Étoges
Étoges | |
Vue du village d'Étoges (notamment, le château et l'église au fond). | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Marne |
Arrondissement | Épernay |
Intercommunalité | Communauté de communes des Paysages de la Champagne |
Maire Mandat |
Yann Thomas 2020-2026 |
Code postal | 51270 |
Code commune | 51238 |
Démographie | |
Gentilé | Etogiens, Etogiennes |
Population municipale |
441 hab. (2021 ) |
Densité | 30 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 52′ 50″ nord, 3° 51′ 22″ est |
Altitude | Min. 153 m Max. 243 m |
Superficie | 14,57 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Dormans-Paysages de Champagne |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://www.commune-etoges.fr/ |
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Étoges est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est.
Géographie
[modifier | modifier le code]Hydrographie
[modifier | modifier le code]Réseau hydrographique
[modifier | modifier le code]La commune est dans la région hydrographique « la Seine de sa source au confluent de l'Oise (exclu) » au sein du bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le Fossé 01 de l'Étang du Roi, le Fossé 01 du Fond de la Rivière, le Fossé 01 du Petit Ailaud, le ruisseau de Cubersault et le ruisseau de Merlus[1],[Carte 1].
Huit plans d'eau complètent le réseau hydrographique : l'étang de Chantenoue, d'une superficie totale de 1,5 ha (0,2 ha sur la commune), l'étang de la Grande Borne, d'une superficie totale de 3,3 ha (2,4 ha sur la commune), l'étang de la Grande Tournelle (10,4 ha), l'étang des Machefers (11,3 ha), l'étang du Charme (2 ha), l'étang du Milieu (1,9 ha), l'étang du Pied du Roi (1 ha) et l'étang Neuf (4,8 ha)[Carte 1],[2].
Gestion et qualité des eaux
[modifier | modifier le code]Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Petit et Grand Morin ». Ce document de planification concerne le territoire des bassins versants du Petit Morin (630 km2) et du Grand Morin (1 185 km2) et se répartit sur trois départements (la Marne, l'Aisne et la Seine-et-Marne). Il a été approuvé le 21 octobre 2016. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Syndicat mixte d'aménagement et de gestion des eaux (SMAGE) - EPAGE[3].
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 784 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Chouilly », sur la commune de Chouilly à 20 km à vol d'oiseau[6], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 668,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −12,3 °C, atteinte le [Note 2],[7],[8].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[9]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Étoges est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle est située hors unité urbaine[12] et hors attraction des villes[13],[14].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (80,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (71,7 %), forêts (15,1 %), cultures permanentes (6,5 %), zones urbanisées (2,6 %), eaux continentales[Note 3] (2,2 %), zones agricoles hétérogènes (1,9 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes Stogiæ (1130-1142) ; Stogium (1142) ; Estoiches (1230) ; Estoges (1238) ; Estoiges (1249) ; Estogiæ (vers 1252) ; Estouges (1367) ; Estogues (1508) ; Estauges (1508) ; Estoge (1633)[16].
Histoire
[modifier | modifier le code]Étoges est un ancien relais de poste sur la route Paris - Strasbourg. L'église conserve des gisants des seigneurs d'Anglure. La famille d'Anglure a reconstruit le château d'Étoges au début du XVIIe siècle sur les bases d'une forteresse médiévale en préservant les douves. Le portail, les douves et les façades du château sont classés au titre des monuments historiques.
En 1718, le comté d'Étoges est achetée pour Joseph Marie de Boufflers, fils du duc Louis François de Boufflers. Il meurt en 1747 de la petite vérole et son fils unique, quatre ans plus tard. Sa petite-fille, la duchesse Amélie de Gontaut, vend le comté d'Étoges en 1760 à Ambroise-Julien Clément de Feillet, conseiller au parlement de Paris. Son fils institue à Étoges une fête de la Rosière (1768). Il vend le domaine en 1782 à Claude Christophe Lorimier de Chamilly, premier valet de chambre de Louis XVI, et à sa femme, Marie-Thérèse Marsollier, fille d'un riche drapier et secrétaire de Louis XV.
Pendant la fuite de Varennes, le à 13 heures, la berline royale fuyant Paris relaye au village. Prudent, le roi ne passe pas la grille. « À Étoges, on crut être reconnu », écrira la princesse Marie-Thérèse. En 1792, les Chamilly, père et fils, sont arrêtés. Claude Christophe Lorimier de Chamilly guillotiné le 5 messidor () 1794. Le , le domaine est vendu par l'étude de maître Scilly, notaire à Paris. L'acheteur, Étienne Pernon, n'est pas connu, mais il n'a gardé le domaine que six mois. Sept acquéreurs se sont succédé en huit ans. Le fils, Claude-René Lorimer de Chamilly est libéré après la chute de Robespierre. Lors de la perquisition de son appartement parisien on avait trouvé une copie du testament de Louis XVI. Il a retrouvé auprès de Louis XVIII la place de valet de chambre que sa famille possédait depuis 1764[17].
Héraldique
[modifier | modifier le code]Politique et administration
[modifier | modifier le code]Jumelage
[modifier | modifier le code]Depuis 1973, la commune est jumelée avec le village allemand d'Oberweier, qui fait partie de la ville d'Ettlingen.
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[21].
En 2021, la commune comptait 441 habitants[Note 4], en évolution de −1,56 % par rapport à 2015 (Marne : −1,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
[modifier | modifier le code]Village champenois au sud de la côte des Blancs, Étoges a une économie essentiellement tournée vers le champagne, la viticulture et le tourisme. De nombreuses familles du village produisent le champagne et cultivent la vigne.
Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- L'église Saint-Sulpice-et-Saint-Antoine possède un clocher tors constitué d'une tour carrée, surmontée d'une flèche octogonale fine qui tourne de 1/16e de tour de droite à gauche. Elle abrite des gisants d'albâtre des d'Anglure, seigneurs d'Étoges. L'édifice date des XIIe-XIIIe siècles et a connu de multiples remaniements entre les XVe et XVIIIe siècles. Il fait l'objet d'une protection au titre des Monuments Historiques[24].
- Une plaque en mémoire du 1er régiment d'artillerie de marine qui se battait là le fixée sur le mur du parc du château.
- Le château d'Étoges qui est une ancienne forteresse, est cerné par de larges douves. Il fut rebâti au XVIIe siècle par les comtes d’Anglure. Louis XIII y fut reçu et Louis XIV y séjourna en 1687, admirant ses bassins et ses jets d'eau. On peut encore y voir ses tours d’angles et le corps de logis, en brique à parement de pierre, son pont à balustrade du XVIIIe siècle, et le pigeonnier de la ferme. Après la Révolution, il devint la propriété du beau-père du maréchal de Lannes. Ses héritiers le vendirent en 1877 à Charles Uriel, ancêtre des propriétaires actuels. Depuis 1992, il a été transformé en hôtellerie-restaurant.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- François Scholastique de Guéheneuc, beau-père du maréchal Lannes, fut maire d'Étoges au début du XIXe siècle.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Maxence Hermant, « La commande artistique en Champagne du Nord au XVIe siècle : les vicomtes d'Étoges et leurs tombeaux », dans Études Marnaises, Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts de la Marne,
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- Les records sont établis sur la période du au .
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- « Réseau hydrographique d'Étoges » sur Géoportail (consulté le 27 mai 2024).
- « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- « Fiche communale d'Étoges », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
- « Le millésime 2022 de la BD TOPAGE® métropole est disponible », sur eaufrance.fr (consulté le ).
- « SAGE Petit et Grand Morin », sur gesteau.fr (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Étoges et Chouilly », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Chouilly », sur la commune de Chouilly - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Chouilly », sur la commune de Chouilly - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Auguste Longnon, Dictionnaire topographique de la Marne, Paris, (lire en ligne), p. 99.
- Robert Neuville, « La fin du comté d'Etoges », dans Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, 1959, tome 74, p. 106-113 (lire en ligne)
- Liste des maires de la Marne au 1er août 2008, site de la préfecture de la Marne, consulté le 22 décembre 2008
- « Liste des maires du département de la Marne » [PDF], Renouvellement des exécutifs locaux, Préfecture de la Marne, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA51000014