Élections municipales de 1977 à Paris
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Élections municipales de 1977 à Paris | ||||||||||||||
les 13 et | ||||||||||||||
Type d’élection | Élection municipale | |||||||||||||
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Postes à élire | 109 conseillers de Paris | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits | 1 276 872 (1er tour) 1 232 693 (2e tour) | |||||||||||||
Votants au 1er tour | 863 641 | |||||||||||||
67,64 % | ||||||||||||||
Votes exprimés au 1er tour | 851 421 | |||||||||||||
Blancs et nuls au 1er tour | 12 220 | |||||||||||||
Votants au 2d tour | 829 923 | |||||||||||||
67,33 % | ||||||||||||||
Votes exprimés au 2d tour | 797 229 | |||||||||||||
Blancs et nuls au 2d tour | 32 694 | |||||||||||||
Jacques Chirac – RPR | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 223 072 | |||||||||||||
26,2 % | ||||||||||||||
Voix au 2e tour | 394 628 | |||||||||||||
49,5 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 54 | |||||||||||||
Henri Fiszbin – PCF | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 273 306 | |||||||||||||
32,1 % | ||||||||||||||
Voix au 2e tour | 292 583 | |||||||||||||
36,7 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 40 | |||||||||||||
Michel d'Ornano – FNRI | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 187 313 | |||||||||||||
22 % | ||||||||||||||
Voix au 2e tour | 110 018 | |||||||||||||
13,8 % | ||||||||||||||
Sièges obtenus | 15 | |||||||||||||
Liste arrivée en tête par arrondissement | ||||||||||||||
Maire de Paris | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Jules Ferry (indirectement) | Jacques Chirac RPR | |||||||||||||
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Pour la première fois depuis la Révolution française de 1789 des élections municipales visant à choisir le maire de Paris ont eu lieu. Les élections antérieures — si on laisse de côté les élections municipales du 26 mars 1871 à Paris ayant instauré le Conseil de la Commune — étaient limitées aux conseillers de Paris, le maire et les maires d'arrondissement étant nommés.
Ces élections ont vu s'opposer notamment une liste RPR menée par Jacques Chirac, une liste d'Union de la Gauche par Henri Fiszbin, une liste Verts et une liste des Républicains indépendants menée par Michel d'Ornano.
Changement juridique
[modifier | modifier le code]La situation juridique de Paris était toujours régie par la loi du , le préfet étant l'organe exécutif du département de Paris. Dans les faits, suivant l'esprit de la loi du 28 pluviôse an VIII qui déterminait le statut de Paris, l'administration était représentée par un préfet, la police aussi, le gouvernement nommait les maires d'arrondissement. Sous la Troisième République, il existait une assemblée sans pouvoirs réels de 80 membres élus dans les 80 quartiers administratifs (4 par arrondissement), le conseil municipal de Paris, coexistant avec le conseil général de la Seine. À la tête de chaque arrondissement, un maire et ses adjoints sont nommés par le président de la République. Le conseil municipal élit son président, avec un rôle purement honorifique.
Avec la réorganisation de la région parisienne dans les années 1960, le conseil municipal de Paris et le conseil général de la Seine sont remplacés par le Conseil de Paris, qui exerce à la fois les compétences d'un conseil municipal et celles d'un conseil général[1]. Celui-ci est mis en place au .
Le , après plusieurs propositions de loi depuis 1973 et une année de travaux préparatoires et de débats, est votée la loi modifiant le régime de la ville de Paris[2]. Paris est alors dotée d'un double exécutif : le maire et le préfet, ce dernier ayant pouvoir de police. Les conseillers, au nombre de 109, sont élus au suffrage universel direct dans chaque arrondissement, puis élisent le maire. Le Conseil de Paris conserve son double rôle de conseil municipal et de conseil général. Dans chaque arrondissement est formée une commission d'arrondissement, composée, à parts égales, des conseillers élus dans cet arrondissement, d'officiers municipaux nommés par le maire et de membres élus par le Conseil de Paris parmi les personnalités ou représentants locaux. Ces commissions se réunissent dans la mairie de l'arrondissement qui devient une mairie annexe, mais sans maire d'arrondissement[3].
Organisation
[modifier | modifier le code]Pour cette première élection municipale depuis la loi du , les 20 arrondissements de la capitale sont divisés en 18 secteurs de vote. Chaque arrondissement forme un secteur municipal, à l'exception des 1er et 4e arrondissements, d'une part, et des 2e et 3e arrondissements, d'autre part, qui forment respectivement les 1er et 2e secteurs.
Candidats
[modifier | modifier le code]Michel d'Ornano s'est déclaré candidat à l'élection comme maire de Paris le , avec l'aval de Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République. Jacques Chirac avait quitté le poste de Premier ministre en juillet et s'apprêtait à lancer le RPR, et ce n'est qu'en , que, poussé par Marie-France Garaud et Pierre Juillet, il se porte candidat, divisant alors la droite parisienne.
Reflet d'une grande diversité de courants, entre quatre et six listes de droite s'opposent dans chaque secteur à celles présentées par la gauche unie menées par Henri Fiszbin (PCF) et celles des écologistes, qui sont menées par Brice Lalonde.
Résultats
[modifier | modifier le code]Premier tour |
Second tour | |||||
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Inscrits | 1 276 872 | 1 232 693 | ||||
Abstentions | 413 231 | 32,36 % | 402 770 | 32,67 % | ||
Votants | 863 641 | 67,64 % | 829 923 | 67,33 % | ||
Bulletins enregistrés | 863 641 | 829 923 | ||||
Bulletins blancs ou nuls | 12 220 | 1,41 % | 32 694 | 3,94 % | ||
Suffrages exprimés | 851 421 | 98,59 % | 797 229 | 96,06 % | ||
Candidat | Parti | Suffrages | Pourcentage | Suffrages | Pourcentage | |
Henri Fiszbin | PCF – PS – MRG | 273 306 | 32,1 % | 292 583 | 36,7 % | |
Jacques Chirac | RPR | 223 072 | 26,2 % | 394 628 | 49,5 % | |
Michel d'Ornano | RI – CDS | 187 313 | 22 % | 110 018 | 13,8 % | |
Brice Lalonde | Paris-Écologie | 85 994 | 10,1 % | |||
NC | Extrême gauche | 24 691 | 2,9 % | |||
Michel Jobert | MDD | 19 583 | 2,3 % | |||
Jean-Marie Le Pen | FN | 15 326 | 1,8 % | |||
Autres candidats | - | 22 136 | 2,6 % |
Résultats par secteur
[modifier | modifier le code]Dès le premier tour, les listes conduites par Jacques Chirac devancent celles de Michel d'Ornano dans 11 des 17 secteurs ; dans le 5e secteur (7e arrondissement), la majorité présentait une liste unique.
Après le second tour, Jacques Chirac remporte 54 sièges de conseillers sur 109, la gauche en obtient 40 et les giscardiens en ont 15. La gauche arrive en tête des suffrages exprimés dans six arrondissements (3e, 11e, 13e, 18e, 19e et 20e), la droite dans les 14 autres. Le succès de la droite tient au fait que, mis à part les secteurs remportés par la gauche et ceux où elle est très majoritaire, il ne reste que trois secteurs où les scores sont voisins et si 2 884 électeurs (soit 0,2 % du corps électoral) avaient voté pour le candidat de gauche au lieu de voter pour le candidat de droite (1 222 du secteur 1 + 602 du secteur 8 + 1060 du secteur 10), alors la droite aurait tout de même eu la majorité avec 55 conseillers et la gauche 54[4].
Résultats par secteur (listes majoritaires au second tour)[4] :
Secteur | Arrdts | nombre de conseillers |
Droite | Gauche | Liste majoritaire | Parti | |
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Paris | 109 | 65 | 44 | Jacques Chirac | RPR | ||
1er | 1er et 4e | 4 | 12 977 | 10 536 | Pierre-Charles Krieg | RPR | |
2e | 2e et 3e | 4 | 11 711 | 12 576 | Georges Dayan | PS | |
3e | 5e | 4 | 16 099 | 12 436 | Jean Tiberi | RPR | |
4e | 6e | 4 | 13 932 | 8 493 | Pierre Bas | RPR | |
5e | 7e | 4 | 19 000 | 6 394 | Édouard-Frédéric Dupont | RI | |
6e | 8e | 4 | 12 297 | Maurice Couve de Murville | RPR | ||
7e | 9e | 4 | 15 218 | 9 408 | Gabriel Kaspereit | RPR | |
8e | 10e | 4 | 17 400 | 16 197 | Claude-Gérard Marcus | RPR | |
9e | 11e | 7 | 26 172 | 29 910 | Georges Sarre | PS | |
10e | 12e | 6 | 30 290 | 28 172 | Pierre de Bénouville | DVD | |
11e | 13e | 7 | 26 725 | 35 467 | Gisèle Moreau | PCF | |
12e | 14e | 7 | 29 337 | 28 279 | Christian de La Malène | RPR | |
13e | 15e | 11 | 51 072 | 37 930 | Nicole de Hauteclocque | RPR | |
14e | 16e | 9 | 45 748 | Georges Mesmin | CDS | ||
15e | 17e | 8 | 44 610 | 23 661 | Philippe Lafay | RPR | |
16e | 18e | 9 | 37 254 | 41 093 | Louis Baillot | PCF | |
17e | 19e | 6 | 26 512 | 28 386 | Henri Fiszbin | PCF | |
18e | 20e | 7 | 26 981 | 36 058 | Henri Meillat | PCF |
Sources
[modifier | modifier le code]- Élisabeth Dupoirier, « Une ou deux droites à Paris ? Les élections municipales de 1977 et la restructuration du bloc conservateur », Revue française de science politique, 27-6, 1977, p. 848-883.
- Philippe Nivet, Le Conseil municipal de Paris de 1944 à 1977, éditions de la Sorbonne, 1994.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Conseil de Paris » (voir la liste des auteurs).
- Loi n°64-707 du 10 juillet 1964, articles 3 et 4
- Loi no 75-1331 du 31 décembre 1975 portant réforme du régime administratif de la ville de Paris, JORF du 3 janvier 1976.
- Philippe Nivet et Yvan Combeau, Histoire politique de Paris au XXe siècle, Paris, PUF, , 352 p. (ISBN 978-2-13-050038-4), p. 272-273.
- Résultats du second tour des municipales, Le Figaro, édition du mardi , p. 6.