Aller au contenu

Svetozar Borojević von Bojna

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Svetozar Borojević von Bojna
Svetozar Borojević von Bojna en 1914
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
(à 63 ans)
Klagenfurt, Autriche
Sépulture
Nationalité
Allégeance
Drapeau de l'Autriche-Hongrie Autriche-Hongrie (jusqu'en 1918)
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Arme
Conflit
Grade
Distinctions
Vue de la sépulture.

Svetozar Borojević von Bojna, né près de Hrvatska Kostajnica (Autriche-Hongrie) le et mort à Klagenfurt (Autriche) le , est un général austro-hongrois d'origine serbe de Croatie[1],[2],[3],[4],[5], devenu maréchal dans l'armée austro-hongroise pendant la Première Guerre mondiale.

Début de carrière

[modifier | modifier le code]

Première Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

Officier d'état-major, il coordonne au début les opérations de la bataille des Carpates (-) visant à dégager la citadelle de Przemyśl assiégée par les Russes depuis la fin de l'automne 1914 : cette offensive, en dépit de succès initiaux, se révèle un échec, notamment en raison des conditions hivernales[6].

L'entrée en guerre de l'Italie pousse les responsables militaires de la double monarchie à lui confier une des trois armées dépêchée sur ce front. Sous l'autorité de l'archiduc Eugène[7], il participe à l'ensemble des opérations du front italien, et coordonne la préparation puis l'exécution de la bataille du Piave au mois de mai 1918[8]. En dépit de succès initiaux, il doit à nouveau affronter des conditions climatiques défavorables et un front italien réorganisé en vue de son attaque, accentuant sa défaite[9].

Un fidèle serviteur de la double monarchie

[modifier | modifier le code]

À l’automne 1918, lors de l’écroulement de l'Empire Habsbourgeois, il est sollicité par les représentants des Slaves du Sud pour assurer la protection du territoire de leur État éphémère contre les entreprises italiennes[10].

Dans la nuit du 10 au 11 novembre 1918, lors du dernier conseil des ministres de l’empire d'Autriche, il propose à Charles de réunir des troupes fidèles et de reprendre la capitale de l’empire d'Autriche pour rétablir l’autorité impériale, réduite à néant depuis le début du mois[10].

Après guerre

[modifier | modifier le code]

Après l’effondrement et la désintégration de l’Autriche-Hongrie, Borojević prend la décision d’adopter la nationalité du royaume des Serbes, Croates et Slovènes nouvellement créé et il offre ses services à la chambre parlementaire du nouvel État : le Conseil national. Il est toutefois éconduit[11]. À la suite de ce refus, Borojević décide finalement de demeurer en Carinthie, la province la plus méridionale de la nouvelle République d'Autriche allemande. Ses effets personnels, qui se trouvent alors en Slovénie, dans la province anciennement austro-hongroise de Carniole, sont confisqués.

Borojević ne comprend pas ce traitement hostile car, étant le seul Generalfeldmarschall autrichien issu des Slaves du Sud, il se pensait très utile au nouvel État, comme il l’écrit dans ses mémoires. Mais ce sont précisément ses états de service au bénéfice des Habsbourg ennemis des Slaves, qui jouent contre lui. Borojević meurt à l’hôpital à Klagenfurt, capitale de la Carinthie : son corps est transporté à Vienne où il est mis en terre au cimetière central (tombe no 62, à droite de l’église Saint-Charles-Borromée). L’inhumation est payée par l’empereur déchu Charles, vivant à cette époque en Suisse. L’ancien monarque ne peut assister à la cérémonie, en raison de la « Loi concernant l’expulsion et la confiscation des biens de la Maison de Habsbourg-Lorraine » votée le qui lui interdit à perpétuité le retour en Autriche.

Honneurs et distinctions

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Mario Morselli, Caporetto, 1917 : victory or defeat?, Routledge, , 171 p. (ISBN 0-7146-5073-0 et 9780714650739, lire en ligne), p. 41
  2. (en) Alan Palmer, Victory 1918, Grove Press, (ISBN 0-8021-3787-3 et 9780802137876), p. 185
  3. (en) Spencer Tucker, The European powers in the First World War : : an encyclopedia, New York/London, Taylor & Francis, , 783 p. (ISBN 0-8153-0399-8 et 9780815303992), p. 762
  4. (en) David F. Burg, Almanac of World War I, University Press of Kentucky, (ISBN 0-8131-9087-8 et 9780813190877), p. 67
  5. (en) Michael S. Neiberg, Warfare & society in Europe : 1898 to the presentI, Routledge, , 199 p. (ISBN 0-415-32718-0 et 9780415327183, lire en ligne), p. 47
  6. Schiavon 2011, p. 94.
  7. Schiavon 2011, p. 109.
  8. Schiavon 2011, p. 219.
  9. Schiavon 2011, p. 220.
  10. a et b Schiavon 2011, p. 246.
  11. Hrvatski biografski leksikon, volume 2, 1989, p. 168-169

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Pierre Renouvin, La Crise européenne et la Première Guerre mondiale, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Peuples et civilisations » (no 19), (réimpr. 1939, 1948, 1969 et 1972) (1re éd. 1934), 779 p. (BNF 33152114).
  • Max Schiavon, L'Autriche-Hongrie dans la Première Guerre mondiale : La fin d'un empire, Paris, Éditions SOTECA, 14-18 Éditions, coll. « Les Nations dans la Grande Guerre », , 298 p. (ISBN 978-2-916385-59-4).

Liens externes

[modifier | modifier le code]