Aller au contenu

Place d'Alliance

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Places Stanislas, de la Carrière et d'Alliance à Nancy *
Image illustrative de l’article Place d'Alliance
Place d'Alliance, la fontaine due à Paul-Louis Cyfflé.
Coordonnées 48° 41′ 38″ nord, 6° 11′ 11″ est
Subdivision Grand Est
Type Culturel
Critères (i) (iv)
Superficie 0.5 ha
Zone tampon 166 ha (secteur sauvegardé)
Numéro
d’identification
229
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription (7e session)
Autre protection Logo monument historique Classé MH (1925, 1950)
Logo des sites naturels français Site inscrit (1947)
Géolocalisation sur la carte : Nancy
(Voir situation sur carte : Nancy)
Places Stanislas, de la Carrière et d'Alliance à Nancy
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
(Voir situation sur carte : Meurthe-et-Moselle)
Places Stanislas, de la Carrière et d'Alliance à Nancy
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Places Stanislas, de la Carrière et d'Alliance à Nancy
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Places Stanislas, de la Carrière et d'Alliance à Nancy
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

La place d'Alliance est une place de Nancy, due à l'architecte Emmanuel Héré. Située en Ville-neuve, la place est à proximité quasi immédiate de la célèbre place Stanislas, et appartient au même ensemble urbain de style classique voulu par Stanislas Leszczynski, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983.

La fontaine centrale, la double rangée de tilleuls centenaires, et les sobres hôtels particuliers bordant la place apportent au lieu une atmosphère calme et austère.

Situation et accès

[modifier | modifier le code]

Au sein du territoire municipal de Nancy, la place se situe à l'est de l'ensemble urbanistique construit dans les années 1750, mais reste proche de la place Stanislas, distante de 150 mètres, au sein du quartier Charles III - Centre-Ville. La place comprend les rues Girardet, Guibal et Lyautey, qui la traversent. La place est entièrement ceinturée par la chaussée routière, cette dernière servant partiellement de zone de stationnement.

Le site est desservi par la ligne 1 du tramway, via la station « Cathédrale », située à environ 250 mètres de la place.

Origine du nom

[modifier | modifier le code]

Le nom de la place commémore le traité d'alliance franco-autrichien de 1756[1].

Lors de la construction de la place en 1751, le site constituait le jardin potager ducal, aménagé sur l’ancien bastion Saint-Jacques, et ce après le démantèlement des remparts de Nancy, en 1698, sous le règne de Léopold Ier.

Par ordre de Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine, fut décidée la création d'une nouvelle place à proximité de la place Royale. Stanislas Leszczynski avait d'abord pensé consacrer la place à saint Stanislas. Elle figurait avec ce nom sur les croquis dessinés entre 1751 et 1753. La place Saint-Stanislas fut construite par Emmanuel Héré. Très vite la place fut renommée « place d'Alliance » en hommage à la signature du traité d'alliance de 1756 entre Louis XV et Marie-Thérèse d'Autriche, épouse de François Ier du Saint-Empire, empereur romain germanique mais aussi ancien duc de Lorraine, dont Stanislas tient les duchés de Lorraine et de Bar[2].

Lors de la Révolution, la place fut successivement rebaptisée « place de la Renommée », puis « place Chalier » en l'honneur de Marie Joseph Chalier, maire de Lyon pendant la Terreur.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

[modifier | modifier le code]

Architecture

[modifier | modifier le code]

La place d'Alliance [3] possède des proportions plus modestes que ses deux sœurs, constituant un rectangle de 80 par 60 mètres[4], soit une superficie d'un demi-hectare environ. Des tilleuls furent plantés sur le pourtour de la place en 1763, certains sont toujours visibles aujourd'hui. Six d'entre eux ont été abattus lors d'une manifestation d'agents ONF en mars 2012[5], puis replantés huit mois plus tard[6].

Fontaine sculptée par Paul-Louis Cyfflé.

Le sculpteur Paul-Louis Cyfflé édifia pour Stanislas une fontaine pour commémorer la signature du traité. La fontaine[7] devait initialement être installée place de la Carrière[8].

Le bassin, comptant plusieurs lobes, entoure la fontaine centrale et capte l'eau que déversent trois vieillards barbus représentant trois cours d'eau d'Europe occidentale : l'Escaut, la Meuse et le Rhin. Il semble que Cyfflé se soit fortement inspiré de la fontaine de style baroque des « Quatre Fleuves » de Bernini pour la Piazza Navona de Rome.

La partie basse de la fontaine, en plomb, représente des figures allégoriques déversant l'eau dans un bassin de pierre. Les groupes sculptés sont surmontés d'un obélisque de pierre, lui-même couronné d'un génie soufflant dans un clairon et tenant un médaillon.

Citations latines

[modifier | modifier le code]

La fontaine est ornée de devises en latin, célébrant le traité d'alliance entre la France et l'Autriche :

  • sur le médaillon sommital : « Perennæ Concordiæ Fœdus Anno 1756 » (« Éternel traité de concorde année 1756 ») ;
  • deux mains unies sortant de nuées décorées de l'écu de France et d'Autriche : « Publicam spondent salutem » (« Elles promettent le salut ») ;
  • deux mains brandissent un faisceau de flèches : « Optato vincta discordia nexu » (« La discorde est vaincue par cette alliance qui a été voulue ») ;
  • un écu unit des fleurs de lys et la croix de Lorraine : « Prisca recensque fides votum conspirat in unum » (« L'ancienne et la nouvelle fidélité forment maintenant un même vœu »).

Hôtels particuliers

[modifier | modifier le code]

La place est bordée par des hôtels particuliers à l'allure semblable et de même hauteur, renforçant l'unité architecturale des lieux. Suivant le même financement des travaux que pour les deux autres places de l'ensemble, Stanislas ne construisit à ses frais que les façades, les autres aménagements intérieurs et murs étant à la charge des nouveaux propriétaires, parmi lesquels on comptait Emmanuel Héré et Richard Mique.

L'hôtel particulier situé au numéro 2 de la place a accueilli la succursale de la Banque de France de sa création en 1853 jusqu'au début des années 1880, quand elle a été déplacée à son emplacement actuel de la rue Chanzy. Cet hôtel est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du pour sa façade et sa toiture[9].

D'autres hôtels sont également inscrits au titre des monuments historiques :

  • au n° 4 par arrêté du [10],
  • au n° 6 à l'angle de la rue Pierre-Fournier par arrêté du [11],
  • au n° 8, l'hôtel d'Alsace, par arrêté du [12].

Un des hôtels particuliers accueille aujourd'hui le consulat honoraire de Lettonie en France[13].

Monuments historiques

[modifier | modifier le code]

La fontaine a été classée monument historique par un arrêté du , puis le sol et les plantations de la place ont été inscrits par un arrêté du [14].

En décembre 1983, la place a été, au même titre que la place Stanislas et que la place de la Carrière, classée sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO[15]. L'inscription, rendue officielle lors de la septième session ordinaire de l'UNESCO, a été retenue pour les critères (i) : « chef-d'œuvre du génie créateur humain » et (iv) : « exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine »[16].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. PLACE D’ALLIANCE
  2. « La Place d'Alliance », Office du tourisme de la ville de Nancy (consulté le ).
  3. « la place d'Alliance », sur stanislasurbietorbi.com (consulté le ).
  4. « Description de la place d'Alliance », L'Internaute, (consulté le ).
  5. « ONF : les syndicats abattent six arbres classés par l'Unesco à Nancy », Le Huffington Post, (consulté le ).
  6. Hélène Abalo, « Les tilleuls replantés place d'Alliance à Nancy », France 3 Lorraine, (consulté le ).
  7. Étienne Martin, Fontaines d'hier et d'aujourd'hui à Nancy : guide, Metz, Éditions Serpenoise, , 128 p. (ISBN 978-2-87692-919-7), p. 28-31.
  8. « La place d'Alliance », Nancy Guide (consulté le ).
  9. « immeuble au n°2 », notice no PA00106129, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. « Immeuble n°4 », notice no PA00106130, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  11. « Immeuble n°6 », notice no PA00106131, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  12. « hôtel d'Alsace », notice no PA00106111, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. « Nancy : Consulat honoraire de Lettonie », Ministère des Affaires étrangères.
  14. Notice no PA00106309, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  15. « Comité du patrimoine mondial - Septième session ordinaire » [PDF], UNESCO, (consulté le ).
  16. « Places Stanislas, de la Carrière et d'Alliance à Nancy - UNESCO World Heritage », UNESCO (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Émile-Auguste Bégin, Guide de l'étranger à Nancy, Nancy, Vidart et Jullien, , 147–148 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Henri Lepage, Histoire de Nancy, Ville-vieille et Ville-neuve, Nancy, Librairie Gonet, , p. 224-225
  • Pierre Marot, « Nancy. Place d'Alliance », dans Congrès archéologique de France. 96e session. Nancy et Verdun. 1933, Société française d'archéologie, Paris, 1934, p. 62-63
  • Pierre Colas, « La fontaine de la place d'Alliance et sa restauration », Le Pays lorrain, vol. 68, no 1,‎ , p. 28–31 (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Pierre Simonin, Nancy. La ville de Stanislas, éditions Serpenoise (collection Itinéraires du patrimoine ), Metz, 1994, (ISBN 2-87692-209-6)
  • Mireille-Bénédicte Bouvet, « Nancy, place d'Alliance », dans Congrès archéologique de France. 164e session. Nancy et Lorraine méridionale. 2006, Société française d'archéologie, Paris, 2008, p. 159-163, (ISBN 978-2-901837-32-9)
  • Pierre-Hippolyte Pénet, Nancy au temps de Stanislas, Serge Domini éditeur et Ville de Nancy, 2023.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]
  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :