Olivier Barlet
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Olivier Barlet est un journaliste français, traducteur, critique de cinéma et chercheur sur les cinémas d'Afrique et des diasporas (monde noir et monde arabe, interculturalités[1]), né à Paris le .
Biographie
[modifier | modifier le code]Olivier Barlet est diplômé en 1976 de l'ESCP-EAP (études en alternance à Paris, Londres et Düsseldorf). Il est d'abord animateur en milieu rural à Les Pilles pour l'association DECOR[2], dont il reste le président et avec laquelle il développe le projet de partage d'informations participatif citoyen Ensemble ici[3] lancé le 8 juin 2012. Il enseigne la traduction et l'interprétariat à Munich de 1985 à 1990, puis est agent littéraire et traduit de l'allemand et de l'anglais de nombreux livres sur l'Afrique et d'auteurs africains.
Membre du Syndicat français de la critique de cinéma[4], il écrit sur le cinéma dans les mensuels panafricains Africa international, Afrique-Asie et Continental ainsi que dans la Lettre des musiques et des arts africains, avant de fonder avec quelques collègues la revue Africultures en novembre 1997, dont il est le rédacteur en chef de 1997 à 2004, et son site internet où il publie près de 1800 articles sur les cinémas d'Afrique[5],[6]. Il écrit également les pages cinéma du magazine Afriscope (2007-2017).
Il est président de l'association Africultures de 1997 à 2008 puis trésorier jusqu'en 2016, avant de passer la main à une équipe plus jeune tout en restant directeur des publications. En tant que président ou rédacteur-en-chef, il intervient dans le débat public notamment sur les zoos humains[7], la commémoration de l'abolition de l'esclavage[8], le mouvement des intellectuels[9] ou les questions de l'immigration[10].
Pour le critique Jean-Michel Frodon, « Olivier Barlet est sans doute le meilleur connaisseur français (donc européen) des cinémas d’Afrique »[11]. Traduits dans différentes langues, ses livres font en effet référence.
Publié en 1996, son ouvrage Les Cinémas d'Afrique noire : le regard en question obtient le Prix Art et Essai 1997 du CNC[12],[13]. Par son titre, il propose de délaisser l'expression « cinéma africain », qu'il considère enfermer dans un genre ces cinématographies plurielles. « Il éclaire le lecteur sur ces cinémas sans l'inviter à une fascination dramatique pour les thèmes qu'ils exploitent », indique Gustave Boulou de B'béri[14]. Car comme le note Christiane Passevant, « la perception des cinémas africains par les Occidentaux peut se résumer à la remise en question du regard »[15].
En 2012, Olivier Barlet publie une somme sur la période 1996-2011 : Les Cinémas d'Afrique des années 2000 : perspectives critiques, en proposant de « repenser le discours critique sur les cinémas d'Afrique »[16], et de « formuler de nouvelles bases pour la critique du cinéma africain »[17]. Il y analyse, selon Pierre Barrot, « trois tendances fortes de la décennie écoulée : la percée des cinéastes "issus de l’immigration" , le recul des tabous historiques et l’affirmation des femmes »[18].
Il participe en 2004 à Tunis à la création de la Fédération africaine de la critique cinématographique[19] dont il est le trésorier jusqu'en 2009, et anime des dizaines d'ateliers sur la critique à destination des journalistes dans divers pays africains.
Il est membre du jury fictions longs métrages du FESPACO 2005[20].
Il continue de publier des critiques, analyses et interviews sur le site africultures.com[21],[22], souvent traduits en anglais dans la revue américaine Black Camera[23], ainsi que dans de nombreux sites[24], revues et ouvrages internationaux. Avec le site afrimages.net, il publie en compagnie d'universitaires et critiques des analyses sur les films d'Afrique.
De 1992 à 2018, il fonde et dirige avec Sylvie Chalaye la collection Images plurielles (cinéma et théâtre) aux Éditions L'Harmattan, Paris.
Il participe également depuis sa création en 2002 à la programmation et l'animation du Festival des cinémas d'Afrique du pays d'Apt[25]. Il est par ailleurs programmateur sur la plateforme de documentaires de création Tënk.
Il assure de 2018 à 2020 la couverture des grands festivals pour le quotidien Le Soleil (Dakar).
Au festival de Cannes 2023, il reçoit le Prix d'excellence de la critique cinématographique décerné par le Arab Cinema Center[26],[27].
En 2024, il achève la Liste de festivals de cinéma en Afrique et dans le monde ainsi que, aidé par de nombreux stagiaires, l'intégration dans la base Sudplanète [3] des films de 1960 à 2000 listés dans le dictionnaire des Cinémas d'Afrique édité par le Fespaco avec l'association des Trois mondes[28].
Bibliographie sélective
[modifier | modifier le code]Livres
[modifier | modifier le code]- Les Cinémas d'Afrique noire : le regard en question, Paris: L'Harmattan, 1996, traduit en anglais sous le titre African cinemas: decolonizing the gaze, London: Zed Books, 2000, et en allemand : Afrikanische Kinowelten : die Dekolonisierung des Blicks, Horlemann/Arte, 2001, ainsi qu'en italien : Il Cinema africano : lo sguardo in questione, L'Harmattan Italia/COE, 1998.
- Les Cinémas d'Afrique des années 2000 : perspectives critiques, Paris: L'Harmattan, 2012. Traduit en anglais sous le titre Contemporary African cinema, East Lansing: Michigan State University Press, 2016, et en arabe publié par le Luxor African Film Festival (Égypte, 2019), ainsi qu'en espagnol : Cine africano contemporáneo - Perspectivas críticas, Catarata ediciones, Madrid, 2021.
- Idrissa Ouedraogo et les enfants, Carnet de la création, Editions de l’œil / Sankofa & Gurli, 2005.
- Intercom - Communication et correspondance commerciales en français, Hueber Verlag, 1992.
- avec Katarina Mondner, Südfrankreich, Occitanien ? Autonomie und Abhängigkeit einer alten Stammesregion, Trikont Verlag, Munich, 1978, [4].
Articles de référence
[modifier | modifier le code]- avec Claude Forest, « Dates-clefs de l’Histoire des cinémas d’Afrique », sur Afrimages, , repris dans le rapport de l'UNESCO : [5].
- « Les six décennies des cinémas d’Afrique », sur Africultures, .
- « Les cinémas d’Afrique des années 2010 », sur Afrimages, .
Traductions en français
[modifier | modifier le code]- Kariuki, aventures avec le petit homme blanc de Meja Mwangi, L'Harmattan 1992, traduit de l'anglais Adventures with Little White Man, Lamuv 1991.
- (avec Simon Baguma Mweze) Les Enfants du faiseur de pluie d'Aniceti Kitereza, 1996 et Le Tueur de serpents, L'Harmattan/UNESCO 1999, traduits du swahili Bwana Myombekere na Bibi Bugonoka na Ntulanalwo na Bulihwali, Tanzania Publishing House, 1980, situés sur l'Île Oukéréoué.
- Le Corps à corps de Buchi Emecheta, L'Harmattan/UNESCO 1999, traduit de l'anglais The Wrestling Match, Oxford University Press 1980.
- Pourquoi le Tiers-monde ? Manuel à l'usage des jeunes générations' de Barbara Veit, Hans-Otto Wiebus, L'Harmattan 1990, traduit de l'allemand Das Dritte Welt Buch für Kinder, Ravensburger 1988.
- Au plus profond de l’Afrique – le Rwanda et la colonisation allemande de Gudrun Honke, Peter Hammer Verlag, Wuppertal 1990 (édition française), traduit de l'allemand Rwanda und die Deutschen.
- Tendres ennemis - Cent ans de cinéma entre la France et l'Allemagne dir. Heike Hurst et Heiner Gassen, L'Harmattan, 1991, traduction des textes originaux allemands de Kameradschaft - Querelle , CICIM, Munich, 1991.
- La Musique africaine contemporaine, Sweet Mother, de Wolfgang Bender, L’Harmattan 1992, traduit de l'allemand Sweet Mother, Moderne Afrikanische Musik, Trickster Verlag 1985.
- L'Art contemporain dans les pays du "tiers monde" de Jutta Ströter-Bender, L'Harmattan 1995, traduit de l'allemand Zeitgenössische Kunst der "Dritten Welt", DuMont 1991.
- La guerre des esprits en Ouganda, 1985-1996 : le mouvement du Saint-Esprit d’Alice Lakwena, de Heike Behrend, L’Harmattan 1997, traduit de l'allemand Alice und die Geister, Trickster Verlag, 1993 .
- La dynamique des structures foncières ouest-africaines, de Volker Stamm, L’Harmattan 1998, traduit d'une publication de l'Institut für Afrika-Kunde, 1996.
- L’Homme effacé, roman d’Otto Steiger, Editions du Griot, Paris 1995, traduit de l'allemand Spurlos vorhanden, Eco-Verlag, Zurich, 1988.
- Une île sur le fleuve noir, histoire d’une enfance vendue en Thaïlande, roman de Rüdiger Siebert, L’Harmattan 1991, traduit de l'allemand Insel im schwarzen Fluss - Die Geschichte einer verkauften Kindheit in Thailand, Arena Verlag, Würzburg, 1984.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Olivier Barlet curriculum-vitae, Afrimages.
- « Association DECOR »
- « Ensemble Ici - Media participatif et citoyen », sur Ensemble Ici (consulté le )
- Liste des adhérents [1]
- Fabien Offner, « L’Afrique en rôle-titre à la BNF », sur Libération (consulté le )
- « Internet, un outil pour « faire bouger l'Afrique » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Les "zoos humains" sont-ils de retour ?, par Pascal Blanchard et Olivier Barlet », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Olivier Barlet, « Abolition de l'esclavage: les pièges de la commémoration. », sur Libération (consulté le )
- « Liste des signataires de la pétition des "Inrockuptibles" », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Immigrés : le dialogue entre les cultures », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Jean-Michel Frodon, « Des Afriques, des cinémas, un livre », sur Slate,
- Ange-Dominique Bouzet, « Le Salon du livre de cinéma se tient à Paris ce week-end avec quelques invités prestigieux. Hors champ, des livres. », sur Libération (consulté le )
- « Les cinéma d'Afrique noire, un essai primé par le CNC », sur Allociné, (consulté le )
- Gustave Boulou de B'béri, « Les cinémas d'Afrique noire : compte-rendu », Cinémas, Volume 8, numéro 3, , p. 169–175 (lire en ligne [PDF])
- Christiane Passevant, « Les Cinémas d'Afrique noire - compte-rendu », L'Homme et la société 127-128, , p. 180-181 (lire en ligne)
- Safoi Babana-Hampton, « Les Cinémas d'Afrique des années 2000: Perspectives critiques », Nouvelles Études Francophones 28(1), , p. 278-279 (lire en ligne)
- (en) Valérie K. Orlando, « Contemporary African Cinema », sur College Art Association Reviews,
- Pierre Barrot, « Les Cinémas d'Afrique des années 2000. Perspectives critiques », sur Cairn / Afrique contemporaine 2012/3 (n° 243), pages 134 à 136,
- [2], Fédération africaine de la critique cinématographique FACC
- Présence Africaine n°170 - Fespaco 2005 : palmarès des longs métrages, Paris, Présence africaine, , 236 p. (lire en ligne), p. 213
- « Olivier Barlet : « Les films africains d’aujourd’hui sont décomplexés » – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
- « Publications et données de Olivier Barlet », sur isidore.science (consulté le )
- « Black Camera Journal », sur Indiana University Press
- « Revista critica de cinemas africanos (traduções) », sur Cinemas africanos (consulté le )
- « Festival des films d'Afrique en pays d'Apt : l'équipe »
- « Arab Films Critics Awards 2023 », sur Africultures (consulté le )
- Michael Rosser, « Ahmed Yassin Al Daradji’s ‘Hanging Gardens’ tops Critics Awards for Arab Films », sur Screendaily,
- « Les cinémas d'Afrique », sur Karthala (consulté le ).
Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
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- Articles sur Africultures
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