Pour les multinationales et les marchés financiers, les biens communs les plus essentiels à notre vie quotidienne, à notre santé, à l’éducation de nos enfants, aux conditions d’existence de nos aîné·e·s, sont considérés comme une source de profits immenses. Nous n’avons jamais eu autant besoin de services publics, utiles et accessibles à toutes et à tous, qui s’opposent à ces logiques mortifères.
Comme les gigantesques déséquilibres écologiques que le monde affronte, la succession des vagues épidémiques de la Covid-19 nous le confirme chaque jour. La dernière, celle du variant Omicron, vient un peu plus de mettre en évidence le désastre qu’ont représenté les politiques de rentabilisation et de coupes budgétaires pour l’hôpital public, notre système de santé, les soignants.
Dans notre pays, la conception moderne du service public est l’héritage de décennies de luttes populaires pour la liberté, l’égalité, la reconnaissance des droits humains universels, la solidarité et la justice sociale. Elle s’est plus particulièrement imposée à partir du programme du Conseil national de la Résistance (CNR), en 1945.
Constitutifs de la nation, appropriation sociale collective au service de l’être humain et de la planète, les services publics sont un levier pour une nouvelle société d’émancipation sociale et écologique. Ils offrent à toutes et à tous un égal accès à des instruments et activités essentiels. Ils garantissent à cette fin l’effectivité des droits, sans discrimination d’aucune sorte, dans le respect des principes d’égalité, de fraternité, de laïcité, de solidarité et d’unité territoriale, qui sont ceux de la République.
Avec un statut général associé aux règles spécifiques qui s’appliquent à ses trois versants (État, territorial et hospitalier), la fonction publique est constituée d’un ensemble de travailleuses, de travailleurs collectifs exerçant des fonctions spécifiques au service de l’intérêt général. Ce statut, étendu et renforcé en 1983 par le ministre de la Fonction publique, Anicet Le Pors, garantit aux usager·e·s la neutralité, l’égalité de traitement, le respect du cadre légal et des missions du service public, contre les influences de la finance et des pouvoirs en place. Il donne aux fonctionnaires les moyens d’exercer leur citoyenneté et leur indépendance. Les droits démocratiques de ces derniers et ceux des usagers doivent être confortés et élargis.
Notre peuple doit pouvoir se réapproprier ces biens communs que sont la santé, l’éducation, la formation, les transports, la culture, le sport, la tranquillité publique, l’accès à l’eau, à l’énergie, le climat, la biodiversité, la communication. Des moyens considérables doivent être dégagés pour ce faire. Face à l’urgence, il convient de mettre fin aux dynamiques de concurrence, de privatisation, de réduction des effectifs et de coupes budgétaires auxquelles l’austérité assujettit toute l’Europe.