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Orénoque

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Orénoque
Río Orinoco
Illustration
L'un des deux seuls ponts traversant l'Orénoque (ici, près de Ciudad Bolívar).
Carte.
Carte du bassin de l'Orénoque.
Caractéristiques
Longueur 2 140 km
Bassin 1 039 362 km2
Bassin collecteur Mer des CaraïbesVoir et modifier les données sur Wikidata
Débit moyen 36 000 m3/s (Delta)
Régime pluvial tropical
Cours
Source Cerro Delgado Chalbaud
· Localisation Sierra Parima, Venezuela/Brésil
· Altitude 1 047 m
· Coordonnées 2° 19′ 05″ N, 63° 21′ 42″ O
Embouchure Océan Atlantique
· Localisation Delta Amacuro, Venezuela
· Altitude m
· Coordonnées 8° 42′ N, 60° 48′ O
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Meta, Guaviare, Apure, Arauca, Vichada,Capanaparo, Tomo, Cinaruco
· Rive droite Río Ventuari, Caura, Caroní
Pays traversés Drapeau du Venezuela Venezuela
Drapeau de la Colombie Colombie
Principales localités Puerto Ayacucho, Ciudad Bolívar, Ciudad Guayana, Curiapo, Tucupita

L'Orénoque, en espagnol río Orinoco, est un fleuve du Venezuela et de Colombie, en Amérique du Sud. Il prend sa source au cerro Delgado Chalbaud dans la sierra Parima (plateau des Guyanes) et se jette dans l'océan Atlantique par un delta de 25 000 km2. Il arrose les villes vénézuéliennes de Ciudad Bolívar et Ciudad Guayana.

Avec un débit de 36 000 m3/s, l'Orénoque est l'un des fleuves ayant le débit le plus important au monde, après l'Amazone (205 000 m3/s) et le Congo (42 000 m3/s).

Les eaux de l'Orénoque se séparent dans deux bassins versants. La branche nord constitue l'Orénoque proprement dit ; la branche sud est un défluent qui prend le nom de canal de Casiquiare et est naturellement relié à l'Amazone via le Rio Negro.

Les sources de l'Orénoque, dont la découverte avait été annoncée par Jean Chaffanjon en 1886, ne furent finalement reconnues qu'en 1951 par un autre Français, Joseph Grelier[1].

Le nom du fleuve provient de l'otomaco (langue indigène éteinte) Orinucu[2], adapté en espagnol par Orinoco.

Rivière Orinoco à partir d'une carte britannique de 1680

Le delta de l'Orénoque occupe une vaste superficie (25 000 km2) et possède de nombreux bras dont les principaux sont la Boca Grande et le Macareo.

Le débit moyen de l'Orénoque est de 36 000 m3/s (Weibezahn, 1990)[3].

L'Orénoque possède un régime d'écoulement des eaux irrégulier avec une période de hautes eaux de juillet à octobre et une période d'étiage de janvier à avril. Ainsi le débit mensuel de l'Orénoque à Puente Angostura (français: pont d'Angostura), à cinq kilomètres en amont de Ciudad Bolívar, peut varier entre 3 398 m3/s et 85 963 m3/s alors que le module y est de 30 621 m3/s. La surface prise en compte à cet endroit est de 907 313 km2, c'est-à-dire 87,3 % de la totalité du bassin versant du fleuve. Ces chiffres excluent notamment l'important débit du Caroní.

La majeure partie du bassin de l'Orénoque bénéficie d'un climat tropical de mousson avec des pluies de l'ordre de 1 500 mm/an se concentrant de mai à octobre. La partie méridionale du bassin du fleuve bénéficie par contre d'un climat équatorial avec des précipitations abondantes toute l'année et comprises entre 2 000 et 3 000 mm/an.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Puente Angostura- bassin versant : 907 000 km2
(données calculées sur la période 1923-1989)

Rive droite

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Un sous-affluent du Caroní, la rivière Carrao, possède la plus haute chute d'eau du monde, le Salto Ángel.

Rive gauche

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La richesse de la faune de l'Orénoque est considérable. On y recense environ :

On recense plus de 30 000 espèces végétales dans la forêt tropicale bordant le fleuve.

Géologie et économie

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Le bassin de l'Orénoque est une zone importante économiquement pour le Venezuela, notamment par la présence de sables bitumineux en cours d'exploitation par les compagnies pétrolières.

La puissance chinoise continue d’investir et permet de développer son emprise sur la zone.

Tribus indigènes

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Les dernières tribus amérindiennes vivent le long de l'Orénoque. Elles représentent à peine 2 % de la population du Venezuela. La plupart de ces tribus sont en voie d'extinction.

  • Warao, 18 000 individus ;
  • Yanomami, 15 000 individus ;
  • Piaroas, 14 500 individus, au nord de l'État d'Amazonas, dans la région du río Autana ;
  • Caraïbes (ou Kalinagos, ou Karibs, ou Caribes), 7 000 individus ;
  • Guahibo (ou Guajibo, ou Sikuani, ou Jivi, ou Jiwi), 5 000 individus ;
  • Yaruro (ou Pumé), 3 000 individus ;
  • Baniwa (ou Baniva, ou Baniua, ou Curripaco, ou Vaniva, ou Walimanai, ou Wakuenai), 400 individus ;
  • Puinave (ou Wãnsöhöt), 240 individus ;
  • Piapoko (ou Wenewika), 100 individus ;
  • Mapoyo, 10 individus ;
  • Hoti, surtout dans l'État de Bolívar ;
  • Pemóns, exclusivement dans l'État de Bolívar, dans la région de la Gran Sabana (Canaima) ;
  • Yecuana (ou Ye'kuana, ou Maiongong, ou Maquiritare, ou Makiritare, ou So'to), région du Haut-Orénoque, voisins des Yanomami ;
  • Panare, dans l'État de Bolívar (région du río Suapure et du río Manapiare).

Expédition

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Vue aérienne de la fleuve Amazone, dans le bassin de l'Orénoque, prise en 2018, est la zone découverte par José Gumilla entre 1715 et 1737

José Gumilla, missionnaire jésuite espagnol qui, au 1715 et 1737, explora systématiquement le bassin de l'Orénoque. Le livre, publié en 1741, présente des détails sur le fleuve Orénoque et ses affluents, mais aussi les coutumes des habitants, maladies et traitements traditionnels, aliments, flore et faune, etc. Première étude sérieuse sur la région de l’Orénoque (Colombie et Venezuela actuels), le livre étonne par la qualité de ses observations anthropologiques et reste jusqu’aujourd’hui ouvrage de référence pour ceux qui s’intéressent à la région.

En 1800, au cours d'un voyage de soixante-quinze jours, le géographe et explorateur allemand Alexander von Humboldt et le botaniste français Aimé Bonpland parcoururent l'Orénoque de l'embouchure du río Apure jusqu'à La Esmeralda (Venezuela), colonie fondée en 1760 par Diez de la Fuente[4]. Humboldt décide de remonter un affluent de l'Amazone vers le canal de Casiquiare dont il relève rigoureusement la position. Humboldt et Bonpland ne sont pas les premiers Européens à emprunter cette voie, mais la rigueur de leurs relevés et de leurs descriptions lève les doutes quant à l'existence d'un passage navigable entre l'Amazone et l'Orénoque.

En 1880, Jules Crevaux part avec le pharmacien de la Marine Eugène Le Janne à Santa-Fé de Bogota, remonte le río Magdalena, en Colombie, franchit la cordillère des Andes et redescend en radeau vers l'Orénoque, par le río Guaviare qu'il baptise rio de Lesseps. Arrivé dans le delta de l'Orénoque, après avoir exploré 3 400 km de fleuve en 161 jours et récolté une ample moisson d'objets de botanique, de zoologie et d'anthropologie, le docteur Crevaux est épuisé et doit se reposer quelque temps parmi les Indiens Gouaraounos. Il rentre en France le et est fait officier de la Légion d'honneur[5].

Jean Chaffanjon rêvait d'explorer des régions inconnues. Il parvient à se faire confier par le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts trois missions d'exploration entre 1884 et 1890 dans le bassin de l'Orénoque, dont il annoncera même avoir découvert les sources le (en fait, les véritables sources ne seront découvertes par le Français Joseph Grelier qu'en 1951).

En 1919, l'expédition Alexander H. Rice remonte l'Orénoque sur sa partie supérieure au Venezuela, mais prend part à une bataille désastreuse avec un groupe de Yanomami, qui peuvent être belliqueux mais ne sont en aucun cas cannibales, et ce fut le seul exemple au cours du XXe siècle d'une expédition scientifique tirant et tuant des peuples indigènes d'Amazonie. Cette expédition a continué, en 1920, à traverser le canal naturel de Casiquiare et à descendre le Rio Negro jusqu'à l'Amazonie à Manaus.

Peu avant la Seconde Guerre mondiale, le marquis Robert de Wavrin tenta de découvrir les sources de l'Orénoque. Malheureusement, des crues exceptionnelles mirent fin à son expédition alors qu'il était près du but.

Alain Gheerbrant dirigé, de 1948 à 1950, l'expédition Orénoque-Amazone à laquelle ont également participé Pierre-Dominique Gaisseau, Jean Fichter, et Luis Saenz. Cette entreprise etnographique avait pour but la première traversée de la sierra Parima située sur le plateau des Guyanes, et la rencontre des populations amérindiennes locales inconnues du monde blanc : Guaharibo (Yanomami), Maquiritare, Piaroa, Puinave.

Les sources de l'Orénoque situées à Cerro Carlos Delgado Chalbaud (2° 19′ 05″ N, 63° 21′ 42″ W) ont été découvertes en 1951 par le Français Joseph Grelier de l'expédition franco-vénézuélienne qui est retournée et a exploré le cours de l'Orénoque supérieur jusqu'à la Sierra Parima près de la frontière avec le Brésil, dirigé par l'officier de l'armée vénézuélienne Frank Risquez Iribarren[6].

L'expédition du roi Léopold III de Belgique, qui a navigué et exploré l'Orénoque en 1952 et à la fin de celui-ci a écrit le livre The High Orinoco en deux périodes dans lesquelles il recueille des notes détaillées et des photographies prises par le monarque lui-même.

En 1968, une expédition fut lancée par The Geographical Journal et Hovercraft de Manaus (Brésil) à Port of Spain (Trinidad). À bord d'un aéroglisseur SR.N6, les membres de l'expédition suivirent le fleuve Negro en amont jusqu'à son intersection avec le canal Casiquiare, à la frontière entre la Colombie et le Venezuela. Après avoir suivi le Casiquiare jusqu'au fleuve Orénoque, ils survolèrent les rapides périlleux des rivières Maipures et Atures. L'Orénoque fut ensuite traversé jusqu'à son embouchure dans le golfe de Paria, puis jusqu'à Port of Spain.

Œuvres littéraires

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Ponts sur l'Orénoque

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Jusqu'en 2006 un seul pont traversait le fleuve, près de Ciudad Bolívar. Un deuxième pont a été inauguré en novembre 2006 non loin de là, à Puerto Ordaz[7].

Dans la culture populaire

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Le fleuve est mentionné dans la comédie Pouic-Pouic de Jean Girault (1963) avec Louis de Funès comme le lieu d'un fabuleux gisement pétrolier sur le territoire de la tribu Bosso Tajo, se révélant en fait une escroquerie, point de départ du scénario.

Orinoco Flow est une chanson composée et interprétée par la chanteuse irlandaise Enya. Le titre de la chanson fait référence à la fois au fleuve Orénoque et au studio londonien (Orinoco Studios) où elle a été enregistrée[8].

Notes et références

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  1. Aux sources de l'Orénoque, 1954
  2. Alexandre de Humboldt, Voyage aux régions équinoxiales du Nouveau Continent (lire en ligne), chapitre XXIV.
  3. (es) Site Ciencia Guayana
  4. Joseph Grelier, Indiens de l'Orénoque, Flammarion, , 330 p. (ISBN 2-08-060960-2, lire en ligne).
  5. Marc Cherki, « Jules Crevaux, défricheur de l'Amazone », Le Figaro, vendredi 11 août 2017, p. 9.
  6. Alberto Contramaestre Torres. Expédition aux sources de l'Orénoque. Caracas, 1954.
  7. Deuxième pont avec photo de ce dernier
  8. (en) Orinoco Flow (Sail Away) - Songfacts

Bibliographie

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Filmographie

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  • Le documentaire Orénoque, le fleuve conquête (2010) de la série de télévision Les fleuves du monde.

Articles connexes

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Liens externes

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