Le ROG Phone 9 Pro d’Asus vient de débarquer, et il repousse déjà les limites de ce que nous attendions pour 2025. Au cœur de cette bête se trouve le tout nouveau processeur Snapdragon 8 Elite de Qualcomm. Associé à une configuration pouvant atteindre 24 Go de RAM LPDDR5X et 1 To de stockage UFS 4.0. Ce smartphone ne fait pas dans la demi-mesure.
Mais ne vous y trompez pas : bien qu’orienté gaming, le ROG Phone 9 Pro vise désormais un public plus large que ses prédécesseurs. Asus poursuit la transformation entamée avec le ROG Phone 8 Pro, privilégiant un design plus sobre qui ne hurle plus « smartphone gaming » à chaque regard. L’appareil conserve ses atouts uniques, et vient apporter plusieurs améliorations bienvenues à la série. Alors ce smartphone mérite-t-il qu’on s’y attarde, que l’on soit gamer ou non ?
Prix et date de sortie de l’Asus ROG Phone 9 Pro
Le ROG Phone 9 Pro se décline en plusieurs versions, mais dans un seul coloris : Phantom Black. La version de base du ROG Phone 9 Pro, équipée de 16 Go de RAM et 512 Go de stockage, est proposée à 1 299,99 €. Pour les utilisateurs les plus exigeants, la version « Pro Edition » pousse les compteurs à 24 Go de RAM et 1 To de stockage, accompagnée du ventilateur externe AeroActive Cooler X Pro inclus dans la boîte, pour 1 499,99 €. C’est cette dernière version, la plus puissante, que nous testons ici.
Le tarif d’entrée est donc 100 euros supérieur au ROG Phone 8 Pro précédent, et place clairement le ROG Phone 9 Pro dans le segment premium du marché. C’est certes un investissement conséquent, surtout lorsque des concurrents comme le Nubia Red Magic 9S Pro proposent des performances similaires pour plusieurs centaines d’euros de moins. Cependant, Asus justifie ce positionnement par une approche plus polyvalente, destinée à un usage quotidien au-delà du gaming.
Les précommandes ont débuté dès le 19 novembre en France, et les premiers exemplaires ont été livrés mi-décembre. Il faudra ensuite patienter jusqu’au mois de janvier pour mettre la main sur la version classique, à 1099,99 € avec 12 Go de RAM et 256 Go de stockage.
Design : un smartphone gaming de plus en plus sobre
Le ROG Phone 9 Pro poursuit l’évolution stylistique amorcée par son prédécesseur, abandonnant définitivement l’esthétique gaming tape-à-l’œil pour une approche plus raffinée. Avec ses dimensions de 163,8 x 76,8 x 8,9 mm et son poids de 227g, il reste imposant sans pour autant détonner dans l’univers des smartphones gaming.
La face arrière, recouverte d’un verre Gorilla Glass Victus 2 traité avec une finition mate, offre une prise en main agréable grâce à ses bords incurvés. Le téléphone arbore une teinte sobre qui résiste remarquablement bien aux traces de doigts. Les quelques éléments décoratifs ROG subsistent, mais Asus a heureusement fait l’impasse sur le slogan « Dare to Win » cette année.
L’écran AniMe Vision, invisible lorsqu’il est éteint, a droit à l’une des évolutions majeures avec ses 648 LED (contre 341 précédemment). Ce dispositif s’illumine pour afficher des animations lors de la réception d’appels, de notifications ou pendant l’écoute de musique.
Côté pratique, le ROG Phone 9 Pro conserve sa certification IP68, un avantage notable face à des concurrents. Les joueurs apprécieront le port USB-C supplémentaire sur la tranche gauche pour une charge confortable en position horizontale, ainsi que la présence d’une prise jack 3.5mm pour un son sans latence.
Le design plus épuré implique toutefois quelques compromis. La réduction des bordures noires autour de l’écran a contraint Asus à abandonner les deux haut-parleurs frontaux : si l’écouteur reste en façade, le second speaker se retrouve sur la tranche inférieure. Pour pallier cette configuration moins optimale, les coques officielles redirigent le son vers l’avant. Une solution efficace, mais qui nécessite l’utilisation d’une protection.
Concernant le système de refroidissement, plutôt qu’un ventilateur intégré, Asus mise sur la ChillCase et l’AeroActive Cooler X Pro optionnel. Ce dernier, plus performant que son prédécesseur avec un ventilateur 12,5 % plus grand, se fixe au téléphone pour dissiper la chaleur tout en ajoutant des gâchettes physiques et un support intégré. Alimenté via le port USB-C secondaire, il intègre même un système d’éclairage ROG personnalisable via l’application Armoury Crate.
En bref, le ROG Phone 9 Pro réussit sa mue vers un design plus mature et polyvalent, sans pour autant renier ses racines gaming. Si quelques compromis comme le placement des haut-parleurs peuvent frustrer les puristes, l’équilibre trouvé entre élégance et fonctionnalités gaming est globalement convaincant.
Écran : la fluidité à l’honneur
Le ROG Phone 9 Pro conserve l’écran E6 AMOLED de 6,78 pouces de son prédécesseur, avec une définition Full HD+ de 1080 x 2400 pixels. Si celle-ci peut sembler modeste pour un smartphone haut de gamme, elle reste largement suffisante pour offrir une excellente netteté d’image.
La principale nouveauté se situe au niveau de la fréquence de rafraîchissement. Grâce à la technologie LTPO, l’écran peut désormais osciller entre 1 et 185 Hz selon l’usage, contre 165 Hz sur le modèle précédent. Cette fréquence maximale, accessible uniquement en mode Auto et pendant les sessions de jeu, reste toutefois largement théorique, peu de jeux pourront vraiment l’atteindre.
L’écran est assez généreux avec une luminosité maximale manuelle de 1 832 cd/m². Ces valeurs, couplées au traitement antireflet, assurent une excellente lisibilité en extérieur malgré quelques reflets persistants. La luminosité minimale de 5,89 cd/m² pourra en revanche sembler un peu élevée dans l’obscurité.
Les couleurs sont naturellement vibrantes, même en mode « Naturel ». Nous avons mesuré en Delta E moyen de 3.78, ce qui est légèrement trop élevé. Heureusement, les paramètres permettent d’ajuster finement la température et la saturation selon ses préférences. Le mode « Standard », qui se limite à l’espace colorimétrique sRGB, offre un rendu plus neutre (Delta E de 2.16). La stabilité des angles de vision est très bonne, avec une faible perte de luminosité et une légère teinte verdâtre uniquement perceptible aux angles les plus extrêmes.
Le lecteur d’empreintes optique intégré sous l’écran fonctionne correctement, mais accuse un léger retard par rapport aux capteurs ultrasoniques équipant certains concurrents. Un détail qui n’entache pas les qualités globales de cet écran, parfaitement calibré pour le gaming tout en restant polyvalent pour un usage quotidien.
En bref, si l’écran du ROG Phone 9 Pro n’innove pas radicalement, il propose une expérience visuelle de premier ordre qui répond parfaitement aux exigences des joueurs mobiles les plus exigeants.
Performances : le haut du panier, tout simplement
Le ROG Phone 9 Pro est l’un des premiers smartphones Android en Europe utilisant le nouveau Snapdragon 8 Elite. Il s’agit du premier processeur haut de gamme de Qualcomm gravé en 3 nm. Avec cette nouvelle puce plus puissante et plus efficace énergétiquement, associée à l’expertise d’Asus en matière d’optimisation, on s’attendait sans surprise à des performances de haut vol.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur Geekbench 6, le ROG Phone 9 Pro atteint un score de 10 117 en multi-cœur, soit une augmentation de 40 % par rapport à son prédécesseur. L’Asus ROG Phone 9 Pro fait même 15 % de plus que l’A18 Pro de l’iPhone 16 Pro Max. Les performances graphiques progressent également, avec une amélioration moyenne de plus de 20 % sur les tests GFXBench grâce au nouveau GPU Adreno 830.
Le SoC est désormais positionné au centre du téléphone, encadré par deux batteries, tandis qu’une feuille de graphite 57 % plus grande assure la dissipation de la chaleur. Malgré cela, lors du benchmark 3DMark Wild Life, le smartphone n’obtient qu’un score de stabilité de 76,9 %. Le smartphone devient aussi très chaud, nous avons mesuré un pic à pas moins de 48,1 degrés. C’est beaucoup.
Néanmoins, en condition réelle, le smartphone se comporte beaucoup mieux. En jeu, l’appareil est étonnamment tiède, même sur des titres très gourmands. De quoi prolonger vos sessions de gaming jusqu’au bout de la nuit sans risquer de se brûler les mains.
Côté mémoire, on a droit à 16 Go de RAM LPDDR5X et 512 Go de stockage en version standard, portés respectivement à 24 Go et 1 To sur l’édition Pro. Cette généreuse configuration permet au smartphone d’être fluide en toute circonstance, tandis que les jeux les plus exigeants tournent sans broncher avec les réglages au maximum. Seul Call of Duty : Warzone semble encore être trop exigeant avec les graphismes « Max », le jeu peinant parfois à conserver un framerate stable.
Le système propose trois profils de performance : X Mode pour les performances maximales, Ultra Durable pour l’autonomie, et Dynamic Mode pour un équilibre optimal. Le mode X s’active automatiquement lors du lancement des applications et jeux exigeants, et peut être poussé encore plus loin avec le mode X Plus lorsque l’AeroActive Cooler X Pro est connecté.
En usage quotidien, la réactivité du ROG Phone 9 Pro impressionne. L’interface répond au doigt et à l’œil, les applications se lancent instantanément, et la navigation est d’une fluidité déconcertante. Une expérience premium qui justifie pleinement le positionnement haut de gamme de l’appareil.
Autonomie et recharge : un smartphone très endurant
L’autonomie de la batterie a toujours été un point fort de la série ROG Phone, et le ROG Phone 9 Pro ne fait pas exception à la règle. Avec une capacité augmentée à 5 800 mAh, soit 300 mAh de plus que son prédécesseur, il fallait s’attendre à une augmentation de l’autonomie, et c’est bien ce que nous avons constaté dans nos tests.
Le 01Lab a trouvé que le ROG Phone 9 Pro était globalement plus autonome que la moyenne des smartphones que nous avons essayés. Lors de notre test standardisé, le ROG Phone 9 Pro a tenu 24 heures et 18 minutes avant de s’éteindre. Pour mettre ce chiffre en perspective, le ROG Phone 8 PRo, son prédécesseur, avait rendu l’âme en 19 heures et 58 minutes. L’écart se creuse davantage face aux flagships traditionnels : le ROG Phone 9 Pro surpasse l’iPhone 16 Pro de plus de deux heures et le Galaxy S24 Ultra d’environ une heure et demie.
En usage quotidien modéré, le ROG Phone 9 Pro se débrouille très bien, vous n’aurez clairement pas peur de finir la journée sur les derniers pourcents de batterie.
Côté recharge, Asus conserve sa solution éprouvée de 65 W. Le chargeur fourni permet de recharger entièrement le smartphone en 56 minutes, et il atteint 29 % en 10 minutes. C’est bien, mais bon nombre de smartphones font mieux aujourd’hui. Le ROG Phone 9 Pro se distingue également par la présence d’une recharge sans fil 15 W, une fonctionnalité rare sur les smartphones gaming.
Pour les sessions de jeu intensives, le mode bypass charging permet d’alimenter directement l’appareil sans solliciter la batterie, limitant ainsi la chauffe. Un bon point. Notez d’ailleurs la présence de deux ports de recharge. Un en bas, excentré, et un autre sur la tranche gauche du smartphone. Pratique lorsqu’on joue à un jeu en mode paysage.
Même s’il ne possède pas la batterie avec la plus grande capacité du marché, le ROG Phone 9 Pro reste une référence en matière d’autonomie. Il combine une excellente endurance et des options de recharge polyvalentes.
Interface et logiciel : Asus sait y faire
Le ROG Phone 9 Pro débarque avec Android 15 et propose d’emblée un choix rafraîchissant : opter pour une interface gaming personnalisée ROG ou une expérience Android plus classique. Cette flexibilité, rarement proposée par les constructeurs, permet à l’appareil de s’adapter aux préférences de chaque utilisateur.
L’application Armoury Crate reste le centre névralgique de l’expérience gaming. Cette plateforme centralise non seulement le lancement des jeux, mais gère également la personnalisation des touches AirTriggers, le contrôle de l’éclairage AniMe Vision au dos de l’appareil et les paramètres du ventilateur AeroActive Cooler.
L’intelligence artificielle occupe une place prépondérante dans cette nouvelle mouture. Asus a intégré plusieurs fonctionnalités novatrices, toutes exécutées localement sur l’appareil. La traduction en temps réel des appels, auparavant exclusive à Galaxy AI, fait son apparition. L’IA facilite également la recherche dans les paramètres grâce à la recherche sémantique, tandis que la galerie photo reconnaît automatiquement les objets et les lieux pour une recherche plus intuitive.
Côté gaming, deux innovations majeures : X Sense AI automatise les tâches répétitives en jeu, comme la configuration des améliorations de compétences dans League of Legends : Wild Rift ou l’accélération des cinématiques dans d’autres titres comme Genshin Impact. X Capture, quant à lui, détecte les moments forts pour les enregistrer automatiquement.
Asus a également enrichi les possibilités de divertissement avec AniMe Play, permettant d’utiliser les AirTriggers et l’éclairage AniMe Vision pour des mini-jeux rétro, dont Snake ou Space Invader, directement sur le dos de l’appareil. C’est amusant quelques minutes, mais vous n’y passerez certainement pas des heures.
Cependant, la politique de mise à jour d’Asus fait grincer des dents. Avec seulement deux ans de mises à jour Android et quatre ans de correctifs de sécurité, le constructeur fait pâle figure face aux sept années promises par Samsung et Google. Pour un appareil premium dépassant allègrement les 1000 €, cette limitation pourrait freiner certains acheteurs potentiels. Certes, les mises à jour de sécurité jusqu’en 2029 garantissent une certaine longévité, mais les nouvelles fonctionnalités s’arrêteront dès 2026.
Malgré cette ombre au tableau, l’interface du ROG Phone 9 Pro reste l’une des plus abouties du segment gaming. Elle réussit le pari d’équilibrer fonctionnalités avancées et simplicité d’utilisation, tout en intégrant intelligemment les dernières innovations en matière d’IA. La personnalisation poussée et l’attention portée à l’expérience utilisateur en font une interface mature qui se démarque de la concurrence, notamment des smartphones Red Magic.
Audio : le Cooler ajoute une nouvelle dimension au rendu sonore
Côté audio, c’est une évolution en demi-teinte par rapport à ses prédécesseurs. L’abandon des haut-parleurs frontaux stéréo au profit d’un woofer en façade inférieure et d’un écouteur plus puissant impacte la qualité sonore globale.
Néanmoins, quelques améliorations sont à noter. Les haut-parleurs offrent un rendu plus équilibré que ceux du ROG Phone 8, avec des médiums aigus moins proéminents, même si les médiums graves restent un peu étouffés. L’arrivée du nouveau AeroActive Cooler X Pro avec son caisson de basses intégré permet de retrouver des basses profondes et convaincantes, transformant l’appareil en véritable enceinte portable.
Le maintien de la prise jack 3.5mm ravira les puristes, tandis que la partie sans fil n’est pas en reste avec la prise en charge de nombreux codecs, dont l’aptX Lossless. Le retour haptique, crucial pour un smartphone gaming, se montre précis et bien calibré. Il offre un excellent ressenti lors des interactions tactiles et l’utilisation des gâchettes.
Photo et vidéo
Le ROG Phone 9 Pro poursuit les efforts d’Asus pour améliorer la partie photo, traditionnellement le point faible des smartphones gaming. Il est équipé d’un triple module photo avec un grand angle (50 Mpx), un ultra grand angle (13 Mpx) et un téléobjectif (32 Mpx). L’amélioration la plus notable concerne le système de stabilisation, désormais capable de compenser les mouvements sur 5 axes, contre 3 sur le modèle précédent.
Grand-angle
Le module principal, équipé du capteur Sony Lytia 700 (un IMX 890 rebadgé), délivre des clichés très corrects, mais il y a tout de même quelques bémols.
Les photos souffrent néanmoins d’une accentuation parfois excessive de la netteté, particulièrement visible sur les feuillages et les briques en paysage urbain. La dynamique limitée et les couleurs légèrement délavées trahissent aussi un manque de punch face aux ténors du marché comme le Galaxy S24 Ultra ou l’iPhone 16 Pro Max.
Ultra grand-angle
Le capteur ultra grand-angle offre des résultats corrects. La distorsion est assez minimale, mais on aurait aimé un champ de vision un peu plus large, il se limite ici à 0,7x.
Téléobjectif et zoom numérique
Le téléobjectif 3x se montre convaincant, produisant des images détaillées jusqu’à un zoom 10x, malgré l’apparition progressive de bruit. Le zoom numérique peut s’étendre jusqu’à 30x, mais le résultat se transforme souvent en une bouillie de pixels.
Portrait et selfies
Le mode portrait applique un effet bokeh très léger en arrière-plan, et s’est montré assez convaincant dans l’ensemble. Les clichés ont cependant occasionnellement viré au bleu.
Le capteur selfie de 32 Mpx offre des autoportraits assez peu détaillés, mais avec des couleurs naturelles, malgré quelques difficultés en contre-jour. Les prises de vue nocturnes restent exploitables, mais nécessitent souvent un petit ajustement de la saturation en post-traitement. Beaucoup de bruit est présent sur les images.
Mode nuit
En basse lumière, les performances s’améliorent légèrement par rapport à la génération précédente. Les couleurs gagnent en saturation et en vie, même si la suraccentuation devient plus visible et que les hautes lumières peuvent facilement être cramées. Notons aussi que la restitution des teintes rouges semble mettre en difficulté l’appareil la nuit, ces dernières ayant parfois tendance à virer au rose.
Vidéo
Côté vidéo, l’appareil peut filmer en 8K à 30 FPS, mais c’est en 4K que le système de stabilisation hybride démontre toute son efficacité. Une nouveauté bienvenue : la possibilité d’utiliser les gâchettes AirTrigger comme déclencheur photo, rappelant le bouton d’action de l’iPhone 16, mais en version capacitive.
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