu le , par la ministre des Pêches et Affaires côtières, Helga Pedersen, pour un montant d'un milliard de couronnes norvégiennes, une durée de deux mois, et confié à la société néerlandaise Mammoet Salvage[5]. L'opération avait été prévue pour l'été 2009 mais le gouvernement norvégien l'a repoussée dans le temps, afin de réaliser des études complémentaires[6].
À la suite d'une question parlementaire le , la ministre des Pêches et Affaires côtières, Lisbeth Berg-Hansen, a confirmé le renflouement du sous-marin, concrétisant ainsi une grande victoire pour l'environnement. La décision a été aussi entérinée par le premier ministre, Jens Stoltenberg, le [7]. Cependant, le gouvernement norvégien a créé une incertitude sur le relevage après avoir décidé d'en proposer l'ajournement, et d'allouer 10 millions d'euros pour un rapport complémentaire, qui selon Lisbeth Berg-Hansen aidera à veiller à ce qu'une décision finale soit prise sur une base certaine.
En , Lisbeth Berg-Hansen a confirmé au Parlement, qu'il n'existait pas de calendrier prévisionnel. D'autre part, une campagne de mesure de la concentration en mercure, dans les sédiments du site, a été menée, en , par l'Institut norvégien de recherche sur l'eau (en) (NIVA)[8].
Le un nouveau rapport a été publié, dans lequel la solution du recouvrement par un sarcophage a été recommandée. Les études ont coûté 150 millions de couronnes. L'annonce de cette nouvelle a été accueillie avec déception par les 561 habitants de l'île de Fedje[9].
2015 marque la phase finale des études de dépollution. Le gouvernement norvégien a alloué des fonds supplémentaires, pour le soutien et la stabilisation de l'épave. Selon l'administration côtière norvégienne (Kystverket), l'attribution des marchés publics a été réalisée et publiée à l'automne 2015[10].
Le , Kystverket, indique que des mesures au niveau du U-864 ont été réalisées et que les résultats des lectures des capteurs sur le remblai montrent que la stabilisation des fonds marins se réalise comme prévu. L'observation continue, par la mesure en permanence de la profondeur d'eau (pression hydrostatique) sur le remblai à deux endroits. Les différences de pression hydrostatique dues à des variations dans le temps du niveau d'eau, des vagues, et des capteurs de pression, sont compensées par comparaison avec des données de référence enregistrées dans une observation identique sur la terre ferme.
Les mesures de stabilisation se termineront à la fin 2017/2018 et les capteurs seront alors supprimés[11].
Navires-jumeaux
[modifier | modifier le code]- U-181 U-182 U-196 U-197 U-198 U-199 U-200
- U-847 U-848 U-849 U-850 U-851 U-852 U-859
- U-860 U-861 U-862 U-863 U-871 U-872 U-873
- U-874 U-875 U-876 U-883 U-884 (en) U-885 U-886
Liens externes
[modifier | modifier le code]- U-864 sur le site de l'Association Fort de Litroz
- U-864 dans les carnets de clarisse (schémas, vidéos)
- (en) U-864 sur Uboat.net
Notes
[modifier | modifier le code]- Le plan sarcophage, consiste à verser jusqu'à 300 000 tonnes de sable dans un long couloir vertical pour créer un tumulus de forme irrégulière. Le monticule augmenterait de 36 pieds (11 mètres) au-dessus du fond de la mer, assez pour couvrir les points les plus élevés du navire naufragé. Le sable sera ensuite recouvert par une couche de deux pieds d'épaisseur, (60 cm) de roches pour prévenir l'érosion.
Références
[modifier | modifier le code]- « U864 Le sous-marin d'Hitler » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
- « Association Fort de Litroz - Fort et fortifications de la vallée du Trient », sur fortlitroz.ch (consulté le ).
- CEDRE, « Libération d'un produit toxique », sur cedre.fr, (consulté le ).
- (en) Alan Cowell & Walter Gibbs - The New York Times, « Nazi U-Boat Imperils Norwegians Decades After the War (Un U-Boot nazi met en péril les norvégiens, des décennies après la guerre) », sur nytimes.com, (consulté le ).
- (en) Mammoet Salvage, « Mammoet awarded to salvage U-864 (Sauvetage du U-864 attribué à Mammoet) », sur mammoetsalvage.com, (consulté le ).
- U-864 - Album de photos et vidéos sous-marines, sur le site flickr.com, consulté le 12 février 2014
- (no) VG Nyheter, « Kvikksølv-ubåt skal heves (Renflouage du sous-marin contenant du mercure) », sur vg.no, (consulté le ).
- (en) NIVA, « Investigations of mercury during a survey near submarine U-864 outside Fedje in 2013 » [PDF], sur rapp.niva.no, (consulté le ).
- (no) Henning Carr Ekroll et NTB, « Anbefaler at ubåt med kvikksølvlast ikke heves », sur aftenposten.no, (consulté le ).
- (en) Kystverket (The Norwegian Coastal Administration), « Search : U-864 », sur kystverket.no (consulté le ).
- (no) Ane, Eide Kjæraas, Kystverket, « Støttefyllingen stabiliserer sjøbunnen ved U-864 (Le remblai sur le U-864 se stabilise sur le fond marin) », sur kystverket.no, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Filmographie
[modifier | modifier le code]- (en) Marc Brasse (Diffusé le 20.1.2008 sur TSR 2), U-864 : le dernier secret d'Hitler, Spiegel TV, coll. « Histoire vivante », , 1 DVD-R (49 min) (OCLC 1039932678)
- The Hunt for U864, Timewatch, Angleterre, 2007.
- Idylle en eaux troubles (Am Ende die Hoffnung, litt. "À la fin l'espoir") est un téléfilm dramatique historique allemand écrit et réalisé par Thorsten Näter, diffusé en 2011.