Par le biais de son cofondateur et PDG Patrick Nathen, Lilium a annoncé la cession de ses activités et le licenciement de 1 000 salariés, après dix ans d’activité et plus d’un milliard de dollars injecté dans la startup, qui cherchait à développer un avion électrique. « Après 10 ans et 10 mois, c’est un triste constat que Lilium a cessé ses activités. L’entreprise que Daniel, Sebastian, Matthias et moi-même avons fondée ne peut plus poursuivre notre conviction commune d’une aviation plus respectueuse de l’environnement. C’est déchirant et le moment semble douloureusement ironique », a écrit Patrick Nathen, dans un post sur LinkedIn.
L’avion électrique allemand de Lilium était, comme chez d’autres marques qui ont elles aussi sombré, un eVTOL. Comprenez par là, un véhicule à décollage et atterrissage verticaux électrique. Il se voulait d’atteindre la vitesse maximale de 100 km/h dans les aires, mais sa vitesse a rapidement chuté ces derniers mois alors que la startup a connu de grosses difficultés. Son avenir semblait pourtant garanti, avec notamment une commande de 100 exemplaires de l’aéronef pour le compte de l’Arabie saoudite. En 2021, Lilium avait même réussi à entrer en Bourse, avec une cote au Nasdaq, pour se donner un nom et obtenir davantage de fonds.
Les années avant que son avion électrique n’arrive sur le marché étaient sûrement trop nombreuses et Lilium a donc dû cesser de rêver de viser le ciel, et annonçait, dès octobre, se mettre en faillite. L’une de ses dernières tentatives de secours fut avec le gouvernement allemand, qui n’a pas pu répondre à l’appel de ces anciens doctorants de l’Université de Munich, qui avait choisi, en 2019, de privilégier Londres et le Royaume-Uni pour y établir leur base de développement pour le logiciel et l’ingénierie de leur concept. Parmi les investisseurs qui avaient donné leur confiance dans Lilium, on notait Tencent en 2020, Atomico, mais aussi la compagnie aérienne brésilienne Azul qui avait signé une lettre d’intention d’acheter 220 exemplaires du futur avion.
Les ennuis de Lilium avaient commencé, pour leur part, en 2020, lorsque le magazine spécialisé Aerokurier annonçait que Lilium n’allait certainement pas réussir à tenir son calendrier, et atteindre les performances annoncées pour son avion électrique. Un an plus tard, d’anciens employés de la startup déclaraient à Forbes que les récents vols de test avaient présenté de grandes difficultés dans le développement de l’aéronef. Ce que certains retiendront de l’appareil concerne son design, alors qu’en 2024, Lilium obtenait le prix de l’équipe design de l’année, par les Global Advanced Air Mobility Awards.
Aux États-Unis, les eVTOL arrivent en 2025
En attendant, aux États-Unis, la réglementation pour les eVTOL évolue et le marché se prépare. En octobre dernier, les gendarmes du ciel américain (la FAA) ouvraient la voie à ces aéronefs avec une réglementation finale à leur sujet. Dans celle-ci, en tant que « transport aérien du futur », les eVTOL devenaient une nouvelle catégorie d’appareils, la première depuis l’arrivée des hélicoptères dans les années 1940. Avec ce nouvel encadrement, la réglementation obtenait ainsi des textes clairs quant à la formation des pilotes, les valeurs minimales à respecter, notamment en matière de visibilité, et les altitudes empruntées.
Dans un communiqué, la FAA déclarait : « La FAA continuera à donner la priorité à la sécurité de notre système alors que nous travaillons à intégrer de manière transparente des technologies et des opérations innovantes. Cette règle finale fournit le cadre nécessaire pour permettre aux avions à sustentation motorisée d’opérer en toute sécurité dans notre espace aérien ». La porte ouverte à des startups comme Joby Aviation et Archer Aviation, les deux principales aux États-Unis, qui ont réussi à survivre face aux difficultés de développement et d’accès aux fonds. Les deux entreprises visent une exploitation commerciale pour l’année prochaine, en 2025.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.