Tadashi Imai
Naissance |
Shibuya (Tokyo, Japon) |
---|---|
Nationalité | Japonaise |
Décès |
(à 79 ans) Sōka (Japon) |
Profession | Réalisateur |
Films notables |
Ombres en plein jour Le Riz |
Tadashi Imai (今井正, Imai Tadashi ) est un réalisateur japonais né le à Tokyo et mort le .
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils d'un moine bouddhiste, Tadashi Imai effectue ses études à l'université de Tokyo. Il interrompt bientôt celles-ci pour entrer au studio Jenkins-Osawa de Kyōto, où il devient assistant de Tamizō Ishida, puis de Nobuo Nakagawa[1].
Il réalise son premier film en 1937 L'École militaire de Numazu (Numazu heigakkō), sur l'histoire de l'académie militaire de Numazu, achevé en 1939 à cause de la mobilisation de nombreux acteurs. Durant la guerre, ses réalisations sont essentiellement des contributions à l'effort national et militaire du Japon, produites dans le cadre de la Tōhō.
Après 1945, il adhère, à nouveau, au courant marxiste, avec lequel il s'était lié à Tokyo. Ses films s'inscrivent dans une optique démocratique. C'est avec La Montagne bleue (Aoi sanmyaku) en 1949 qu'il commence à être remarqué. L'année suivante, Quand nous nous reverrons... (Mata au hi made), histoire romantique inspirée de Romain Rolland et dans lequel est révélé le talent d'Eiji Okada, impose sa personnalité.
À la suite des purges consécutives aux grèves de 1947-48, Imai est contraint de quitter la Tōhō. Désormais indépendant, il réalise Nous sommes vivants (Dokkoi ikiteru) en 1951, que beaucoup de critiques européens ont comparé au Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica. Ombres en plein jour (1956) est, sans doute, un de ses films les plus célèbres : traitant d'une affaire judiciaire qui défraya la chronique japonaise, Imai prenait la défense des individus accusés sans preuves suffisantes.
Tadashi Imai obtient en 1963, l'Ours d'or au Festival de Berlin pour son film historique sur la société féodale japonaise, Contes cruels du Bushido (Bushidō zankoku monogatari)[2].
Il a réalisé 48 films entre 1939 et 1991[3].
Filmographie
[modifier | modifier le code]Sauf indication contraire, les titres en français se basent sur la filmographie de Tadashi Imai dans l'ouvrage Le Cinéma japonais de Tadao Satō[4].
- 1939 : L'École militaire de Numazu (沼津兵学校, Numazu heigakkō )
- 1939 : Nous sommes les instructeurs (われ等が教官, Warera ga kyokan )
- 1940 : Le Village de Tajinko (多甚古村, Tajinko-mura )
- 1940 : Quartier de femmes (女の街, Onna no machi )
- 1940 : Le Général (閣下, Kakka )
- 1941 : Physiologie du mariage (結婚の生態, Kekkon no seitai )
- 1943 : Les Kamikazes de la tour de guet (望楼の決死隊, Bōrō no kesshitai )
- 1944 : La Mer en colère (怒りの海, Ikari no umi )
- 1945 : Avec amour et serment (愛の誓ひ, Ai to chikai )
- 1946 : L'Ennemi du peuple (民衆の敵, Minshu no teki )
- 1946 : Saut périlleux dans la vie (人生とんぼ返り, Jinsei tonbo gaeri )
- 1947 : Vingt-quatre heures sous terre (地下街二十四時間, Chikagai nijuyojikan ) coréalisé avec Kiyoshi Kusuda et Hideo Sekigawa
- 1949 : La Montagne bleue (青い山脈, Aoi sanmyaku )[5]
- 1949 : La Montagne bleue (seconde partie) (続青い山脈, Zoku aoi sanmyaku )[6]
- 1949 : Le Visage d'une femme (女の顔, Onna no kao )
- 1950 : Quand nous nous reverrons... (また逢う日まで, Mata au hi made )[7]
- 1951 : Nous sommes vivants (どっこい生きてる, Dokkoi ikiteru )
- 1952 : L'École des échos (山びこ学校, Yamabiko gakkō )
- 1952 : Genbaku no zu (原爆の図 ) (court-métrage documentaire)
- 1953 : La Tour des lys (ひめゆりの塔, Himeyuri no tō )
- 1953 : Eaux troubles (にごりえ, Nigorie )
- 1955 : Puisque je t'aime (愛すればこそ 第三話 愛すればこそ, Aisureba koso ) - 2e segment - co-réalisé avec Satsuo Yamamoto et Kōzaburō Yoshimura
- 1955 : Voici une fontaine (ここに泉あり, Koko ni izumi ari )
- 1955 : Yukiko (由紀子, Yukiko )
- 1956 : Ombres en plein jour (真昼の暗黒, Mahiru no ankoku )
- 1957 : Le Riz (米, Kome )[8]
- 1957 : Un amour pur (純愛物語, Jun'ai monogatari )[9]
- 1958 : Les Tambours de la nuit (夜の鼓, Yoru no tsuzumi )[10]
- 1959 : Kiku et Isamu (キクとイサム, Kiku to Isamu )
- 1960 : La Falaise blanche (白い崖, Shiroi gake )
- 1961 : Les Lumières du port (あれが港の灯だ, Arega minato no hi da )
- 1962 : Les Vieilles Dames du Japon (喜劇 にっぽんのお婆あちゃん, Kigeki: Nippon no obāchan )
- 1963 : Contes cruels du Bushido (武士道残酷物語, Bushidō zankoku monogatari )
- 1964 : Une histoire d'Echigo (越後つついし親不知, Echigo tsutsuishi oyashirazu )
- 1964 : Adauchi (仇討 )
- 1967 : Quand le gâteau de sucre s'effondre (砂糖菓子が壊れるとき, Satogashi ga kowareru toki )[11]
- 1968 : Le Moment du doute (不信のとき, Fushin no toki )
- 1969 : La Rivière sans pont I (橋のない川, Hashi no nai kawa )
- 1970 : La Rivière sans pont II (橋のない川 第二部, Hashi no nai kawa II )
- 1971 : Une femme nommée En (婉という女, En toiu onna )
- 1972 : Et tous ces camarades sans voix (あゝ声なき友, Aa koe naki tomo )[12]
- 1972 : Les Jeunes Soldats de la marine ou La Cause éternelle (海軍特別年少兵, Kaigun tokubetsu nenshō-hei )
- 1974 : Takiji Kobayashi (小林多喜二, Kobayashi Takiji )
- 1976 : La Sorcière (妖婆, Yoba )
- 1976 : Frère ainé, sœur cadette (あにいもうと, Ani imōto )[13]
- 1979 : Rika (子育てごっこ, Kosodate gokko )
- 1981 : Yuki, le secret de la montagne magique (ゆき, Yuki ) (film d'animation)
- 1982 : La Tour des lys (ひめゆりの塔, Himeyuri no tō ) (remake du film de 1953)
- 1991 : Guerre et Jeunesse (戦争と青春, Sensō to seishun )
Distinctions
[modifier | modifier le code]Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
Récompenses
[modifier | modifier le code]- Prix du film Mainichi :
- 1947 : meilleur réalisateur pour L'Ennemi du peuple[16]
- 1951 : meilleur film pour Quand nous nous reverrons...[17]
- 1954 : meilleur film et meilleur réalisateur pour Eaux troubles[18]
- 1957 : meilleur film et meilleur réalisateur pour Ombres en plein jour[19]
- 1958 : meilleur film pour Le Riz et meilleur réalisateur pour Le Riz et Un amour pur[20]
- 1960 : meilleur film pour Kiku et Isamu[21]
- 1992 : prix spécial pour l'ensemble de sa carrière[22]
- Prix Kinema Junpō :
- 1951 : meilleur film pour Quand nous nous reverrons...[23]
- 1954 : meilleur film pour Eaux troubles[24]
- 1957 : meilleur film et meilleur réalisateur pour Ombres en plein jour[25]
- 1958 : meilleur film et meilleur réalisateur pour Le Riz[26],[27]
- 1960 : meilleur film et meilleur réalisateur pour Kiku et Isamu[28]
- Blue Ribbon Awards :
- 1951 : meilleur film et meilleur réalisateur pour Quand nous nous reverrons...[29]
- 1954 : meilleur film pour Eaux troubles et meilleur réalisateur pour Eaux troubles et La Tour des lys[30]
- 1957 : meilleur film et meilleur réalisateur pour Ombres en plein jour[31]
- 1958 : meilleur film pour Le Riz et meilleur réalisateur pour Le Riz et Un amour pur[32]
- 1960 : meilleur film pour Kiku et Isamu
Nominations et sélections
[modifier | modifier le code]- Festival de Cannes :
- 1954 : en compétition pour le grand prix du Festival international du film avec Eaux troubles[35]
- 1957 : en compétition pour la Palme d'or avec Le Riz[35]
- Berlinale :
- 1958 : en compétition pour l'Ours d'or avec Un amour pur[36]
- Festival international du film de Karlovy Vary :
- 1956 : en compétition pour le Globe de cristal avec Ombres en plein jour
- 1970 : en compétition pour le Globe de cristal avec La Rivière sans pont
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Alexander Jacoby, A Critical Handbook of Japanese Film Directors : From the Silent Era to the Present Day, Berkeley, Calif., Stone Bridge Press, , 398 p. (ISBN 978-1-933330-53-2), p. 62-64.
- (de) « Preise & Auszeichnungen 1963 », sur berlinale.de (consulté le ).
- (ja) « Filmographie », sur JMDB (consulté le ).
- Tadao Satō (trad. du japonais), Le Cinéma japonais (tome II), Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 324 p. (ISBN 2-85850-930-1), p. 260-262
- La Montage bleue : titre français du film lors de la rétrospective « Tōhō, le rêve américain » du 21 février au 31 mars 2011 à la MCJP.
- La Montagne bleue (seconde partie) : titre français du film lors de la rétrospective « Tōhō, le rêve américain » du 21 février au 31 mars 2011 à la MCJP.
- Quand nous nous reverrons... : titre français du film lors de la rétrospective « Tōhō, le rêve américain » du 21 février au 31 mars 2011 à la MCJP.
- « Kome (Le Riz) », sur www.festival-cannes.com (consulté le ).
- Un amour pur : titre français du film lors de la rétrospective « La Tōei, histoire des grands studios japonais » du 21 janvier au 20 mars 2010 à la MCJP.
- Les Tambours de la nuit est le titre français du film d'après le catalogue de Hideko Govaers, Reiko Inoue et La Cinémathèque française, Le Cinéma japonais de ses origines à nos jours (de janvier 1984 à avril 1985), Cinémathèque française, 1er trimestre 1984, 144 p. (lire en ligne), p. 137.
- Quand le gâteau de sucre s'effondre est le titre français du film d'après le catalogue de Hideko Govaers, Reiko Inoue et La Cinémathèque française, Le Cinéma japonais de ses origines à nos jours (de janvier 1984 à avril 1985), Cinémathèque française, 1er trimestre 1984, 144 p. (lire en ligne), p. 137.
- Et tous ces camarades sans voix est le titre français du film d'après le catalogue de Hideko Govaers, Reiko Inoue et La Cinémathèque française, Le Cinéma japonais de ses origines à nos jours (de janvier 1984 à avril 1985), Cinémathèque française, 1er trimestre 1984, 144 p. (lire en ligne), p. 137.
- Frère ainé, sœur cadette est le titre français du film d'après le catalogue de Hideko Govaers, Reiko Inoue et La Cinémathèque française, Le Cinéma japonais de ses origines à nos jours (de janvier 1984 à avril 1985), Cinémathèque française, 1er trimestre 1984, 144 p. (lire en ligne), p. 137.
- (en) « Berlinale : Prizes & Honours 1958 », sur berlinale.de (consulté le ).
- (ja) « 第 15 回日本アカデミー賞優秀作品 » [« 15e cérémonie des Japan Academy Prize - (1992) »], sur japan-academy-prize.jp (consulté le ).
- (ja) « 1re cérémonie des prix du film Mainichi - (1946年) », sur mainichi.jp (consulté le ).
- (ja) « 毎日映画コンクール 第5回(1950年) » [« 5e cérémonie des prix du film Mainichi - (1950) »], sur mainichi.jp (consulté le ).
- (ja) « 毎日映画コンクール 第8回(1953年) » [« 8e cérémonie des prix du film Mainichi - (1953) »], sur mainichi.jp (consulté le ).
- (ja) « 毎日映画コンクール 第11回(1956年) » [« 11e cérémonie des prix du film Mainichi - (1956) »], sur mainichi.jp (consulté le ).
- (ja) « 12e cérémonie des prix du film Mainichi - (1957年) », sur mainichi.jp (consulté le ).
- (ja) « 14e cérémonie des prix du film Mainichi - (1959年) », sur mainichi.jp (consulté le ).
- (ja) « 46e cérémonie des prix du film Mainichi - (1991年) », sur mainichi.jp (consulté le ).
- (ja) « 24e prix Kinema Junpō - (1950年) », sur kinenote.com (consulté le ).
- (ja) « 27e prix Kinema Junpō - (1953年) », sur kinenote.com (consulté le ).
- (ja) « 30e prix Kinema Junpō - (1956年) », sur kinenote.com (consulté le ).
- (en) Stuart Galbraith, Japanese Filmography : A Complete Reference to 209 Filmmakers and the Over 1250 Films Released in the United States, 1900 Through 1994, Mcfarland, , 509 p. (ISBN 978-0-7864-0032-4), p. 475.
- (ja) « 31e prix Kinema Junpō - (1957年) », sur kinenote.com (consulté le ).
- (ja) « 33e prix Kinema Junpō - (1959年) », sur kinenote.com (consulté le ).
- (ja) « 第1回 ブルーリボン賞 » [« 1re cérémonie des Blue Ribbon Awards »], Version archivée (consulté le ).
- (ja) « 第4回 ブルーリボン賞 » [« 4e cérémonie des Blue Ribbon Awards »], Version archivée (consulté le ).
- (ja) « 第7回 ブルーリボン賞 » [« 7e cérémonie des Blue Ribbon Awards »], Version archivée (consulté le ).
- (ja) « 第8回 ブルーリボン賞 » [« 8e cérémonie des Blue Ribbon Awards »], Version archivée (consulté le ).
- « Palmarès du Festival des films du monde de Montréal 1991 », sur ffm-montreal.org (version du sur Internet Archive).
- (ja) « 日刊スポーツ映画大賞 » [« Nikkan Sports Film Awards »], sur nikkansports.com (consulté le ).
- « Tadashi Imai », sur festival-cannes.com (consulté le ).
- (en) « Berlinale : Programme 1958 », sur berlinale.de (consulté le ).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Anthony Plu, « Ombres en plein jour, un film de Tadashi Imai », www.dvdclassik.com, (lire en ligne)
- (ja) Tadashi Imai sur la Japanese Movie Database
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :