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Nahed Hattar

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Nahedh Hattar
Nahedh Hattar.
Biographie
Naissance
Décès
(à 55-56 ans)
Amman (Jordanie)
Nom dans la langue maternelle
ناهض حترVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités

Nahedh Hattar (en arabe : ناهض حتر) est un écrivain, journaliste et militant politique jordanien né en 1960 et assassiné le à Amman en Jordanie.

Nahedh Hattar est originaire du village chrétien de Fuheis (en), au nord-ouest d'Amman[1]. Il est un membre athée[2] de la communauté chrétienne de Jordanie[3], qui représente environ 5 % de la population totale du pays.

Il est emprisonné à plusieurs reprises en 1977 et en 1979, principalement pour avoir critiqué le roi Hussein, puis est la cible d'une tentative d'assassinat en 1998[4]. Il part se réfugier quelques années au Liban où il devient éditorialiste du quotidien de gauche Al-Akhbar, proche du Hezbollah[1],[4]. Il est décrit comme un « nationaliste arabe de gauche », fervent opposant à l'islam politique[1]. Au début de la guerre civile syrienne, il manifeste son soutien au président Bachar el-Assad et qualifie les opposants au régime de « sympathisants terroristes »[1]. Il a été parfois accusé de toucher des pots-de-vin pour promouvoir le régime syrien[4]. Il s'oppose également à l'intervention arabe menée par l'Arabie saoudite dans la guerre civile yéménite[1] et s'engage dans la défense des droits des Palestiniens réfugiés en Jordanie[1].

Le , il est arrêté pour avoir publié sur son compte Facebook une caricature — dont il n'est pas l'auteur — se moquant des djihadistes de l'État islamique, jugée offensante envers l'islam. Le dessin représente Dieu, ce qui est interdit par la loi jordanienne. Il a été accusé par les autorités d'« incitation aux dissensions confessionnelles » et d'« insulte » à l'égard de l'islam[3]. Le Premier ministre Hani al-Mulki est à l'origine de la demande de poursuites[4].

Il est libéré sous caution début septembre[3].

La caricature partagée par Nahed Hattar a été dessinée à une date indéterminée par un auteur inconnu[5]. Elle représente un djihadiste de l'État islamique au paradis, dans un lit et entouré de deux jeunes femmes, sans doute deux houris (vierges du paradis) que les djihadistes pensent promises à ceux qui meurent en « martyr »[5]. Dieu est présent et le djihadiste s'adresse à lui comme à un serviteur. Il lui demande « du vin, des noix de cajou, et quelqu’un pour venir faire le ménage dans la chambre » et lui rappelle de frapper avant d'entrer[5].

Le dessin, qui critique indirectement la fausse piété et l'hypocrisie religieuse de Daesh, représente un djihadiste au paradis, dans un lit avec deux femmes, et s'adressant avec irrespect à Dieu, lui donnant des ordres[6]. La caricature avait pour titre : « Seigneur des Daechistes », en allusion aux djihadistes de l'État islamique[7].

Le , il est assassiné alors qu'il monte les marches du tribunal d'Amman. Un homme barbu et vêtu d'une thobe (vêtement traditionnel) lui tire dessus à bout portant à trois reprises avant de se rendre aux policiers présents devant le tribunal. Touché à la tête, il meurt à son arrivée à l'hôpital[3]. La raison de son assassinat n'est pas identifiée avec certitude, en effet, son soutien à Bachar el-Assad peut être aussi le mobile du tueur[4].

Le gouvernement jordanien dénonce un « crime odieux », promettant de poursuivre et de juger l'assassin. « La loi sera appliquée fermement sur celui qui a commis ce crime et le gouvernement frappera avec une main de fer toute personne qui osera profiter de ce crime pour répandre un discours de la haine »[3]. Il sera condamné à mort[8].

Nahed Hattar est enterré le à Fuheis, son village natal. Son cercueil, enveloppé dans le drapeau jordanien, est suivi par une foule de plusieurs milliers de personnes brandissant drapeaux et banderoles (« Non à l'extrémisme, non à la violence, non à l'assassinat »), dont de nombreux policiers et l'ancien Premier ministre Abdullah Ensour[9].

Notes et références

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Liens externes

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