Sayat-Nova
Naissance |
Tiflis (Géorgie) |
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Décès |
Haghpat (Arménie) |
Activité principale |
Langue d’écriture | arménien, géorgien, azéri |
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Genres |
Sayat-Nova (en arménien Սայաթ-Նովա, en persan صیاد نوا, en géorgien საიათ-ნოვა) ( à Tiflis – à Haghpat), ou le « roi des chansons », est le nom donné au poète arménien Harutyun Sayatyan, ou le nouveau Saâdi.
Biographie
[modifier | modifier le code]Sayat-Nova naquit le à Tiflis, aujourd'hui en Géorgie. Il fut barde[1], un ashik célébré autant que honni à la cour d'Irakli II (ou Héraclius II de Géorgie). Irakli II aurait aidé à créer une alliance entre la Géorgie, l'Arménie et le Shirvan contre l'Empire perse.
Banni de la cour par le roi en 1759, Sayat-Nova devint par sentence royale moine au monastère de Haghpat, parce qu'il serait, semble-t-il, tombé amoureux de sa sœur, la princesse Anna Batonachvili. Il est assassiné par l'armée d'Agha Mohammed Khan qui dévasta la ville de Tiflis et ses alentours, en 1795.
Style
[modifier | modifier le code]Chanteur et maître du kamânche, Sayat-Nova joue, compose avec son instrument préféré, il écrit de la poésie, soit 68 odes en arménien, 65 odes en géorgien et 128 odes en azéri[2]. Ce qui le caractérise, c'est sa « singularité universelle ». Selon Élisabeth Mouradian et Serge Venturini, traducteurs du poète en France, « trois siècles après son œuvre, celui qui écrivit en plusieurs langues demeure toujours un pont entre les peuples du Caucase, où il est toujours chanté et aimé de tous ».
Postérité
[modifier | modifier le code]Son influence fut profonde sur tous les poètes arméniens les plus éminents, ainsi que sur d'autres poètes européens et russes à partir de 1916[3].
Le poète Archag Tchobanian écrivit ces lignes dans son Ode à la langue arménienne : « Un printemps nouveau resplendit, purifia tes eaux, leur donna une transparence de cristal et un éclat de perle ; une brise aux ailes légères rafraîchit ton sein ; une clarté mauvaise fit pleuvoir sur toi des roses et des lys ; sur tes rives des vignes s'épanouirent, et des rossignols vinrent, cachés dans leurs ombres amies, moduler leurs tendres chansons ; c'était l'essaim mélodieux des Trouvères… »[4].
En 2012, la ville d'Erevan, capitale de l'Arménie, nommée « Capitale mondiale du livre 2012 » par l'UNESCO[5] fête le tricentenaire de la naissance du troubadour.
Cinéma
[modifier | modifier le code]- Kim Gourguenovitch Arzoumanian réalisa en 1960, un téléfilm, Sayat-Nova, (en russe : Саят-Новa)[6],
- Sergueï Paradjanov réalisa (1968), d'après la vie du poète, un des chefs-d'œuvre cinématographiques du XXe siècle[7] : Sayat-Nova (La Couleur de la Grenade). Musique : Tigran Mansourian.
Œuvres
[modifier | modifier le code]- (fr + hy) Sayat-Nova (trad. Élisabeth Mouradian et Serge Venturini), Odes arméniennes, édition bilingue, L'Harmattan, 2006, (ISBN 2-296-01398-8).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Il est possible d'établir un parallèle avec la poésie arabe à la période de l'amour courtois. Le poète Adonis écrit dans sa préface au livre Le Dîwân de la poésie arabe classique : « Chez le poète 'udhrite (de l'amour courtois), l'amour devient le lieu où se rencontrent la vie et la mort, la joie et la douleur, la tombe et la résurrection ». Il en est de même chez Sayat-Nova. coll. Poésie/Gallimard, Paris, 2008 p. 12.
- C. J. F. Dowsett, Sayatʻ-Nova : an 18th-century troubadour : a biographical and literary study, In aedibus Peeters, (ISBN 2-87723-299-9, 978-2-87723-299-9 et 90-6831-795-4, OCLC 37273488, lire en ligne) :
« The 1758 Azeri poems are mainly didactic ogut'lama but there are four fairly conventional love songs. »
- Voir le chant XIV de Tagharan de Tcharents ; « Sayat-Nova chez Tcharents », sur Nouvelles d'Arménie Magazine, (consulté le ).
- Archag Tchobanian, « Ode à la langue arménienne », sur ACAM, (consulté le ).
- (fr) Service de presse de l'UNESCO
- « Саят-Нова (1960) » [vidéo], sur Кино-Театр.Ру (consulté le ).
- « Sayat Nova » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Emma Beguidjanian, « Les œuvres de Sayat-Nova en français », dans Hayastani Hanrapétoutioun, Erevan, .
- (en) Charles Dowsett, Sayat'-Nova, An 18th-century troubadour, A biographical and literary study, Peeters, Louvain, 1997.
- Jean-Baptiste Para, « Historiens de l'Antiquité », dans Europe (revue), janvier- no 945-946, p. 345-346.
- (en) E. Popescu-Judetz, « Notes on the poetical and musical art of Sayat’-Nova », dans Studies in Oriental Arts, Pittsburgh, Pennsylvania, 1981.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Ode n°34 "Autant je vivrai, je t'offre ma vie", lue par Gilles-Claude Thériaut, avec la musique créée par Sayat-Nova pour cette ode : [1] Consulté le .
- Sayat-Nova sur Net Arménie
- « Un immense poète de l'amour » par Serge Venturini
- Sayat-Nova sur Esprits nomades
- Poème de Sayat-Nova en langue corse
- Sayat Nova / Couleur de la Grenade (Paradjanov) sur le site d'analyse L'oBservatoire (simple appareil).