La Jagdgeschwader 52 [1] (JG 52) (52e escadre de chasse), est la plus prolifique des unités de chasseurs de la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale, avec une revendication totale de plus de 10 000 victoires sur les aéronefs ennemis.
Active de 1939 à 1945, l'unité était dédiée aux missions visant à assurer la supériorité aérienne de l'Allemagne dans le ciel d'Europe, essentiellement sur le front de l'Est soviétique à partir de 1941. La JG 52 opèrera pendant toute la guerre exclusivement sur différentes versions du Messerschmitt Bf 109, les E, F, G et K.
La JG 52 ne connût pas immédiatement le succès. Lors des campagnes de 1940, l'escadre était encore loin en matière de victoires, derrière les autres unités phares d'alors de la Luftwaffe : les JG 2, 26, 51 et 53 en tête, chacune alignant autour de 500 succès à la fin de l'année. La JG 52 pour sa part, n'en revendique "que" 150.
Moins de dix pilotes de la JG 52 sortiront avec le statut d'as à l'issue de ces combats à l'Ouest. Les pertes seront même assez élevées, mais les survivants auront acquis une solide expérience au front.
L'escadre reprit de l'élan lors de l'invasion de l'URSS mais, amputée de son premier groupe qui combattait encore à l'Ouest jusqu'en , faisait encore figure de petit poucet. Les JG 2 et 26 restant également à l'Ouest, les autres escadres purent se distinguer sur le front de l'Est où l'adversaire était nettement moins coriace, dû en grande partie à sa désorganisation et à son matériel aérien obsolète.
C'est la JG 51 qui tenait alors la dragée haute en Russie, avec 2 500 victoires à la fin de l'année 1941, suivie des JG 3 et 53. Ces trois escadres se battaient sous la houlette de grands as (Werner Mölders, Günther Lützow et Günther von Maltzahn) et sur le front central, principal secteur de l'invasion, ce qui explique les scores élevés. Le JG 54 remporta également de nombreuses victoires sur le front Nord en direction de Leningrad tandis que les JG 77 et 52 combattaient au Sud, un front plus calme.
Quand le front central se stabilisa à l'hiver russe, la pénurie d'essence incita Hitler à prendre les champs pétrolifères du Causase au Sud, avec en ligne de mire la ville de Stalingrad. C'est au cours de ce début 1942 que la JG 52 dépassera toutes les autres escadres allemandes. Alors que trois de ses pilotes seulement se verront décerner la Croix de chevalier jusqu'à la fin de l'année 1941, ce ne sont pas moins de 25 de ces décorations qui sont délivrées en 1942, dont 8 avec feuilles de chêne, deux de glaive et une avec brillant (Hermann Graf).
C'est ce qui caractérise la JG 52 tout au long de la guerre : alors que de nombreuses unités sont soit fragmentées, soit retirées du front pour servir sur d'autres théâtres d'opération au fur et à mesure que la guerre avance, les trois groupes de la JG 52 resteront ensemble, sur le même secteur du front de l'Est, et sur le même appareil (Bf 109). Fin 1942 et en 1943, de nouveaux pilotes arriveront à l'escadre. Et malgré leur arrivée tardive sur le front et les nouveaux chasseurs russes plus performants (La-5, Yak-9…), ils engendreront des succès considérables. Le plus notoire étant Erich Hartmann.
Le , Günther Rall abat un LaGG-3, c'est sa 115e victoire, la 5000e de la JG 52. En , les 6 000 victoires sont atteintes, et l'escadre parvient à 8 000 à la fin de l'année. Le cap des 9 000 est franchi l'année suivante, le . Bien que chaque groupe devra laisser une escadrille pour renforcer le front de Normandie (2, 4 et 7./JG 52), aucun ne sera dissous avant la fin de la guerre. Le , Adolf Borchers (kommandeur du I./JG 52) est couronné de fleurs pour avoir apporté à l'unité son 10000e succès.
Sur la centaine de pilotes allemands et autrichiens qui eurent 100 victoires ou plus, près d'un tiers les obtinrent en grande partie ou en totalité au sein de la JG 52. De même, des 15 pilotes ayant eu plus de 200 victoires, 6 furent membres quasi exclusivement de cette unité. Chose étonnante également, les 8 premiers as de l'unité survivront tous à la guerre.
La JG 52 finira donc en tête de toutes les autres unités allemandes en matière de victoires (entre 10 000 et 11 000). La toute dernière sera obtenu aussi tard que le par…Erich Hartmann, as des as de l'unité et as des as de tous les temps avec 352 victoires. Escadre sans nom, la JG 52 est désormais rentrée dans l'histoire.