Nicolás Borrás
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Nicolau Borràs Falcó |
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Francisco Doménech Borrás |
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Nicolás Borrás Falcó en espagnol ou Nicolau Borràs Falcó en valencien, religieux, né en à Cocentaina et mort le au monastère Saint-Jérôme de Cotalba à Alfauir, fut un des grands peintres valenciens du XVIe siècle.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils du tailleur Jerónimo Borrás et de Úrsola Falcó, son épouse, Nicolás Borrás naît en au sein d'une famille d'artisans catholiques de Cocentaina, qui compte également deux autres enfants : Leonor et Ángela Borrás Falcó[1].
Orphelin de père dès son enfance, il part jeune à Valence se former dans l'atelier du maître Juan de Juanes, où il travaillera avec les disciples de ce dernier, notamment un de ses fils, Vicente Joanes[2]. La première mention de Nicolás Borrás comme peintre date de , lorsque, alors âgé de 28 ans, il achève le retable majeur, aujourd'hui disparu, de l'église paroissiale du Sauveur de Cocentaina, sa ville natale[3].
Quelques années plus tard, vers , tout en continuant à exercer son art, il décide d'embrasser la vie sacerdotale, obtenant en la fonction de confesseur pour les prêtres et les religieux. Attiré par la vie monastique lors de ses nombreux travaux dans les monastères de la région, il demande à devenir moine en , intégrant à l'âge de 45 ans le monastère Saint-Jérôme de Cotalba, de l’ordre des Ermites de Saint-Jérôme ou ordre des Hiéronymites, non loin de Gandia, où il passe son testament l'année suivante, professant la qualité de moine et adoptant le prénom de José. C'est là qu'il meurt le , à l'âge de 80 ans, non sans avoir transmis au préalable son atelier à son neveu, Francisco Doménech Borrás, peintre et notaire de Cocentaina[4].
Mis à part une courte période passée chez les Franciscains, il restera fidèle à ordre de Saint-Jérôme, peignant de nombreuses peintures à ses frais pour le monastère Saint-Jérôme de Cotalba, auquel, en échange des autorisations de sortie pour aller peindre à l'extérieur. Le monastère, à qui il fournira une part importante de ses revenus, reconnaissant, le fera figurer dans la liste de ses bienfaiteurs[5].
Œuvre
[modifier | modifier le code]On dénombre pas moins de 171 œuvres de Nicolás Borrás[6], la plupart aujourd'hui disparues, s'étalant sur près d'un demi-siècle, du milieu du XVIe siècle au début du siècle suivant. Ayant peint pour diverses églises, couvents et palais valenciens, on distingue généralement deux périodes dans son œuvre, toutes deux caractérisées non pas leur extrême innovation mais par leur caractère hautement dévot de sa peinture : la première se caractérise par une grande maîtrise du dessin, de la technique et par la richesse chromatique de sa palette, qui l'inscrive dans le prolongement du style de son maître, Juan de Juanes ; la seconde, qui débute peu après son entrée dans les ordes et qui correspond à une période où il se déplace beaucoup entre Valence et Cotalba, est quant à elle marquée par un obscurcissement de sa peinture et les prémices de ce qui annonce déjà les tendances naturalistes à venir, faisant de Nicolás Borrás un des peintres les plus représentatifs de la période de transition entre la Renaissance et le baroque valencien[7]
Parmi ses œuvres, on peut citer :
- Retable majeur de l'église paroissiale du Sauveur de Cocentaina, retable, huile sur bois, , première œuvre connue, aujourd'hui disparue.
- Diverses œuvres réalisées pour l'église paroissiale de l'Assomption de Marie, le Palais Comtal et le couvent franciscain de Saint Sébastien de Cocentaina.
- L'adoration des bergers, huile sur bois, XVIe siècle, église paroissiale de l'Assomption de Marie de Cocentaina.
- Saint Pierre et Saint André, huile sur bois, XVIe siècle, église paroissiale de l'Assomption de Marie de Cocentaina.
- Saint Nicolas de Bari, huile sur bois, œuvre maîtresse de sa première période, XVIe siècle, Archives paroissiales de Cocentaina.
- La Sainte Famille, XVIe siècle, couvent franciscain de Saint-Sébastien de Cocentaina.
- La Très Sainte Trinité, XVIe siècle, couvent franciscain de Saint-Sébastien de Cocentaina.
- Chapelle de Saint Antoine Abbé, XVIe siècle, Palais Comtal de Cocentaina.
- Retable majeur de Ibi, XVIe siècle, Ibi.
- La très pure jeune fille, huile sur bois, XVIe siècle, église paroissiale de La très pure jeune fille et Saint Pierre Apôtre de Benissa.
- Retable des âmes du Jugement Dernier et messe de Saint Grégoire, huile sur bois, , église co-cathédrale de Saint Nicolas de Bari d'Alicante.
- Retable des âmes, autre version du précédent destinée à l’église paroissiale Saint Michel d'Ontinyent, aujourd'hui disparue.
- La Sainte Famille avec Sainte Anne, huile sur bois, 204,5 x 137,5 cm, XVIe siècle, récupérée à la suite du désamortissement du monastère Saint-Jérôme de Cotalba, musée des Beaux-Arts de Valence.
- Retable des mystères du Rosaire, peint pour l'église du Collège Saint-Dominique de Orihuela, collection privée.
- Retable de Saint Vincent Ferrer, Cathédrale de Valence.
- Retable majeur du monastère de Saint-Jérôme de Cotalba, , partiellement conservé (16 huiles sur bois), récupérée à la suite du désamortissement du monastère Saint-Jérôme de Cotalba, musée des Beaux-Arts de Valence.
- Le couronnement d'épines, huile sur bois, 248,5 x 117,7 cm.
- La rencontre du Nazaréen avec sa mère sur le chemin du Calvaire, huile sur bois, 248,5 x 118,6 cm.
- Le Christ attaché à la colonne, huile sur bois.
- La Crucifixion, huile sur bois, récupérée à la suite du désamortissement du monastère Saint-Jérôme de Cotalba, monastère Royal des pères de l'ordre des Mercédaires du Puig de Santa María.
- Sainte Marie-Madeleine avec Saint Dominique et Saint Bernard.
- Saint Étienne, collection privée.
- L'allaitement de Saint Bernard, collection privée.
- Le couronnement de la Vierge par la Trinité, collection privée.
- Saint Jérôme et Saint Onuphre l'Anachorète, collection privée.
- La prière dans le jardin, huile sur bois, 86 x 66 cm, collection privée.
- L'adoration des mages, huile sur bois, 49 x 46 cm, XVIe siècle, musée des beaux-arts de Valence.
- La Sainte Cène, huile sur bois, 93 x 127 cm, XVIe siècle, musée des beaux-arts de Valence.
- Le Sauveur eucharistique, huile sur bois, 75,5 x 58 cm, fin du XVIe siècle, collection privée.
- Saint Pierre, huile sur bois, 121,4 x 63,9 cm, fin du XVIe siècle, récupérée à la suite du désamortissement du monastère Saint-Jérôme de Cotalba, musée des Beaux-Arts de Valence.
- La Sainte Cène, fresque murale, une des rares à nous être parvenue, XVIe siècle, monastère Saint-Jérôme de Cotalba.
- Bienheureux André Hibernon, .
Galerie
[modifier | modifier le code]-
L'adoration des bergers, XVIe siècle, église paroissiale de l'Assomption de Marie de Cocentaina.
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La très pure jeune fille, XVIe siècle, église paroissiale de La très pure jeune fille et Saint Pierre Apôtre de Benissa.
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Retable des âmes du Jugement Dernier et Messe de Saint Grégoire, 1574, église co-cathédrale de Saint Nicolas de Bari d'Alicante.
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La Sainte Cène, XVIe siècle, musée des Beaux-Arts de Valence.
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Le couronnement d'épines, 1579, musée des Beaux-Arts de Valence.
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La rencontre du Nazaréen et de sa mère sur le chemin du Calvaire, 1579, musée des Beaux-Arts de Valence.
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Saint Pierre, fin du XVIe siècle, musée des Beaux-Arts de Valence.
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Bienheureux André Hibernon, 1602.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- A. de Arques Jover et M. Remón Zarco del Valle, Documentos inéditos para la historia de las bellas artes en España, in, Colección de documentos inéditos para la historia de España, Tome LV, Madrid, Imprenta de la Viuda de Calero, 1870, p. 210 y 212.
- A. de Arques Jover et M. Remón Zarco del Valle, Documentos inéditos ..., op. cit., p. 210 y 211 : En 20 de marzo de 1541 la madre de P. Borrás era ya viuda, como consta el Cabreve del lugar de Fraga, que por don Pedro de Pastrana, Abad del Monasterio de San Bernardo de la Huerta de Valencia, recibió Francisco Juan Perez, notario de Valencia, en donde se halla, que Ursola Falcó, viuda de Gerónimo Borrás, sastre, cabrevó, etc. - X. Company i Climent et B. Franco Llopis, Un nuevo Salvador Eucarístico de Nicolás Borrás, Valence, Ars Longa, Cuadernos de arte, cahier n°19, 2010, ISSN 1130-7099, p. 73. Timoratus Vicentius Joanes Macip (Joanes de Joanes nominatus) dignissimus praeceptor meus cum vis inter suos discipulos Essent numeratus domini nostri Jesuchristi in horto orantis imaginem depinxit (cujos imago in hoc scripto videtur)... Et cum carissimus meus magister... in memoriam his literae consigno: Anno mdlxxxj [signé] Frater Josephus Borras.
- Archives de l'église paroissiale du Sauveur de Cocentaina : A gloria de nostre Señor Deu fonch acabat y asentat lo retaule de Sent Salvador hui disapte a xxiiij de dehembre vespra de la Nativitá de nostre redemptor Jesu Christ any 1558. Lo pintor fonch mestre Nicolau Boraz. Placia al Señor ilumene als novaments convertis i que coneguen la veritat ispuguen salvar, Amen.
- M. Martínez López, 27 Alicantinos ilustres. Viaje al fondo de la provincia, San Vicente (Alicante), Editorial Club Universitario, 2004, (ISBN 84-8454-321-8), p. 82 : extraits du testament de Nicolás Borrás passé le 2 novembre 1576 devant Alfonso Salelles, notaire de Gandia, concernant les legs à son neveu Francisco Doménech Borrás ... Tots los arreus para pintar ço pincels, colors, pedres de molde y de bionlor, i les dos olles de coure, é ferraments, é taulons, papers de má, é de estampa, i altres teles de pintura, é tot alló, que yo tinch de present en lo convent é monestir apres obte meu, ó no enans ...
- J. A. Ceán Bermúdez, Diccionario histórico de los más ilustres profesores de las Bellas Artes en España, Tome I, Madrid, Imprenta de la viuda de Ibarra, 1800, p. 169 - En 1582, Nicolás Borrás est à Bocairente avec Miguel Joan Porta pour poursuivre la réalisation du retable commencé par leur maître, Juan de Juanes et terminé par son fils, Vicente Joanes. En 1588, il est au monastère de Saint-Michel des Rois à Valence pour lequel il peint diverses œuvres - X. Company i Climent et B. Franco Llopis, Un nuevo Salvador Eucarístico ..., op. cit., p. 75. En 1592, il est à Valence pour établir un rapport sur la manière de décorer les murs de l'imposante Sala Nova du Palais de la Généralité Valencienne.
- M. Martínez López, 27 Alicantinos ilustres..., op. cit., p. 80.
- X. Company i Climent et B. Franco Llopis, Un nuevo Salvador Eucarístico ..., op. cit., p. 73-74. Deux tiers des œuvres de Nicolás Borrás ont été perdues ou détruites. Selon Orellana, il aurait laissé un autoportrait dans une des fresques murales de la cellule priorale du monastère Saint-Jérôme de Cotalba, le représentant en train de prier devant une image de la Vierge.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- J. A. Ceán Bermúdez, Diccionario histórico de los más ilustres profesores de las Bellas Artes en España, Tome I, Madrid, Imprenta de la viuda de Ibarra, 1800, p. 168-172.
- A. de Arques Jover et M. Remón Zarco del Valle, Documentos inéditos para la historia de las bellas artes en España, in, Colección de documentos inéditos para la historia de España, Tome LV, Madrid, Imprenta de la Viuda de Calero, 1870, p. 210-216.
- M. A. de Orellana Mocholí, Biografia Pictórica Valentina o Vida de los Pintores, Arquitectos, Escultores y Grabadores Valencianos, (2e édition préparée par X. Salas), Valencia, Ayuntamiento de Valencia, 1967, p. 86-88.
- L. Hernández Guardiola, Vida y obra del pintor Nicolás Borrás, Alicante, Exelentisíma Diputación Provincial de Alicante, 1976, (ISBN 84-500-1495-6).
- F. Benito Doménech, Nicolás Borrás, in Catalogue de l'exposition Los Ribalta y la pintura valenciana de su tiempo, Madrid, musée du Prado, 1987, (ISBN 84-505-67-05X), p. 33-43.
- Museo de Bellas Artes de Valencia, Cinco siglos de pintura valenciana. Obras del Museo de Bellas Artes de Valencia, Madrid, Fundación Central Hispano, 1996, (ISBN 84-920722-6-1).
- I. Mateo Gómez, E. López-Yarto, Amelia et J. M. Prados García, El arte de la Orden Jerónima: historia y mecenazgo, Madrid, Encuentro, 2000, (ISBN 978-84-7490-552-6), p. 281-284.
- M. Martínez López, 27 Alicantinos ilustres. Viaje al fondo de la provincia, San Vicente (Alicante), Editorial Club Universitario, 2004, (ISBN 84-8454-321-8), p. 79-83.
- X. Company i Climent et B. Franco Llopis, Un nuevo Salvador Eucarístico de Nicolás Borrás, Valence, Ars Longa, Cuadernos de arte, cahier n°19, 2010, ISSN 1130-7099, p. 73-81.
- Catalogue de l'exposition Nicolás Borrás Falcó (1530-1610) (Commissaire de l'exposition : J. Richart Moltó, exposition du au ), Cocentaina, Ayuntamiento de Cocentaina, 2010.
- Catalogue de l'exposition Nicolás Borrás (1530-1610). Un pintor valenciano del Renacimiento (Commissaire de l'exposition : L. Hernández Guardiola, exposition du au ), Valence, musée des Beaux-Arts de Valence, 2010.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Les peintures de Nicolás Borrás au monastère de Saint Jérôme de Cotalba
- Peintre de la Renaissance
- Renaissance espagnole
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