La Belle et la Bête (opéra)
Genre | Opéra |
---|---|
Nbre d'actes | 1 acte et 20 scènes |
Musique | Philip Glass |
Livret | Philip Glass d'après Jean Cocteau |
Langue originale |
français |
Durée (approx.) | 1 h 32 |
Dates de composition |
1994 |
Création |
Théâtre de la Maestranza, Espagne |
Création française |
Cité de la musique de Paris |
La Belle et la Bête est un opéra pour ensemble et film, composé en 1994 par Philip Glass, sur un livret (en français) du compositeur d’après le scénario du film de Jean Cocteau sorti en 1946. C'est le deuxième volet d'une trilogie en hommage au poète français après Orphée (1993) et avant Les Enfants terribles (1996). La première mondiale de l'œuvre a eu lieu le à Séville sous la direction de Michael Riesman[1].
L’œuvre a été jouée plus de 90 fois dans le monde[2], notamment à l'Académie de Musique de Brooklyn de New York le pour la première américaine[3],[4] et à la Cité de la musique de Paris le pour la première française[5],[6].
Conception
[modifier | modifier le code]Glass a eu l’idée de supprimer la bande sonore originale du film de Cocteau, y compris les voix des acteurs, pour replacer sa propre musique et les voix des chanteurs. Dans le but de faire correspondre à la perfection le chant avec les mouvements des lèvres des acteurs sur l’écran, il transcrivit l'intégralité des répliques et procéda à un repérage méticuleux afin que la musique épousât parfaitement l'image. Glass a ainsi chronométré chacun des mots des dialogues du film, par repérage électronique de la pellicule, et les a placés mathématiquement dans la partition puis a ensuite synchronisé musique et film à l’aide d'un ordinateur qui, chargé de trier les retards et les avancées des paroles dites et chantées, recalcula les signaux numériques de la bande audio sur le circuit numérisé du film.
La réalisation scénique (sur trois plans différents: le film projeté sur un grand écran, les chanteurs sur une scène devant l’écran et les musiciens au premier plan) nécessite à la fois précision et synchronisation de la part de l’orchestre et des chanteurs. Pour cela, le metteur en scène Charlie Otte eu l’idée de présenter les chanteurs tournant le dos au public lorsqu’ils ne chantent pas, pouvant ainsi suivre leurs doubles cinématographiques sur l’écran.
La Belle et la Bête est écrit pour le Philip Glass Ensemble auquel sont rajoutés des cordes et des percussions ; l’orchestre comprend donc une flûte et une flûte piccolo, une clarinette et une clarinette basse, un saxophone soprano et un alto, deux trombones et un trombone basse, une harpe, deux synthétiseurs, des cordes et un percussionniste. L’effectif complet est de trente-deux musiciens, chanteurs compris.
Personnages
[modifier | modifier le code]Rôle | Type de voix | Distribution à la création, Direction : Michael Riesman |
---|---|---|
Belle | mezzo-soprano | Janice Felty (en) |
La Bête/L'Officier du port/Avenant/Ardent | baryton | Gregory Purnhagen |
Le Père/L'Usurier | baryton | John Kuether |
Félicie | soprano | Ana María Martínez (en) |
Adélaïde | soprano | Hallie Neill |
Ludovic | baryton | Zheng Zhou (en) |
Structure
[modifier | modifier le code]- Scène 1, Ouverture
- Scène 2, Les Sœurs
- Scène 3, La Demande en Mariage d'Avenant
- Scène 4, Le Voyage du Père
- Scène 5, Le Domaine de la Bête
- Scène 6, Le Retour du Père
- Scène 7, La Belle va au Château
- Scène 8, Le Dîner
- Scène 9, Les Tourments de la Bête
- Scène 10, Promenade dans le Jardin
- Scène 11, La Saisie des Meubles
- Scène 12, La Confiance de la Bête en la Belle
- Scène 13, Belle retourne chez son Père
- Scène 14, Belle raconte son histoire
- Scène 15, Le Plan
- Scène 16, La Passion d'Avenant
- Scène 17, Le Magnifique apparaît
- Scène 18, Le Miroir
- Scène 19, Le Pavillon
- Scène 20, La Métamorphose
Discographie
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- La Belle et la Bête, journal d'un film, Jean Cocteau, édition du Rocher (1958)
- La Belle et la Bête, (partition d’orchestre), Philip Glass, New York, Dunvagen, (1996)
Références
[modifier | modifier le code]- (es) Philip Glass estrenará su nueva opera en Sevilla par Margot Molina dans le journal El País du 18 mai 1994.
- « En utilisant un effectif très restreint pour La Belle et la Bête d’après le film de Jean Cocteau, j’ai déjà pu jouer l’ouvrage quatre-vingt-dix fois dans le monde entier. ». Patrick Szersnovicz, Le Monde de la musique, n° 200, , p. 73-74.
- New York aime Jean Cocteau et Philip Glass par Odile Quirot dans Le Nouvel Observateur du 5 janvier 1995.
- (en) Rehearing the Philip Glass Score for La Belle et la Bete par Allan Kozinn dans le New York Times du 29 septembre 1995.
- La Belle et la Bête en version concert à la Cité de la Musique Dépêche dans Le Parisien du 17 janvier 2003.
- Glass en écho à Cocteau Interview de Philip Glass par Eric Dahan dans Libération du 14 janvier 2003.
- (en) Références du disque sur le site du compositeur.
- Critique du disque par J.E Fousnaquer dans Les Inrockuptibles du 30 novembre 1994.
Sources
[modifier | modifier le code]- Jonathan Cott, Conversation avec Philip Glass à propos de La Belle et la Bête, livret du disque La Belle et la Bête, Nonsesuch Records, 7559-79347-2, (1995), p. 23
- Philip Glass; Philippe Manoury, Composer un opéra aujourd’hui : le vrai défi, Le Monde de la Musique, n° 200, (), p. 73-74
Liens externes
[modifier | modifier le code]- La Belle et la Bête sur le site de l'Ircam.
- (en) La Belle et la Bête sur le site du compositeur.
- [PDF] Le minimalisme de Philip Glass aujourd’hui : l’exemple de La Belle et La Bête par Philippe Guida dans Interval(le)s, Automne 2004 .
- [PDF] Note de programme Première française à la Cité de la Musique.
- Livret de l'opéra sur le site GlassPages.