Aller au contenu

Asmara

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Asmara
(ti) ኣስመራ
(ar) أسمرة
Blason de Asmara
Héraldique
Asmara
De haut en bas, de gauche à droite : panorama d'Asmara, hôtel Asmara Palace, coucher de soleil sur Asmara, Fiat Tagliero, église Notre-Dame-du-Rosaire.
Administration
Pays Drapeau de l'Érythrée Érythrée
Région Maekel
Démographie
Gentilé Asmaréen [1]
Population 963 000 hab. (2020)
Densité 79 hab./km2
Population de l'agglomération 1 520 500 hab. (2012)
Géographie
Coordonnées 15° 20′ 00″ nord, 38° 56′ 00″ est
Altitude 2 349 m
Superficie 1 215 810 ha = 12 158,1 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Érythrée
Voir sur la carte administrative d'Érythrée
Asmara

Asmara : une ville moderniste d’Afrique *
Image illustrative de l’article Asmara
L'administration régionale.
Pays Drapeau de l'Érythrée Érythrée
Subdivision 1 203 ha
Type Culturel
Critères (ii), (iv)
Superficie 481 ha
Numéro
d’identification
1550
Région Afrique **
Année d’inscription (41e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Asmara[2] (en tigrigna : ኣስመራ ; en arabe : أسمرة), ou Asmera, est la ville la plus peuplée et la capitale de l'Érythrée. Elle est aussi la capitale de la région de Maekel depuis sa création en 1996. Située au centre du pays, sur le plateau de Hamasen, dans les hauts plateaux Érythréen, la ville s'étend jusqu'au bord du plateau. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.

La population d'Asmara est d'environ 963 000 habitants en 2020[3] et son aire urbaine comptait 1 147 000 habitants en 2007.

Géographie

[modifier | modifier le code]

Elle est située sur le plateau de Hamasen à 2 325 m d'altitude et est la deuxième capitale la plus élevée d'Afrique et la sixième au niveau mondial.

Étymologie

[modifier | modifier le code]

Il existe plusieurs étymologie possibles pour le nom d'Asmara :

  • en tigrigna, il signifierait « les quatre sont unis » ;
  • ce serait le nom de l'un des anciens villages du plateau de Hamasen signifiant en tigrigna « l'endroit du bon pâturage »[4].

Au début du XIXe siècle, le fils aîné de Kantiba Zar'ay, chef de Hazzega, Ayte Salomon, règne sur les hautes terres d'Asmara. Salomon accède au pouvoir au milieu des années 1820 et attaque Tse'azzega. Il est vaincu rapidement, s'enfuit à Gura'e et meurt approximativement en 1837. Embet Ilen, son épouse, combat par deux fois pour venger sa défaite. Après avoir noué des alliances, elle devient gouverneure d'Asmara[5].

Au début de 1885, le ras Alula, dirigeant tigréen de la province du Mareb-Mellash, fait d'Asmara son chef-lieu[6], en remplacement de Tse'azzega.

Elle est occupée par l'Italie en février 1889, et devient la capitale de l'Érythrée italienne en 1900[7]. Vers la fin des années 1930, les Italiens modifient profondément la ville avec un nouvel ordonnancement et de nouveaux bâtiments; Asmara est alors appelée par les colons italiens Piccola Roma (« la petite Rome »)[8]. De nombreux bâtiments ont été construits à cette époque, et les commerces portent souvent des noms italiens : Bar Vittoria, Pasticceria moderna, Casa del formaggio, Ferramenta

En 1939, 53 000 des 76 000 Italiens présents en Érythrée vivaient à Asmara. En avril 1941, la ville tombe entre les mains des Britanniques. 95 % des Italiens partirent entre 1941 et 1948.

Durant la guerre d'indépendance de l'Érythrée, l'aéroport d'Asmara joue un rôle central. Les Éthiopiens l'utilisent pour apporter armes et fournitures. Assiégée en 1990, elle est la dernière ville à tomber aux mains du Front populaire de libération de l'Érythrée, sans combat, le .

Le , lors de la guerre du Tigré, plusieurs roquettes lancées depuis l'Éthiopie par le Front de libération du peuple du Tigré ont touché Asmara. Deux roquettes ont touché l'aéroport international d'Asmara[9]

Démographie

[modifier | modifier le code]

Depuis 1950, l'évolution démographique de Asmara a été :

1950 1955 1960 1965 1970
67 00091 000123 000167 000201 000
1975 1980 1985 1990 1995
225 000252 000289 000358 000374 000
2000 2005 2010 2015 2020
449 000558 000670 000803 000963 000
2021 2022 2023 - -
998 0001 035 0001 073 000--
Sources[10]  :

Les textiles, les chaussures et les boissons sont les principaux produits industriels[7].

L’architecture futuriste d’Asmara remonte à la colonisation italienne de 1935 à 1941[11],[12]. Asmara, « nouvelle Rome » pour les colonisateurs, est connue pour ses bâtiments du XXe siècle :

On peut aussi citer une université et un fort du XIXe siècle.

L'UNESCO a inscrit samedi 8 juillet 2017 la ville d’Asmara sur sa liste du patrimoine mondial[12],[13].

Le patrimoine moderniste d'Asmara a fait l'objet d'un projet financé par la Banque mondiale (projet CARP) entre 2001 et 2006. Depuis cette date l'Union européenne a également lancé un programme relatif au patrimoine culturel et prévoit entre autres la restauration du cinéma Capitol et celle du Marché central (Projet Cultural Heritage 2009/2012).

La ville accueille le Musée national d'Érythrée.

Carte
Jumelages et partenariats d’Asmara.Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelages et partenariats d’Asmara.Voir et modifier les données sur Wikidata
VillePays
AtlantaÉtats-Unis
BerkeleyÉtats-Unis
FlorenceItalie
KhartoumSoudan
NeversFrance

Personnalités

[modifier | modifier le code]
  • Tedros Adhanom Ghebreyesus (1965-), secrétaire général de l'Organisation mondiale de la santé, né à Asmara.
  • François Abraha (1918-2000), prélat catholique né et mort à Asmara.
  • Tesfay Abraha (1990-), coureur cycliste, né à Asmara.
  • Isaias Afwerki (1946-), homme politique et premier président de l'État d'Érythrée depuis son indépendance en 1993, né à Asmara.
  • Giuseppe Aleffi (1939-), député italien, né à Asmara.
  • Nguse Amlosom (1986-), coureur de fond, né à Asmara.
  • Yared Asmerom (1980-), coureur de fond spécialiste du marathon, né à Asmara.
  • Hamid Barole Abdu (1953-), écrivain érythréen contemporain de langue italienne, né à Asmara.
  • Natnael Berhane (1991-), coureur cycliste, né à Asmara.
  • Giovanni Boselli (1924-2007), dessinateur italien de bandes dessinées, né à Asmara.
  • Nando Cicero (1931-1995), réalisateur italien, né à Asmara.
  • Marina Colasanti (1937-), femme de lettres italo-brésilienne, née à Asmara.
  • Mekseb Debesay (1991-), coureur cycliste, né à Asmara.
  • Dehab Faytinga (1964-), chanteuse et musicienne érythréenne, née à Asmara.
  • Biniam Girmay (2000-), coureur cycliste, né à Asmara.
  • Meb Keflezighi (1975-), coureur de fond érythréen, né à Asmara.
  • Saba Kidane (1978-), poétesse, journaliste, et militante politique érythréenne, née à Asmara.
  • Merhawi Kudus (1994-), coureur cycliste, né à Asmara.
  • Bruno Lauzi (1937-2006), auteur-compositeur-interprète, poète, écrivain et cabarettiste italien, né à Asmara.
  • Enzo Muzii (1926-2014), scénariste et réalisateur italien, né à Asmara.
  • Gianfranco Rosi (1964-), réalisateur et documentariste italien, né à Asmara.
  • Meron Russom (1987-), coureur cycliste érythréen, né à Asmara.
  • Petros Solomon (1951-), homme politique et un prisonnier d'opinion érythréen, né à Asmara.
  • Jani Tewelde (1990-), coureur cycliste érythréen, né à Asmara.
  • Luciano Vassalo (1935-2022), footballeur italo-éthiopien, né à Asmara.
  • Woldeab Woldemariam (1905-1995), homme politique et journaliste, mort à Asmara.
  • Erminia Dell'Oro (1938 -) écrivaine Auteur d'Asmara Addio paru chez Oscar Mndadori en 1993.

La ville est reliée par le transport aérien avec l'aéroport international d'Asmara (Yohannes IV, code AITA : ASM), et est reliée au port de Massaoua par le chemin de fer érythréen.

Lieux de culte

[modifier | modifier le code]

Parmi les lieux de culte, il y a des mosquées musulmanes et des églises et des temples chrétiens : Église érythréenne orthodoxe, Archéparchie d'Asmara (Église catholique), églises protestantes, églises évangéliques[14].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/no_106_janv-mars_2009_cle446315.pdf
  2. Terme recommandé par la Commission générale de terminologie et de néologie, et publié au Journal officiel de la République française le 24 septembre 2008. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019509867&dateTexte=
  3. « Africa : Eritrea », sur CIA The World Factbook (consulté le ).
  4. Louis Deroy et Marianne Mulon, Dictionnaire des noms de lieux, Le Robert, 1994 (ISBN 285036195X), p. 32
  5. « Ilen Embet, dirigeante habile », sur L'Histoire par les femmes, (consulté le )
  6. Erlich (Haggai), Ras Alula and the cramble for Africa - A political biography : Ethiopia & Eritrea 1875-1897, Lawrenceville (NJ), Asmara, First Red Sea Press, 1996, chapitre 6.
  7. a et b (en) Asmara sur l’Encyclopædia Britannica
  8. Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, USA, 2013, p. 19
  9. (en) « Rockets fired at Eritrean capital from Ethiopia, diplomats say », sur Reuters, (consulté le ).
  10. (en) « World Urbanization Prospects – Population Division – United Nations » (consulté le )
  11. (en) Edward Denison, « Asmara's Fiat Tagliero service station: a history of cities in 50 buildings, day 18 », The Guardian,‎
  12. a et b AFP, « Asmara, capitale de l’Erythrée, inscrite au patrimoine culturel mondial de l’Unesco », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  13. « Trois sites en Afrique du Sud, Angola et Erythrée inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO », sur UNESCO,
  14. J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 2920

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Edward Denison, Guang Yu Ren, Naigzy Gebremedhin and Guang Yu Ren, Asmara: Africa's secret modernist city, 2003 (ISBN 1-85894-209-8)
  • Antoinette Jeanson, Paul-Antoine Martin, Asmara, la petite Rome africaine, 2015 (ISBN 978-2-343-05684-5)
  • Pierre Couté, Edward Denison, Restoration of a selected number of modernist public buildings in Asmara, European Union identification and preparation mission. Asmara 2008/2009
  • Pierre Couté, Edward Denison, Final documentation for the Cultural Heritage Project of the EC Delegation to the State of Eritrea including project design, ECD Asmara, 2009

Littérature

[modifier | modifier le code]
  • Ryszard Kapuściński, Ébène, 1998
  • Jean-Christophe Rufin, Asmara et les causes perdues, 1999, prix Interallié

Liens externes

[modifier | modifier le code]