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Patronages sportifs catholiques

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Présentation générale

Les associations qualifiées usuellement de patronages apparaissent en France à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles dans le cadre des œuvres sociales ou éducatives des ordres religieux. Il s'agit alors essentiellement de « patronner » les jeunes des milieux populaires puis les apprentis pour les aider à s'insérer socialement tout en préservant leur ferveur religieuse. Les grands jeux puis la gymnastique sont un élément important de leur action éducative. Élargies soixante-dix ans plus tard aux institutions des paroisses puis regroupées au sein d'une fédération sportive spécifique, elles constituent alors un des acteurs majeurs du développement du sport français et connaissent un développement remarquable entre les deux guerres. Au niveau international, les diverses fédérations catholiques se sont regroupées dès 1911 au sein d'un organisme devenu la Fédération internationale catholique d'éducation physique et sportive en 1947.

Histoire

Parallèlement au catholicisme social, les patronages de jeunes gens se développent dans les paroisses, à la fin du XIXe siècle, pour donner naissance en 1898 à l'initiative du docteur Paul Michaux, à une fédération sportive qui devient, en 1903, la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) et, à partir de 1968, la Fédération sportive et culturelle de France (FSCF).

Dès 1905, menacés par les mesures anticléricales, les patronages déjà affiliés à l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) et à l'Union des sociétés de gymnastique de France (USGF) les quittent pour rejoindre la FGSPF qui connaît un développement important. La loi de 1901 devient aussi un refuge et les patronages optent alors par le statut d'associations.

Après avoir participé activement à l'effort patriotique avant 1914 ils connaissent un développement très important entre les deux-guerres et un redémarrage dynamique en 1945. À partir de 1965 les choix pastoraux de l'Église de France contraignent les patronages à la laïcisation et aujourd'hui ils sont le plus souvent devenus des associations sportives et culturelles laïques dont beaucoup ne renoncent cependant pas à leurs références originelles.

Parallèlement se développent des patronages féminins qui se regroupent dès la fin de la Grande Guerre au sein du Rayon sportif féminin (RSF). La législation de Vichy impose dès 1940 l'unification des deux structures au sein d'une nouvelle entité qui prend alors le nom éphémère d'Union gymnique et sportive des patronages de France (UGSPF). Celle-ci devient en 1947 Fédération sportive de France (FSF) puis elle élargit son champ d'action en 1968 pour prendre en charge la totalité des activités socio-éducatives traditionnelles des patronages et devient la Fédération sportive et culturelle de France.

Au niveau de ses structures régionales, notons : l'Avant-garde du Rhin, la Fédération des sociétés catholiques de gymnastique du Rhône et du sud-est, l'Union gymnastique et sportive des patronages catholiques de la Loire ou encore celle de la Gironde. Une page est aussi consacrée à l'histoire passée des Patronages de l'Algérie française.

Enfin, deux articles consacrés à la Mie de Pain et à son fondateur Paulin Enfert rappellent que l'histoire des patronages ne se limite pas à leur seul développement sportif et culturel. Les dimensions humanitaire et sociale de cette histoire, bien illustrées également par l'Association Championnet, le Chantier et la Semeuse de Nice trouvent là leur pleine illustration.

Patronages hors de France

Les patronages se sont développés également dans toute l'Europe et leurs fédérations respectives sont regroupées à Nancy en 1911 à l'initiative de Pie X au sein de l'Union internationale des œuvres catholiques d'éducation physique placée alors sous la présidence de Mario di Carpegna.

Cette fédération, devenue en 1947 Fédération internationale catholique d'éducation physique et sportive (FICEP) regroupe en 2011, outre la Fédération sportive et culturelle de France, 12 fédérations nationales dont : le Centre sportif italien, la Deutsche Jungend Kraft, Gym & Dans Vlaanderen et Sportunion.

Lumière sur...

La Fédération sportive et culturelle de France (FSCF) est un organisme fondé en 1898 par le docteur Paul Michaux sous le nom d’Union des sociétés de gymnastique et d’instruction militaire des patronages et œuvres de jeunesse de France, vite remplacé par celui de Fédération gymnastique et sportive des patronages de France, afin de regrouper les nombreux patronages paroissiaux qui se développent à la fin du XIXe siècle. Si elle puise ses lointaines origines dans le christianisme social du XIXe siècle, elle doit sa véritable reconnaissance nationale à sa participation active — à travers la gymnastique et la préparation militaire — à l’important effort de redressement national qui caractérise les débuts du XXe siècle, dans un contexte délicat pour elle car bien marqué par l’anticléricalisme alors qu'une partie du clergé émet de fortes réserves eu égard à son militarisme militant. Elle contribue cependant déjà à l’éclosion des sports et plus particulièrement du football ainsi qu’à la fondation de la Fédération internationale catholique d’éducation physique et sportive.

Bénéficiant de la reconnaissance d’utilité publique par décret du , elle connaît entre les deux guerres un développement exceptionnel qui en fait alors un temps la première fédération française. Elle change de nom peu après la Libération pour devenir la Fédération sportive de France mais ses associations, jusqu’ici intimement liées aux paroisses, se trouvent alors souvent confrontées à une mise à distance par celles-ci. Afin de mieux les assurer de son soutien, la FSF, qui s’est jusqu’ici limitée à la seule organisation des pratiques sportives, prend à son compte l’ensemble des activités des patronages et change à nouveau son nom pour celui de Fédération sportive et culturelle de France en 1968.

Quelque peu contestée au sein du monde catholique lors de la mise en œuvre du concile Vatican II, elle ressent aussi la nécessité de se définir clairement à travers un document d’orientation fondamental où, sans renoncer à ses références initiales, elle se fixe aujourd’hui pour but la formation de citoyens (hommes et femmes), acteurs responsables des modifications de la société. Elle reste clairement d’obédience chrétienne catholique mais accueille tous les publics dans un esprit d’ouverture laïque : respect, partage et prise en compte de chacun dans l’acceptation et l’expression fondamentale de sa personnalité.

Actualités

Rennes clôture les 120 ans de la FSCF par un colloque et un congrès

Le colloque

A l’occasion du 120e anniversaire de sa création, la Fédération sportive et culturelle de France (FSCF), en partenariat avec les universités de Bordeaux, Lille, Toulouse III et Rennes II, organise un colloque intitulé « Des acteurs au cœur des enjeux associatifs : l’exemple de la Fédération sportive et culturelle de France ». Il se tiendra cette année au couvent des Jacobins à Rennes (35), les 29 et 30 novembre 2018. En s’appuyant sur l’exemple de la FSCF, le colloque interrogera la période la plus récente pour comprendre les dynamiques en présence, les enjeux et les stratégies des acteurs dans le champ associatif du sport, de l'éducation populaire et de la culture.

Le congrès

Les 1er et 2 décembre le colloque sera suivi du 106e congrès fédéral. Près de 550 congressistes seront présents pour marquer la fin du 120ème anniversaire de la FSCF.

Quel est le programme ?

120 ans d’innovation : la FSCF au cœur des enjeux associatifs est le titre de cette 106ème édition du congrès de la FSCF. Essentiel à la vie fédérale, cet évènement annuel réunit l’ensemble des acteurs fédéraux (dirigeants, membres de comités, de commissions, d’associations) pour des temps de partages et d’échanges. Ouvert par l’assemblée générale comme il est d’usage, le congrès proposera des séances plénières qui s’articuleront cette année autour des thématiques enjeux associatifs et tradition et innovation. Les congressistes s’interrogeront notamment sur l’association de demain et sa position dans la société. Les directives de l’année, les projets phares et le projet de développement seront également abordés lors des forums et carrefours proposés. Héritiers de nombreuses innovations menées par la fédération, les congressistes clôtureront les 120 ans de cette grande dame comme il se doit pour marquer la fin de cet anniversaire exceptionnel.

De nombreux bénévoles à pied d’œuvre

Coorganisateur, le comité départemental d'Ille-et-Vilaine, présidé par Jean Chenot, est très impliqué dans l’organisation de cet évènement. Porteur du dynamisme et de la vivacité de la fédération sur les territoires, le comité départemental mobilise près d’une centaine de bénévoles pour réserver le meilleur accueil aux congressistes.

Personnalités

Les premiers patronages apparaissent à Marseille en France sous le Consulat à l'initiative des abbés Jean-Joseph Allemand puis Joseph-Marie Timon-David. Quelques années plus tard les religieux des nouvelles congrégations fondées par Jean Bosco, Jean-Émile Anizan, Frédéric Ozanam et les Frères des écoles chrétiennes contribuent à leur extension en France. Ils sont fédérés à l'aube du XXe siècle par le docteur Paul Michaux.

Parmi les personnalités qui ont marqué l'histoire de leur fédération citons outre Paul Michaux : Charles Simon, Henri Delaunay, François Hébrard, Armand Thibaudeau, Gabriel Maucurier, Robert Pringarbe, Eugénie Duisit, Marie-Thérèse Eyquem, Gérard Lollier, Gilbert Olivier, Guy Fournet, Jacques Gautheron, Max Eraud, Jean-Marie Jouaret, Maurice Davesne, Clément Schertzinger, Jean Vintzel. Présidée depuis novembre 2012 par Christian Babonneau, elle est sous la direction administrative de Gladys Bézier.


Des champions et des techniciens ont contribué à son évolution technique : René Duverger, Adrien Rommel, champions olympiques, Ignace Heinrich, Maurice Girardot, Fredo Garel, André Lemoine ; ou qui se sont illustrés localement à un autre niveau, parmi lesquels on peut citer Gilles Mourey.

Dans un autre domaine n'oublions pas les dignitaires religieux et les prêtres-directeurs, célèbres ou plus discrets qui ont marqué la vie de la fédération ou de ses régions : Monseigneur de la Serre, Monseigneur Courbe, Monseigneur Feltin, Monseigneur Deschamps ou en Belgique Monseigneur Mercier, Jean Wolff, Alain Maucorps, Joseph Batut, Jacques Fournier, Jean Berthou, Michel Viot, Gabriel Gonnet, Jean-Marie Sarron, René Dersoir, Bernard Le Moine, Gilles Mallet, Jean-Yves Saunieretc.

Quelques universitaires se sont particulièrement attaché à l'histoire des patronages : Michel Lagrée, Guy Avanzini, Gérard Cholvy, Yvon Tranvouez, Claude Piard, Laurence Munoz. Leurs travaux et ceux de Jean-Marie Jouaret ont fourni l'essentiel du contenu des articles relevant de ce portail.

Associations

Beaucoup de patronages ont illustré l'histoire du sport français. Citons ceux — parfois disparus — qui ont actuellement une page sur Wikipédia : l'Étoile des deux lacs, le Patronage Notre-Dame-de-la-Garde de Cholet, les Spartiates d'Oran, champions de basket-ball la communauté française en 1949, le Patronage Olier, l'Éveil sportif Sainte-Marie de La Guillotière de Lyon, l’Association de la jeunesse auxerroise (AJA) pour le football ou la Saint-Thomas-d’Aquin du Havre, premier club affilié à la Fédération française de basket-ball (FFBB) lors de la création de celle-ci en 1932.

Avec plus de 2 000 associations affiliées en 2010, la fédération compte encore de grands clubs régionaux contemporains, à l’instar de la Tour d'Auvergne de Rennes et son voisin les Cadets de Bretagne, la Cambronnaise de Saint-Sébastien-sur-Loire, du Centre sportif et culturel Laetitia de Nantes, la Jeune Garde de Villefranche ou Championnet Sports à Paris. Cependant, conformément à l’esprit d’origine et en dépit des crises que la FSCF a subies, la majorité des patronages continue à œuvrer plus modestement auprès des publics défavorisés, comme la Saint-Georges d’Argenteuil, Le Chantier de Paris ou la Semeuse de Nice.

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