Troisième congrès du Parti du travail de Corée
Troisième congrès du Parti du travail de Corée | ||||||||
Emblème officiel du Parti du travail de Corée. | ||||||||
Type | Congrès | |||||||
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Édition | 3e | |||||||
Localisation | Corée du Nord | |||||||
Organisateur | Parti du travail de Corée | |||||||
Date | Du au | |||||||
Participant(s) | 916 | |||||||
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Le Troisième congrès du Parti du travail de Corée a lieu en Corée du Nord du 23 au [1].
Contexte politique
[modifier | modifier le code]A cette époque, le parti est divisé en trois factions : la faction pro-soviétique, la faction pro-chinoise et la faction pro-guerilla. Cette dernière est la plus proche de Kim Il-sung[2].
Dans un contexte de déstalinisation générale des partis communistes du bloc soviétique prônée par l'U.R.S.S[3] depuis la mort de Staline en 1953[4], les factions pro-soviétique et pro-chinoise s'unissent pour rejeter la concentration du Parti, du gouvernement et de l'armée dans les mains d'un seul homme.
Ils souhaitent démettre Kim Il-sung de son poste de Président du Parti et le remplacer par un « comité collectif » égalitaire.
Le Congrès
[modifier | modifier le code]Organisation des Congrès du Parti du travail de Corée
[modifier | modifier le code]Les Congrès du Parti du travail de Corée (PTC) doivent en théorie se tenir tous les quatre ans. Dans les faits, les dispositions statutaires relatives à la tenue d'un congrès du Parti n'ont jamais été respectées. Cependant, les statuts prévoient que l'intervalle de quatre ans peut varier en fonction des « circonstances ». D'ordre politique pour les deux premiers congrès (fusions de partis conduisant à la formation d'un unique parti communiste), elles furent d'ordre militaire concernant le troisième. La Guerre de Corée (1950-1953) explique le report du IIIe Congrès[1].
L'ordre du jour, fixé dès l'annonce de la tenue du Congrès, suit la tradition suivante[1] :
- présentation du travail du Comité Central ;
- présentation du travail de la Commission de contrôle du Comité Central ;
- élection des organes dirigeants ;
- révision des statuts.
La tenue du Congrès
[modifier | modifier le code]Convoqué à Moscou pendant six semaines, Kim Il-sung ne prend conscience du complot fomenté contre lui qu'à son retour de Moscou. Pendant son absence, Pak Chang-ok, chef de la faction soviétique, Choi Chang-ik, et des membres de premier plan conçoivent un plan pour attaquer Kim Il-sung au prochain plénum du Comité central et le critiquer de n'avoir pas « corrigé » ses méthodes de gouvernance.
Kim Il-sung retarde la tenue du 2e plénum du 3e congrès au mois d'. C'est l'Incident de la faction d'août. Pendant le congrès, le camp de Kim Il-sung accuse l'opposition d'être « anti-parti » et demande l'exclusion de Yun Kong-hum. Kim Il-sung, quant à lui, neutralise les critiques dont il fait l'objet en promettant d'inaugurer des changements et de modérer le régime, des promesses qui n'ont jamais été suivies[5].
La majorité du comité vote en faveur du soutien à Kim Il-sung et également en faveur de la répression de l'opposition, excluant Choi et Pak du Comité central.
Conséquences
[modifier | modifier le code]Pour contrer la menace, Kim-Il-sung purge et élimine les principaux organisateurs du putsch. Sur demande de l'U.R.S.S et de la Chine, les purges prennent fin en septembre 1956 ; mais en 1957, les derniers membres des factions pro-soviétiques et pro-chinoises sont éliminés, emprisonnés ou exilés.
Le Comité central et le Bureau politique du Parti du travail de Corée, ne compte alors plus que des fidèles de Kim Il-sung. En supprimant toute opposition interne, il étend son contrôle absolu sur le Parti, l’État et l'armée[6].
Références
[modifier | modifier le code]- Alain Brillouet, « Le VI e Congrès du Parti du travail de Corée : une première analyse », Revue d'études comparatives Est-Ouest, vol. 12, no 3, , p. 117–134 (ISSN 0338-0599, lire en ligne, consulté le )
- Philippe Pons, « La « mue » de la Corée du Nord », Le Débat, vol. 153, no 1, , p. 100–115 (ISSN 0246-2346, DOI 10.3917/deba.153.0100, lire en ligne, consulté le )
- (en) Nikita Khrushchev, « Khrushchev's Secret Speech, 'On the Cult of Personality and Its Consequences,' Delivered at the Twentieth Party Congress of the Communist Party of the Soviet Union »,
- Théo Clément, « Chine-Corée du Nord: cinquante nuances de méfiance », Diplomatie, no 89, , p. 59–63 (ISSN 1761-0559, lire en ligne, consulté le )
- Lankov, Andrei (2007). Crisis in North Korea: The Failure of De-Stalinization, 1956. University of Hawaii Press. (ISBN 978-0-8248-3207-0)
- Philippe Pons, « Corée du Nord : une impasse, fruit d’une histoire négligée », Le Débat, vol. 198, no 1, , p. 103–111 (ISSN 0246-2346, DOI 10.3917/deba.198.0103, lire en ligne, consulté le )