La technologie de la puce antiviolence
La puce antiviolence est une technologie qui permet aux téléspectateurs de bloquer des émissions d’après un système de classification. Bien que la « puce antiviolence » soit une technologie particulière et brevetée, elle est devenue un terme générique pour désigner tout genre de fonction de blocage d’émissions télévisées.
L’invention de la puce antiviolence est généralement attribuée à Tim Collings, professeur de génie à l’université Simon Fraser en Colombie-Britannique au Canada, bien que d’autres personnes prétendent avoir inventé une technologie semblable. On croit souvent que le « V » dans l’équivalent anglais, « V-chip », représente le mot « violence », mais selon M. Collings, il fait allusion au contrôle exercé par le téléspectateur (viewer control).
Intégrée à un téléviseur analogique, la puce antiviolence permet de coder la classification d’une émission à la ligne 21 de l’intervalle de suppression verticale. Invisibles pour les téléspectateurs, ces renseignements électroniques peuvent être détectés par la puce antiviolence. À l’aide d’un menu à l’écran, l’utilisateur choisit le niveau de programmation qu’il souhaite bloquer.
En télévision numérique, l’information relative à la classification est transmise par un protocole appelé « Program and System Information Protocol (PSIP) ». Le PSIP reconnaît aussi d’autres renseignements, dont certains peuvent paraître au menu à l’écran, comme l’heure et la description de l’émission. Dans un téléviseur numérique, les paramètres de la puce antiviolence ne fonctionneront que si les signaux sont reçus en direct ou par câble numérique. Les renseignements sur la classification ne sont pas acheminés par connexion de composante vidéo ou d’interface média haute définition (HDMI). Comme pour un téléviseur analogique, le téléspectateur appelle à l’écran le menu de la puce antiviolence et choisit le niveau de programmation qu’il souhaite bloquer.
Mode de fonctionnement
Tout commence chez le télédiffuseur. Celui-ci choisit la classification appropriée pour chaque émission et intègre les renseignements à son signal. Une icône de classification paraîtra dans le coin supérieur gauche de l’écran au début de l’émission. La classification se fonde sur la quantité et la nature de la violence, du langage grossier, de la sexualité et des thématiques adultes que renferme l’émission. À noter que toutes les émissions ne sont pas classifiées. En principe, les émissions d’information et de non-fiction en sont exemptes.
La plupart des téléviseurs analogiques de plus de 33 cm vendus au Canada depuis 2001 et la plupart des appareils numériques destinés au marché nord-américain depuis 2006 sont équipés d’une quelconque version de la puce antiviolence. La plupart, mais pas forcément tous, sont compatibles avec les systèmes de classification canadiens. Même si l’inclusion des systèmes de classification canadiens aux téléviseurs n’est pas exigée par la loi ou la réglementation, la majorité des fabricants s’y soumettent de plein gré.
À l’aide du menu à l’écran, l’utilisateur choisit le niveau de programmation qu’il souhaite bloquer. Par exemple, s’il choisit la classification 8+ (général – déconseillé aux jeunes enfants), la puce antiviolence laissera toutes les émissions de ce niveau et de niveau inférieur passer à l’écran. Les émissions de classification supérieure seront bloquées et l’écran restera vide.
Certains téléviseurs permettent à l’utilisateur de régler le niveau d’après plusieurs systèmes de classification : canadien-anglais, canadien-français et américain.
L’utilisateur choisit un code d’accès avant de fixer les niveaux de blocage. Ceux-ci ne pourront être modifiés ou désactivés qu’au moyen de ce code d’accès, une façon de plus de garantir le contrôle parental sur ce que regardent les enfants à la télévision.
L’apparence du menu à l’écran, ainsi que l’endroit où il se situe et les étapes à suivre pour bloquer des émissions, varient d’un téléviseur à l’autre. L’utilisateur doit consulter le manuel de son téléviseur pour apprendre à manier la puce antiviolence.
Par ailleurs, plusieurs fournisseurs de services de télévision par câble et satellite intègrent leur propre technologie de blocage dans le boîtier décodeur qu’ils fournissent. Étant donné que les entreprises de distribution par câble et par satellite ne sont pas tenues d’adopter un système de classification en particulier, leurs catégories pourront différer de celles qui ont été fixées par le Groupe d’action sur la violence à la télévision (GAVT) pour les télédiffuseurs canadiens. En cas de doute, il veut mieux communiquer avec le fournisseur du service de distribution par câble ou par satellite pour connaître la façon de bloquer les émissions avec la technologie qui lui est propre.