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Monique Antoine

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Monique Antoine
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Montbel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Monique Marguerite AntoineVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint

Monique Antoine, née le à Paris et morte le dans la même ville[1],[2], est une avocate et militante féministe française[3],[4].

Monique Antoine, fille de fonctionnaires des Postes dans l'Ariège, obtient une licence en droit à Toulouse. À vingt ans, elle est alitée pour plusieurs années à cause d'un accident de voiture qui handicape une de ses jambes[5]. En 1960, elle obtient un premier emploi à Paris, en tant que conseillère juridique dans une banque[1]. C'est à l'occasion de la guerre d'Algérie qu'elle s'engage : elle soutient les insoumis et les déserteurs, et héberge des militants algériens du FLN. Elle rejoint le réseau « Jeune Résistance » en 1960. Arrêtée en 1961, elle est incarcérée à la prison de femmes de la Petite-Roquette, dont elle n'est libérée qu'après la signature des accords d'Evian, en [6].

En 1965, elle voyage en Algérie et rencontre Daniel Timsit, qu'elle épouse. Le couple a deux filles, la première née en 1967, la seconde en 1969[5].

En lien avec son métier d'avocat, son engagement se porte ensuite sur la création du Groupe d'information sur les prisons (GIP) en 1971, avec Michel Foucault et Pierre Vidal-Naquet[1]. Elle fait par ailleurs partie du Mouvement d'Action Judiciaire (MAJ), un collectif d'avocats qui s'est créé à l'issue des événements de [7].

Son engagement féministe rejoint aussi son métier d'avocat lorsqu'elle participe à la défense du procès de Bobigny, en 1972. Ce procès est une étape historique de la lutte pour la légalisation de l'avortement[5]. Elle compte également parmi les personnes ayant collecté les signatures du manifeste des 331 (331 médecins attestant avoir pratiqué l'avortement)[5].

Son rôle dans l'histoire du mouvement féministe français du 20e siècle se dessine aussi par la cofondation, en 1973, notamment avec Jeannette Laot, alors membre de la direction de la CFDT, et Simone Iff, présidente du Planning familial, du Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC). Elle préside ce mouvement jusqu'en 1975, année où se dissoud le MLAC, avec l'adoption de la loi Veil légalisant l'IVG[8].

Monique Antoine inscrit ensuite son action dans le Mouvement de libération des femmes (MLF) et dans la défense de femmes violées dont elle se fait l'avocate[9], aux côtés de Josiane Moutet et Colette Auger[10]. Elle est également l'avocate du mouvement français pour le planning familial[5].

En 2001, elle est élue au conseil municipal de Montbel (Ariège)[5].

Monique Antoine-Timsit meurt d'un cancer, à l'âge de 81 ans, le , à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Comme l'écrit Martine Storti dans un article du Monde, du  : « Moins de trois mois après le décès de Simone Iff, c'est une autre actrice majeure de la lutte des femmes pour la maîtrise de leur corps qui disparaît, dans cette année qui a célébré en janvier le 40e anniversaire de la loi libéralisant l'interruption volontaire de grossesse (loi Veil). »[6].

Monique Antoine est inhumée le à Montbel (Ariège)[9].

La place Monique-Antoine est inaugurée le , au croisement des rues Vieille-du-Temple et des Francs-Bourgeois, près des anciens locaux du MLAC (4e arrondissement de Paris)[11].

Notes et références

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  1. a b et c « Disparition de la féministe Monique Antoine-Timsit », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. Insee, « Acte de décès de Monique Marguerite Antoine », sur MatchID
  3. Mort de l'avocate féministe Monique Antoine, Le Figaro, 24 mars 2015.
  4. Monique Antoine : une figure du féminisme s'est éteinte, BFM TV, 25 mars 2015.
  5. a b c d e et f Christine Bard et Sylvie Chaperon (Notice rédigée par Bibia Pavard), Dictionnaire des féministes : France, XVIIIe – XXIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, , 1700 p. (ISBN 978-2-13-078720-4, OCLC 972902161, BNF 45220443, lire en ligne), p. 62 à 64
  6. a et b Martine Storti, « Monique Antoine Timsit Le Monde 27 mars 2015 », sur martine-storti.fr, (consulté le )
  7. Jean-Jacques de félice, avocat militant des droits de l’homme, par le laboratoire d'Histoire Sociale CHS
  8. Le Point no 2221 du 2 avril 2015, page 17
  9. a et b « L'avocate féministe Monique Antoine décédée à 82 ans sera inhumée en Ariège », sur France 3 Occitanie, (consulté le )
  10. « Les trois procès qui ont changé à jamais la condamnation du viol », sur Le Nouvel Obs, 13 novembre 2017, archive de mars 1978 (consulté le )
  11. Martine Storti, « Hommage à Monique Antoine (1933-2015) avocate et militante féministe », sur Club de Mediapart (consulté le )

Liens externes

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