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Peter-Erich Cremer

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Peter-Erich Cremer
"Ali Wrack"
Naissance
Metz, Alsace-Lorraine
Décès (à 81 ans)
Hambourg, Allemagne
Allégeance Troisième Reich
Arme Kriegsmarine
Grade 1940 Kapitänleutnant
1944 Korvettenkapitän
Années de service 15 août 1932 – 9 mai 1945
Commandement U-152: janvier 1941 - juillet 1941
U-333: août 1941 - octobre 1942 et mai 1943 - juillet 1944
U-2519: nov. 1944 - février 1945
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes 6 navires coulés
2 navires endommagés
Distinctions Croix de chevalier de la croix de fer: juin 1942
Insigne de combat des U-Boote: mai 1942
Agrafe de combat au front des U-Boote: sept. 1944

Peter-Erich Cremer ( à Metz - à Hambourg) est un officier de marine allemand de la Seconde Guerre mondiale. Commandant de U-Boot, il a reçu la très convoitée croix de chevalier de la croix de fer en 1942[note 1]. Peter-Erich Cremer est l'un des rares commandants de sous-marin allemand à avoir survécu à la bataille de l'Atlantique[note 2].

Fils d'un magistrat allemand, Peter-Erich Cremer naît le [1], à Metz, une ville de garnison animée d'Alsace-Lorraine[2]. Avec sa ceinture fortifiée, Metz est alors la première place forte du Reich allemand[3], une pépinière de militaires d'exception[note 3]. Sa mère, Amélie Louise Houle, étant francophone, Peter-Erich Cremer est parfaitement bilingue. Après son Abitur, qu'il obtient à 17 ans, le jeune Cremer s'oriente d'abord vers des études de droit, qu'il commence à l'Université de Grenoble.

Entre-deux-guerres

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Appelé par le large et l'aventure, Peter Cremer s’engage comme Offiziersanwärter le [4] dans la Reichsmarine[1]. Sur les traces de ses aînés Hans Benda, Ernst Wieblitz ou Rolf von Lilienhoff-Zwowitzky, Peter-Erich Cremer se lance dans une brillante carrière maritime. Après sa formation sur le croiseur léger Köln, Cremer est affecté sur le Deutschland. Fähnrich zur See le , Peter Cremer est promu Oberfähnrich zur See le . Promu Leutnant zur See le , Cremer est ensuite affecté sur le destroyer Theodor Riedel, faisant fonction d'officier de veille. Il est promu Oberleutnant zur See le . À la veille de la Seconde Guerre mondiale, l'enseigne de vaisseau Cremer est toujours officier sur le Theodor Riedel[1].

Seconde Guerre mondiale

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Peter-Erich Cremer est promu Kapitänleutnant, « lieutenant de vaisseau », le . Il reçoit la croix de fer 2e classe, le [1]. En avril et , Cremer participe à la campagne de Norvège à bord du Theodor Riedel[1]. Pour ces missions en mer du Nord, il recevra plus tard, le , le Zerstörer-Kriegsabzeichen, l'insigne de combat des destroyers.

En , Peter-Erich Cremer est transféré dans la U-Boot-Waffe, les Forces sous-marines allemandes. Après six mois de formation, Cremer prend le commandement du sous-marin U-152, un sous-marin servant de navire-école. Le , Peter Cremer prend le commandement du U-333, un sous-marin de combat. Au cours de sa première patrouille en , Cremer coule trois navires, le navire grec Vassilios A. Polemis, le navire norvégien Ringstad et, malencontreusement, le Spreewald de la marine allemande, le . Le Spreewald, navire marchand allemand, est en effet camouflé en navire norvégien, conduisant Cremer à cette lourde méprise. Traduit en cour martiale à son retour, le , Cremer est finalement déclaré non coupable. Il reçoit même la croix de fer 1re classe, le , pour ses deux premières victoires.

Sa seconde patrouille, effectuée de mars à au large des eaux américaines, sera couronnée de succès. Le , il coule trois navires, le navire hollandais Amazone, et les navires américains Halsey et Java Arrow. Quatre jours plus tard, il coule en outre le navire britannique Clan Skene. Pour son comportement combatif à bord du U-333, il reçoit d'abord le U-Boot-Kriegsabzeichen, l'insigne de combat des sous-marins, le . Le commandant Cremer reçoit ensuite la Ritterkreuz des Eisernen Kreuzes, la Croix de chevalier de la croix de fer, le , pour l'efficacité de son commandement sur l'U-333. En , le commandant Cremer rentre bredouille de sa 3e patrouille, à la base sous-marine de La Rochelle, après quatorze jours en mer.

Sa quatrième patrouille lui occasionne des blessures. Le , l'U-333, qu'il commande toujours, est engagé par le HMS Crocus[5], une corvette britannique, à environ 60 miles au sud-ouest de Freetown, au large de la Sierra Leone. Détecté au radar, le sous-marin essuie plusieurs salves d'artillerie, avant d'être grenadé en plongée. Sur le U-Boot, trois hommes sont tués, tandis que plusieurs hommes, dont Cremer, sont blessés. Cremer est contraint de passer le commandement du navire à son second, et devra être hospitalisé pendant trois mois[6]. Il reçoit à cette occasion la Verwundetenabzeichen in Schwarz, l'insigne des blessés, le .

Le lieutenant de vaisseau Cremer reprend son commandement le . Cremer prend la mer avec lU-333 le , pour sa cinquième patrouille. Après 91 jours de mer, l'U-333 rentre bredouille, intact, à son port d'attache. Il quitte La Pallice pour sa sixième patrouille, le . Ayant rejoint la meute Schill[note 4] au large des Açores, l'U-333 de Cremer est sévèrement grenadé par un destroyer le . Le , son sous-marin est éperonné par la frégate HMS Exe, perdant dans l'accrochage son périscope. Pris en chasse par un navire de guerre allié, Cremer met le cap sur la base de La Pallice, rentrant sans succès le .

Le , le commandant Cremer effectue sa septième mission. Revenu à son port d'attache trois jours plus tard, il reprend la mer le , pour une huitième patrouille, de 67 jours. Attaqué le par l'aviation alliée, l'U-333 est contraint de se poser sur le fond marin au large de l'Irlande. Il repart, échappant à ses poursuivants. Tout d'abord surnommé avec humour "Ali Wrack" par ses hommes, soit « Ali l'épave », du fait de ses déboires maritimes, il est maintenant surnommé, avec une pointe de respect, « Ali l'incoulable »[7].

Le commandant Cremer repart en patrouille le , au plus fort de l'activité anti-sous-marine alliée. Sa neuvième mission avec l'U-333 dure huit jours. Alors qu'il navigue dans les eaux du golfe de Gascogne, l'U-333 fait l'objet d'une attaque aérienne sérieuse. Cremer inflige des dommages aux bombardiers australiens du Squadron RAF no 10 qui le survolent, mais l'U-333 est touché. De nouveau attaqué par des bombardiers le jour suivant, l'U-333, endommagé, doit rentrer à la base sous-marine de Lorient. Ce sera la dernière mission de Cremer à bord de l'U-333, qui coule par la suite avec son équipage le , sous le commandement du Kapitänleutnant Hans Fiedler.

Le Kapitänleutnant Cremer reste à terre durant l'été 1944. Plus chanceux que son compatriote Dietrich Stellmacher[note 5], Cremer reçoit l'U-Boot-Frontspange pour récompenser ses services dans la guerre sous-marine, le .

Le , Peter Cremer, fraichement promu Korvettenkapitän est nommé commandant du U-2519, un nouveau sous-marin de la classe XXI. En , devant l'avancée des troupes soviétiques, Cremer doit prendre la tête d'un Marine-Panzervernichtungsbataillon, un bataillon de lutte anti-chars de la Kriegsmarine. Là encore, il s'illustre, faisant l'objet d'une citation au Wehrmachtsbericht, le . Prétextant « plusieurs défauts de conception », Cremer saborde finalement son U-2519 à Kiel, en mai 1945, afin qu'il ne tombe pas aux mains des Alliés.

Peter-Erich Cremer est l'un des rares commandants de sous-marin allemand de la Seconde Guerre mondiale à avoir survécu au conflit. Il meurt ayant publié ses mémoires[8], le , à Hambourg, en Allemagne.

Peter-Erich Cremer, comme commandant du U-333, coula six navires marchands totalisant 26 873 tonneaux, en endommagea un autre de 8 327 tonneaux, et engagea et endommagea le HMS Crocus.

Date Nom du navire Tonnage Nationalité Convois État et localisation
Vassilios A. Polemis 3,429 Drapeau de la Grèce Grèce ON-53 coulé à 42° 32′ N, 52° 38′ O
Ringstad 4,765 Drapeau de la Norvège Norvège ON-55 coulé à 45° 50′ N, 51° 04′ O
Spreewald 5,083 Drapeau de l'Allemagne Allemagne (!) coulé à 45° 12′ N, 24° 50′ O
Amazone 1,294 Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas coulé à 27° 21′ N, 80° 04′ O
Halsey 7,088 Drapeau des États-Unis États-Unis coulé à 27° 14′ N, 80° 03′ O
Java Arrow 8,327 Drapeau des États-Unis États-Unis endommagé à 27° 35′ N, 80° 08′ O
Clan Skene 5,214 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni coulé à 31° 43′ N, 70° 43′ O
HMS Crocus 925 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni endommagé à 7° 52′ N, 14° 57′ O

Commandements

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  • U-152 : 29.01.1941 - 21.07.1941[9]
  • U-333 : 25.08.1941 - 6.10.1942[9] (4 missions de guerre)
  • U-333 : 18.05.1943 -19.07.1944[9] (5 missions de guerre)
  • U-2519 : 15.11.1944 - 01.02.1945[9]

États de services

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Distinctions

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Wehrmachtbericht

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Date Citation originale du Wehrmachtbericht Traduction française
Unterseeboote versenkten, wie durch Sondermeldung bekanntgegeben, in amerikanischen Gewässern, in der Karibischen See und im Golf von Mexiko 21 feindliche Handelsschiffe mit zusammen 118 000 BRT. Bei diesen Erfolgen hat sich das Unterseeboot des Kapitänleutnants Cremer, das trotz schwerer Beschädigungen vier große Schiffe mit 35 000 BRT versenkte, besonders ausgezeichnet.[11] Les sous-marins ont coulé, comme annoncé par bulletin spécial, dans les eaux américaines, dans la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique, 21 navires de commerce ennemis, pour un total de 118 000 tonneaux de jauge brute. Dans ces réalisations, le sous-marin du Lieutenant de vaisseau Cremer, qui malgré de lourds dommages a coulé quatre grands navires de 35 000 tonneaux de jauge brute, s'est particulièrement distingué.
(Addenda) Ein von Korvettenkapitän Cremer geführter Panzervernichtungstrupp der Kriegsmarine, zusammengestellt aus Freiwilligen eines U-Boot-Stützpunktes, vernichtete innerhalb weniger Tage 24 Panzer.[12]

Une unité de destruction de chars de la marine de guerre, sous le commandement du capitaine de corvette Cremer, composée de volontaires provenant d'une base de sous-marins, a détruit 24 chars en quelques jours.

Publications

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  • Peter Cremer (trad. Fritz Brustat-Naval) :U 333 : the Story of a U-boat ace, Triad, Londres, 1986[8].
  • Peter Cremer: U-boat commander: A periscope view of the battle of the Atlantic, Naval Institute Press, 1984.

Notes et références

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  1. Sur un effectif total de 18,2 millions de soldats mobilisés par le Troisième Reich, seulement 7 313 croix de chevalier de la croix de fer furent décernées pendant la Seconde Guerre mondiale.
  2. Si 5 000 sous-mariniers allemands ont été faits prisonniers de guerre, 28 000 membres d'équipage, sur les 40 900 hommes recrutés, ont perdu la vie (68%). British and German submarine statistics of World War II sur Naval Historical Society of Australia.
  3. Plus d'une trentaine de généraux et des dizaines d'officiers supérieurs allemands, pour la plupart actifs durant la Seconde Guerre mondiale, verront le jour à Metz, avant 1918.
  4. La Rudeltaktik, ou "tactique des meutes" consistait à utiliser les U-Boote en groupes contre les convois Alliés.
  5. Oberleutnant zur See (enseigne de vaisseau) Dietrich Stellmacher (Metz, 7 mars 1915 - mer du Nord, 9 septembre 1944), commandant de l'U-865 du 25 octobre 1943 au 19 septembre 1944, coulé lors de l'une de ses premières missions, au nord-est de Bergen[1].

Références

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  1. a b c d et e Notice biographique sur ritterkreuztraeger-1939-45.de
  2. L’Express, no 2937, du 18 au 24 octobre 2007, dossier « Metz en 1900 »
  3. François Roth : Metz annexée à l’Empire allemand, In François-Yves Le Moigne, Histoire de Metz, Privat, Toulouse, 1986, (p. 350).
  4. a et b Fiche biographique sur uboat.net
  5. HMS Crocus (K 49) sur uboat.net
  6. U-333 su uboat.net
  7. Luc Braeuer : L'U-333 d'Ali Cremer l'incoulable: La Rochelle, 1939-1945, Geste éditions, 2016.
  8. a et b Katalog der Deutschen Nationalbibliothek
  9. a b c et d Fiche biographique uboat.net
  10. a b c d et e Ritterkreuzträger Peter Erich Cremer sur ritterkreuztraeger-1939-45.de
  11. Die Wehrmachtberichte 1939–1945 Band 2, p. 111.
  12. Die Wehrmachtberichte 1939–1945 Band 3, p. 556.
  • Luc Braeuer, L'U-333 d'Ali Cremer l'incoulable : La Rochelle, 1939-1945, Paris, La Crèche : Geste éditions, , 264 p. (ISBN 978-2-36746-602-6)
  • Luc Braeuer : U-Boote : Peter Cremer, commandant du U-333 : le survivant, in Combat : Air, Terre, Mer, tome 4 , .
  • Fritz Brustat-Naval : Ali Cremer: U 333, Verlag Ullstein, Francfort-sur-le-Main ; Berlin, 1994.

Liens externes

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