Cœlé-Syrie
Statut |
Région du : Royaume de Macédoine Royaume lagide Royaume séleucide Royaume d'Arménie |
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Capitale | Antioche |
332 av. J.-C. | Conquête par Alexandre le Grand. |
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274–168 av. J.-C. | Guerres de Syrie. |
140 av. J.-C. | Royaume hasmonéen. |
env. 80 av. J.-C. | Sécession du royaume de Chalcis. |
64 av. J.-C. | Conquête par Pompée. |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La Cœlé-Syrie (en grec : ή κοίλη Συρία), littéralement la « Syrie creuse », désigne à l'époque hellénistique la Syrie intérieure, ou plus exactement toute la Syrie à l'exception de la Phénicie[1]. Cette région est disputée par les Diadoques après la mort d'Alexandre le Grand, puis, après le partage qui suit la bataille d'Ipsos en 301 av. J.-C. entre les Séleucides et les Lagides pendant les six guerres de Syrie.
Dénomination
[modifier | modifier le code]Le terme Cœlé-Syrie est une version hellénisée de l'araméen kol Aram, « tout Aram », désignant le territoire des Araméens, sachant que la corrélation entre les deux mots Aram et Syrie reste à démontrer. L'historien Georges Contenau [2] affirme que les Anciens désignaient par ce terme la vallée de la Bekaa au Liban, l'épithète « creux » étant associé au relief de la vallée de la Bekaa qui se situe entre deux chaînes de hautes montagnes . Sachant que le mot Syrie est dérivé de Tyr, nom utilisé par les conquérants grecs puis romains pour désigner la zone d'influence de la cité-phare phénicienne, connue pour ses innombrables colonies autour de la Méditerranée et dont la richesse était fabuleuse, cette hypothèse a du sens.
Le sens du mot Cœlé-Syrie a évolué pour ne plus désigner que spécifiquement l'actuelle vallée de la Bekaa au Liban ou une autre zone de vallée, au delà de ce que l'épithète « creux » pourrait faire penser[3]. Au sens large, ce terme a été utilisé pour désigner tout le territoire allant jusqu'à la frontière nord de l’Égypte ptolémaïque, y compris la Phénicie et le sud du Levant. Le terme de Coelé Syrie est aussi utilisé pour désigner « toute la Syrie » ou « toute la Syrie excepté la Phénicie », par divers auteurs tels Pline, Arrien et Claude Ptolémée[4]. Au fil du temps, le terme de Cœlé-Syrie reçoit cependant des acceptions différentes. Ainsi, sous l'Empire romain à l'époque des Sévères, la province romaine de Syrie, qui prend le nom de Syrie-Cœlé, est centrée autour d'Antioche, au nord ; la région de Tyr, au sud, appartient à la province de Syrie-Phénicie.
Histoire
[modifier | modifier le code]Il est possible que la Cœlé-Syrie et la Phénicie aient déjà été organisées administrativement comme une satrapie dès l'administration lagide, mais une telle organisation est mal attestée[5]. Le fait que Ptolémée Ier ait choisi d'accoler le nom de la Cœlé-Syrie à la Phénicie, alors que cette province n'englobe qu'une petite partie de la Syrie, prouverait qu'il entend l'annexer[6]. Au cours de la cinquième guerre de Syrie, remportée par Antiochos III, la totalité de la Syrie passe sous domination séleucide[6]. Les territoires nouvellement conquis prennent alors officiellement le nom de Cœlé-Syrie et Phénicie pour être placés sous l'autorité d'un stratège.
Références
[modifier | modifier le code]- Sartre 2001, p. 154
- Georges Contenau, La Civilisation Phénicienne, Payot, Paris, , p. 30.
- Sartre 2001, p. 12.
- Sartre 2001, p. 21-25 : Diodore, XVIII, 6, 3, 61, 4 ; XX, 73, 2 ; Polybe, VIII, 17, 10–11 ; Pline, V, 106-110 ; Arrien, II, 13, 7 ; Claude Ptolémée, V, 14, 1.
- Sartre 2003, p. 156.
- Will 2003, p. 83.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique, IVe siècle av. J.-C.-IIIe siècle ap. J.-C., Paris, Fayard, , 1194 p. (ISBN 978-2-213-60921-8)
- Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (ISBN 2-02-060387-X)