Discussion:11e régiment de chasseurs à cheval
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Sympa; il ne reste plus rien de l'article que j'avais créé il y avait 2 mois environ; même si je ne conteste pas vos sources militaires extrèmement précises et détaillées, vous auriez pu laisser toute la partie "vie à Berlin", qui était le quotidien pour nous les pious, pious sans grade, mais qui était la réalité aussi : la garde de Rudolf Hess à Spandau, le défilé devant Giscard,les patrouilles armées à balles réelles sur le mur, le "Berlin by night" avec les sports, la cultures, les musées, le petit train Tegel/Strasbourg etc...etc...
kerma le 12 mai 2009
Berlin den, 21.Mai 2009
Auteur d’une étude sur l’historique du régiment depuis 1976, président de la Section Berlin de l’Amicale du 11ème REGIMENT de CHASSEURS, informé depuis deux ans par le fondateur de cette ébauche, webmaster des sites dédié au devoir de mémoire, je n’apprécie plus les propos déplacés figurant dans la période de présence du régiment à Berlin, et je n’oublie pas les textes et insignes empruntés de mes sites. Une nouvelle loi va bientôt voir le jour en France, aussi pour les droits d’auteur et le sanctionnement de la piraterie. Il serait judicieux de faire apparaître les anecdotes sur une ébauche consacrée à la vie des jeunes français durant leur présence à Berlin. Le 46ème REGIMENT d’INFANTERIE possède aussi une ébauche sur Wikipédia. Laquelle je rappelle est une organisation de bienfaisance dont les abus peuvent être mis sous protection. Je n’ai rien personnellement contre vous, qui devait avoir accompli votre service militaire dans les années 1961 pour avoir porté des munitions durant vos PZ, de notre temps de 1972 à 1978 nos armes étaient vides… Je pourrais mettre en ligne beaucoup d’autres sujets concernant les français au service de la liberté à Berlin, le train militaire français de Berlin ou le devenu de la gare française de Tegel aujourd’hui ou bien d’autre, sur place et en étroite collaboration avec le musée des alliés de Berlin, j’ai l’espoir dans quelques années, de me consacrer à un devoir de mémoire libéré d’une activité professionnelle en parallèle. Pour l’instant je vais poursuivre de mettre en ligne un historique décent du régiment pour les 30.000 officiers, sous officiers et chasseurs qui ont beaucoup donné durant 45 années à Berlin au sein du 11ème REGIMENT de CHASSEURS. --SectionBerlin (d) 21 mai 2009 à 09:51 (CEST)
Oui; et moi je ne supporte plus votre ton pédant d'officier en retraite ! Je suis civil, donc je vais me lacher aussi un peu : déjà rectifier certaines erreurs : je ne vois pas où j'ai été injurieux dans "mon article"; tous les faits énoncés sont exacts; mais c'est peut être le ton employé qui ne vous plait pas ? C'est sur, c'était simple, sans prétention, basé sur le vécu, donc un an au quartier Napoléon au 11° chasseur du 4 août 1979 au 29 juillet 1980; le 46 RI, je connais moins (j'étais dans les ROC), j'en parle pour mémoire, je ne connaissais pas le quotidien des "biffins"; cela ne m'empéchait pas de jouer au tennis avec un membre de l'orchestre, rattaché au 46 RI. Pendant mon service, nous étions armés à balles réelles; il y avait d'ailleurs sans arrêt des problèmes avec les chargeurs de PM qui étaient emballés sous plastique, lesquelles se déchiraient comme par enchantement... On allait quand même pas faire un carton sur les Vopos "en face" ! On aurait déclenché un sérieux incident diplomatique !
On a beaucoup donné, on a beaucoup donné... moi je n'ai rien demandé; j'ai perdu un an de salaire, moi qui travaillait déjà. la solde était loin de compenser le salaire que j'avais dans le civil.
D'autre part, il ne faut pas oublier que vous étiez dans une ville avec un très haut niveau de vie, où les allemands ne vous avaient pas attendus pour sortir et se distraire. Il y a une annectode que je n'ai pas osé mettre dans l'article "officiel" : pendant la visite de Giscard à Berlin, la télé française a diffusé plusieurs reportages sur la vie des militaires français à Berlin; dans un reportage, ils interwievaient la femme d'un officier supérieur : "quels sont vos rapports avec les allemands ?" réponse : "mais vous n'y pensez pas ? Nous ne nous fréquentons pas !" J'avais honte d'être français ! C'est vrai que les petits français fréquentaient seulement les écoles françaises du quartier Pasteur. On se serait cru en Afrique noire, en pleine brousse. Seulement on était à Berlin, ancienne capitale du Reich, haut lieu de la Prusse et maintenant capitale de l'Allemagne réunifié. Ne l'oubliez pas !
Plutôt non neutre
[modifier le code]Je viens de remettre les articles dans l'article discussion, (Il prend une forme qui ne va pas vraiment, plutôt non neutre, avec une phraséologie guerrière) voir si dessous fantassin 72Discutermarsouin 72 14 décembre 2011 à 14:04 (CET)
- Modestes à leur débuts, les Chasseurs se firent une place glorieuse à l'avant-garde de nos armées et ne tardèrent pas à rivaliser par leur bravoure et leur importance avec les anciens corps de l'ancienne armée. L'esprit des Chasseurs à cheval a dominé toute la glorieuse époque de notre histoire militaire de 1793 à 1812 :
« L'entrain et l'audace du Corps des Chasseurs devaient donner aux opérations cette allure leste, entreprenante, vive qui déconcerte les méthodiques généraux de l'adversaire, nous assurant les avantages de l'offensive "jusqu'au bout". » Cette citation tirée de l'Histoire du 8e Chasseurs, est l'illustration même de la place que les Régiments de Chasseurs surent se forger au sein de la Cavalerie Française. En 1761, la désastreuse guerre de Sept Ans (1756-1763) continuait d'appauvrir le Royaume de France et de décimer ses troupes : l’empire colonial s’effondrait et l’armée était incapable de faire front, d'autant plus que, face au génie militaire de Frédéric II le grand, nous n'avions à opposer qu'un commandement militaire indécis. Un homme essaya de sauver ce qui pouvait l'être et accomplit un vigoureux effort de redressement, ce fut Étienne François, duc de Choiseul d’Amboise, ministre d’état et de la guerre du 27 janvier 1761 au 24 décembre 1770. Il réorganisa l’armée et la marine, cependant qu'il défendait les intérêts français en péril par une politique étrangère habile. C'est dans cette situation difficile que soit créé au Quesnoy le Corps de volontaires de Soubise par l'Ordonnance du 20 février 1761, ayant pour Chef de Corps le Maréchal Prince de Soubise. Issu du Corps des Volontaires Etrangers de Wurmser, il deviendra 6e légion de Soubise en 1768. Il est formé par divers escadrons de fusiliers, chasseurs à pied, chasseurs à cheval, grenadiers, dragons... En 1779, on retrouve ces quatre Escadrons de volontaires qui depuis 1776 étaient répartis dans les régiments de Dragons, sous l'emblème du 5e Régiment de Chasseurs à Cheval. Celui-ci reçoit le 8 août 1784 le nom de Chasseurs du Gévaudan, enfin, après une dernière réorganisation, le 17 mars 1788, il devient le 11e Chasseurs, avec le titre de chasseurs de Normandie (titre qu'il perdra d'ailleurs le 1er janvier 1791 date à laquelle les vieilles dénominations des régiments royaux disparaissent pour faire place à de simples numéros.) A l'époque, le Régiment comprend 4 Escadrons et 2 Compagnies, soit 36 Officiers et 554 sous-officiers et Chasseurs. De 1789 à 1799, l'histoire du 11e Chasseurs est liée à l'épopée révolutionnaire; le Régiment se fit l'ardent défenseur de la nouvelle République française et du territoire national. Si les armées françaises n'avaient pas l'expérience des coalisés, elles leur étaient supérieures par le nombre et l'enthousiasme; c'est ce qui contribue à donner au 11e cette vivacité et cet allant que lui reconnaissent les historiens militaires. En outre, c'est le moment où éclate la valeur de jeunes officiers qui savent allier la hardiesse de la jeunesse et la stratégie révolutionnaire de Carnot. Le 11e participe avec fougue aux victoires décisives (Fleurus surtout) qui devaient dégager le territoire français de l'emprise directe des coalisés, avant d'être le porte-drapeau de la liberté dans toute l'Europe. Le 11e Chasseurs entre alors à plein galop dans l’épopée révolutionnaire avec l’Armée des généraux Dumouriez et Kellermann. Face aux coalitions européennes, l'on vit le 11e rejoindre en avril 1792 l’armée du Centre sous le commandement du lieutenant général de La Fayette. Il combat à Dinant et Saint-Aubin le 23 mai 1792. Le 11 juin 1792, à Maubeuge, le 11e manœuvre avec habilité et combat vaillamment les autrichiens qui laissèrent 60 morts sur le champ de bataille. Le 27 juin 1792, à Mairieux, il culbute des Uhlans, chasseurs à cheval et chasseurs à pied autrichiens : 30 tués, 83 prisonniers dont 5 officiers.
- A Valmy, en Champagne, le 20 septembre 1792 sur une colline que domine un moulin à vent ; 47 000 français, des soldats de métier et des volontaires armés à la hâte font face à 34.000 Prussiens commandés par le duc de Brunswick. L’infanterie prussienne donne l’assaut, mais recule sous le tir des canons français. Pour la première fois depuis le début de la guerre, les troupes françaises encaissent l’attaque sans broncher. Le régiment appartenant maintenant à l’armée du Nord, sous les ordres du lieutenant-général Dumouriez charge plusieurs fois mettant en déroute les prussiens. Décontenancé par la résistance des troupes françaises et les attaques de cavalerie, le duc de Brunswick retire ses troupes sans être poursuivi, cela vaudra aux généraux Dumouriez et Kellermann d’être soupçonnés plus tard de trahison. La bataille aura fait 300 morts du côté français et 200 morts chez les prussiens.
- A JEMMAPES près de Mons en Belgique le 6 novembre 1792, le 11e Chasseurs, avec les 1er et 2e Hussards aux côtés des volontaires et de l’armée, chargent les redoutes défendues par les chevaux légers de COBOURG et les Hussards de BLANKESTEIN, six semaines après Valmy.
Bénéficiant de l’avantage du nombre, les 40000 français et 100 pièces d’artillerie sont deux fois plus nombreux que les autrichiens, les canonnades ne donnant pas de résultat, le général Dumouriez décide de lancer plusieurs charges d’infanterie et de cavalerie. La vigueur et l'intrépidité des charges du 11e Chasseurs en tête de l’armée française et sa brillante conduite achève le succès et donne la victoire. À la mi-journée les autrichiens battent en retraite, laissant 4000 morts des deux côtés sur le terrain. Ces deux victoires, Valmy et Jemappes seront inscrites sur l’étendard du régiment (en 1987, la victoire de Valmy fut rajoutée sur celui-ci à Berlin). Le 13 novembre 1792, il participe au combat d'Anderlecht, d'où le prince de Wurtemberg est forcé à la retraite. Le 14 novembre, il est à Bruxelles, le 28 novembre à Liège. Rattaché à l’Armée du Nord, commandée par Jourdan, le 11e Chasseurs se distingue en Belgique. Lors de l'invasion de mars 1793 il charge à Neerwinden, à Maubeuge, Wattignies et contribue à la victoire de Fleurus le 26 juin 1794 par l’armée Sambre-et-Meuse sur les troupes anglo-hollandaises du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. La bataille faisait suite au siège de Charleroi qui durait depuis une semaine, elle aura exposé une armée de 80000 hommes, soldats et volontaires constitués en demi-brigade comprenant chacune un bataillon de soldats expérimentés et deux bataillons de volontaires, contre 70000 autrichiens. Fleurus offrira une double victoire aux français, celle d’avoir résisté à l’armée autrichienne, ainsi qu’aux anglais et hollandais et surtout aux royalistes arborant la cocarde blanche. Lorsque le prince de Saxe se retire vers Bruxelles, il laisse 5000 tués ou blessés sur le champ de bataille. En 1795, après la chute de Robespierre le 9 Thermidor et le coup de force avorté des royalistes le II Vendémiaire le 11e, toujours à l'avant-garde, participe aux campagnes contre les coalitions européennes : de 1795 à 1799 à l’armée de Sambre-et-Meuse et l’armée du Danube. Il ouvre la voie à l’armée de Jourdan par Aix, Juliers et Cologne jusqu'à Coblence où il entre le 24 octobre. Un peu plus tard, il couvre héroïquement la retraite de l’armée sur Trèves. Après avoir séjourné en Hollande en 1798, le 11e passe à l’armée du Danube sous les ordres de Moreau, et de juin à septembre 1799 mène une série d'engagements dont le dernier a lieu à Shoffen le jour où Massena remportait la victoire de Zurich qui mettait fin à la deuxième coalition... En 1799, le colonel Bessières, frère du général, prend le commandement du 11e Chasseurs qui, après avoir passé quelque temps dans le Doubs, reprend position en avant de Bâle.
Mais avec l'avènement de Bonaparte, l'histoire du 11e Chasseurs devient liée au prestigieux destin de ce Général de trente ans.En 1800 le Régiment repart en campagne avec l’armée du Rhin, prend part de Bâle à Ulm à une série de combats le 3 mai à Engen, le 5 mai à Stokack et à la bataille de Moesskirch, pendant que Bonaparte, par une manœuvre audacieuse, traverse les Alpes et remporte la difficile victoire de Marengo. Mais Moreau remporte des succès plus décisifs en Allemagne ; le 11e Chasseurs devait inscrire au cours de ces combats et de la bataille d'Höchstädt le 21 juin, deux faits d'armes particulièrement glorieux :
- Le 28 juin 1800 (09 messidor An VIII) après la bataille de Neubourg, à Oberhausen, il dégage le bivouac du 46e d'Infanterie, surpris par un fort parti de Uhlans autrichiens. Ceux-ci s'étaient fait reconnaître des sentinelles à la tombée de la nuit au cri de « France, 11e Régiment de Chasseurs ». Croyant avoir affaire à un détachement de ce Régiment, les sentinelles les laissèrent avancer et furent massacrées, ainsi qu'un grand nombre de soldats et d'Officiers, dont le premier grenadier de France, (Théophile Malo Corret de Kerbauffret, issu d’un frère naturel du maréchal de Turenne) le Capitaine de la Tour D'Auvergne et le chef de brigade Forty.
Entendant les cris de la mêlée, les Chasseurs du 11e qui s'installent en bivouac à proximité, sautent à cheval et se rendent au galop au camp du 46e, leur arrivée met en fuite les Uhlans La présence à Berlin, du 46e aux côtés du 11e Chasseurs est le symbole du lien qui, depuis ce jour, lie les deux Régiments.
- Le 3 décembre 1800 (12 frimaire An IX), il prend une part active et glorieuse à la bataille de Hohenlinden en Bavière contre l’Autriche.. le Colonel Bessières, frère du Maréchal, qui commandait le Régiment charge successivement, à la tête de chacun de ses quatre Escadrons, un bataillon de grenadiers hongrois qu'il parvient à désarmer à la quatrième tentative.
Après le succès de Bonaparte en Italie et de Moreau en Allemagne, l'Autriche doit demander la paix et le traité de Lunéville donne satisfaction à l'ambition caressée par le patriote depuis six ans : occuper « les frontières naturelles ».
Après la Paix de Lunéville en 1801, il rentre en France par Strasbourg. Après être resté quelques mois en garnison à Liège et Maestricht, il se rend à Chantilly. Pendant ce séjour, il fut passé en revue à Paris par le 1er Consul et caserné à l'hôtel Soubise. C'est à cette revue que furent distribués deux sabres et quatre carabines d'honneur. Les capitaines CHEVREAU et CHOTTIN reçurent les sabres, les brigadiers RIGOLEY et AUBERTIN, les chasseurs TURELLE et Nover les carabines.
Le 5 décembre 1804, 3 jours après son couronnement, l'Empereur Napoléon Bonaparte remettait au colonel Bessières, l'étendard du 11e Chasseurs, surmonté de l'Aigle déployé. Cet étendard devait parcourir une partie de l'Europe pendant onze années et inscrire dans ses plis, après Jemmapes, les noms des victoires d'Austerlitz, de Wagram, de la Moskowa.
En 1805, lors de la campagne contre l’Autriche et la Russie, le 11e Chasseurs fait partie de la brigade MARGARON du 4e Corps d’Armée, formée du 8e Hussards et du 26e Chasseurs. En septembre 1805, dans les environs de la ville de LANDSBERG, le 11e Chasseurs avait détaché en avant son 1er Escadron, cet escadron rencontre le 2e Escadron de cuirassiers autrichiens. Loin de se replier, il essuie leur charge sans broncher, les charge à son tour, les rompt et les poursuit ensuite avec une extrême vigueur. Un grand nombre de cuirassiers sont faits prisonniers et en outre le chef de cet escadron de cuirassiers, blessé et pris par le dénommé FOURNIER, chasseur de la compagnie d’élite. Vers la fin septembre le régiment est à HEILBRONN. Après avoir pris part à de nombreux combats, le 11e passe le Danube à DONAUWERTH, traverse Vienne et atteint le château de SOKOLNITZ le 1er décembre 1805.
Le lendemain 2 décembre à 7 heures du matin, la bataille d'Austerlitz en Moravie commençait !
A AUSTERLITZ le 2 décembre 1805.
Napoléon venait d'occuper Vienne, dont Murat prit les ponts intacts et entra en MORAVIE ou les armées Autrichiennes et Russes s'étaient jointes. Début décembre, la grande Armée après avoir occupé la position avantageuse du plateau de PRATZEN se retira en contrebas, bordant le ravin où coulait la rivière du GOLDBACH. Le 11e Chasseurs forme avec le 8e Hussards la Brigade MARGARON qui était rattaché au 4e Corps (Maréchal Soult). Mais c'est sous DAVOUT que cette brigade participera à AUSTERLITZ. Le 1er décembre 1805, l'Empereur plaça DAVOUT à son extrême droite avec de faibles forces pour défendre la route de VIENNE ; parmi elles se trouvait le 11e Chasseurs. L’armée Autrichienne - Russe sous les ordres du général KUTUZOF était concentrée sur le plateau de PRATZEN. Pour les alliés la tentative était trop forte d'accabler DAVOUT pour couper la seule route de retraite des Français. Ils y succombèrent.
Dans la nuit du 1er au 2 décembre, l’armée Autrichienne - Russe se mit en colonnes de marche et attaqua DAVOUT à l'aube du 2 au milieu d'un brouillard très épais. Cette manœuvre était attendue par l'Empereur. A la pointe du jour, NAPOLEON s'éveilla et dit aux Officiers de son État Major « maintenant messieurs, nous allons commencer une grande journée ». DAVOUT reçut mission d'arrêter l'ennemi à l'extrême droite de la rivière appelée le GOLDBACH. Opiniâtrement, il défendait le village de TELNITZ pas à pas. SOULT reçut l'ordre de se préparer à s'élancer sur le plateau central celui de PRATZEN, que BERNADOTTE devait assaillir sur la gauche pendant que l'Empereur, avec sa Garde, soutiendrait leurs efforts. Dès le début du combat la droite, c'est-à-dire DAVOUT, sous les ordres duquel se bat le 11e Chasseurs eut à subir le premier assaut de l'ennemi. C'est là que s'est joué le sort de la bataille, 10 000 Français réussirent à arrêter 35 000 Russes et Autrichiens. Le 11e Chasseurs dont la brigade est chargée de défendre le débouché du château de SOKOLNITZ au pied du plateau de PRATZEN résiste héroïquement, et grâce à sa ténacité fait face pendant plus de cinq heures à un ennemi supérieur en nombre. "Rarement bataille a donné lieu à tant de sauvagerie". rapporte un témoin.
A 10 heures dans un épais brouillard, le centre français (où se trouvait le 46e R.I) aux ordres du Maréchal SOULT s'ébranlait pour gravir les pentes du plateau et couper en deux par une attaque de flanc, l’armée ennemi étirée sur 16 kilomètres. La surprise des Autrichiens et des Russes fut complète. Pris entre SOULT qui se rabattait sur la droite et DAVOUT, les corps russes se débandèrent et cherchèrent à se frayer une retraite vers le sud sur les étangs gelés de MÖNITZ. Les glaces se fendirent sous le poids. L'artillerie de la garde acheva de la briser à coups de boulets et les fuyards furent impitoyablement noyés. Plus au nord, MURAT enfonçait la cavalerie autrichienne et LANNES le corps de réserve de BAGRATION. Grâce à l'incroyable solidité de la droite française, à midi la victoire est acquise. Dégagé par SOULT, DAVOUT contre attaque victorieusement et le 11e Chasseurs charge avec audace et hardiesse transformant en déroute la retraite de l'ennemi. Après la victoire, la plus brillante de celles de l’empire, NAPOLEON 1er adressa à l’armée la célèbre proclamation suivante : « Soldats, je suis content de vous ! Vous avez, à la journée d'Austerlitz, justifié tout ce que j'attendais de votre intrépidité ; vous avez décoré vos aigles d'une immortelle gloire... Il vous suffira de dire : "J'étais à la bataille d'Austerlitz" pour qu'on réponde : "Voilà un brave". »
La paix ayant été signée, le 11e prend ses quartiers près de PASSAU, sur les frontières de BOHEME.
Embrigadé avec le 8e Hussards et le 16e Chasseurs, sous les ordres du Général GUYOT, il rejoint le 13 octobre 1806 la petite ville de Iena qui comptait environ 4.000 habitants.
Le 14 octobre, à la pointe du jour, la brigade marcha à l'ennemi. Le 11e se distingue par de nombreuses charges brillamment fournies, par des feux de carabines commandés à propos et exécutés avec précision. Il s’avance jusque dans les troupes de la Maison du Roi (IENA), mais fut reçu par un feu si meurtrier que perdant beaucoup de Chasseurs, il fut obligé de se replier sur l’Infanterie du Général St-Hilaire qui arrivait dans ce moment et dont une partie se déployant en avant, fit un feu si vif et si bien continu que l’ennemi se retira dans le plus grand désordre. Les pertes du régiment dans cette journée furent d'environ 15 tués, 12 officiers et 60 chasseurs blessés. 250.000 hommes s’étaient affrontés dans cette bataille qui avait fait 30.000 morts et qui ouvrit à l’empereur les portes de Berlin. Le 15 octobre, le 11e Chasseurs bivouaque dans un petit village près du champ de bataille, prend la route de PROSSOMER le 16 et ramasse un grand nombre de Prussiens. Le 17, il se dirige vers NORDHAUSEN et prend part au combat devant cette ville. L’ennemi s’étant retiré, on le poursuivit en faisant un grand nombre de prisonniers, le 18 octobre, le régiment passe à STOLBERG, le 19 à QUEDLINBURG. L’armée poursuivant sa marche, le 11e passe par CHEMNITZ et PROSOSTERLEBERG, arrive le 21 près de MODDEBURG sur lequel il pousse quelques reconnaissances les 22 et 23 octobre.
Le 26 octobre 1806, les armées napoléoniennes continuent leur avance, l’avant garde du 11e Chasseurs rencontre l’Infanterie Prussienne établie dans un bois. Malgré un feu des plus nourri, le maréchal des logis DIDIOT, le brigadier BEL accompagnés de deux Chasseurs chargent à fond et prennent le lieutenant–colonel, le major et l’adjudant major du régiment de MAXIMILIEN.
Le 1er novembre 1806, le 11e était arrivé dans les environs de la ville de WAREN. Le Lieutenant LEJEUNE qui avait été détaché avec une trompette, en avant d'une grand-garde de 80 hommes commandée par le Capitaine PARIS se trouve tout à coup en face de 300 cavaliers prussiens. Envoyé en parlementaire, il vient, dit-il, sommer ses troupes de se rendre. Sur ces entrefaites arrive le capitaine PARIS à la tête de son avant-garde ; il fait aussitôt prévenir le colonel JACQUINOT qui vient au galop avec tout le régiment et envoie sous bonne escorte les 300 cavaliers au quartier général.
Continuant sa marche, le 11e allait poursuivre, durant le mois de novembre, le général BLUCHER dans sa marche tortueuse jusqu'à Lübeck, combattant sans cesse ses arrière-gardes. Après la prise de cette ville, il fit partie du corps de cavalerie qui, sous les ordres du prince MURAT, refoula le général jusque sur la frontière du Danemark et le força à capituler. Le 11e fut alors dirigé sur WISMAR dans le Mecklembourg et il occupa les environs pendant quelques jours. Il prit ensuite la route de Berlin par Schwerin et Strelitz, cantonna près de la capitale, s'y rendit le 22 novembre 1806 et passa ce même jour la revue de l'Empereur sur la place du palais (devant la porte de Brandebourg), préfigurant 150 ans plutôt, la présence des Chasseurs dans la capitale prussienne. Après ce court séjour dans les environs de Berlin, il passe l'Oder à Francfort et dans les premiers jours de décembre entre en Pologne.
En 1807, le 11e Chasseurs est en Pologne. Il fait partie de la Cavalerie de MURAT, au sein de la Division LASALLE, brigade WATIER de Saint ALPHONSE. Napoléon manœuvre pour faire face aux russes qui ont essayé de surprendre la Grande Armée dans ses quartiers d'hiver.
Ce sont les prémices de la bataille d'EYLAU. Le 2 février, le Régiment en reconnaissance se heurte aux avant-gardes Russes et arrête 1 200 Cosaques. Le 4 février, le 11e Chasseurs commença le combat d'ALSTEIN par une charge sur les cosaques qu’il trouva en avant de la ville, l’ennemi ayant évacué, il la traversa. Un peu plus tard, s'étant formé en colonne serrée par Escadrons il se porte au trot en avant, lorsque l'Empereur se trouve sur son passage. Les vivres manquent totalement, beaucoup de Chasseurs s'écrient en passant devant lui : « CHLEBA ! CHLEBA ! » (du pain, du pain). Il répond également en polonais et d'une voix retentissante : « DALEY ! DALEY ! y est CHLEBA » (En avant, en avant, il y a du pain). Ces paroles font rire et électrisent les Chasseurs qui se déploient aussitôt pour charger quelques bataillons d'Infanterie qui venaient de se déployer sur les hauteurs.
Le régiment est détaché près du corps du Maréchal BERNADOTTE et prend ensuite part aux durs combats d'EYLAU (aujourd’hui Bagrationovsk, près de Kaliningrad, Russie) le 8 février 1807 où il s'illustre. Dès l’aube, les russes, qui disposent d’une supériorité numérique écrasante (72.000 russes et 10.000 prussiens contre 54.000 français), passent à l’offensive et profitant d’un intervalle qui s’était créé dans les troupes françaises aveuglées par la neige, introduisent leur cavalerie et 4.000 grenadiers dans le dispositif de la grande armée. Napoléon se tourne vers MURAT et lui dit : « Eh bien ! nous laisseras-tu dévorer par ces gens là ». On voit alors surgir de la neige 80 escadrons de Chasseurs (dont le 11e), de Dragons et de Cuirassiers, qui, entraînés par MURAT dans une charge fantastique traversent les deux lignes russes et dégagent les Français. Malgré cela à 15 heures, devant le nombre, NAPOLEON envisage de se replier au cours de la nuit. Jusqu’alors sa seule chance résidait dans l’intervention de NEY, mais celui-ci n’arrive pas. Il n’arrive pas, car il est trompé par une ruse de l’ennemi qui tente de l’éloigner d’Eylau. Mais le soir, passant dans un chemin creux il fut appelé par un Caporal de Voltigeurs courant en flanqueur sur une hauteur voisine : « Monsieur le Maréchal, venez voir. Il y a là-bas une bataille du diable ! Un feu de file de canons ! ». NEY escalade la hauteur, voit les nombreuses lueurs des coups, sans entendre le bruit à cause du vent, et dirige le 6e Corps sur EYLAU. Ce mouvement décide de la difficile victoire, car de l’aube au crépuscule ce jour-là, la bataille aura coûté la vie à 10.000 hommes de la grande armée.
L'Empereur réunit dans une magnifique plaine, au mois de mai 1807, non loin d'Elbing, tout le corps de cavalerie commandé par le prince MURAT, afin de la passer en revue. Trente Régiments de toutes Armes y figuraient; la Division LASALLE, forte de quatorze Régiments dont le 11e faisait partie était en tête. Lorsqu'il fut arrivé à la hauteur de la Compagnie d'élite du 11e Chasseurs qui se trouvait à la droite de la 2e Brigade, le Général LASALLE présenta simplement le Régiment en prononçant cette phrase qui allait devenir une devise : -" Sire, voilà les bons " -" Ils en ont l'air " répondit l'Empereur impressionné par l'allure martiale des Chasseurs et s'adressant au Capitaine JOSSELIN -" Combien avez-vous eu d'hommes tués dans la campagne ?" -" 4 Officiers et 30 hommes" -" de prisonniers ?" -" Point !" -" C'est bien, dit alors l'empereur, voilà ce que j'aime : tuer ou se faire tuer !".
En mai 1807 encore, pendant son séjour à l’IOLE de MOGAT, le 11e Chasseurs fit partie d’une expédition qui eut lieu dans le FRISCK-MERHUNG, langue de terre entre la mer Baltique et le Frischoff, si étroite dans quelques endroits que deux escadrons ne pouvaient tenir bataille. 6.000 Prussiens étaient débarqués au LILLAU pour secourir DANTZIG, trois escadrons du régiment, trois de Dragons et mille deux cents grenadiers, le tout commandé par le Général BEAUMONT furent à leur rencontre, les repoussèrent, leur prirent 600 hommes, deux pièces de canon et les forcèrent à se rembarquer. Le 10 juin 1807, le 11e Chasseurs arrive à HEILSBERG, il fit une charge victorieuse sur un régiment de Dragons Russes, à la sortie de la ville, le culbuta et lui fit quelques prisonniers. Après cette charge, le Régiment resta en observation et ce fut à ce moment que le sous-lieutenant CAMBON eut la tête enlevée par un boulet. Dans cette journée, le brigadier DESJARDIN eut son cheval tué, étant en tirailleur ; au moment même, deux cosaques arrivèrent sur lui ; il les attendit de pied ferme, abattit le premier d'un coup de carabine, prit sa lance, en renversa l'autre et ramena les deux chevaux.
Le 14 juin 1807, après la bataille de Friedland à laquelle il prit part, le 11e marche sur TOPIAU. Le 16 juin 1807 au matin, la Division LASALLE se trouvait rangée en bataille sur le bord de la PREIGEL, en face d'un gros de 4 à 5.000 Kalmoucks ou Baskirs. Le prince MURAT arrive au galop, il demande au Général LASALLE : "Quel est le régiment de tête ?- "11e Chasseurs" répondit le Général. -" Allons chasseurs, dit-il, empoignons cette canaille" et aussitôt il se précipite dans la rivière. Il est suivi de près et au milieu d'un nuage de flèches arrive à la nage à l'autre bord.
Fin 1807, il fournit une compagnie qui se rend à CHARTRES au mois de novembre et contribue à former le 1er régiment provisoire de Chasseurs, embrigadé sous les ordres du Général DUPRE, durant la guerre d'ESPAGNE.
Le 19 juillet 1808, devant BAYLEN, "Le brave Général DUPRE s'élance avec ses Chasseurs à cheval à travers les intervalles de notre infanterie et donne l'exemple en chargeant à fond la ligne espagnole. Il y fait des brèches, il y entre, il prend même des canons qu'il ne peut ramener." Presque tous les Officiers Supérieurs sont tués ou blessés.
Le Régiment participe ensuite à la campagne d'Autriche en 1809. Il forme avec le 5e et le 7e Hussards, la Brigade PAJOL. Le 18 avril 1809, une reconnaissance commandée par le Général PAJOL et composée par le 11e Chasseurs, sous le Commandement du Colonel DESIRAT, partant de GEISLING a rencontré l’ennemi à trois quarts de lieue en avant de cette localité sur la route de RATISBONNE. Il était fort de 1.200 Dragons de KLENAU. Le Général PAJOL a ordonné au 11e Chasseurs de charger. Il l’a fait avec beaucoup d’intrépidité et a repoussé les Dragons, les Hussards et les Chevaux Légers de KEITRE. Monsieur DAUBERTON aide de camp du Général qui chargeait avec le 11e Chasseurs a eu son cheval tué sous lui.
Le 21 avril 1809, il participe au combat de LEUCKLING, le 22 avril à la bataille d'ECKMUHL, où l’armée autrichienne, forte de 110.000 hommes, attaquée par moins de 70.000, fut successivement dé postée de toutes ses positions. Pendant toute la matinée, la cavalerie du maréchal DAVOUT observe l’ennemi qui a apporté quelques modifications à ses positions de la veille et semble manœuvrer sur l’aile gauche de la 2e Division. Vers midi le maréchal DAVOUT ordonne l’attaque. Pendant toute la journée la cavalerie du Général MONTBRUN manœuvre pour se mettre en communication avec la 2e Division et pour défendre le défilé d’ABACH vers lequel l’ennemi fait mouvement. La 2e Division trouve plusieurs fois l’occasion de faire des charges heureuses. De son côté, Napoléon dirige lui-même l’attaque principale sur la chaussée d’ECKMUHL qui est enlevé et l’armée française débouche dans la plaine de RATISBONNE( Regensburg en allemand).
L’objectif de Napoléon fut de marcher sur la capitale autrichienne à l’instar de ce qu’il fit lors du déroulement de la campagne de 1805. C’est donc dans cette optique qu’il se décida de s’emparer de Ratisbonne, bien secondé dans ses desseins par les meilleurs de ses maréchaux Lannes et Davout. Cette ville était couverte par toute la cavalerie autrichienne, rassemblée sous ses murs, afin de protéger la retraite de l’archiduc Charles Louis d’Autriche, qui, n’osant risquer une nouvelle bataille, s’était décidé à repasser le Danube. La culbuter fut pour les divisions Gudin, Nansouty et St-Sulpice, l’affaire d’un instant. Le 11e Chasseurs et le 5e Hussards chargent les Dragons de HOHENLOHE, ils chargent également un Régiment d'Infanterie et lui font beaucoup de mal. Trois charges, exécutées avec impétuosité, forcèrent 8.000 hommes à fuir, tout ensanglantés, de l’autre côté du fleuve. Le maréchal Lannes venait de disposer son artillerie pour battre cette place, lorsqu’il découvrit dans ses murs une brèche. Un bataillon y est à l’instant introduit, gagne une poterne et ouvre la ville à nos troupes, qui s’y précipitent en masse. Tout ce qui résiste périt par le fer, six régiments sont exterminés et 9.000 prisonniers restent en notre pouvoir. La prise de Ratisbonne vit alors l’armée autrichienne commandée par l’archiduc Charles battre en retraite et ainsi ouvrir la route de Vienne à la Grande Armée. À l’attaque de cette ville, l’Empereur reçut au talon une légère blessure ; il la fit panser sur le champ de bataille et remonta bientôt à cheval pour diriger le mouvement de ses troupes.
Le 25 avril, la Brigade PAJOL prend et occupe NITTENAU. Le 22 mai c'est la bataille d'ESSLING.
A WAGRAM le 6 juillet 1809. La veille au soir, les troupes françaises fortes de 100.000 hommes, ayant reçues le renfort de l’armée d’Italie du prince EUGÈNE, se heurtèrent aux Autrichiens après avoir passé le Danube près d’un petit village appelé Wagram. Un rapport du Général MONTBRUN, au Maréchal DAVOUT, sur la part prise par sa Cavalerie à l'action du 3e Corps pendant la bataille du 6 juillet. "J'ai particulièrement à me louer Monseigneur, du 11e Chasseurs qui, ayant à sa tête le Général PAJOL, a effectué une des plus belles charges de Cavalerie qui se soit faite. Le Régiment D'OREILLY Dragons le chargeait, il l'a culbuté, a fait le Colonel prisonnier avec plusieurs Officiers et 65 Dragons après avoir sabré la moitié de ce Régiment et mis le reste hors d'état de se réunir". Au début, la bataille étant incertaine, Napoléon avait fait réunir sa formidable masse d’artillerie de la garde, composée pas moins de 100 pièces en un même point qui tirèrent presque 100.000 boulets. Presque anéantis les autrichiens s’enfuirent vers Vienne, laissant plus de 22.000 morts et autant de prisonniers. C’est dans les champs de WAGRAM que périt des suites de sa blessure le brave comte de LASALLE Antoine, un de nos meilleurs généraux de Hussard, frappé au front par une balle. L’armée française dénombrera aussi 20.000 tués et blessés.
Puis c'est la campagne d'Espagne et Portugal de 1810 à 1811.
Le 11 août 1810, le 11e est à VERDUN. Le 4e escadron, fort de 8 officiers et 250 hommes, reçoit l'ordre le 21 août de rejoindre l’armée d'Espagne. Il forme avec le 4e escadron du 24e Chasseurs, le 1er régiment provisoire de Chasseurs. Les 3, 4 et 5 mai 1811, se sont le combat et la bataille de FUENTES de ONORO, peu de temps après, le 4e escadron est versé au 31e Chasseurs.
C’est de Verdun que le 6 février 1812 le 11e Chasseurs part pour la campagne de Russie au sein de la Grande Armée. Il franchit le NIEMEN au pont de KOUNO le 24 juin et se dirige sur VILNA. Le 8 août c'est le combat d'INKOWO, le 11e Chasseurs, sous les ordres du Colonel DESIRAT, pousse plusieurs charges brillantes contre les cosaques de PLATOW, dont il arrête la marche. Le 14 août au matin, MURAT avec sa cavalerie marche sur KRASNOE.
Le 17 août 1812, à la bataille de SMOLENK, la cavalerie de MONBRUN placée à l’extrême droite charge à plusieurs reprises avant l’assaut de la ville mais, ne trouvant pas de gué pour franchir le DNIEPR, elle ne peut directement participer à la prise de la ville.
A la MOSKOWA le 7 septembre 1812, le 11e Chasseurs se couvre de gloire. A cinq heures et demie du matin, l'Empereur NAPOLEON adresse cet ordre du jour à ses soldats de la Grande Armée, rassemblés en ordre de bataille en avant du ravin de la Moskowa. "Que la postérité la plus reculée cite avec orgueil votre conduite dans cette journée, que l'on dise de vous: Il était à cette grande bataille, sous les murs de MOSCOU." Au centre du dispositif se trouvaient le 46e Régiment d'Infanterie et le 11e Régiment de Chasseurs. " La mêlée est meurtrière et les victimes sont aussi nombreuses qu'illustres, MONTBRUN le plus brillant de nos généraux de cavalerie, tombe mortellement frappé par un boulet", rapportera THIERS. Le Général Auguste CAULAINCOURT, prenant le commandement du 2e Corps, est frappé d'un boulet en chargeant à la tête de la brigade de cuirassiers WATHIER, en tentant de s’emparer de la Grande Redoute, position centrale du dispositif russe. Le 11e Chasseurs a une page brillante dans cette journée mais est cruellement éprouvé: le colonel DESIRAT qui le commande depuis le 16 mars 1809 est tué. C’est la plus terrible des batailles de l’Empire jamais vue à ce jour, opposant 130.000 hommes dans chaque camp, renforcés par 600 pièces d’artillerie côté russe, contre 500 pièces côté des français. L’affrontement sera très rude, le carnage aura duré quatorze heures, faisant 51.000 russes tués, blessés ou prisonniers, 30.000 hommes dont 10.000 tués du côté de la Grande Armée ; une victoire particulièrement difficile... Plus de 40 généraux et une vingtaine de colonels trouveront la mort dans la bataille de part et d’autre. Napoléon n’ayant pas utilisé la garde impériale, sa troupe d’élite, pour obtenir une victoire décisive sur le centre russe, qu’il préserva pour livrer la bataille de Moscou qui n’aura pas lieu, la ville sera prise une semaine plus tard. Le 14 septembre, c’est un peloton du 11e Chasseurs, commandé par le Lieutenant de LESPARDA, qui entre le premier dans la capitale de la Russie livrée aux flammes et vidée de ses réserves. Les cavaliers se lancent à la poursuite des russes au-delà de Moscou et livrent les combats de TORONTINO et de WINKOWO. Mais épuisés par la fatigue, la faim et le froid, harcelé par les Cosaques, la Grande Armée quitte Moscou le 19 octobre dans un début de retraite catastrophique.
Le 18 octobre 1812. À WINKOWO pendant la retraite de Russie, MURAT exécute à la tête de la cavalerie des charges si répétées, si bien dirigées, si vigoureuses, qu’il disperse la cavalerie russe, enfonce et sabre quatre bataillons d’infanterie russe. Le 11e Chasseurs fournit plusieurs charges brillantes à cette occasion, au cours desquelles de nombreux Officiers, Sous – Officiers et Chasseurs sont tués ou blessés.
Le 12 novembre, le régiment arrive à SMOLENK dans un état lamentable. Depuis 1811, Napoléon préparait la guerre contre la Russie, ensemble avec ses alliés Autrichiens, Prussiens. Dés 1812 il constitue une armée alliée forte de 600.000 hommes composés de 20 nations différentes comprenant des Polonais, des Suisses. des Hollandais… Les troupes font fondre à la mi-août pour compter plus que 450.000 hommes suite aux désertions et aux maladies. Après les combats de 1812, le retrait de Moscou ; la traversée de la Berezina sur des ponts fabriqués près fera perdre 24.000 hommes noyés dans les eaux glacées de la rivière marécageuse, entre le 26 et le 29 novembre 1812, les russes prendront environ 10.000 prisonniers. 50.000 traînards se dirigeront encore vers WILNO. Le 30 décembre les débris de la grande armée, 20.000 hommes arrivent à Konigsberg. Napoléon rentré tôt à Paris, évite le coup d’État du général Malet et fait recomposer l’armée en appelant prématurément les hommes, les réformés sont aussi enrôlés à servir la Grande Nation.
Le 7 avril 1813, le 11e Chasseurs n’est composé que d’une compagnie forte de 123 hommes et 125 chevaux. Au Niemen, le 1er mai 1813, à la bataille de Lutzen, une compagnie du 11e Chasseurs de la 2e Division de marche se comporte honorablement. Elle a un officier blessé, le sous-lieutenant Prinet. De nouveau forte de 170.000 hommes, l’armée française campait dans la plaine de Nauembourg ; celle des alliés, composé de 218.000 hommes, occupait celle de Lutzen. La cavalerie française, presque totalement détruite dans la campagne de Russie, n’offrait plus que des débris d’escadrons et était loin d’être comparable à celle de l’ennemi. Malheureusement la cavalerie est peu considérable ne regroupant que 8.000 hommes. Il fut impossible de poursuivre notre ennemi dans sa retraite. Le 1er mai, à 11 heures du matin, la division Souham, formant quatre carrés avec 16 pièces de canon, s’avança au pas de charge dans le défilé de Poserna contre une avant-garde ennemie qu’elle culbuta. Des colonnes russes immenses débouchèrent vers Kaia où était le maréchal Ney : la ligne de feu s’étendait avec rapidité. Toujours prompt à concevoir des projets audacieux, Napoléon ordonna au vice-roi de voler sur la gauche de Ney, tandis que lui même soutiendrait la droite, et au général Bertrand de tourner l’armée russe et de l’attaquer sur ses arrières. Les russes virent cette manœuvre et n’en furent point ébranlés. Le village de Kaia fut le théâtre de la lutte la plus acharnée : pris par les Français et ensuite repris par les Russes, l’Empereur le fit attaquer de nouveau par 16 bataillons de la jeune garde protégés par un groupe formidable de 80 pièces d’artillerie placé par le général Drouot. Cette terrible manœuvre produisit tout ce que Napoléon en attendait, Kaia fut emporté d’assaut et les bataillons qui nous accablaient furent mis en déroute. L’ennemi se retira promptement et abandonna le champ de bataille, où il perdit 30.000 hommes. Jamais l’Empereur ne s’était montré plus audacieux ; il semblait avoir établi son quartier-général au foyer même du danger. À cheval au milieu d’une nuée de boulets et de projectiles, il vit tout périr autour de lui ; mais toujours calme et maître de sa pensée, il continua de commander.
Allez, dit-il à un officier polonais qui au moment décisif, se trouvait près de sa personne, Allez à Cracovie et dites que j’ai gagné la bataille !
Plus tard un détachement de renfort pour le régiment composé de 126 hommes et 127 chevaux arrive le 27 mai à ERFURT. Le 26 août, c’est la bataille de KATZBACH.
Il combat encore à LEIPZIG les 16-19 octobre 1813 et à HANAU le 30 octobre 1813. Le 11e se distingua particulièrement en chargeant plusieurs fois l'ennemi avec impétuosité et contribua ainsi à ce brillant succès. Le 14 novembre le régiment est sur le Rhin pour couvrir le 11e Corps de Mac DONALD, accablé par un nouveau fléau, le typhus, le régiment arrive à Cologne. Mais en automne 1813, après les désastreuses campagnes de Russie et d'Allemagne, toutes les frontières de la France sont franchies par les coalisés. Au 1er janvier 1814, le 1er régiment provisoire comprenant 51 officiers, 583 hommes, 130 chevaux d’officiers, 597 chevaux de troupe et 6 de trait se compose des débris des 5e et 9e Hussards, 11e et 12e Chasseurs, 2e et 4e Lanciers. Le 11e Chasseurs qui forme le 3e escadron du 1er régiment provisoire, commandé par le Colonel DESCHAMPS, n'a conservé que 6 Officiers, 62 hommes, 15 chevaux d'officiers, 66 chevaux de troupe et un cheval de trait. Les "Marie-Louise" levées par Napoléon se battent avec courage, cependant que les Escadrons décimés du 11e Chasseurs (18 officiers, 137 hommes, 50 chevaux d’officiers, 138 chevaux de troupe, c’est-à-dire à peine la valeur d’un escadron) défendent le sol de la patrie tout au long de cette mémorable campagne de France. Le 11e Chasseurs combat le 14 février 1814 à Vauchamps aux ordres du colonel Nicolas. Le Régiment combat avec les troupes de Napoléon, Blücher à Étoges, les Français étant privés d'artillerie chargèrent et infligèrent, au sabre, de lourdes pertes à l'ennemi. 1814, c’est aussi Saint-Dizier. Mais Paris, tenu par Marmont, capitule le 31 mars. Le 11e Chasseurs est à Melun, lorsqu'il apprend l'abdication de l'Empereur le 11 avril 1814, il quitte Melun et va prendre ses cantonnements à COSNE. Louis XVIII s’installe sur le trône le 3 juin 1814.
Malgré ses pertes considérables, sa fidélité à l’Empereur ne se démentit pas pour autant et, durant les Cents Jours, le 11e Chasseurs se signala par son courage dans les combats meurtriers de la Campagne de Belgique.
Et on le retrouve aux côtés de l'Empereur en 1815 ; après le retour de l'île d'Elbe, à Fleurus, à Ligny le 16 juin, il se distingue encore à Plancenoit le 18 juin 1815 pendant la bataille de Waterloo. Napoléon abdique une seconde fois le 23 juin 1815, le 8 juillet Louis XVIII rentre à Paris dans les fourgons des coalisés.
Le 16 juillet 1815, après la chute de l’Empire, le 11e Chasseurs est licencié. C'est le terme d'une période particulièrement glorieuse pour le régiment et la tradition garde avec fierté le souvenir des batailles de l’Empire dont les noms sont inscrits pour toujours dans les plis de l'étendard.
Après la Seconde Restauration, dans le cadre de la réorganisation de l’armée, le 11e Chasseurs fut licencié le 6 décembre 1815 à Castres où il tenait garnison, l’épopée était terminée.- A l'éclat de l'épopée révolutionnaire et napoléonienne va se succéder l'ère moins glorieuse de la vie de garnison.
Le 30 décembre 1815 à Nevers sous le nom de Chasseurs de l'Isère, puis reconstitué un Régiment de Chasseurs numéro 11 dans l'ordre contrôle ; il est formé de volontaires et des débris de l'ex- 17e Dragons. Il gardera ce nom jusqu'au 27 février 1825, date à laquelle il retrouva son numéro. Une ordonnance du 19 février 1831 réglant la composition et l’organisation de la cavalerie prescrivit que les 5 premiers régiments de chasseurs deviendraient des régiments de lanciers et que chaque régiment de chasseurs rétrograderait de 5 numéros. Par suite le 11e Chasseurs devint le 6e et le 16e prit le numéro 11. Il changera de très nombreuses fois de ville de garnison. En 1844, on retrouve ses traces à Sarreguemines, il fait partie alors de la 3e Division Militaire. Après plusieurs transformations entre 1825 et 1851, il reçoit le 2 mai 1852 sur le Champ de Mars son nouvel étendard tricolore.
- On le retrouve ensuite tenant garnison dans l'Est. Il est à Sedan en mai 1859 et comprend alors 6 Escadrons.
De 1861 à 1865, le régiment fut envoyé en Algérie à Mostaganem, où il relève le 1er Chasseurs ; pour réduire en cendres la révolte indigène. Ses 6 Escadrons marcheront à l'avant-garde des colonnes Martineau (combat de Sain-Lagta), Lapasset Deligny (affaires d'Ain-Beida, de Titen-Yahia et Jolivet). Il participe à la répression d’une importante insurrection dans le sud-oranais. Il rentre en France en 1865 quand déjà se dessinent les signes d'un prochain conflit européen: la Prusse Bismarckienne domine l'Europe, seule la France résiste à ses prétentions. C'est bientôt la déclaration de guerre entre les deux Puissances et presque aussitôt l'invasion du territoire français en 1870. Les 5 escadrons du 11e Chasseurs participent aux premiers combats. Engagé à Wissembourg, Froeschwiller, le régiment bat en retraite vers la Marne (Beaumont), puis rattaché à l’armée de Châlons, il est dirigé vers la Meuse et parvient à échapper au désastre de Sedan le 2 septembre. Regroupé à Avignon le 12 septembre, ayant perdu les trois-quarts de son effectif. Au milieu de ces revers, Gambetta incarne la résistance et l'organise. Le 11e reformé, combat avec l’armée de la Loire. Il livre les combats de Coulmiers le 9 novembre et de Beaune-la-Rolande le 28 novembre.
- Puis, en janvier 1871, il est versé dans l’armée de l'Est et guerroie dans la région de Besançon. Tant d’héroïsme fut vain. Après la défaite de la France et l’armistice, le 28 janvier 1871, il se rend à Nevers.
En avril-mai 1871, le 11e fait partie de l’armée de Versailles mise sur pied par Thiers et participe à la répression de la Commune. Il ne connaît plus que les tribulations de la vie de garnison : Meaux (1872) ; Saint-Germain-en-Laye (1878). Il est commandé par le colonel de Moucheron jusqu’en 1886, puis par le colonel d’Esclaibes d’Hust. Le 12 septembre 1887, le régiment quitte Saint-Germain pour se rendre à Vesoul où il devait tenir garnison jusque en 1939. Après avoir fait étape à Vénisey, Montureux-les-Baulay, Buffignécourt, Baulay, il arrive à Vesoul le 26 septembre 1887 et remplace le 4e Régiment de Chasseurs. Son effectif en marche et de 28 officiers, 630 sous-officiers et chasseurs, 685 chevaux et mulets et 12 voitures.
- En 1901 à Vesoul, le régiment sous le commandement du colonel Lescot est composé de 5 escadrons, d’un état-major, d’un peloton hors rang et d’une fanfare.
Son effectif est le suivant : 28 officiers, 50 sous-officiers et 580 brigadiers et chasseurs. Ses 4 premiers escadrons sont composés en 4 pelotons à 30 chasseurs, 2 sous-officiers et 1 officier, le 5e escadron est composé de 4 pelotons, chacun de ses pelotons ayant pour effectif 18 à 20 chasseurs.
A sa fanfare se joignent les trompettes des pelotons des escadrons. Ces derniers ayant à charge en plus des sonneries à l’unisson de la vie quotidienne, celles des tours de garde des pelotons. Le peloton hors-rang comporte en outre, vétérinaires et maréchaux-ferrants, emplois indispensables dans la cavalerie.- Formé presque en totalité de Franc-Comtois, le 11e Chasseurs, comme tous les autres régiments de la cavalerie française, attendait depuis longtemps, en arrière de la trouée de Belfort, le jour où il pourrait victorieusement fouler le sol de l'Alsace reconquise et abreuver ses chevaux dans le Rhin.
Le 31 juillet 1914, c'est l'ordre de mobilisation et aussitôt après, l'ordre d'occuper les emplacements de couverture le long de la frontière, dans la région de Remiremont et à l’est de Belfort.
- Dès le 4 août 1914, le lendemain de la déclaration de guerre entre l’Allemagne et la France, des reconnaissances pénètrent en Alsace, et le contact est pris avec les forces allemandes dans la trouée de Belfort. Ces premiers engagements tournent à l'avantage des Chasseurs, la SCHLUCHT, le 4 août, patrouille du lieutenant HUSSENOT-DESSENONGES. Combat au col de LOUTSCHPACH, le 10 août. La veille, le 9 août 1914 le Brigadier CORNILLON François, Claudius est tombé glorieusement pour la patrie le tout premier du 11e Chasseurs à RICHWILLER en Alsace, il avait 23 ans.
Le premier cavalier du 3e escadron tombé au champ d’honneur sera le cavalier CAMPREDON Henri Auguste René tué au combat au col de LOUTSCHPACH dans les Vosges le 9 août 1914, dans sa 20e année, il était détaché au 19e Chasseurs. Du 18 au 24 août, le 11e entre le premier à Mulhouse et pousse des reconnaissances dans la forêt de la Hardt. Le 24 août, le 11e embarque à MONTBELIARD, le 27, les escadrons arrivent à AMIENS et à CORBIE. Des reconnaissances sont immédiatement poussées en direction de PONT-NOYELLES, PERONNE, BAPAUME et ALBERT. Toutes les patrouilles sont au contact. Toutefois, l'attaque allemande par la Belgique devait obliger le Commandement français à faire face à une situation critique et à créer rapidement une ligne de défense sur tout le front NORD: le 11e Chasseurs rejoint la région de la SOMME fin août pour participer au renforcement du front. Mais du 29 août au 3 septembre, il faut opérer une manœuvre de retraite. Le 11e Chasseurs fut tous les jours l’arrière-garde de son corps d’armée. Ce sont les difficiles combats de couverture jusqu'à l'OURCQ puis la bataille de la MARNE, il est engagé jusqu’à la contre-offensive du 5 septembre. Le 11e prend l'avant-garde du 7e C.A : LAGNY-le-SEC, NANTEUIL-le-HAUDOUIN, BETZ. Il prend liaison d'abord avec la 5e DC vers MAQUELINES puis avec le 4e CA à NANTEUIL le 10 septembre où l'on apprend la Victoire de la MARNE. (Renforcée par les troupes anglaises, l’armée française exploite la brèche, qui s’est constituée entre les armées von Kluck et von Bulow, renversant ainsi la situation et obligeant le haut commandement allemand à une retraite générale, l'adversaire arrêté dans son élan, puis bientôt surpris par la contre-offensive générale, se replie sur l’AISNE, dès le 10 septembre.)
- En avant du 7e CA, le régiment se porte à la poursuite de l'ennemi: LEVIGNEN, VAUMOISE, VAUCIENNES, VILLERS-COTTERETS, sur la ligne de défense du Nord de l'AISNE, le 12 septembre sur les plateaux de NOUVRON et de NAMPCEL, ne permettent pas de déboucher. Les chasseurs font plus de 100 prisonniers allemands, comme le 11 septembre où le lieutenant de Beauchaine, envoyé en flanc-garde du régiment, capture à la sortie sud du bois de Vaumoise, 3 fantassins ennemis.
Fin septembre le 6e escadron entre dans la formation du 22e Chasseurs. La guerre de tranchée s'installe, avec elle le visage de combat change, la guerre de mouvement est terminée. Les chasseurs manient la pelle et la pioche, organisant des défenses à CONFRECOURT et VINGRE. L'élan ennemi se porte vers CALAIS. Les 1er, 2e et 4e escadrons du 11e et le 7e escadron du 19e chasseurs embarquent le 25 octobre à la CROIX-SAINT-OUEN pour les FLANDRES. Le 26, ils débarquent dans la région de MERVILLE. Jusqu'au 16 novembre, les détachements à pied du 11e sont en position de l'ouest du mont KEMMEL et prennent part à la très dure bataille des Flandres. C’est alors pour les Chasseurs l’apprentissage du dur métier de fantassin. La carabine à la bretelle et le sabre en bandoulière, ils combattent courageusement dans la boue et l’eau. Le régiment recevra fin décembre, 321 mousquetons avec baïonnettes, en échange des carabines cédées au commandant du Parc d’artillerie, de sorte que le régiment est pouvu dorénavant de 521 mousquetons Le 28 novembre les escadrons auront rejoint le plateau de NOUVRON dans l'AISNE où jusqu’en janvier 1915, ils aménageront les tranchées existantes.
- En 1915 on voit encore des tentatives de débordements. Courant août, le 11e Chasseurs, au sein du 7e Corps d'Armée se préparait à l'offensive de CHAMPAGNE dont le but était de rompre les lignes ennemies.
Regroupé à NEUILLY-SAINT-FRONT, le 11e est passé en revue, le 6 août par le maréchal JOFFRE. A cet effet, ses six Escadrons se regroupèrent près de CHALONS et effectuèrent de nombreuses reconnaissances en profondeur du 29 août au 25 septembre, en avant de SAINT-HILAIRE-LE-GRAND. L’offensive de septembre entre Reims et l’Argonne et à 160 kilomètres plus au nord entre La Bassée et Arras aurait-elle plus de succès que celle du 10 mars dernier en Champagne ?. Des percées comme celle du 25 septembre, sous une pluie fine où le 11e s'élance à cheval, sur les premières lignes au Nord - Est de SAINT-HILAIRE-LE-GRAND. Il débouche en trois colonnes, le Colonel en tête de la colonne centrale, sur une crête balayée par le feu des mitrailleuses et de l'artillerie allemande dans l'espoir de bousculer les lignes adverses. La colonne de gauche est composée des 5e et 7e escadron, au centre l’État-Major, les 3e et 4e escadron, la colonne de droite composée des 1er et 2e escadron, les colonnes sont précédées d’un peloton d’avant garde commandé par les lieutenants, les 3 groupes de chevaux de main, des 100 hommes à pied, suivent respectivement leur demi régiment. Chaque colonne d’attaque avance en ordre dispersé, par escouades à 20 mètres de distance. À 9 heures 20 le signal de l’attaque est donnée. Malgré la fougue de leur assaut, les cavaliers sont arrêtés à 200 mètres des lignes adverses par des fils de fer barbelés, les tirs des mitrailleuses et les salves des canons ennemis. Devant cet obstacle infranchissable que notre artillerie n'avait pu réduire, un détachement aux ordres du sous-lieutenant PREISS Jean Georges met pied-à-terre avec son peloton, saisit un fusil d’infanterie, entraîne ses hommes et avec eux, des zouaves et des tirailleurs, fait le coup de feu et pénètrent dans la 3e tranchée allemande sur l'épine de Vedegrange. Il sera tué quelques heures plus tard, un chargeur à la main, tandis que le reste du Régiment rallie son point de départ. Dans la soirée l’épine de Vedegrange était enlevée… Durant la seule journée du 25 septembre, le régiment aura perdu 4 officiers, 4 sous-officiers, 29 gradés et chasseurs et un nombre important de blessés. Au total, 142 blessés et 56 tués sont à déplorer au régiment, durant cette offensive qui durera jusqu’au 30 septembre, parmi lesquels un Vésulien de 31 ans, le lieutenant ISLE de BEAUCHAINE, Georges Marie Raoul du 4e escadron, officier de liaison, qui tombera, le 29 septembre au lieu dit tranchées de Tantes à l’ouest de Souain, tué par un obus. Ce jour là ; 14 autres hommes dont DESCOMBES Jean Prosper, trompette du 4e escadron seront tués et le régiment dénombrera aussi 59 blessés. Les jours suivants, en tête d'un Corps de Cavalerie de 18 régiments, le 11e Chasseurs, de concert avec l'infanterie, renouvellera ses tentatives de percement du front, notamment devant les Tranchées des TANTES. Cinq charges successives menées dans la grande tradition de la Cavalerie n'arrivèrent pas à débouter l'ennemi de ses positions.. Sa magnifique conduite du 25 au 30 septembre lui a valu sa première citation à l’ordre de la IVe armée. Les français et leurs alliés anglais perdront 250.000 hommes et les allemands 150.000 durant cette offensive. Ramené à l’arrière le 8 octobre, le régiment se re-complète en hommes et en chevaux. Il termine l’année, d’abord au sud de CHALONS puis aux environs de SAINT-DIZIER, en continuant son instruction, en mettant à profit l’expérience de la guerre, de façon à être toujours à la hauteur de sa tâche.
- 1916- Dans le courant de janvier, le corps d’armée est massé aux environs de Bar-le-Duc. Devant prendre des tranchées dans l’Argonne, des reconnaissances sont envoyées dans les premiers jours de février. Le 11e Chasseurs avait pour mission de tenir une partie du front destiné au Corps d’Armée et s’apprêtait à s’installer vers le Four-de-Paris.
Mais l’orage s’annonçait violent au nord de Verdun. Le Kronprinz impérial avait besoin d’assouvir ses appétits sanguinaires. Une attaque formidable était projeté pour s’emparer de la première de nos places fortes. Devant cette menace, le 7e C.A est maintenu dans ses cantonnements jusqu’au 21 février. À ce moment, il est prêt à être lancé dans la fournaise. La 37e D.I arrête l’ennemi vers la côte du Poivre et tous coopèrent à l’action attendant les renforts qui magnifiquement font un barrage infranchissable. Le Régiment avec le 7e Corps d’Armée est massé à Vaubécourt aux environs de Bar-le-Duc et à partir du 21 février il participe à la gigantesque bataille de Verdun où l’Allemagne espérait saigner à blanc l’armée française. Il est prêt à intervenir contre la cavalerie allemande, dans le cas où elle se montrerait. Les Chasseurs du 11e vont y remplir les missions les plus variées. L’ordre rétabli le régiment est employé à la surveillance de la circulation sur la ligne Dombasle-Verdun. Dans les premiers jours de mars, le régiment est fractionné. Les escadrons remplissent les missions les plus variées, surveillance, aménagement des voies de communication sous les bombardements parfois intenses, garde et conduite de prisonniers, manutention de munitions et toute nature et de tous calibres pour alimenter la gigantesque bataille, liaisons d’infanterie et d’artillerie dans les zones les plus dangereuses, réparations des lignes téléphoniques, service de coureurs à pied au profit des héroïques troupes engagées au bois Bourru, aux forts de Souville, de Tavannes. Le 15 mars les soldats sont envoyés au repos dans la région de Neufchâteau puis à nouveau dirigés sur Verdun le 15 avril où ils vont y effectuer les mêmes missions jusqu’en juillet. Alors que les anglais utilisent pour la première fois au combat, des chars dans la région de FLERS-COURCELETTE le 15 septembre sur le front de la SOMME et cela ne leur donnant pas l’avantage car ils n’utilisent pas de troupes à pied derrière les chars pour combler les espaces gagnés, les 1er, 2e, 3e et 4e escadrons sont aussi dans la Somme pour prendre part à l’attaque que livre le Général Foch. Les 5e et 7e escadrons restent avec le 11e du côté des EPARGES. En octobre, les escadrons rejoignent l'ARGONNE, sont dispersés dans divers secteurs et vont occuper les tranchées afin de seconder l’infanterie. Le 1er et 3e escadron dans le bois d’Hauzy (7e C.A), le 2e et 4e escadron dans le secteur de Nomeny (48e D.I) le 5e et 7e escadron dans la région de Verdun (74e D.I). Le 11 novembre, l'Etendard reçoit des mains du Général GOURAUD, Commandant la IVe Armée, la croix de guerre avec palme qui lui avait été décernée pour la brillante conduite du régiment en septembre 1915 à Saint-Hilaire le Grand.
- 1917 – Le 1er janvier le régiment passe divisionnaire, les 1er et 3e escadrons à la 14e division d’infanterie, les 2e et 4e escadrons à la 41e D.I, les 5e et 7e escadrons à la 74e D.I.
Réorganisé en 4 escadrons, utilisé à pied, il participe en avril 1917 aux sanglantes attaques ; Le chemin des Dames et de Champagne, devant Brimont et le Mont Cornillet, dans le cadre de l’offensive du Général Nivelle. Le 14 juillet 1917, l'Etendard décoré de la croix de guerre défile à Paris. Le 24 juillet 1917, trois pelotons du 1er escadron du régiment, détachés à la 14e Division d’infanterie figurent à la revue du 7e Corps d’Armée qui a lieu près de Damery, sur les crêtes du plateau à l’est du bois des Rois (côte 263). Le général Pétain, commandant en chef les armées du Nord et Nord-Est, passe cette revue, assisté du général de Bazelaire commandant le 7e C.A. Sur l’invitation du général commandant le C.A, le lieutenant-colonel commandant le 11e Chasseurs accompagné de son chef d’escadrons et de son capitaine adjoint, assiste parmi les officiels sans troupe à cette revue[1]. En août, chaque escadron devient divisionnaire : Le 1er avec la 14e DI Le 2e avec la 164e DI Le 3e avec la 41e DI Le 4e avec la 128e DI. Le 11e, partie à cheval, partie à pied (les Escadrons étaient répartis dans les divisions d'Infanterie) résiste aux grandes offensives allemandes. Il participe à pied à de nombreux coups de main et tient tout comme les unités d'infanterie des secteurs d'attaques. Le 20 novembre 1917, Anglais et français alignent 400 chars dans la bataille de cambrai contre une dizaine de chars allemands.
- Le 1er janvier 1918 - Le Régiment est regroupé aux ordres du Colonel DODELIER,
-État-Major et Peloton Hors Rang (9 officiers, 10 sous-officiers, 11 brigadiers, 87 cavaliers et 116 chevaux), y compris les deux sections de mitrailleuses. -le 1er escadron (4 officiers, 16 sous-officiers, 10 brigadiers, 126 cavaliers et 156 chevaux) -le 2e escadron ( 5 officiers, 17 sous-officiers, 17 brigadiers, 130 cavaliers et 153 chevaux) -le 3e escadron ( 5 officiers, 15 sous-officiers, 13 brigadiers, 125 cavaliers et 159 chevaux) -le 4e escadron ( 4 officiers, 17 sous-officiers, 17 brigadiers, 125 cavaliers et 148 chevaux). Après un court séjour de repos dans la vallée de la MEURTHE dans la région de Baccarat, il est réparti dès le printemps sur un vaste front d’attaque et les escadrons, avec leurs divisions d’infanterie respectives, vont aller renforcer les secteurs visés par l’ennemi qui risque ses derniers atouts par une reprise de la guerre de mouvement en de nombreux points du front. Les Allemands veulent, en effet, porter le coup décisif avant que les renforts américains n’arrivent. On voit alors les différentes unités du Régiment sur l’ARDRE, La VESLE, devant VILLERS-COTTERETS, sur l’Aisne, sur la Meuse, sur la Lys, sur l’Escaut. Le 12 juin 1918 une attaque de chars comme le 20 novembre dernier, se répète aux alentours de la rivière de l’ANCRE dans la Somme et à VILLERS-COTTERETS dans l’Aisne .Après les jours angoissants du recul, c’est la marche victorieuse qui commence. Pendant cette période qui s’échelonne de mai à novembre, les escadrons de cavaliers déploient une inlassable activité au service de l’infanterie : patrouilles, reconnaissances, liaisons, observations, au cours desquelles ils eurent à subir les gaz asphyxiants et les bombardements aériens. Le 18 juillet, il passe à la contre-attaque et enfonce les lignes adverses, après une poursuite sans répit, la frontière est franchie. Sa marche victorieuse ne s'arrêtera qu'à l'Armistice du 11 novembre 1918, signée dans le wagon-restaurant de la COMPAGNIE INTERNATIONALE DES WAGONS-LITS ET DES GRANDS EXPRESS EUROPEENS n° 2419D à la clairière de Rhetondes près de Compiègne. (Lequel après avoir servi pour la capitulation de la France le 23 juin 1940, sera transporté à Berlin pour passer sous la porte de Brandebourg le 24 mars 1941 avant d’être exposé une semaine dans le jardin de plaisance (Lustgarten) près de la cathédrale de Berlin (Berliner Dom). (Source : livre, Das Brandenburger Tor, page 139, photographie 117 (Landesbildstelle Berlin) Ullstein Verlag 1990 (ISBN 978-3-550-07404-2)). Il fut ensuite stationné sur une voie de garage avant d’être évacué en 1944 vers Ohrdruf (Türingen) pour être dynamité par les SS avant l’arrivée des troupes américaines en avril 1945).
- La France encore une fois était sauvée par l’Armistice.
A la fin de la guerre, chaque Escadron a obtenu une citation: Le 1er escadron est cité à l'ordre du régiment:
"Escadron d'une division d'attaque, a, sous les ordres du Capitaine TOURETTE, participé avec un allant remarquable à toutes les opérations de la division. Pendant les attaques, a assuré les liaisons sous les bombardements les plus violents. Après la réussite des opérations entre MARNE et VESLE, entre AISNE et MEUSE, poursuivant l'ennemi en retraite, maintenant étroitement le contact, débordant et même attaquant ses points d'appui, menant le combat à pied jusqu'à l'arrivée de l'infanterie, empêchant l'ennemi de s'arrêter sur les positions préparées, le contraignant à hâter sa retraite, transformant sur les ponts de la MEUSE un repli en panique, le 1er escadron du 11e Chasseurs a affirmé de la façon la plus brillante les splendides qualités de la cavalerie française." Le 20 janvier 1919. Le Lieutenant Colonel Commandant le 11e Chasseurs, signé: AUDIBERT.
Le 2e escadron est cité à l'ordre de l’armée:
"Escadron divisionnaire très allant et animé d'un grand esprit de dévouement, cherchant toujours à s'employer pour le plus grand profit de l'infanterie. Sous le commandement du Capitaine ARGOUD, a toujours exécuté ses missions dans de parfaites conditions. S'est particulièrement distingué pendant les opérations de guerre de mouvement de la division, depuis le mois de mai 1918 jusqu'à la fin des hostilités." Aux armées, le 10 décembre 1918. Le Général Commandant la VIe Armée, signé: DEGOUTTE.
Le 3e escadron est cité à l'ordre de l’armée:
"Le 2 août 1918, s'est audacieusement emparé du village de SAPONAY, puis dépassant au galop le bois d'ARCY, les villages de RUGNY et de FOUFRY, a mis en fuite les arrière-gardes ennemies, facilitant ainsi la progression de l'infanterie. À continué à talonner l'ennemi les 3 et 4 août 1918, sous les ordres du Capitaine BOURDIN, a précipité sa retraite jusqu'au-delà de la VESLE." Le 12 octobre 1918. Le Général Commandant la Xe armée, signé: MANGIN.
Le 4e escadron est cité à l’ordre de la 128e Division d’Infanterie :
« Unité animée du plus bel esprit militaire, pleine de mordant et d’ardeur, s'est dépensé sans compter au cours de la campagne pour remplir avec succès toutes les missions qui lui ont été confiées. Sous le commandement de son chef, le Capitaine ARNOUS-RIVIERE, et avec l'appui de la section de mitrailleuses commandée par le lieutenant BOHRER, a rendu les plus grands services à VERDUN, en CHAMPAGNE, dans l’AISNE et en BELGIQUE en assurant, dans des conditions difficiles, la liaison entre la division et les unités voisines, ou en poussant des reconnaissances hardies qui ont éclairé l'infanterie et donné au commandement les renseignements les plus précieux." Le 18 novembre 1918. Le Général Commandant la 128e DI, signé: SEGONNE
C’est alors la chevauchée victorieuse à travers la Belgique reconquise. Les troupes françaises sont acclamées partout où elles passent. Bruxelles est traversé au milieu des ovations les plus enthousiastes. C’est Louvaint, Tirlemont, Saint-Trond et enfin Liège où il séjourne quatre jours. Et le 6 décembre les cavaliers du 11e foulent le sol allemand.
Ce sont des moments inoubliables que vécurent les cavaliers du 11e Chasseurs, on est enfin en Allemagne, et devant une affluence considérable et un silence impressionnant, les premières troupes françaises défilent dans Aix-la-Chapelle, passant devant la statue Frédéric-Guillaume voilée de noir par ordre du commandant du Kreis. En tête de la colonne est l’étendard du 11e avec le 4e escadron comme garde d’honneur.
Ce sont les premiers jours de l’occupation française. Les 2e et 4e escadrons cantonnent dans Aix-la-Chapelle même, tandis que le 3e pousse de l’avant et va s’installer avec sa division en face de Düsseldorf. L’état-major est lui aussi à Aix-la-Chapelle, le lieutenant-colonel commandant le régiment ayant reçu la mission délicate de prendre en main la direction des Stadt- et Land-Kreis, aidé d’un personnel recruté dans le régiment. Pendant deux mois, il assuma cette tâche difficile, mais combien agréable, qui valut, au départ, cette parole d’un haut fonctionnaire du Stadt-Kreis, rapportée par le général LECONTE : »Sous l’occupation française, la ville d’Aix-la-Chapelle est la plus heureuse des villes d’Allemagne. »
Le but était atteint, montrer à l’ennemi que la France était « la nation du Droit, de la Justice, de l’Humanité ».
C’est là, sur le sol ennemi, que le 11e Chasseurs devait aussi recevoir la suprême récompense, tant désirée ; c’est là que la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre fut attachée à son étendard, sur la place du Rathaus, devant la statue de Charlemagne, ayant reçu cette haute distinction avec une deuxième citation à l’ordre de l’armée :
"Unité animée du plus bel esprit militaire plein de mordant et d'ardeur. S'est dépensé sans compter au cours de la campagne pour remplir avec succès toutes les missions qui lui ont été confiées en particulier au cours des dernières opérations."
Mais le séjour en Allemagne devait être court. Au début de janvier 1919, le départ du 7e Corps d’Armée était envisagé. Le 11e chasseurs allait être appelé, lui aussi à quitter la région. Le vœu formé par la cavalerie française depuis un demi-siècle, d’aller "A l'abreuvoir du Rhin" n’allait donc pas être réalisé. Avant de quitter la région occupée, le Lieutenant Colonel AUDIBERT a tenu à rassembler une importante fraction de son Régiment devant Düsseldorf pour présenter les Chasseurs à l'Etendard, lui permettant de réaliser ce vœu. Le colonel voulut que cette satisfaction lui fût donnée avant sa rentrée à Vesoul, son ancienne garnison. Le 6 janvier à midi, l’étendard, entouré du 3e escadron, d’un demi-peloton du 4e, d’une fraction du 2e, d’une fraction d’état-major (le 1er escadron ayant terminé la campagne sur la Meuse avec la division des As (14e D.I.) n’avait pu être représenté), se trouvait sur le Rhin devant Düsseldorf. Les chasseurs du 11e de 1914-1918 n’oublieront jamais cette journée mémorable, consacrée par la poésie que, dans une délicate intention, leur dédia leur chef de corps, devant le vieux fleuve gaulois, la barrière du Droit, le rempart de la Paix française.
- 1919 - Aix-la-Chapelle qu'il occupe, le 11e Régiment de Chasseurs à Cheval reçoit la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre. Il est allé «à l'abreuvoir du Rhin », réalisant ainsi le vœu, vieux d'un demi-siècle de la cavalerie française. Il rejoint alors en vainqueur le 27 avril 1919 sa bonne garnison de Vesoul, où il pourra inscrire sur le marbre le nom de 15 Officiers, 16 sous officiers, 28 Brigadiers et 68 Cavaliers glorieusement tombés pour la patrie depuis le 9 août 1914.
- De tous les hommes qui auront combattu sous l’étendard du régiment, n’oublions pas un nombre impressionnant de blessés, de prisonniers et de disparus qu’aura causé le conflit.
La liste publiée en leurs mémoires, d’après un historique rédigé suivant des documents rassemblés peu de temps après la guerre et les journaux des marches et opérations du régiment de 1914 à 1918, comprend quelques anomalies orthographiques et ne contient pas les noms des hommes qui succombèrent à leur blessure, au-delà de 1918 et des registres J.M.O du régiment. Le 11e Chasseurs fut composé à cette époque en portion active comme les 1er, 2e, 4e et 5e escadron et en portion détaché au 19e Chasseurs comme l’État-Major, les 3e et 6e escadron, puis en groupe comme les 3e et 4e escadron et les 5e et 7e escadron. Il fut alors difficile de réunir tous les documents nécessaires aux informations pouvant intéresser la famille et les descendants de tous les hommes du régiment qui perdirent la vie dans cet affrontement.
L’ajout de noms en 2009, provient de la consultation des journaux des marches et opérations du régiment de 1914 à 1918 rendu possible sur l’Internet depuis cette date, à noter que les JMO de 1917 et 1918 ne comportent pas de listes des effectifs des hommes tombés pour la Patrie.- La guerre de 1914-1918, qui avait profondément touché l'Europe, semblait cependant assurer la paix, mais celle-ci ne devait pas résister longtemps au fanatisme nazi.
A la mobilisation de 1939, le 11e Chasseurs éclate en plusieurs groupes de reconnaissances: -G.R.C.A. n. 9 : VIIe C.A. -G.R.D.I. n.17 (à cheval) : XIIIe D.I. -G.R.D.I. n.25 (à cheval) : XIVe D.I. -G.R.D.I. n. 4 (motorisé) : XVe D.I.
Le 9e groupe de reconnaissance de corps d'armée est formé par le 11e R.C.C (VESOUL) et le centre mobilisateur de cavalerie n. 7 (CMC 7) de VESOUL, LURE, MONTBELIARD. Il est affecté au VIIe CA sous les ordres du Colonel de BOUGLON. - De septembre 1939 à mai 1940, il est en mission de surveillance en ALSACE. Il fait mouvement de DELLE sur AVIZE (Marne) et stationne dans la région de FAVEROLLES du 21 mai au 5 juin 1940. E.M et G.E.M sont mis à la disposition de la 7e DI pour couvrir son repli à CROUY (Aisne) les 6 et 7 juin. Rendus au VIIe CA. Engagements défensifs violents à MAREUIL-EN-DOLE et FERE-EN-TARDENOIS du 8 au 10 juin 1940. - Le 2e escadron est en mission de liaison de sûreté avec la 27e DI, dans la région de NESLES-VANDIERES (Marne) les 10 et 11 juin. - Opérations du G.E.M, coupé de G.R. Passage de la Marne à MONT-SAINT-PERE et CHATEAU-THIERRY sous les bombardements aériens et des attaques de blindés du 10 au 13 juin 1940. - Opérations du 1er escadron, détaché le 23 mai à la garde du PC du VIIe CA. Défense de la VESLE à JONCHERY. Repli en combattant sur ROSNY, JOUY-LES-REIMS, DAMERY-CONGY du 9 au 12 juin. - Regroupement des restes des escadrons à IGNY-le-JARD sur le Petit-Morin (12 officiers et 250 cavaliers) du 13 au 16 juin. - Repli sur CONNANTRE. Les unités de nouveau disloquées par la pression allemande refluent isolement, subissent de lourdes pertes. - Marche du G.E.M: repli de CONNANTRE sur ARCIS-sur-AUBE, BAR-sur-SEINE, TONNERRE, MOULINS, CLERMONT, AMBERT, VILLEMANDE, BILLANGES les BOURGNEUFS. - Marche du 1er escadron: mis en mouvement sur ANGLURE (Marne) coupé par une colonne ennemie, fonce, cherche un passage sur la SEINE qu'il franchit à CLEREY. Se repli sur CHAOURCE, MONTBARD où après une reconnaissance hardie pour couvrir un bataillon du 3e R.I.C et un combat de 7 heures, il reçoit l'ordre de mettre bas les armes. (14-06 au 17-06-40) - Marche du 2e escadron: repli en combattant sur ANGLURE et COURCEMAIN, enlève de haute lutte le pont de CLEREY occupé (16-06-40), retraite sur la forêt d'AUMONT. Talonné par les chars ennemis, parvient à LAIGLES (Côte D’Or), se bat sans répit à VILLAINES en DUESMOIS, SEMOND, ESSAROIS, AIGNAY et parvient à BUSSEROTTE où, malgré l'Armistice, il est capturé et transféré au camp de LONGWIC (14-06 au 01-07-40) - Il est dissous le 23 juillet 1940.
Le 4e groupe de reconnaissance de division d'infanterie, formé par le 11e R.C.C (VESOUL) et le CMC 7 (VESOUL). Affecté à la 15e division d'infanterie motorisé sous les ordres du Général JUIN, commandé par le Colonel de SAINT-DIDIER puis le Colonel ARLABOSSE (14-04-40) - En couverture devant la ligne MAGINOT, à l'est de BITCHE. (12-09-39). - Avant poste sur la LAUTER entre WISSEMBOURG et LAUTERBOURG (octobre 1939). - Regroupement dans la région de CHAUNY (février 1940). - Manœuvres de la Dyle: participe, dans le cadre de D.I.M, à l'organisation défensive de GEMBLOUX (PERWEZ-BOIS du BUIS). - Rattaché successivement au corps de cavalerie puis à la 3e D.L.M (2e cuirs- LCL du VIGIER). - Défense de la SAMBRE entre NAMUR et CHARLEROI dans un groupement de GR (7e GRCA, 4e et 80e GRDI), mis à la disposition de la 2e DLM (15-05 au 16-05-40). - Défense de la SAMBRE entre CHARLEROI et MAUBEUGE (43e DI) (17-05-40). - Couverture de la 15e DIM à DONS (18-05-40). - Couvre le repli sur VALENCIENNES. - Mis à la disposition de la 25e DI au nord de CAMBRAI, au contact, et sur la SENSEE (21-05 au 23-05-40). - Opérations offensives sur CAMBRAI (22e DI) avec le 3e GRCA. - Rattaché à la 4e DI (Général MUSSE) pour l'étayer sur l'ESCAUT entre MASTAING et DENAIN (25-05-40). - Protection de la 4e DI dans son décrochage de l'ESCAUT et son repli sur la Scarpe (25-05 au 26-05-40). - En action retardatrice de MARCHIENNES (du 27 au 29-05-40) sur SAINT-AMAND puis entre SCARPE et LILLE au bénéfice du IVe corps d'armée (15e DIM et 4e DI). Engagements violents et incessants au sud de LILLE, à TEMPLEMARS et combats de rues dans les faubourg au sud-ouest de LILLE. - Des éléments, sous les ordres du CES de MOUSTIERS, réussissent à s'embarquer à DUNKERQUE. Débarqué à CHERBOURG (le 02-06-40), son groupe intact a marché et combattu d'EVREUX à TOULOUSE (jusqu'au 27-06-40). - Dissous le 25-07-40 à SAINT-LAUTIER (Haute-Garonne) pour former le 7e régiment de chasseurs de l’armée d'Armistice. (constitué en août 1940 à Carcassonne puis à Nîmes (15e DM) il appartient à la brigade de réserve générale du 1er groupe de division militaire (PC à VIENNE). Démobilisé en novembre 1942).
L'escadron D'AMD avait été cité à l'ordre de l’armée. Ordre numéro 211/C
" L'escadron AMD du 4e GRDI, remarquablement entraîné par son chef, le Lieutenant BION. Dans la journée du 26 mai, en chargeant l'ennemi avec ses trois AMD, a dégagé le Colonel du 46e RI encerclé dans son PC à MASTAING. A, pendant 22 heures, les 27 et 28 mai, au contact permanent de l'ennemi, assuré la protection absolue de la colonne d'infanterie dont il a couvert l'arrière-garde sur un parcours de 32 kilomètres. Enfin, dans la nuit du 28 mai, a assuré l'avant-garde pendant la traversée des lignes allemandes, en sortant victorieusement de chaque rencontre avec l'ennemi et en laissant sur le terrain 5 véhicules sur 7". Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec palme. Le 2 septembre 1940. Signé: WEYGAND Général Commandant en chef, Ministre, Secrétaire à la Défense Nationale. (Citation homologuée par l'inscription au "J.O" du 28 août 1941, page 556)
Le 17e groupe de reconnaissance de division d'infanterie, est formé par le 11e R.C.C (VESOUL) et le CMC n. 7 (VESOUL, LURE), il est affecté à la 13 DI, sous les ordres du CES GUILLAUMIE. - Garde et surveillance de la frontière à FRIESEN, HAGENTHAL, LEYMEN, LIBENSWILLER où il relève le 25e GRDI (22-08 à fin novembre 1939). - Embarqué à destination de VILLERS (Somme). Reconnaissances, couverture des mouvements de la 13e DI. - Repousse les reconnaissances ennemies qui ont passé la SOMME (21-05 au 02-06-40). - Attaque massive ennemie sur le front PICQUIGNY-POIX. Le GR appuie le 60e RI, reprend seul de haute lutte SAINT-CHRIST, FOURDRINOY, la ferme des ROMONTS, repousse l'ennemi à CAVAILLON. La DI est contrainte de se replier, le GR résiste puis amorce son décrochage sous la protection de ses derniers éléments qui luttent à SAISSEMONT et SAISSEVAL. - Brillante action de l'escadron hippo à FRICAMPS et THIEULLOY-L'ABBAYE. Capture du Cdt du GR dans une embuscade à MOYENCOURT. - Couvre la retraite de la DI sur l'axe BOVELLES (Somme) ERQUENNES, LEHAMEL, SOMMEREUX (Oise), MAFFLIERS, SOISY sous MONTMORENCY, LONGPOINT, LAGNY, PUISEUX (Seine et Oise) et QUIERS (Seine et Marne) (05-06 au 16-06-40). Franchit la Loire à CHATEAUNEUF et à JARGEAU et forme bouchon sur la route de VALENCAY (LA ROCHE-ROSAY) (17-06 au 21-06-40).
Le 25e groupe de reconnaissance de division d'infanterie, est formé par le 11e R.C.C (VESOUL) et le CMC n. 7 (VESOUL, LURE). IL est affecté à la 14e DI des Généraux BOUFFET et de LATTRE de TASSIGNY, il est commandé par le Lieutenant Colonel COURTOIS. - Mission de couverture face à la SUISSE (01-09 au 15-12-39). - Fait mouvement sur la SARRE (HANBACH-GROSBLIEDERSTROFF) (16-12-39). - Groupes francs, raids et reconnaissances (29-01-40). - Coup demain au bois de STYBERG (06-04-40). - Fait mouvement vers LUNEVILLE en réserve de DI. Se porte sur l'AISNE: escadron hippo à NOUVION-PORCIEN en surveillance (patrouilles vers SIGNY-L'ABBAYE). escadron moto sur la ligne LAUNOIS-LA-CASSINE escadron mitrailleuses et canons en positions défensive de RETHEL au nord de l'AISNE. - Mission d'arrêt de la progression des blindés ennemis (16-05-40). - L'escadron hippo doit se replier de CHATEAU-PORCIEN où le Capitaine de MOIDREY est fait prisonnier. - Défense du secteur entre TAISY et ACY. - Le GR, relevé, se regroupe dans les bois au sud de PERTHES (21-05-40). - Rejoint VILLE-sur-RETOURNE et BIGNICOURT (07-06-40). - Offensive allemande sur l'AISNE (09-06-40). - Le GR fait retraite (11-06-40). - Repli en direction de TONNERRE (15-06-40), puis ARNAY-le-DUC, MOULINS, MONTAIGUT où il rallie ses éléments dispersés. - Dirigé sur CHIDRAC (Puy-de-Dôme) puis ISSOIRE (20-06-40). - Reçoit l'ordre de cesser le feu (24-06-40).
Le groupe franc du 25e GRDI (Capitaine TROCHU) a été cité à l'ordre de la 14e DI par le Général de LATTRE pour les reconnaissances en profondeur effectuées en février 1940.
Le Capitaine GERAT (Commandant l'escadron de mitrailleuses et canons de 25) a été cité à l'ordre de la VIe Armée par le Général TOUCHON pour son attitude magnifique au cours de reconnaissance à longue portée dans les lignes allemandes le 5 juin 1940.
Tous les groupes de reconnaissances sont dissous après l'Armistice. Durant un mois et demi, de la mer du nord à l'Alsace, ils renseignaient et couvraient les grandes unités auxquelles ils étaient attachés. En pointe d'avant-garde comme en extrême arrière-garde, ils furent toujours, les premiers comme les derniers, au contact d'un adversaire plus puissamment armé. Sous leurs soutaches, les Chasseurs à cheval d'Active ou de Réserve ont accompli les missions qui leur incombaient, aussi mordants à l'attaque que stoïque sous les plus violents bombardements dans la défense.. Dispersés par les coups de boutoir, ils ont continué à s'accrocher désespérément et l'Histoire de ces faits d'armes individuels ne sera jamais écrite. Avec la dissolution des G.R. qu'il avait formés, l'occupation de VESOUL met pratiquement fin au 11e Chasseurs à cheval. Seules restaient dans son ancienne garnison quelques reliques pieusement dissimulées pendant l'occupation allemande. Il faudra attendre la campagne de la libération pour que renaisse le Régiment en 1945.
- (texte du Chef d'escadron Henri CARON, OSA du régiment Berlin 1993-1994)
- 1944 - Au cours de la campagne de la Libération, il est remis sur pied, entre en Allemagne et occupe le Palatinat jusqu'au 30 avril 1947.
- Le 11e Régiment de Chasseurs est créé sur le type "Régiment de reconnaissance de division blindée", en exécution des prescriptions de la D.M n. 618 E.M.G.G./1 du 19 janvier 1945.
Il est mis sur pied par la 12e Région Militaire, à Châteauroux. Le procès verbal de formation est établi à compter du 16 janvier 1945, les premiers éléments du régiment provenant du personnel cavalerie ou chars se trouvant au Bataillon d'Instruction de l'Indre, dissous à la formation du corps. Le Régiment, aux ordres du chef d'escadrons LATHIERE, est constitué avec les cadres et troupes appartenant aux mouvements de résistance de l'Indre fusionnés à la libération de ce département; ils ont participé pour la plupart aux derniers combats livrés de juin à septembre 1944. "Vêtus de tenues de couleurs disparates qu'uniformisait à peine le cache - misère vert forestier, mal équipés, à peu près démunis du strict minimum indispensable, les hommes portent fièrement leurs armes reçues au cours des parachutages, regardent les chefs dans les yeux, ayant au fond du cœur cette ardeur et cette flamme qui les avaient conduit à se grouper pour participer dans la mesure de leurs moyens à la Libération de la Patrie. Ces éléments constituent le 1/5e de l'effectif du Régiment, cadres peu instruits, mais pour la plupart utilisables et pleins de bonne volonté, troupe possédant le minimum de connaissances militaires pour aller au feu, ayant tout à apprendre de leur nouvelle spécialité. Peu ou pas de matériel d'instruction, pas d'outillage, pas d'atelier. Linge de rechange, équipements, savon, assiettes ou gamelles, plats de campements manquent. Les quartiers sont encombrés de détritus de toutes sortes laissés par le boche ou les unités de toutes natures les ayant utilisés depuis octobre; le matériel de literie, dans un état de saleté repoussante, traîne dans les différents locaux ou à l'extérieur; portes sans serrures, chambres sans éclairage, sans carreaux, aux murs de couleur indéfinissable, partout des ordures, voila l'ambiance des quartiers BORDESSOULES, RUBY et BERTRAND affectés au Corps. Administrer, recruter, organiser, puis animer, armer, équiper et instruire les cadres et la troupe constituent les différents étapes de la mise sur pied du Régiment. Mission passionnante pour un Chef dans une période où tout est rare, où tout se gagne ou se mérite par un patient effort de volonté, de générosité, de compréhension et de cœur. Deux ou trois animateurs de premier plan, intelligents, travailleurs, tenaces; un noyau de chasseurs ardents, généreux, ne demandant qu'à s'employer et à s'instruire, c'est plus qu'il n'en faut pour entreprendre, poursuivre et réaliser." (1) Un embryon du 1er escadron et de l'E.H.R occupent les quartiers BORDESSOULES, les 3e et 4e escadrons sont constitués le 16 janvier 1945 à RUBY. Le 6 mars 1945, le Général Inspecteur de la cavalerie contrôle le régiment: casernement, moyens d'instruction, matériels...Il constate le dénuement du régiment mais aussi les résultats des efforts fournis qui ont permis d'obtenir des quartiers propres, des hommes bien tenus, travaillant à l'instruction. Il se déclare satisfait des résultats obtenus par l'utilisation efficace des très faibles moyens dont dispose le corps. « Ces difficultés sont aggravées par un nouvel obstacle. Il provient de la mauvaise interprétation par la 12e Région des instructions ministérielles concernant la mise sur pied des régiments et des centres d’organisation de l’arme blindée. Le 11e Chasseurs est pour la Région non seulement le régiment de reconnaissance de la 3e DB, mais aussi le centre de regroupement de la cavalerie et de l’arme blindée voire une annexe du C.O.A.B numéro 405 d’Orléans qui travaille au profit des 5e, 12e et 13e Régions. Cette confusion est la source de nombreuses difficultés qui entravent la mise sur pied du régiment déjà rendue délicate par la pénurie des cadres instruits et du matériel indispensable » (1) Le Chef de Corps reçoit l’étendard du régiment au cours d’une cérémonie à PARIS le 2 avril 1945. La présentation à l’étendard, le 8 avril, « est considérée par tous comme une marque de confiance. Elle est aussi la belle récompense qui vient couronner les premiers succès. Qu’importent les difficultés à surmonter, les efforts à prodiguer, les sacrifices à consentir puisque le Régiment a trouvé son âme. » « La tâche à poursuivre reste lourde, elle est facilitée par l’atmosphère de confiance et camaraderie, de générosité, d’entraide dans laquelle chacun selon ses moyens et sa place va œuvrer dans l’intérêt de l’unité. Les cadres dont l’immense majorité détient des grades FFI remplacent par leur générosité et leur ardeur les lacunes de leurs connaissances techniques ou militaires. » (1) Le 26 avril 1945, la création des 2e et 5e escadrons voit l'arrivée des premiers "BRENNS". Le 5 juin 1945, le régiment, habillé de neuf et équipé de BRENNS, camions et motos, quitte Châteauroux pour rejoindre la zone de regroupement de la 3e DB. A CLERCY, 15 kilomètres au sud-ouest d'Orléans, le régiment termine sa mise sur pied; perception de l’armement (F.M, PM 1938, MAS 36, mortier de 81mm, mitrailleuses T.34) d'automitrailleuses PANHARD, de BRENNS et LLOYDS, des munitions. Aux ordres du Général de LANGLADE, la 3e DB part en occupation. Elle se fragmente en groupes tactiques. C'est ainsi que, le 1er septembre 1945, le 11e Chasseurs forme avec le 6e Cuirassiers, le G.R.T.D, commandé par le Colonel HUGUET. Il cantonne provisoirement dans la région de Freisen (Kreis de BIRKENFELF au sud d'Idar-Oberstein). La troupe est logée chez l'habitant. Les rapports entre français et allemands sont corrects. Le 1er octobre 1945, le régiment quitte Freisen pour Traben-Trarbach, 20 kilomètres au nord-est de Bernkastel, dans la vallée de la Moselle. Par suite de la réorganisation des troupes d'occupation en Allemagne, le 11e Régiment de Chasseurs est dissous le 30 avril 1947 et son glorieux étendard rejoint les Invalides. Les cadres et la troupe sont répartis dans divers régiments; une partie forme un renfort destiné au Corps Expéditionnaire français en Extrême-Orient. (1) Extrait du Journal de marche du 11e Régiment de Chasseurs.
- Le 1er septembre 1949, est créé à Berlin, par décision numéro 8118 EMA-FAG/1/OS en date du 20 août 1949, le 11e Groupe d’automitrailleuses. Ce 11e G.A.M, composé d'un état - Major de Groupe, d'un peloton hors - rang administré par un escadron, ainsi que de deux escadrons d’automitrailleuses, provenant de 1er et 2e escadrons détachés à Berlin depuis décembre 1947, du 11e Régiment de Chasseurs d'Afrique stationné à Lachen-Speyerdorf puis à Hechtsheim-Mayence.
Le 11e G.A.M. reçoit en dépôt l'Etendard du 11e Régiment de Chasseurs à Cheval. Ses effectifs sont de 7 Officiers, 36 Sous - officiers, 255 Brigadiers et Chasseurs.
- Le 1er mars 1951, le 11e G.A.M. est transformé suivant la décision de Monsieur le Ministre, en 11e Groupe d'Escadrons de Chars Moyens. (Décision ministérielle numéro 1720 EMA FAG/1/OS en date du 5 février 1951). Il comprend alors, un escadron de commandement et des services et deux escadrons de combat. Ces deux escadrons de combat remplacent administrativement les 1er et 2e escadron du 11e G.A.M.
Ses effectifs théoriques sont portés à 19 Officiers, 76 sous-officiers, 389 Brigadiers et Chasseurs Le groupe est équipé en chars moyens et reçoit dans le courant du mois de mars, des éléments d'équipages de chars en provenance des 1er et 12e Cuirassiers, du 2e et 30e Dragons, des 6e, 7e et 11e Régiment de Chasseurs d'Afrique.
- Le 31 décembre 1954, le 11e Régiment de Chasseurs à Cheval est recréé à Berlin.
- Le 1er janvier 1955, le 11e G.E.C.M prend le nom de 11e Régiment de Chasseurs à Cheval, suite à la décision de Monsieur le Secrétaire d'état aux Forces Armées "Guerre", numéro 17.472/E.M.A/1.O.S en date du 23 novembre 1954.
Le général MANCEAUX-DEMIAU, Commandant le secteur français de Berlin, remet le 31 décembre 1954, au lieutenant-colonel PIQUART commandant le 11e G.E.C.M, l'étendard du 11e régiment de Chasseurs à cheval. Ses effectifs théoriques resteront inchangés, il effectuera du 22 février au 6 mars 1955, un séjour au camp de Stetten (Zone sud F.F.A)
- Le 1er juin 1963, dans le cadre de la réorganisation des régiments de Cavalerie, le régiment reprend son appellation ancienne et auréolée de gloire de : 11e Régiment de Chasseurs.
Il comprend alors un escadron de commandement, un escadron d'instruction et deux escadrons de combat. À l'escadron d'instruction est rattaché le centre équestre de la garnison de Berlin. Après les automitrailleuses américaines M.8 (6x6 canon M6 de 37 mm, mitrailleuse M2 calibre 50 (12,7mm), moteur Hercule de 5 litres à essence, 6 cylindres en ligne 110 ch), les automoteurs semi-chenillé Half-track M5 (moteur International Harvester Corp. RED diamond 450 bil 6 cylindres 245 ch) et les chars Sherman M4A1E8 du début de sa reconstitution (moteur Continental R975, 9 cylindres en étoile de 15,9 litres développant 400 ch, pour une vitesse de 34 km/h et une autonomie de 193 km, canon de 75 mm, équipage de 5 hommes poids 30 tonnes), le Régiment sera doté de chars A.M.X 13 tonnes équipés de missiles sol - sol (en 1959). Le 3e Escadron du 11e Régiment de Chasseurs sera reconstitué à Berlin en 1968 et ira occuper à côté du 2e Escadron, les locaux laissés par le 11e Escadron lors de son déménagement en décembre 1969.
- En 1970, il se voit confier l’étendard du 11e régiment de chasseurs d'Afrique, dont il donna naissance en 1831, sur les plis de cet étendard sont inscrits en lettres d’or les campagnes suivantes :
- HAUTE-ALSACE 1944
- STUTTGART 1945
- Le 11e Chasseurs d’Afrique occupera ensuite jusque sa dissolution en 1963, la région de Rhénanie en Allemagne.
Il dénombra en 1956 parmi ses cadres, un jeune Sous-lieutenant issu major de sa promotion à Saumur, le Chef de Peloton Jacques Chirac. Lequel sera démobilisé après un séjour dans le djebel algérien Capitaine de réserve avec trois citations en 1958, et deviendra en février 1993 ; Colonel de réserve.
- Le 11e régiment de Chasseurs participe avec la garnison française aux services interalliés, suivant le protocole de Londres de 1944 (gardes à la prison de Spandau de 1947 à 1987, patrouilles zonales le long du mur de Berlin de 1961 à 1989; manœuvres, défilés et rencontres de tirs interalliés à Berlin etc.…)
Il gardera les A.M.X 13 tonnes canon de 75 mm jusqu’en 1972, percevra ensuite des chars A.M.X 13 tonnes canon de 90 mm à partir du 25 septembre 1971 (VLB n° 309 du 21 septembre 1971) . Les chars canon de 90 arriveront à Berlin à raison de sept par mois, jusqu’en février 1972. Le 3e escadron tirera à Baumholder le 3 avril 1987, les derniers obus de 90 mm de l’Arme Blindée Cavalerie puis le régiment fera l’échange de ses derniers AMX 13 tonnes détenu au 3e escadron, cette même année. Il aura été armé de chars A.M.X 30 tonnes depuis 1979 (canon de 105 mm, moteur Hispano-Suiza 110 poly carburant 12 cylindres à plat développant 720 ch Pour un poids de 36 tonnes, embrayage automatique centrifuge, boîte de mécanismes à 5 rapports et 1 inverseur).
- Dans les années de 1972 à 1978 la composition du régiment fut la suivante :
-3 Escadrons de combat (le 1Er couleur bleu, le 2e couleur rouge et le 3e couleur verte) composés de : - 4 pelotons chars équipés chacun de 3 chars AMX 13 tonnes à canon de 90 mm tourelle FL 10 (Fives-Lilles), moteur Bugatti Hispano-Suiza 8 cylindres à plats de 270 ch à 3200 tr/min, ces pelotons dotés chacun d’un camion Mercedes UNIMOG S 404.111 (moteur 6 cylindres essence 2.195 cm3, 80 ch) et d’une motocyclette BMW R 27 ou R 60 pour les besoins du chef de peloton. - 1 peloton R.O.C (Reconnaissance et Orientation Commando) équipé jusqu’en 1973 de jeep Auto Union Munga DKW F91 (moteur 2 temps, 3 cylindres 974 cm3 développant 44 ch) puis de Volkswagen 181 (moteurs 4 cylindres 1584 cm3 de 44 ch), ayant pour missions d’effectuer les PZ (patrouilles zonales bien définies dans le secteur français le long du mur de Berlin) - 1 peloton P.C (peloton de commandement) équipé du char AMX 13 du capitaine commandant l’unité, d’un V.T.T AMX 13 VCI version PC (véhicule de transport de troupe) équipement radio pour le commandement. De divers camions Mercedes DB 311 (au long nez) et camions Mercedes DB L328 puis DB L911. Le capitaine commandant avait en 1973 à sa disposition une voiture Opel record C puis plus tard une Opel Kadett qui servait également de véhicule lors des patrouilles à Berlin-est, en secteur soviétique. - 1 peloton « Echelon » (atelier de l’unité) équipé d’un VTT AMX échelon, d’un camion Mercedes DB 311 4X4 avec une remorque d’une tonne d’eau. L’effectif d’un escadron de combat était d’environ 5 Officiers, 20 à 25 sous-officiers et 80 brigadiers et chasseurs soit 110 hommes environ. L’effectif total du régiment fut d’environ 450 hommes, la presque totalité des militaires du rang et d’une partie de ses cadres furent des appelés du contingent. Les contingents se succédaient tous les deux mois, une classe de libérés faisait place pour une autre de 50 nouveaux arrivés qui étaient formés au 11e Escadron. Le régiment spécialisé dans le combat antichar en zone urbaine, à ses trois escadrons de combat comportant chacun treize engins blindés, se joignaient les escadrons de commandement et d’instruction. Le centre équestre de Garnison (CEMFB) étant rattaché à ce dernier.
- -L’escadron de commandement (EC : couleur jaune) responsable des divers services comme le PC (poste de commandement et son pavillon) avec son état-major commandé par l’OSA (Officier supérieur adjoint), le secrétariat PC, le chancelier, le BI (bureau d’instruction) ou plus précisément le BOI (bureau opérations instruction), le BLIPS (bureau loisirs, information et promotion sociale) avec l’Officier conseil dont le bureau du VLB (journal régimentaire « voilà-les-bons ») avec ses secrétaires dactylographes, les photographes et l’officier rédacteur du journal, le stand de tir réduit et le maître de tir, le foyer « Général du BARAIL », l’atelier régimentaire (AR) avec son VTT AMX M55 dépanneur avec treuil de secours sur les barbotins et arceau de levage, un camion grue MAGIRUS 4X4 KHD-Jupiter, les Transmissions du régiment qui fixaient les fréquences radio mensuelles à utiliser par les unités et réparaient à leur niveau le matériel radio du corps. L’EC possédait deux chars AMX 13 tonnes, celui du Chef de Corps et le char porte-étendard, utilisés en général que pour les défilés.
-L’escadron d’instruction, (le 11e escadron : couleur mauve ou cramoisie) recevait et formait tous les deux mois les contingents d’appelés du corps, parfois aussi il servait à la formation des Brigadiers-Chefs de la garnison qui effectuaient chez lui le CM1 (certificat militaire 1er degré) pour devenir cadres (MDL ou sergent). Cela était valable aussi pour la formation des brigadiers qui étaient formés par son encadrement dans les pelotons CME.
- Les pelotons chars des escadrons de combat composaient à tour de rôle le DMI (détachement mixe d’intervention) dont les garages, chambres et bureau se situaient près de la porte des chars, avec une section du 46e RI qui était en alerte à la porte principale du quartier Napoléon. En cas d’alerte le DMI devait avoir quitter le quartier Napoléon dans les cinq minutes, sans préavis. Ce détachement était le précurseur des forces en cas d’exercice d’alerte ou en cas d’alerte réelle. Les exercices d’alerte avaient lieu régulièrement, chaque Général gouverneur du secteur français ou chef de corps voulant tester le dispositif de ses forces durant diverses saisons de l’année et son commandement. Le déroulement de ces alertes régimentaires ou au niveau des forces étant minutieusement établi par des horaires très précis, par exemple vers H +45 minutes toutes les unités devaient être prêtes à 50%, vers H+1h45 à 85% et vers H+2 heures les unités devaient avoir quitté le quartier Napoléon pour rejoindre un point de ralliement des forces qui se situait au milieu des années 1970, dans les bois de la « Jungfernheide », au nord de l’aéroport de Tegel près du « Flughafensee ». Au niveau du régiment les alertes étaient interrompues bien avant de quitter le quartier et servaient d’exercices.
- La spécificité de Berlin était que tous les chars des escadrons de combat étaient équipés en permanence d’obus réels dans leur tourelle, sauf pour les exceptions suivantes : entretiens et réparations des chars effectués par l’AR (atelier régimentaire) ou la DSM (direction du service du matériel), manœuvres hors Berlin ou tout déplacement du char passant la frontière de Berlin Est (séance de tir canon dans les camps). La garde de 24 heures à la porte des chars était assuré par les escadrons à tour de rôle, la relève quotidienne avait lieu vers 17 heures, la garde du dépôt de munitions situé sur la droite de la route allant au stade Napoléon était assurée par les unités de la garnison aussi à tour de rôle.
- Les tours de garde à la prison militaire de Spandau devenue interallié étaient effectués depuis 1947 dans l’ordre suivant : anglais, français, russe et américain jusqu’à l’affrontement américano-russe de 1961 pour être poursuit ainsi : russe, français, américain et anglais jusqu’en août 1987.
(A la fin d’un tour de garde des français, un tour des russes fut annulé et remplacé par un tour des américains afin d’éviter la confrontation de la relève, ainsi l’avancement d’un tour de garde permis aux anglais et français de séparer les deux grands rivaux de l’époque de la guerre froide). Les tours de garde duraient 24 heures pour une unité, un mois complet pour chaque nation alliée. À la date où le dernier prisonnier Rudolf Hess mi-fin à ses jours, durant le tour des anglais le 17 août 1987, les tours de garde des français était toujours restés les mois de février, juin et octobre de chaque année. La garde pour la prison était ainsi composée généralement par le régiment : 3 équipes formées de 7 sentinelles et 1 chef de groupe (sous-officier) soit 24 hommes commandés par le chef de poste (officier), assisté d’un adjoint (sous-officier supérieur), le tout formant une garde journalière militaire de 26 hommes. (au début, les prisonniers de la prison, puis le dernier prisonnier étaient aussi surveillé par les personnels civils, gardiens de chaque nationalité, cuisinier, infirmier, directeurs de la prison etc. au début en 1947, il y avait au total 78 personnes civiles et militaires, employées à la prison). Les déplacements aller et retour du quartier Napoléon à la prison de Spandau s’effectuaient pour les français toujours en autocar militaire (un Mercedes naturellement type DB O 321 H puis DB O 302 KR) avec chauffeur au lieu des camions bâchés habituels, les coffres de l’autocar étaient remplis par les munitions, l’armement dont une AA52 (arme automatique 1952 calibre 7,5mm) et les sacs à dos. La garde s’effectuait en armes avec un chargeur munis de quelques balles 9 millimètres réelles et « sécurisé » avec un morceau de bande adhésive. Chaque détachement de garde amenait ses munitions (9 mm et 7,5 mm) les chasseurs et la gendarmerie étaient armé du PM (pistolet mitrailleur PM/MAT 49), les chefs de poste et de relèves armés du pistolet PA/MAT 50, les grenadiers du 46e R.I avait le fusil FSA/MAS 49/56, dans les années 1970-1980. A la relève dans les miradors, avait lieu le passage entre sentinelles du chargeur scotché, une petite armurerie située à droite dans l’entrée de la prison renfermait le reste de l’armement cadenassé et les caisses des munitions dont une contenant des grenades.
- Le 1er Escadron percevra les dix premiers A.M.X 30 dès le 2 août 1979, en mai 1987 le 3e escadron perçoit les derniers 30 tonnes, le douzième char de l’unité arrivant le 26 mai 1987.
Donc, au cours de la 24e année du défilé inter-allié sur l’avenue du 17 juin, le samedi 13 juin 1987 huit ans plus tard sous la présidence du général français de division Paul CAVARROT, le 11e Chasseurs défilera pour la première fois avec 32 chars identiques, tous ses escadrons étant enfin dotés d’AMX 30 tonnes.
- Durant 27 années, du 25 avril 1964 (premier défilé durant lequel 5.000 soldats alliés de l’ouest participèrent) au 17 juin 1990 (dernier défilé inter-allié) le régiment participa au traditionnel défilé des trois alliés occidentaux sur l’avenue du « 17 Juni », lequel fut annulé de 1972 à 1976 en raison des démonstrations peu pacifiques des berlinois à l’égard de la politique suivie par les États-Unis dans la guerre du Viêt Nam.
Les chars américains avaient été alors aspergé de pots de peinture par les manifestants anti-guerre durant le défilé de 1971. Les évènements terroristes en Allemagne de l’ouest et Berlin, débutés par les protestations des étudiants à Berlin en 1967 et 1968, naissance de l’organisation RAF en 1970 puis enlèvement du politicien berlinois Peter Lorenz, le 27 février 1975, forcèrent aussi les alliés de l’ouest à adopter des mesures de sécurité particulières, augmentation des contrôles et diminution des risques d’attentats.
- Après une légère amélioration dans la situation allemande, arrestation et condamnation des chefs de la RAF, les défilés des trois puissances alliées pour affirmer leur présence à Berlin et leurs liens avec la population civile reprirent le samedi 14 mai 1977, sur l’avenue du 17 juin.
Ce dernier marqua ainsi le 32e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, il fut présidé par le Major Général américain Joseph C. Mc Donough et la curiosité des quelque 20.000 spectateurs fut particulièrement attiré par le passage imposants des AMX 30 du 3e Régiment de Dragons qui faisaient leur première apparition dans la ville. Le 3e RD relevait le 1er escadron du 28 avril au 15 mai, parti pour les manœuvres de BERGEN jusqu’au lundi 9 mai, à son retour le 1er escadron prendra ses quartiers au 11e escadron, ainsi le 3e RD put prendre part au défilé et quitta Berlin le lendemain dimanche 15 mai.
- Les escadrons de relève présent à Berlin dans les mois des tours de gardes attribués à la France, montèrent aussi la garde à la prison de Spandau, dans les mêmes conditions que les escadrons du régiment.
Au départ en manœuvre pour les camps de Münsingen, Baumholder ou Bergen Belsen de l’un de ses escadrons, le régiment accueilla un escadron de relève des divers régiments stationnés en RFA ou dans l’Est de la France, pour une durée approximative de trois semaines. Les escadrons de relève assureront les tâches quotidiennes comme les autres escadrons du régiment et même participeront aux gardes et défilés interalliés ou de garnison. Ils apportaient leurs propres munitions pour satisfaire la spécificité de Berlin, arrivés sur place ils paraient leurs chars, EBR ou autres engins, en obus réels et missiles, un wagon pour les munitions accompagnait leur convoi ferroviaire.
- En 49 années, bien des détachements des régiments de l’Arme Blindée Cavalerie, Spahis, Hussards, Cuirassiers, Dragons, Infanterie Mécanisée et autres auront séjourné dans les locaux des escadrons berlinois.
Transportés par trains spéciaux, ces unités arriveront juste avant l’embarquement des troupes de Berlin et repartiront dès le retour des « Berlinois », empruntant les mêmes wagons. Divers convois firent le trajet de la gare française de Tegel au Quartier Napoléon et vis versa dans la même matinée. Ils étaient tous escortés à chaque fois par la POLIZEI (police allemande). C’est pourquoi à diverses périodes, le matériel des troupes françaises à Berlin diversifiaient, on pouvait observer lors de diverses parades ou défilés, des AMX 10 RC, des AMX 13 SS 11, des EBR Panhard FL11 90 F1 (moteur 12 cylindres à plat de 6 litres développant 200 ch), des camions BERLIET GBC 8 KT (6x6 avec 3 ponts moteurs, moteur 5 cylindres 7,9 litres de 125 ch), SAVIEM SM8 (moteur 6 cylindres, charge utile 4 tonnes) ou RENAULT TRM 2000 (moteur 4 cylindres turbo-diesel 117 ch), voire des JEEPS américaines WILLYS de la zone FFA ou de France, alors que les forces françaises à Berlin n’en étaient pas équipées. La spécificité des troupes françaises à Berlin était d’être équipé de matériels (habillement, ameublement…), de véhicules de transport (camions, voitures, motocyclettes…) allemands, financés par le budget FODI (fonds d’occupation et dépenses imposées) de leur secteur respectif.
- Exemple de relève dans les années 1980, à ma connaissance en 1983, l’une des premières fois que le régiment partait presque en totalité pour un camp régimentaire avec ses 3 escadrons de combat (1er Esc. –AMX 30, 2e Esc. –AMX30, 3e Esc. – AMX13) accompagné de son escadron de commandement.
Quelques jours après la parade inter-alliée qui eût lieu sur l’avenue du 17 juin à Berlin, le samedi 21 mai 1983 à 14 heures 40, le 11e Chasseurs partait en manœuvres à Münsingen du 27 mai au 10 juin, empruntant la voie ferrée depuis la gare française de Tegel jusque le quai de débarquement de Oberheutal-Münsingen. Il fut remplacé par l’arrivée des 3e, 4e et 5e Escadrons du 3e régiment de Dragons stationné à Stetten Am Kalten Markt, dans le Jura Souabe au nord de Constance (RFA). Ce dernier était l’un des deux régiments de chars de la 3e Division Blindée des Forces Françaises en Allemagne. A peine rentré des manœuvres, le 11e régiment de Chasseurs participait à une alerte de garnison le 21 juin 1983 à 6 heures 20. Cette opération de « camp régimentaire » se renouvellera en 1984 du 27 mai au 8 juin, puis en 1985 et 1986 de la fin mai au début juin, avec des escadrons de relève d’autres régiments. Ainsi, beaucoup de régiments participèrent plusieurs fois et jusqu’en 1993, avec leurs différents escadrons à la relève des troupes de Berlin, comme de nouveau le 3e régiment de Dragons en fin septembre 1985 avec son 2e escadron venu remplacer le 2e escadron du 11e Chasseurs.
- Après une visite à Berlin du Ministre de la Défense, monsieur Charles HERNU, le jeudi 12 et vendredi 13 janvier 1984, le régiment monta une opération « Mobilisation » le 24 janvier 1984, afin que les réservistes français vivant à Berlin puissent reprendre contact avec la vie militaire et recevoir quelques informations sur les derniers armements dont fut doté le régiment, mais également et surtout, sur leur rôle dans la défense du secteur français en cas de conflit.
C’est donc avec les permanents du 11e escadron qu’un escadron porté, destiné à la défense rapprochée des blindées AMX 30 et AMX 13 des escadrons de combat, est formé pour la première fois en la présence à Berlin du colonel de réserve DRODE du bureau des réserves du CCFFA. Cet escadron porté MOB était commandé par le Capitaine BRITSCH. Il faudra attendre ensuite jusque novembre 1986 pour une seconde et dernière vrai opération « Mobilisation à Berlin » de 48 heures, commandée cette fois par le Capitaine BAYLE.
Dans une ville où le mur de la honte sépare deux idéologies, deux mondes, le 11e Chasseurs, dans le cadre des accords interalliés de 1945 et 1971, continuera d’assumer son rôle de défenseur et représentera, au milieu des difficultés, la permanence de la vocation de la France à incarner le pays des Droits de l’Homme.
- Le 11e Chasseurs restera en garnison dans cette ville, en tant que force d’occupation dans la capitale du Reich, puis comme force de protection de Berlin et de ses habitants. Il tiendra sa place au créneau face aux menaces émanant du pacte de Varsovie jusqu’en 1989.
A ce titre il vit tous les éléments douloureux ou dans la liesse qui ont marqués l’histoire contemporaine de Berlin:
«Le blocus de la ville par les Soviétiques et le pont aérien allié qui a riposté, 16 juin 1948, 12 mai 1949, l’édification du mur de la honte le 13 août 1961, les premières brèches dans ce mur au cours de la nuit du 9 novembre 1989. Enfin le 3 octobre 1990, la réunification de l’ALLEMAGNE, du Rhin à l’Oder Neisse, ré- instituant Berlin dans ses véritables dimensions d’avant-guerre
- En 1990, force invitée sur un territoire étranger redevenu souverain, le 11e Régiment de Chasseurs continuera d’assurer aux côtés des forces américaines et britanniques, puis avec les forces allemandes, la sécurité de Berlin. Il portera témoignage de la présence de la FRANCE au cœur même d’une EUROPE où la géographie a retrouvé ses droits et pris le pas sur les querelles de l’Histoire.
- Après la chute du mur en 1989, les pelotons R.O.C des escadrons de chars, n'ayant plus à leur charge les patrouilles zonales, seront regroupés à l'Escadron de Commandement pour former avec celui-ci l'escadron de Commandement et de Reconnaissance (ECR).
Dans les années 1990, dans le cadre de la dernière étape de réorganisation de l’Armée de Terre, le régiment comprend 3 escadrons de combat à 3 pelotons de 4 chars AMX 30, un escadron de commandement et de reconnaissance, un escadron d’accueil et d’instruction. Succèderont aux derniers VTT AMX 13, les VAB Saviem et Renault, aux Jeeps VW 183 ILTIS (moteur de 75 ch de la VW Passat, 130 km/h), les Mercedes DB 250 GD SAN et Peugeot VLTT P4, aux UNIMOG S 404, les UNIMOG U1300L, beaucoup de camions Mercedes L 911 et tous les DB 311 auront été remplacé par les 914.
- Depuis 1990, le régiment entretient de nouvelles relations avec la BUNDESWEHR (armée de la République fédérale allemande) qui fait son entrée à Berlin. Il entretient des bons rapports avec ses anciens de VESOUL depuis 1964 et contribue à la naissance de la 8e section de l’Amicale, directement sur place depuis fin 1989. Jumelé avec la municipalité de Berlin - Reinickendorf depuis 1963, il a entretenu des liens de solide amitié avec celle-ci, sport et détente, culture et information, fêtes de Noël, échanges professionnels, aide aux nécessiteux (par exemple avec l’école Toulouse Lautrec de Reinickendorf), tels sont les thèmes sur lesquels se développèrent cette amitié.
Depuis le 3 juin 1993, il sera officiellement jumelé avec le THW de Reinickendorf (service technique bénévole allemand) avec lequel il entretenait d’étroits échanges techniques depuis 1989.
- En 1994, l'Etendard du Régiment se verra embelli deux fois de suite avant la dissolution.
-Le 26 mars, au cours d'une prise d'armes, sur le stade Jeanne d'Arc du quartier Napoléon, le Général Klaus Naumann, chef d'état-major des armées fédérales, remet la cravate de drapeau aux couleurs de la République fédérale d'Allemagne, à l'Etendard, en présence du Chef d'état-major des armées l'amiral LANXADE. -Le 27 mars à Tegel, sur la Berliner Straße, l'Etendard reçoit de Monsieur DIEPGEN, maire gouverneur de Berlin, la flamme de la ville de Berlin, en présence de beaucoup d'autorités dont Monsieur CHEER, Ambassadeur de France et du Général MONCHAL, Chef d'état-major de l’armée de terre. Les emblèmes des 46e R.I et de la 21e escadre de bombardement détenue par la base aérienne 165 furent également embellis des deux mêmes distinctions, ces mêmes jours. Le 31 mars 1994, le 11e Régiment de Chasseurs cesse ses activités opérationnelles.
- Le vendredi 27 mai 1994, paraît le numéro 1680, ultime journal régimentaire du 11e Chasseurs, il comportera 11 pages, symbole de son histoire... Ce journal sera très utile aux historiens pour la période relatant les 24 dernières années du régiment.
C’est le lieutenant-colonel Graillat, Chef de Corps du régiment de 1969 à 1971, qui a lancé la réalisation du journal régimentaire Voila les bons. Les moyens matériels mis en œuvre initialement étaient très modestes. Ils comprenaient uniquement une machine à écrire et une machine à ronéotyper. Malgré ces faibles moyens le premier numéro sortit le 6 octobre 1969. La première presse offset fut acquise l’année suivante et le 21 août 1970 sortait un tirage avec un en-tête et les premières photos... De 1971 à 1972, le VLB a connu un très grand développement, le nombre de ses pages est passé de une à quatre, parfois même six et le tirage de 200 unités à 600 exemplaires. En 1973, la vieille presse offset a rendu l’âme et a dû être remplacée par une machine neuve. Le rythme des tirages du VLB atteint trois éditions par semaine à 900 exemplaires, il a eu raison de la nouvelle presse offset qui pris feu et mise hors service à la fin 1974. La parution du VLB s’interrompt pendant une semaine, le temps d’acheter une troisième machine. En 1975, la hausse du prix du papier et des produits photographiques a conduit à adopter un nouveau régime de croisière pour le VLB, deux éditions par semaine à 1100 exemplaires, dont environ 600 sont conservés pour la confection des albums souvenirs remis à chaque chasseur et cadre quittant le régiment. Dans la semaine du 23 au 27 mai 1977, parait le numéro 1000 du Voila les bons. Suivant les années et le type de matériel détenu par le corps, son en-tête et sa présentation s’adapteront. Au début il représente un peloton de trois chars AMX 13 canons de 75 mm vue de face, suit une représentation de profil d’un AMX 13 tonnes suivi d’un chasseur à cheval en tenue de parade, et pour terminer, le profil d’un AMX 30 tonnes suivi aussi du chasseur à cheval. Fin 1991, début 1992, il abandonne ses graphiques de chars et comprend dorénavant que les trois lettres VLB sur un fond de camouflage vert et noir.
- Le 22 juin 1994, lors d'une cérémonie régimentaire, en présence du Général BRULLARD, il fut remis aux personnels de l'EED1 de Sankt-Wendel, les fanions des Escadrons du Régiment. Les traditions et les reliques furent ainsi transmis à cet Escadron, avant la cinquième dissolution du Régiment.
Le régiment laissera le 22 août 1994 un imposant souvenir au nouveau musée des alliés situé sur la Clayallée. Le Chef de Corps en personne fera partie de l’équipage du char AMX 30 tonnes rebaptisé pour marquer le souvenir « WEDDING et REINICKENDORF », qui sera conduit à son nouveau domicile.
- Le 14 septembre 1994, en soirée, une prise d'armes fut effectuée pour les dissolutions. Elle fut la dernière manifestation française célébrée face au stade Jeanne d'Arc du Quartier Napoléon. Elle marqua aussi le départ du dernier général français des Forces françaises Stationnées à BERLIN, le Général Jean BRULLARD, les dissolutions du 46e Régiment d'Infanterie et de la base aérienne 165 de Berlin.
- Le 11e Régiment de Chasseurs est radié de l'ordre de bataille de l’armée de Terre, dans le cadre de l’application des dispositions de l’accord relatif à la présence des forces françaises, américaines et britanniques à BERLIN. Le ministre de la défense décide par lettre numéro 0161/DEF/EMAT/OE/ORG/331 du 13 janvier 1994, de dissoudre les formations composant le « groupement terre » des Forces Françaises Stationnées à BERLIN le 15 septembre 1994 à 00h00.
- Le vendredi 16 septembre 1994, transporté par voie aérienne par son dernier chef de corps, le Lieutenant – Colonel CHANOINE, l'étendard du 11e Régiment de Chasseurs, rejoint le service Historique des Armées à Vincennes, aux côtés de l’étendard du 11e Chasseurs d’Afrique, il rejoindra les drapeaux du 46e régiment d’Infanterie et celui de la 21e Escadre de Bombardement, détenu en dépôt par la base aérienne 165.
Une neuvième victoire aurait pu être brodé sur notre étendard, “ LIBERTE 1949-1994” ou « BERLIN 1949-1994 », emblème unique. Décoré de la CROIX de GUERRE 1914-1918 avec deux palmes de bronze, sa hampe s’orne de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918, témoin de l’héroïsme de nos anciens.
- Depuis les 26 et 27 mars 1994, il arbore la cravate de drapeau de la République fédérale d’Allemagne et la flamme de la ville de Berlin en témoignage de remerciements de tous les Allemands, et en particulier des habitants de Berlin.
- Le retrait des Forces Françaises Stationnées à Berlin entraînent sa 5e dissolution le 15 septembre 1994, son étendard rejoint le SHAT de Vincennes. Les reliques du 11e Chasseurs sont transportées à Saint-Wendel et conservées par l’Escadron d’Eclairage de la 1re Division, jusque la dissolution du 2e Corps d'Armée en 1999, et depuis cette date confiées à l’École d’application de l’arme blindée cavalerie de Saumur.
- (Source : étude sur l'historique de 11e RCH, Section-Berlin 1993-2009).
VIE EN DEHORS DE LA CASERNE
- Après leur service, les appelés avaient la possibilité d'aller se distraire à la Maison de France; c'était un organisme tout à fait officiel, parrainé par le Sénat de Berlin. Le but était simple : faire découvrir Berlin aux jeunes appelés du contingent. Ils étaient accueillis par des berlinois(es), au cours des réunions du vendredis soirs; on pouvait parler de tout et de rien, se renseigner sur la ville, sur l'histoire, les monuments, etc... Cela débouchait souvent sur des sorties du week end : patinage en hiver ou pique nique à Spandau en été par exemple.
- Berlin est une ville très attachante, une grande capitale européenne au même titre que Rome ou Paris. Bien que très endommagé après la guerre, Berlin garde un charme intact. L'alliance du "vieux" avec le "neuf" donne envie de se plonger dans la ville. Devant la complexité du statut de Berlin, nos officiers nous avaient demandés, nous les "intellectuels" de la classe 08, d'expliquer à notre poleton les tenants et les aboutissements de Berlin, du mur, du rideau de fer... Pourquoi c'était les russes qui nous contrôlaient dans le train Tegel/Strasbourg alors que ce sont des patrouilles est allemandes qui parcouraient le corridor du mur ?
- Il faut remettre les choses dans le contexte de l'époque : les jeunes qui "débarquaient" à Berlin, à 20 ans, ne connaissaient rien de la ville ni de son niveau de vie. Ils prenaient Berlin "en pleine poire", ne s'attendaient pas du tout à ce qu'ils allaient découvrir; certains avaient même peur de sortir de la caserne, n'osaient pas prendre le bus ou le métro, ne parlant pas allemand, ne sachant pas se repérer dans une grande ville, n'ayant pas l'habitude de voyager ni de rencontrer "des étrangers", ne comprenant rien et ne s'intéressant pas du tout à l'histoire de la ville. Pour eux, c'était la punition d'un an de service militaire imposé, loin de leurs foyers et de leurs proches. Ils n'avaient pas compris la chance de pouvoir découvrir "à long terme", donc sur un an, une ville chargée d'histoire, où les (charmantes) hôtesses de la Maison de France étaient aux petits oignons pour nous faire découvrir leur ville et évidemment remplir leur carnet d'adresse et obtenir des tuyaux sur la France; curieusement les parisiens étaient très recherchés, on se demande bien pourquoi !
- Sinon, à Berlin il n'y avait que l'ambarras du choix : 200 boîtes, 300 bistrots, des plus huppés (Krantzler) au plus mal fammés, et puis ne le nions pas, la prostitution, les "peep shows" qui étaient souvent le premier contact des jeunes avec le beau sexe : "bon pour l'armée, bon pour les filles" entendaient on dire couramment.
- Des concerts importants : classiques bien sur, mais accrochez vous si vous vouliez un billet à la Philharmonie pour aller voir Herbert von Karajan, toutes les places partant dans les deux heures qui suivaient l'ouverture de la location. Les 2 opéras, à l'ouest et à l'est (impossible donc à l'époque). Sinon, en rock toutes les pointures mondiales qui venaient se produire "exprès" à Berlin provoquant immanquablement des files d'attente de 5 à 6 heures aux points de contrôle du rideau de fer entre la RDA et la RFA : on peut citer : Bob Marley, Led Zeppelin, Les Rolling Stones ou Pink Floyd.
- En sport, le stade olympique se visitait comme un musée ; "le" stade des jeux de 1936 avec Jesse Owens et Hitler pour ne citer que ces deux là avec ses 100 000 places assises d'une forme très pure et ne donnant jamais l'impression d'un stade géant. Tous les ans, l'ISTAFF est un meeting d'athlétisme important qui a vu passer Carl Lewis notamment. En 1979 la stade s'est rempli à l'occasion d'un match amical entre les récents champions du monde argentins (en 1978) et une sélection de la Mannschaft regonflé à bloc. Les allemands ont gagné 3/0. Je vous laisse imaginer l'ambiance dans le stade après chaque but. Nous étions quelques français et américains perdus parmi 60 000 allemands déchainés... qui ont dû repartir à l'ouest une fois le match terminé. Les championnats du monde d'athlétisme 2009 vont se tenir au mois d'août au stade olympique.
- Le "Rot/Weiss" Berlin organisait tous les ans un tournoi de tennis féminin de niveau mondial, où les pointures de l'époque venaient affuter leurs armes avant Rolland Garros. Nous avions accès aux très belles installations sur terre battue du Quartier Napoléon. Pour ceux qui le désiraient, il y avait aussi un club d'équitation dans l'enceinte du quartier. Tous les matins, quand nous ouvrions les fenêtres de notre chambrée, nous voyions les chevaux sortir la tête de leurs boxes. Il y avait également une piscine d'été et une piscine d'hiver, plusieurs salles de gym et de sport.
Notes et références
[modifier le code]- JMO 1971
- Article du projet Histoire militaire d'avancement ébauche
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- Article du projet Seconde Guerre mondiale d'importance faible